Tarantino fait du lui-même

A l’occasion d’une agréable soirée, durant laquelle je me trouvais assis dans un excellent fauteuil en cuir à apprécier un champagne de qualité, quelques comparses et moi-même nous mîmes à disserter sur ce sujet si vaste qu’est le 7e Art. Soudainement, notre hôte se tourna vers ma personne et me tint à peu près ce langage :

« Ho, et ce dernier Tarantino alors ?« 

J’hésitais alors quant à ma réponse, mais je fus coupé par un flashback (ça m’arrive régulièrement) :

Nous sommes un soir d’hiver, quelque part en France, et emmitouflés dans de larges manteaux, une petite troupe longe les vitrines illuminées présentant un nombre incalculable de présents à l’approche de Noël. Soudain, une exclamation étouffée par le port d’une écharpe se fait entendre : l’un des membres du groupe s’est figé devant une vitrine.

« Regardez ! Ils ont sorti le coffret double volume Kill Bill 1 & 2 !
– Ha, intéressant ! Je le veux !
– Moi aussi ! »
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Un membre du groupe reste derrière les autres et ne colle pas son visage si près de la vitrine que le coffret commence à disparaître derrière une épaisse couche de buée. Cet homme, c’est évidemment votre serviteur. Pour mieux comprendre le dialogue qui va suivre entre l’un des fans de Kill Bill et ma personne, l’intégralité de ce que j’aurais voulu dire sera écrit en rouge. Si je ne l’ai pas dit, c’est évidemment parce qu’à l’approche de Noël, on ne se fâche pas avec les gens. Non pas par « esprit de Noël », mais parce que sinon ça fait moins de gens pour vous offrir moult présents.

 » Et toi, tu le veux pas ? Attends, c’est du Tarantino !
– Heu, non, ça ira, merci. Moi j’aime les films, pas les non-films qui font référence à des films. Nan parce que, comme le dit très bien un ami, quand je vais au cinéma, c’est pour voir un film, pas pour faire un tour au musée du cinéma.
– Quoi, t’aimes pas Tarantino ? Attends, je croyais que tu aimais le cinéma.
– Je… Oui, justement, c’est parce que j’aime bien le cinéma que je n’aime pas les productions Tarantino.
– En plus il est génial, Kill Bill.
– Je sais pas, je trouve qu’il manque un truc. Je sais pas, un scenario ? Un film ?
– Ca c’est parce que t’as pas compris les références. Faut que tu le revoies.
– Si, je crois l’avoir compris, vraiment. L’histoire d’une fille en combi jaune qui tue des gens qui ont voulu la tuer. Tu m’étonnes, ça a dû être long et difficile à écrire.
– Attends, tu peux pas dire du mal de Tarantino de toute façon, il est reconnu internationalement ! Tu déconnes !
– Après Pulp Fiction, bon.  Il a juste signé des films et on a dit « C’est Tarantino, c’est donc génial »
– Bon bin on te l’offrira pas et puis voilà. Mais franchement, tu manques de goût. »
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De là, fin du flashback, revenons à notre soirée pleine de champagne.

« Ho, et ce dernier Tarantino alors ?« 

La main encore tremblante de ces souvenirs, je jetais un coup d’œil à ma montre : nous étions hors-période de Noël, on pouvait balancer.

« C’est une sacrée merde.« 

Je m’attendais à entendre le bruit de la coupe lâchée par un invité outré que l’on puisse dire du mal d’un Maître du Cinéma, mais nenni, car étant en compagnie de personnes de goût, notre hôte repris :

« Raconte.« 

Alors, allons-y pour une nouvelle économie d’un ticket de cinéma ; aujourd’hui :

Inglourious Basterds

Laffiche na rien à voir avec le sujet du film
L’affiche officielle, qui n’a rien à voir avec le sujet du film

Pour commencer, rassurez-vous : si vous avez vu la bande-annonce (survoltée avec moult musique comme le veut la tradition Tarantinesque), vous n’avez pas vu le film. En effet, celui-ci parle de tout sauf du « Commando des bâtards » (pour reprendre le titre donné par nos amis Québécois).  Bien que le pitch officiel vous jure que, oui oui, on parle bien de ça, en fait non. D’ailleurs, selon le pitch, c’est un film de guerre, mais non, à part le fait que ça se passe pendant la guerre, rien. Revenons à nos moutons.

Le pitch selon votre serviteur : un colonel chasseur de juifs laisse s’échapper volontairement et sans raison lors d’une de ses missions une jeune fille. Celle-ci décide que tiens, si j’ouvrais un cinoche à Paris.  Au même moment, ailleurs en France, un groupe de soldats juifs commandé par un officier américain décide de taper du nazi. Mais au moment du film, ils décident plutôt de ne servir à rien, histoire de.

Quelques chiffres : le film a coûté 70 millions de dollars, dure 2h28, et se subdivise en 5 chapitres (oui, Tarantino fait référence à ses autres films de lui-même, quel déconneur). Si vous calculez bien, ça vous fait une moyenne de 30mn environ et de 14 millions de dollars le chapitre. Sachant que la plupart des chapitres ne comportent, en fait, véritablement qu’une scène, ça fait quand même beaucoup de moyens pour pas grand chose. Quand je dis pas grand chose, c’est parce que la la plupart des chapitres ne devraient pas dépasser les 5-10 mn, et le film pourrait être amplement botté en 40mn grand maximum (il ne se passe finalement guère d’évènements en deux heures et demie).

Mais, assez parlé comme Laurent Weil. Attaquons la bête :

Chapitre I

En 1940, un bon français coupe du bois, pom pom pom. Soudain, que voit il au loin ? Palsembleu, mais une voiture teutonne ! C’est le colonel Hans Landa (Christoph Waltz, très bon au demeurant, il n’a pas volé sa récompense à Cannes, même si son personnage ne tient pas debout, mais passons) qui vient faire une visite d’inspection chez l’habitant, à la recherche de juifs. C’est sa grande spécialité, la chasse aux juifs. Dès les premières minutes, on comprend que notre bon français en cache toute une famille sous le plancher de sa maison (dans une maison de 5 mètres sur 5, avec un plancher mystérieusement très surélevé, faut pas être un génie pour se demander où se cachent les gens). Et dès le début, on sait que le colonel sait. Du coup, on se dit que bon, en bon gros méchant fourbe il va faire semblant de rien et mettre la pression au français par pur plaisir. Ça tombe bien, c’est pile ce qu’il fait. Sauf qu’il le fait durant de longues minutes. Très longues. Trop longues. On attend juste le moment de délivrance où, enfin, il va dire « Allez, je vais m’occuper des juifs que tu planques, je suis venu pour ça quand même » mais non : Tarantino aime les longs dialogues qu’il veut remplir de répliques « cultes ». Et pourtant, les répliques sont mauvaises, et les passages pour faire durer la scène trop nombreux et trop longs (« Hmmm, je reprendrais bien un autre verre de lait que je vais boire lentement avant de parler de tout sauf de l’affaire pour laquelle je suis venu« ). Au final, notre bon colonel, censé être le champion de la chasse aux juifs, fait massacrer la petite famille cachée sous son plancher et décide de laisser s’échapper volontairement une jeune fille , Shosanna. On ne sait pas pourquoi il le fait, c’est en fait complétement illogique par rapport à tout le reste de son attitude, mais il le fait. Ha mais oui, il le fait parce que sinon, le film n’a plus de scenario. Ha, mais il y en a un au fait ?

Chapitre II

Quelque part en France, un super commando composé de juifs divers & variés est sous le commandement d’un officier américain, Aldo Raine (Brad Pitt). On y découvre que ce commando, « les bâtards », a pour seule vocation de taper du nazi (25 secondes d’images à l’appui) et de les scalper.  Et quand ils en laissent un survivre pour qu’il aille terroriser les autres, ils lui font au couteau une croix gammée sur le front. Même que ça fâche Hitler très très fort. Après cette brève présentation (avec des références aux 12 Salopards, génial ! Vraiment, retourner les scènes d’autres films pour les mettre bout à bout, c’est du grand talent), on a le droit à de nouvelles longueurs où Brad Pitt cherche ses phrases chocs du genre « le marché de l’extermination de nazis est en plein boom« . Oui, c’est censé être choc. Dites vous que le reste des répliques n’ira pas plus haut que celui-là. Et durant, encore une fois, de longues minutes, quand bien même cette scène ne nécessitait que 5 minutes. D’ailleurs, dans la série des longueurs, un bel exemple : un membre du commando est dans une sorte de long tunnel souterrain et doit venir tabasser un nazi à coups de batte de base-ball. Et bien, on a le droit à 1 mn 30 de plan fixe sur le couloir sombre où il est où on l’entend juste se rapprocher avec sa batte en tapant contre le mur. En mode Laurent Weil, et en se basant sur la minute de film, ça nous fait quand même 450 000 dollars le plan fixe. Mais plus raisonnablement, une minute trente à attendre patiemment la fin d’un passage où on a compris que c’était stressant, ce bruit, pour le pauvre allemand qui va se faire tabasser. Mais c’est juste bigrement chiant. Quel maître du cinéma, ce Tarantino. Autre chose dans cette scène , à part 8 gars tabassant 3 nazis entre deux causettes ? Ha non, rien. Quand on disait que 5 minutes suffiraient.

DJ Tarantino explique comment en remixant des films déjà fait, il va faire le sien
DJ Tarantino explique comment en remixant des films déjà faits, il va faire le sien

Chapitre III

Nous sommes en 1944 (pif pouf, saut dans le temps !)

Où l’on apprend que Shosanna, désormais appelée, heu… Je sais plus tiens. On va l’appeler Jeanne. Jeanne a donc un cinéma en plein Paris, et sort avec son projectionniste, on va l’appeler Jean, qui en plus d’être noir (ça aura de l’importance plus tard) est incarné par un acteur très mauvais, mais pour qui on a aussi écrit de très mauvais textes. Le genre qui est censé être un simple projectionniste parisien et qui s’exprime comme un écolier lisant du Proust. Intéressant. Bref, Jeanne se fait donc draguer par Frederick, le plus célèbre des snipers de l’armée allemande. Tellement célèbre que Goebbels a fait faire un film sur lui pour la propagande. Et Frederick, un jour, il envoie une voiture chercher Jeanne à son cinoche pour l’emmener dans un resto parisien.

Là, Goebbels (oui, Goebbels en plein Paris en 1944, il est aventureux le garçon, mais passons) propose à Jeanne, sur proposition de Frederick (qui continue de draguer la petite malgré ses refus) de diffuser la première de son film dans son cinéma. Et d’y faire venir tous (ou quasiment) les chefs de l’Etat nazi (oui, le scenario est génial, même dans les films avec Chuck Norris on fait mieux, mais là c’est Tarantino, donc génial). Jeanne, voyant là une bonne occasion de se venger des nazis, accepte.

C’est sur ces entrefaits qu’arrive le colonel Landa, désormais chargé de la sécurité des responsables nazis (quelle polyvalence) qui explique qu’il doit poser quelques questions à notre bonne Jeanne pour s’assurer que tous les dirigeants nazis peuvent venir sans risque dans son cinéma (dans Paris en 1944, je répète, dans Paris en 1944). Comme évidemment, c’est un mec super intelligent, sa vérification de sécurité se résume à deux choses :

« Vous êtes juive ?
– Non.
– Vous l’avez eu comment ce cinéma ?
– Il était à ma tante.
– Ok, tout me parait bien. »
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Heureusement que Hans Landa est connu pour ses compétences hors du commun. Là encore, c’est incohérent (des fois il est génial, des fois il est totalement stupide), mais bon, c’est Tarantino, donc c’est super, pas vrai ? S’ensuit toute une scène où Jeanne (qui a reconnu l’assassin de ses parents) prend le dessert avec Landa, et donc, super tension, et supers longueurs. Mais ouf, le repas se finit, tout le monde s’en va, Jeanne se retrouve seule à table et peut pleurer pour relâcher la pression.

Chapitre IV

Tiens, si on en revenait au commando des bâtards ? Nan parce que bon, on est déjà à l’avant dernier chapitre et on les a juste présentés. C’est pas comme s’ils étaient censés tenir le rôle principal dans le film, allons donc.

Alors du coup, on apprend lors d’une brève scène que le commando a reçu en renfort un officier britannique expert en cinéma allemand pour une mission spéciale à Paris : buter les dirigeants nazis lors de la diffusion d’une première d’un film de propagande. Haha, tout se rejoint ! Mais pour ça, ils ont besoin de l’aide d’une actrice allemande, Bridget Von Hammersmark (je l’appellerai BVH, parce que bon), qui peut les faire entrer dans le cinéma. Or, le rendez-vous pour la prise de contact se fait dans la cave d’une petite taverne près de Paris (Aldo Raine répète en boucle : « Si on devait se battre, au cas où vous seriez découverts et qu’il y ai des allemands dans la salle, dans une cave, ce ne serait pas pratique » ) ; hmm, vois tu venir la fin de la scène dès cette première minute ? Quel suspens.

Cet allemand est content, on vient de lui annoncer quil allait se passer quelque chose dans cette scène
Cet allemand est content, on vient de lui annoncer qu’il allait se passer quelque chose dans cette scène

Bref, le commando envoie le british (qui a un allemand quasi-parfait) et deux juifs du commando d’origine allemande dans la cave, déguisés en officier teutons. Sur place : Ho ! La cave est pleine d’allemands qui font la fête, ça alors ! Zut, ça complique la tâche. Heureusement, nos trois héros attirent à leur table leur contact, BVH. Celle-ci commence à leur dire que « pour la mission, il y a du neuf, le soir de la première, en plus de Goebbels, dans la salle il y aura –« , et paf, elle est coupée par un allemand bourré qui vient à leur table. Elle reprend, et hop ! Elle est recoupée par le même allemand. Bon, ils le virent, elle reprend, et paf, il revient. Une sorte de running gag ? Pire, un running rebondissement. Après l’avoir viré une fois encore, voilà que le soldat allemand bourré dit au britannique « C’est marrant mon Capitaine, vous avez un drôle d’accent pour un officier allemand. » ; décidément, nos héros ne vont pas y arriver. Ils tenter de se tirer de ce mauvais pas, mais paf, encore rebondissement ! Un officier allemand sort d’une pièce à côté en disant « Moi aussi, votre accent m’intrigue, capitaine, d’où vient il ? ».

A ce moment précis, j’ai pensé à l’immonde Armageddon, avec Bruce Willis, avec la scène de l’astéroïde où à chaque fois que les héros pensent s’en tirer, une nouvelle merde leur tombe sur le coin de la gueule. Et ce, une bonne dizaine de fois d’affilée. Là, c’est à peu près pareil. Et ce n’est pas vraiment un compliment.

Bref, notre super commando arrive à feinter l’officier allemand en lui disant que, voilà voilà, c’est un accent qui vient de tel village de montagne, donc c’est normal que tu le connaisses pas (apparemment, notre officier allemand ne sait pas distinguer un accent provincial d’un accent anglais). S’ensuit toute une conversation et même un jeu (passionnant) pour tenter de gagner la confiance du dit teuton, mais finalement, notre bon anglais se trahit en commandant trois bières : il fait le signe trois à l’anglaise (index + majeur + annulaire) au lieu de le faire à l’allemande (pouce + index + majeur), du coup, tout le monde sort son arme, tire, et c’est le massacre général dans la taverne. Au final, seul BVH, blessée à la jambe, s’en tire. Aldo Raine et ses copains viennent donc la chercher et obtiennent ainsi l’information tant attendue : le soir de la première, Hitler sera présent en plus des autres dirigeants nazis.

Nos héros conviennent donc d’un plan, maintenant que les seuls membres de l’équipe germanophones sont morts : ils se feront passer pour des italiens (même s’ils ne parlent pas italiens) pour entrer dans le cinéma, accompagnée de BVH qui elle, est allemande, actrice et célèbre, donc sera un excellent atout. Quel superbe plan.

Dans le même temps, on découvre que le colonel Landa est venu enquêter sur le massacre dans la cave. Alors, allez savoir pourquoi c’est lui qui s’en charge, c’est un mystère (à moins que ce ne soit le seul officier allemand de France en 44 ?), mais dans tous les cas, il trouve sur place une chaussure et un papier qui identifient BVH comme ayant été présente sur les lieux. Ainsi que quelques cadavres qu’il reconnait comme appartenant à nos fiers commandos bâtards.

Chapitre V

Le chapitre final, celui où il doit se passer des choses. Et il va s’en passer, miracle ! Mais totalement incohérentes,  là encore, ouf. Déjà, le cinéma se remplit pour le soir de la première et on découvre que bon, tu vois, non seulement tous les dirigeants nazis ont décidé de venir à Paris en 1944 dans un cinéma tenu par une parfaite inconnue et son ami noir, mais en plus, ils n’ont en tout et pour tout que… deux gardes ! On a pas demandé de réalisme historique, mais bon, faudrait voir à pas faire n’importe quoi non plus.

En tout cas, d’entrée de jeu, BVH et les 3 bâtards grimés en italien voient leur couverture tomber quand le colonel Landa arrive et leur cause en italien. Et qu’ils ne peuvent répondre, c’est bien dommage. Le petit groupe se disperse, et Landa lance son plan super génial :

– Il fait venir dans un petit bureau isolé BVH pour lui parler, lui fait comprendre qu’il sait qu’elle bosse avec les bâtards, et décide donc de l’étrangler, comme ça, hop, saloperie de traitresse.

– Il fait arrêter le chef des bâtards, Aldo Raine pendant qu’il est éloigné de ses 2 camarades et l’amène dans un autre bureau où il le menotte à une chaise ; là, il lui propose un marché : il sait que les nazis vont perdre la guerre, et en échange de l’amnistie totale de la part des alliés pour sa personne, et même de la médaille du Congrès américain, il se propose de laisser les deux derniers bâtards en liberté dans le ciné agir à leur guise pour buter Hitler et ses copains. Oui, c’est lui même un traitre, donc quand, une scène plus tôt il entre dans une rage folle et étrangle BVH parce que c’est une traitresse, on peut se demander pourquoi. Tarantino, non.

A Cannes, Christoph Waltz essaie de se barrer avant que quelquun ne remarque lillogisme total de son personnage
A Cannes, Christoph Waltz essaie de se barrer avant que quelqu’un ne remarque l’illogisme total de son personnage

Dans tous les cas, il demande donc à Raine de contacter ses supérieurs sur une radio pour voir ce qu’ils pensent de cette offre : ils acceptent. Landa doit donc se rendre en Normandie avec le bon Aldo pour y être fait prisonnier avant de recevoir tous les honneurs. A cet instant précis, Landa, qui est donc censé être génial, ne se pose pas de questions. Voyons la situation autrement, en sachant que les Bâtards sont une unité spécialisée dans l’extermination et la torture de nazis.

Mettons qu’un juif négocie avec une troupe de SS bien sauvages et extrêmistes pour obtenir l’amnistie et une médaille de la part d’Hitler. Crois-tu vraiment, ami lecteur, que les SS vont le transporter gentiment à destination ? Et bien Hans Landa, il pense que si. Oui, moi aussi je crois qu’il est un peu con.

Bien, ceci étant dit, que se passe t-il dans le cinéma pendant ce temps ? Et bien on sait juste que Jeanne, projectionniste d’un soir, a bricolé les bandes du film qu’elle doit diffuser (pour quoi faire ? Suspens !), et projette de foutre le feu au ciné. Pour cela, elle a besoin de boucler les issues pour que tous les nazis crament bien. Aucun soucis : Jean, tout seul et tout noir, peut faire le tour de la salle et tout fermer à clé/bloquer sans que personne ne remarque rien : il n’y a que deux gardes, et ils sont devant la loge d’Hitler. Oui, si vous avez bien tout saisi, tous les dirigeants nazis dans une même pièce et en territoire dangereux (Paris 44, encore une fois) ont si peu de sécurité qu’il n’y a personne pour voir qu’un opposant français noir et en train de les enfermer. Chapeau. Le scenario est décidément énorme.

Pendant ce temps, Frederick, le sniper dragueur, décide de se rendre en salle de projection (probablement en passant par une issue fermée) pour aller tenter de trousser Jeanne. Sauf que Jeanne, elle a pas envie, elle a un attentat sur le feu, alors casse-toi Frederick, va voir ton film, merde. La situation dégénère, échange de coups de feu, Frederick et Jeanne s’entretuent. Dans la salle, personne n’a entendu les coups de feu, pourtant multiples, tirés dans la salle de projection. Sachant qu’à l’époque, on entendait déjà le projecteur assez fort, des coups de feu, on ne doit entendre que ça. « Oui, mais, dans la salle, ils doivent penser que c’est dans le film que ça tire ! » me direz-vous. ; oui sauf qu’on avait pas encore inventé le Dolby Surround, alors l’affaire des coups de feu dans le dos des spectateurs (puisque ça se passe en salle de projection, donc), ça devrait les alerter.

Mais non. On est plus à une incohérence près. Mais attention : là, tout s’enchaîne.

Au même moment, les deux derniers bâtards, toujours officiellement italiens, décident donc de sortir de la salle (en passant par les portes déjà fermées, donc), pour aller se taper Hitler. Arrivés à sa porte, ils tuent ses deux gardes (y compris avec des armes à feu, mais Hitler & Goebbels, assis 1 mètre de l’autre côté de la porte en question, n’entendent rien non plus). C’est à ce moment précis que Jean met son plan à exécution et fout le feu au ciné à l’aide de vieilles bandes de film super inflammable (il y a même une explication sur la vitesse à laquelle ces bandes prennent feu pour justifier l’affaire. Tarantino a du se dire « Attends, faut qu’on explique pourquoi le feu prend si vite, sinon on est pas crédible« . Parce que le reste l’est ?). Et c’est toujours à ce même moment que la bande bricolée par Jeanne passe à l’écran (on voit juste sa tête en gros qui crie « La vengeance juive dans votre gueule, vilains nazis !« ). Les deux bâtards entrent au même moment (encore ! Nan mais attendez, il se passe rien du film et là tout se passe en 30 secondes !) et mitraillent Goebbels, Hitler et toute la salle, bref, se font plaisir, mais des explosifs qu’ils avaient amené ainsi que le feu qui se propage dans le cinéma se rencontrent, et boum les nazis, les bâtards, le cinéma, etc.

Plus tard, sur une route de Normandie, on retrouve Hans Landa et Aldo Raine en route pour les lignes américaines. Ils s’arrêtent et M. Raine sort son grand couteau ; Landa dit « Ha nan mais attendez, c’est quoi ces conneries, on a passé un accord ! Vos supérieurs vont vous engueuler ! » et Raine dit que oui, mais qu’il va quand même lui faire une croix gammée sur la gueule par principe, et que c’est pas grave s’il se fait engueuler.

Et Landa ne l’avait pas vu venir. Qu’est ce qu’il est bête, en fait, ce Hans.

FIN.

Quelquun vient dannoncer à Quentin Tarantino que désormais, on lui demanderait de faire des films avec un scenario. Et peut-être même crédible, le scenario.

Quelqu'un vient d'annoncer à Quentin Tarantino que désormais, on lui demanderait de faire des films avec un scenario. Et peut-être même crédible, le scenario.

Quel grand film. En lisant quelques magazines sur le sujet, j’eus d’ailleurs l’occasion de voir une longue interview de Tarantino où il expliquait avoir mis dix ans à écrire ce film (je penche plutôt pour le fait qu’il l’ai écrit un soir de cuite et qu’il l’a retrouvé 10 ans plus tard sous une pile de vieux slips) où il voulait faire des références à tous les  maîtres du genre « film de guerre » en hommage à ces derniers (à l’heure du développement durable, on peut dire que Tarantino est le roi du recyclage), que ce soit dans les scènes ou dans la musique.

Bon, les scènes, je vous passe les détails, il se contente de reprendre des scènes déjà faites et de les retourner avec ses acteurs (ex : Les 12 salopards), ce qui est quand même la marque d’un Maître du Cinéma (tiens, si je copiais les autres et que j’en faisais un film ? J’appellerai ça un hommage histoire de justifier cette repompe massive). Pour la musique, c’est le pire : histoire de pas prendre de risques, le bon vieux Quentin nous balance du Ennio Morricone  à toutes les sauces. Oui, parce que l’avantage d’Ennio Morricone (outre le fait qu’il est plutôt pas mauvais), c’est qu’en plus chacune de ses musiques est une référence à un autre film. Pratique.  D’ailleurs, cela me fait penser à une chose : dans son interview, Tarantino expliquait que l’un des films qui l’avait inspiré était « Kelly’s Heroes » (« De l’or pour les braves« , en français. Encore une belle traduction), film assez sympathique au demeurant, et qui contient une scène assez célèbre : Clint Eastwood avance avec 3 autres soldats américains en ligne en direction d’un char tigre pour aller négocier avec le chef tankiste allemand, dans le plus pur style Western spaghetti. Il y a alors une musique pour accompagner la scène intitulée « Tiger Tank ». Et bien Tarantino la reprend et la rebalance… A un moment où l’on voit Frederick en train de monter les escaliers pour aller draguer Jeanne. Ha oui, balancer des musiques d’autres films n’importe où et appeler ça un hommage, c’est encore une fois une grande preuve de talent.

Finalement, c’est un mauvais film mais un bon Tarantino : une bande-annonce survoltée avec de la musique en veux-tu en voilà, un film divisé en chapitres avec des discussions sans fin sur l’art ou autre qu’on voudrait comme des mines à répliques cultes, mais non, des musiques et des scènes pompées de films ou de séries rebalancées à droite à gauche histoire de faire des « hommages »… Ouais.

Je ne dis pas que Tarantino n’a fait que de mauvais films, hein.

Mais à partir du moment où il fait du Tarantino, c’est quand même bigrement mauvais.

61 réponses à “Tarantino fait du lui-même

      • Merci pour cette vigilance, qui prouve que vous êtes plus attentif aux suggestions qu’un vulgaire membre de gouvernement.

  1. Je ne l’ai pas vu, et je me demandais si je devais : d’un côté tout le monde me raconte que c’est « HIII super géniaal c’est TARANTINO quoi » et de l’autre côté, vous et votre plume acerbe et audacieuse vous appliquez à le déchiqueter… Enfin bon, mon porte-monnaie me suggère de vous faire confiance.

    • Vous arriverez bien à le voir en DVD. Dès lors, vous pourrez pourrir tous vos amis en vous appliquant à démonter tous les manques du scenario.

  2. Toutes nos lignes sont prises d’assaut, mon cher C. ! Je vous retranscris les interventions de vos lecteurs pêle-mêle :

    – la ligue des défenseurs du subjonctif extraordinaires se plaint ardemment du mauvais traitement de leur mode préféré

    – le cercle des adeptes de la lecture de Télérama sur le trône nous explique que vous ne comprenez rien au cinéma

    – le fan-club de Reservoir Dogs de Nogent sur Oise aimerait que vous arrêtiez de salir la mémoire de Quentin Tarantino dont on a plus de nouvelles depuis 1994

  3. Toujours chouette de lire une critique bien acerbe sur un film qu’on aime bien.

    Mais défendons donc nos films coup de coeur, d’autant plus que ça se fait rare.

    Et oui, pas de scénar, pas de crédibilité, combien de films de cet acabi ?

    Mais du fun.

    Tu t’en fous du scénar (bon, je m’en fous), ou si tu n’as que 2 détails qui paraissent crédibles (les costumes et l’accent italien), tant que tu sais que t’es pas venu pour ça. T’as (surement) vu kill bill, c’est pas ça que t’es venu cherché.

    Enfin voilà, combien de films où tu viens chercher au moins un peu de divertissement (j’ai vraiment aimé ta critique de GI Joe soit dit en passant) ?
    Là t’es servi.

    Ah j’oubliais, c’est un Tarantino tout de même !!

    Ah oui

    • J’avoue, j’ai un gros défaut :

      Quand je vais au ciné, c’est souvent pour qu’on me raconte une histoire (comme quand je lis un livre) Du coup, quand l’histoire ne tient pas debout, ça me pose problème.

      Pas trop de scenario et du « fun », là je pense plus par exemple à Sin City. Mais les répliques & le montage étaient d’une autre qualité.

      Et pourtant, il y a une scène de Tarantino dans ce dernier film. Et elle est plutôt bonne (la scène dans la voiture avec Benicio Del Toro en « distributeur Pez » qui cause).

      De lui-même, j’avais vraiment apprécié Pulp Fiction ; mais là, pas d' »hommages » en boucle et autres classiques tarantinesques : il fait un film.

      Mais bon, de toute manière, il ne faut pas chercher : en tant qu’odieux connard, je suis forcément critique de tout et tout le monde. Et quand un réalisateur célèbre tend la joue, je gifle. Surtout que quand on dit avoir mis 10 ans à écrire le scenario, on pourrait aussi se permettre de l’avoir relu.

      Mais je suis toujours content quand même de lire des gens qui défendent leur opinion. A bientôt, donc !

      (et merci pour la critique de GI Joe, vivement le prochain navet)

  4. Ha bin moi je suis bien content de l’avoir vu, comme ça au moins j’ai pu comprendre à chaque fois que tu y fais référence dans cette note, c’est pratique !

  5. Ben moi j’ai grave aimé ce film, justement parce que je trouvais que Tarantino sortait de son propre cinéma.

    Je suis d’accord, certains passages de ton etude sont carréments juste vrais: le trip avec BVH, le « film  » de Shosanna, etc…

    Mais j’ai carrément voyagé: aprés c’est hyper perso, mais j’ai tendance a me mefier de la pensée unique!

    Bisou, Inglorious Connard!

    • C’est comme pour Picasso en fait, on a le droit de ne pas tous aimer. Et de ne pas tout aimer.

      (et là, je fais un commentaire faisant référence à un de mes propres articles, haha, je suis un vrai Tarantino du blog)

      Bisous à toi aussi.

      • ah, j’allais oublier: qu’est ce qu’il joue mal le projectionniste black…. On dirait Jean Lefebvre sous acides.

        « JE SUIS TRES ETONNE.DES NAZIS,MAIS TU ES FOLLEUH. TOUT DE MEME »

  6. J’ai envie de vous dire merci : Merci.
    Merci parce que de tous les gens qui m’ont dit « P’tain ce film est trop, y a des références partout c’est trop la classe » -et ils sont nombreux- ben aucun n’a pu m’en donner, des références.
    Personnellement j’avais beaucoup aimé le film, en y voyant uniquement, comme tu l’as dit, des auto-références à ses précédents films ; mais j’avais plutôt été bon public. (Peut-être justement parce que c’est un Tarantino, donc j’étais partie dans l’idée que ça serait forcément bien.)
    Donc merci, parce que comme ça 1) J’ai un autre avis que celui de la masse (d’ailleurs je sens comme un léger esprit de contradiction envers la « pensée de masse » chez vous, me trompé-je ?) 2) Ben j’ai compris plein de trucs qui m’avaient échappés =)

    • Remarquons que ce que nous envie la vilaine fille des mers me fait toujours défaut : j’ai mis un « tu » au milieu du « vous ».
      Cette phrase est merveilleuse. Je suis fatiguée.

    • A votre service.

      Mais une fois encore, il y a « faire des références » et « pomper sauvagement » ; un lycéen qui prétend « faire des références » à la copie de son voisin se prend des claques ; Tarantino, des récompenses.

      La vie est injuste.

      • Désolé de déterrer ce topic si il en est, mais Steve Jobs à dit : « Les bons artistes copient, les génies s’approprient. » (il l’avait peut être pompé, d’ailleurs)

        Je suis loin d’être un fan, mais les faits lui ont *quelque part* donné raison. Rapide exemple: des chercheurs (Xerox) ont inventé le principe des fenêtres, Apple l’a exploité, et à fait fortune. Parfois, la (mise en) forme compte plus…

  7. En tout cas, vous n’aviez pas été le seul a détester, le journal britannique The Guardian notamment n’y était pas allé de main morte sur la critique : http://jezebel.com/5262686/inglourious-basterds-is-no-masterpiece-according-to-critics (d’autres journaux britanniques ne sont pas plus élogieux d’ailleurs…)

    Cela confirme encore une fois ceci: d’une manière générale, les Britanniques ne mâchent pas leurs mots dans les critiques que cela concerne des ressortissants (artistes, politiciens…) de leur pays ou pas.

    Ou alors, ils n’aiment pas Tarantino, tout simplement. :)

  8. Enfin un peu de soutien, je désespérais à ne plus savoir quoi répondre à tous ceux qui me disaient que oui Tarentino c’est génial et il faut absolument que tu viennes le voir avec nous. Ces histoires d’hommages, tout ça… J’ai résisté, j’ai bien fait. Bon ça date un peu maintenant, mais l’accablement est le même.
    Je remonte le blog en partant du début et je dois dire que j’ai économisé pas mal de places de cinéma visiblement, vu que les films épluchés ici et que j’ai eu le bonheur tout relatif de visionner m’ont laissé la même impression qu’à vous. Enfin, merci beaucoup pour ces bons moments passés sur ce blog!

  9. Cher Odieux Connard !

    Cet article est un rayon de soleil transperçant les nuages, j’ai ri bien que j’ai apprécié le film … pas sûr que maintenant je ne sois pas plier en quatre si j’ai l’occasion de le revoir tellement tout me paraitra absurde voir grottesque !
    On m’avait dit que Kill Bill était génial et ce fût une déception …
    Bon le propos de mon commentaire est: à quand le même traitement sur d’autres films ? (avatar,inception notamment)

  10. Bonjour, je tiens juste à préciser (dans mon amour pour faire chier en relevant des détails, mais bon c’est ce que vous faites avec les films donc bon^^) que le deux « on é dégisé en italien mé on parl pa du tt cet langue lolilol » ne sortent pas par les portes bloquées par Jean en fait, ils sortent avant que celui-ci ne les ferme.
    Par contre j’ai bien rigolé devant le « snipeur drageur » (j’aurais ajouté violeur aussi) qui sort pépère de la salle alors que les portes sont bel et bien bloquées à ce moment.

    A part ça j’ai pas spécialement trouvé ce film mauvais (je suis public facile aussi mais bon…), si je devais le côter je dirais que c’est un film normal, le film qu’on visionne sans en parler à ses potes le lendemain parcqu’il est juste classique et n’apporte rien au cinéma, à ma vie,…

    Bien que la morale du film soit totalement douteuse: scalper des Allemands et les torturer? Où est le problème? Dans le contexte ok pour qu’ils le fassent mais… Pourquoi le réalisateur approuve ce comportement avec une fin genre « ahah comment je l’ai bien mutilé, je suis trop un artiste ».

    Enfin soit je m’égarre, je terminerai par un éloge^^: j’adore le reste de tes critiques qui m’ont évité une inutile usure disque dur et une perte de bande passante (/hi Inception), et les spoils de purs navets (/hi Nicolas Cage) m’ont et continuent à me faire marrer.

  11. Avec énormément de retard (je me tape les anciens articles paske je viens de découvrir ce blog et que j’y rigole bien…bref) il me semble que la scène dans le ciné est tirée de « to be or not to be ». Je ne sais pas si vous l’avez vu mais pour le coup on se marre bien pour pas cher.

  12. merci, merci, merci. je ne me sens plus seule.
    je ne suis pas la seule à qui l’ont répond: mais non, tu comprends rien, c’est pas des tics c’est de la stylistique, non c’est n’est pas invraisemblable et faux, c’est original, c’est Tarantino (avez vous remarquez la tendance des adeptes de quentin à faire des rimes?). je ne suis pas la seule à me faire jeter comme une m… parce que j’ai rien compris au schmilblick, que j’ai pas les références, que ma culture fait pas le poid et que si j’étais une vrai cinéphile, je serais fan de quentin parce qu’il est cinéphile aussi! (cinéphiles of ze world unite! vote for quentin)
    mais franchement, que répondre quand l’argument ultime du lavé-du-cerveau est : l’histoire on s’en cogne et l’Histoire, la vraisemblance, la crédibilité c’est pas important, l’important c’est le style et tarantino c’est le staïle (c’est comme ophélaïe, pensais-je, dieu leur a donné la foi). Que répondre? rien. faut pas leur parler, ça les éduque, disait un grand penseur.
    Quentin Tarantino est, à lui seul, la dernière grande espèce protégée de ce monde.
    je continue à voir ses films car l’on ne peut se faire une opinion sans souffrir et ma foi, ce n’est pas toujours totalement indigeste.

  13. Très bonne critique, ô dieu connard !
    J’avais également pondu une (modeste et bien moins acerbe) critique à l’époque de la sortie du film : http://www.mapausecafe.net/archive/2009/08/26/un-tarantino-peu-glorieux.html
    La différence avec la vôtre c’est que, même si le film ne m’a pas emballé, la conclusion est totalement différente : je trouve que c’est un bon film mais un mauvais Tarantino.

    Et cela parce que j’adore ce réalisateur. Ne vous en déplaise.
    D’ailleurs, à l’instar des Romains de l’antiquité, je me permet d’enfoncer le clou en affirmant que Kill Bill est son chef-d’oeuvre : http://pierrecormary.hautetfort.com/archive/2005/04/05/tu-me-trouves-sadique-kill-bill.html
    Na !

  14. ******************

    Très belle analyse.
    Et excellent résumé.
    Comme toute personne normale, ce qui m’a fait hurler, ce sont les libertés qu’il prend avec l’Histoire, mais je me dis que les Américains qui réécrivent l’Histoire à leur propre image, ont du aimer cette fin minable.
    Le film est à la limite du révisionnisme.

    Dans la multitude de références de Tarentino, je pense que le nom de Aldo RAINE doit faire référence à l’acteur américain Aldo RAY (plein de films de guerre, comme « Commando Suicide », « Battle Cry », « Men In War », »What Did You Do in the War, Daddy? », »The Green Berets », etc.)

    Depuis 1843, les Américains font la guerre au reste de l’Humanité, avec une bonne conscience, et en rajoute, en faisant des films de merde, dans lesquels ils se donnent le bon rôle. Il suffit de voir les derniers oscarisés : « Avatar » et « Démineurs ».

    Ce film de Tarentino fait partie de ces films idéologiques qui bidouillent l’Histoire, et nous offrent une cargaison de violences et de tripes. (Blood ‘n Guts !)

    Patrick AUZAT-MAGNE

    *******************

    • Je pense que tu te trompes au sujet du « révisionnisme » de Tarantino. D’ailleurs, ce terme est plutôt mal approprié (Tarantino ne nie pas l’Holocauste, bien au contraire).
      Pour moi, tout l’intérêt du film est justement cette capacité à s’échapper des livres d’histoire, loin de tout réalisme ou de souci historique. Qui n’a jamais rêvé de massacrer Hitler ? Tarantino s’est offert ce plaisir avec son film et nous le transmet. C’est cette liberté d’expression qui m’a plu. Mais Inglourious Basterds reste tout de même le moins bon film de son auteur (que j’adore, Pulp Fiction et Boulevard de la mort en tête).

      Quant aux « films de merde » qui donnent le bon rôle aux américains, tu oublies tous les films comme « Apocalypse Now », « Full Metal Jacket » ou encore le récent « Green Zone »…

      Sur ce, bonsoir !

    • P.AM. , épousez moi.
      Hmmmm, enfin faisons connaissance dans un premier temps.
      A quand un film hollywoodien ( = propagande pour la politique @ Watchington D.C ) sur les héros de Hiroshima ? et de Nagasaki ? ( les héros étant les pilotes des bombardiers U.S bien sûr) .
      Sachant que l’empereur du Japon était prêt à se rendre , mais selon des conditions honorables pour un japonais. Conception étrangère aux Yankees: L’Honneur.
      Mais il s’agissait aussi de montrer à Staline, qui commençait à montrer ses crocs de ce côté de l’Asie, que non, U.S is The Boss Of The World maintenant.
      Qu’on se le dise une fois pour toutes: les cinéastes hollywoodiens , de Griffiths à Capra jusqu’à Roland Emmerich ( ?!!?) , sont payés pour réécrire l’Histoire et justifier les massacres made in U.S.

      Allez, après m’être bien énervé pour des prunes, je m’en va re-re-re -re voir  » Le Corbeau ».
      H.G Clouzot. Toute la nature humaine en un film. Et drôle , tendance humour très très très noir.

      Bien à vous et votre dame.
      Javel n°5

  15. Bien le bonjour.
    D’entrée de jeu je tiens à le préciser j’aime les films de Tarantino. J’aime ses films mais je suis bien consciente qu’il n’a pas toujours réalisé des films extraordinaires, autant dire parfois carrément décevant. J’ai lus ce que vous avez écris sur lui, et vous méritez votre titre, et je ne pouvais m’attendre qu’à ce genre de critique, un  » odieux connard  » n’allait tout de même pas faire dans la dentelle, ni dire que des compliments au sujet des films dont il parle. Mais n’êtes vous pas un peu dur ? Je conçoit bien qu’Inglorious Basterds n’est pas  » le film du siècle  » et que des détails ne sonnent pas juste ( principalement comme vous l’avez indiqué tout au long de votre critique, à propos du faite que l’histoire se passe à Paris et en 1944 )mais il n’a jamais été dit que ce film relaterait précisément et parfaitement en détails l’occupation allemande à Paris en 1944. Il y a un scénario, voilà ce qu’il se passe et la date est posé. Mais on ne peut pas attaquer tout les films parce qu’au niveau chronologique il y a parfois des défauts. Le film n’est pas formidable, le jeu des acteurs reste néanmoins plutôt crédible ( si on ne compte pas Mélanie Laurent et son ami projectionniste qui malheureusement n’ont pas été vraiment à la hauteur de leur confrères ). Après c’est l’histoire de Tarantino tourné à sa sauce, on aime ou on aime pas. Question de goût, mais il faut savoir faire la part des choses. Tout n’était pas à jeter dans ce film, et je suis d’accord avec certaines de vos critiques ( même si cela vous fait sûrement une belle jambe )mais de la à descendre tout le film ( et même tout les films quel qu’ils soient ), ça n’est pas vraiment justifier. Car pour reprendre l’exemple d’Inglorious Basterds, si on trouve des lacunes dans le scénario ou le films dans sa généralité d’un côté, on arrive à trouver des point positifs de l’autre. Pour ce qui est des références qui revienne dans le film : Ceux qui sont aller voir Inglorious Basterds, sont venus pour le film de Tarantino et pas pour les références qui pouvaient s’y trouver. On regarde le film pour le film pas pour passer 2h28 à savoir si dans le scénario des scènes on était pomper à d’autres films. Votre analyse reste néanmoins très pertinante sur certains point et j’avoue que vous m’avez aussi fait rire, mais vos critiques ne sont pas toujours justifiées.
    J’espère ne pas avoir été trop ennuyeuse avec mon avis

  16. Que c’est bon ! Mais que c’est bon !
    Tout au long de ma vie, j’ai été confronté à : « Mais comment ne peut-on pas aimer Tarantino ???!!! »
    Impossible de se justifier au risque de passer pour un gars qui comprend rien au « Cinéma » (ah ah je ris sous cape).
    Bref tout cela a été dit et je vois que les gens qui fréquentent ce blog sont respectables. Mais tu m’as fait comprendre que, non, je ne suis pas seul dans mon combat. J’allais me lancer dans une longue déclaration d’amour mais la pudeur me retient.
    Alors bravo.
    Alexou

    P.S : est-ce que tu pourrais m’envoyer une photo de toi que je l’accroche au dessus de mon lit ?

  17. Sympa comme article, mais même la mauvaise foi à ses limites, celle de ne pas raconter des conneries… Je me suis permis de relever quelques erreurs :

    1) Les deux bâtards sortent de la salle, avant que celle-ci ne soit fermée.

    2) Le Sniper allemand se trouvait dans la loge d’Hitler, elle n’était donc pas fermée.

    3) Vous semblez avoir volontairement oublier le « Il était une fois… » au début du film qui donne tout son sens à celui-ci, et qui rappelle que ce n’est qu’une fiction et qu’il n’y a aucune volonté d’être fidèle à l’histoire, discréditant ainsi tout votre article.

    Voilà :)

  18. Tarantino, c’est pour tous ceux qui s’en branlent que ça colle ou non, tant qu’y a de la pétardade et de la carabistouille. C’est voulu. Faut pas chercher.

  19. moi j’vais réagir en retard, mais qu’importe. J’suis sorti de la salle super mitigé à l’époque. j’avais bien aimé la première scène mais le reste m’avait paru affreusement longuet. Alors que j’avais aimé KB pas pour son scénario, mais pour son énergie, celui là était tout mou du cul et on ne voyait pas les bâtards qu’on nous avait promis à grand renfort de bande annonce… alors ouais ce fut une bonne déception, et de lire cet article fut une bonne tranche de rigolade. d’ailleurs en premier lieu ce film devait s’appeler « once upon a time in a nazi occupied france' » titre qui n’est pas vendeur, qui est un « hommage » à « once upon a time in the west »… :)

  20. Monsieur Connard, vous omettez la pire incohérence du scénario : Hitler meurt à Paris en 44 ! Non vraiment, ce film c’est n’importe quoi. On dirait du cinéma…

    • « Il était une fois dans une France occupée par les nazis… », il y a quelque chose que tu ne comprends pas dans l’expression « Il était une fois » ? Cela indique que c’est une fiction qui va être raconté, alors quand aux incohérences historiques, laisses moi rire, il n’y en pas lieu d’en parler, une fiction n’a pas pour but de représenter la réalité mais de s’en servir…

      • hum… toi, t’es pas trop second degré je crois. Faut dire, c’est pas aussi simple que quand c’est écris en toute lettre (genre « Il était une fois dans une France occupée par les nazis… « ).

  21. Belle critique! Je ris autant que la toute première que j’ai lue!

    Mais il ne faut pas oublier que ce film est une caricature, et donc qu’il n’a pas vraiment été tourné pour être réaliste…vous êtes parfois bien sévère!

  22. ENFIN une bonne critique de ce film absolument imbuvable !
    De toute façon il n’était pas nécessaire de souligner le caractère fictif du film, ce n’est pas parce qu’on invente ou déforme les choses qu’il faut faire n’importe quoi. Manquer de cohérence pour un film « qui lui a prit 10 ans » ça laisse rêveur quand à ses prochaines « oeuvres ».

  23. Pour une fois que j’aimais bien un Tarantino…! En l’occurrence j’ai aimé ce film et les incohérences ne m’ont pas dérangé. Comme pas mal d’autres je pense, à en croire les commentaires à la sortie de la salle : « Je ne savais pas que les chefs allemands avaient été tués comme ça à Paris ! ».

  24. Un film qui a ben plus d’incohérences que celui là : Batman the dark knight, film que tout le monde a salué mais que j’ai trouvé assez mal ficelé.
    Enfin pour le Tarantino, j’ai bien aimé les longueurs du film (et question longueur, matez donc un film d’Hanneke, vous m’en direz des nouvelles), les acteurs sont bons dans leurs rôles, les libertés prises avec l’histoire m’ont paru loufoques et ce fut une surprise relativement dérangeante, ce que j’ai bien aimé.

  25. Là où encore kill bill est drôle et plein d’action et de machins invraisemblables,
    inglorious basterds est un sacré navet. En le voyant je me suis demandé si c’était parce qu’il y avait des acteurs Français qu’il était arrivé dans le cahier des charges « filmer comme dans poubelle la vie » , entre deux bonnasses et la signature tarentino personne n’ira déplorer les incohérences à la pelle, les dialogues super convainquants « on va brûler le cinéma, tu vas le faire parce que je t’aime et que tu m’aimes et qu’on s’aime donc confiance mutuelle top secret hihihi et je vais m’habiller en chaperon rouge » tout ça tout ça.

    Belle analyse en tous cas ;)

  26. Tout le monde semble avoir constaté le jeu pathétique du projectionniste. Mais suis je le seul à penser que Mélanie Laurent fut encore pire?

  27. C’est moi ou toutes les filles (du moins les pseudos à consonnance féminine) sont d’accord avec la critique du film alors que les mâles sont bien plus mitigés ?
    Critique d’ailleurs qui contredit ce que vous dites ailleurs, parait il que vous ne jugez que la vraisemblance de l’histoire, hors la première scène, je ne lis qu’une critique personnelle (la maison haute, je sais pas moi, une habitude de la région par exemple pour stocker les denrées ?)

    Pour ce qui est des références, c’est vrai. Quentin Tarantino est une encyclopédie (et pareil pour les musiques, ce qui lui permet de sortir à chaque film ou presque une chanson sortie de nulle part qui devient très connue) mais des nanars, des séries B et autres Z. Franchement si vous avez vu tous les films dont il se sert comme référence, c’est que vous êtes son ombre. Même les critiques de film sont largués face à lui.
    Il s’est servi de tout cela en piquant un peu de ci un peu de là, pour créer son monde (un peu comme tout le monde non ?) et ses films. Et ?
    Oui Tarantino adore créer une ambiance, rajoute dans les longueurs. Vous n’aimez pas, c’est votre droit, mais ce n’est pas illogique. Perso, Boulevard de la mort, le dialogue des filles pendant quelques 8 minutes est magnifique. Certes il ne sert à rien mais c’est magnifique. Les toiles de Picasso peuvent être considéré comme magnifiques. Sont elles utiles ? (oui je sens les pierres qui vont pleuvoir sur moi pour cet affront mais tant pis).

    • Je suis d’avis que la longeur des dialogues dans Boulevard de la mort n’est pas essentielle mais apporte aux personnages. De plus la bande son est tout à fait parfaite. Un truc un peu louche tout de même, laisser la petite demoiselle de la fin avec un apparent psychopathe et sa grange pas tout à fait acceuillante. Ce qui est totalement en désacord avec toute la trame du film. Mais la seconde partie traine à mon avis en longeur et manque du substance…

  28. Merci d’arrêter de lire dans ma tête, c’est embarrassant.

    Pour ce qui est du film, je suis resté mitigé, parce que, comme dit plus haut, c’est un bon film, mais loin d’un Tarantino en règle. Pour ce qui est des incohérences historiques, il a lui même expliqué que l’accuser de révisionnisme, c’est accuser Georges Lucas de révisionniste de la conquête de l’espace. Quand aux références, ça n’a jamais été un argument pour me faire voir un film, mais c’est toujours amusant, à condition de pouvoir les reconnaître. Enfin dénoncer les longueurs des films de Tarantino, c’est refuser ce qui fait la saveur de ces films, après, on apprécie ou pas c’est personnel.

    Tout ceci mis à part, Monsieur connard, vous êtes mon Maître à penser, et je m’évertue à être un connard de première catégorie dans ma vie de tout les jours.

  29. Au sujet de la musique Tiger Tank dans Kelly’s Hereos, elle n’accompagne pas du tout la scène de « duel » Clint Eastwood vs Tiger Tank, mais l’entrée du commando dans le village.

    La musique de la scène du duel se nomme « Quick draw Kelly » et fait ostensiblement référence aux musiques de western spaghetti.

    Cette bande originale a été composée par Lalo Schifrin et non Ennio Morricone.

    Une petite incohérence dans votre critique :)

    • Bien le bonjour Mr. Connard,
      J’aimerais apporter quelques brèves explications supplémentaires à ce film;
      -Hanz Landa ne laisse pas Shoshanna s’échapper au début du film, elle s’enfui en courant.

      -un des bâtards est Hugo Stilglitz, ancien SS qui a tués ses camarades teutons dans leur sommeil ou autre. Il se fait ensuite tué à son tour dans la taverne.
      Étant donné qu’il parle allemand ça devait être lui qui aurait du assister à l’avant première s’il n’avait succombé entre temps, donc, se pointer avec un tueur de nazi notoirement connu de l’état Major allemand je pense pas que ça soit une bonne idée.

      Bien à vous

  30. Que de mauvaise foi! Il est aussi convenu d adôôôôôrer tarantino que de le deglinguer de façon aussi imprecise et en utilisant que des a priori. Quand on veut tuer son chien on l accuse de la rage!!

  31. C’est vraiment drôle:
    Je suis à 100% d’accord avec vous! Le scénario: ben yen n’a pas en fait, le budget: bien sûr astronomique comparé à ce qui apparaît à l’écran, de même pour le temps de « conception » sur lequel vous revenez à la fin, les incohérences: inutile d’en parler…. J’avoue n’avoir d’ailleurs pas compris certains passages, voire certains pourquoi&comment – mais vous avez éclairé ma lanterne merci! ^^ – et pourtant…
    j’ai aimé ce film. En revenant dessus, je pense que c’est parce que j’ai été impressionnée par justement ce qui en fait le comique, et la grandiloquence américaine (ahah Bratt pitt, un français? Allons….). Surtout, je suis bien heureuse, au vu de l’article, de ne pas connaitre Les 12 salopards, de n’avoir entendu peut-être qu’1 ou 2 Ennio Morricone, à la va-vite, de ne pas avoir vu de Clint Eastwood, (1ou2 qui n’ont rien à voir) ni eu la moindre conscience de références qui semblent miner le film. Au final, mon appréciation dudit film semble s’être joué sur mon manque de… culture ? Sur peu de choses alors.
    Bref, en revanche, l’acteur principal pour moi est l’allemand.
    Kill Bill, Pulp fiction: 0 – peut être alors pour les mêmes raisons ?…
    Ce film m’a donc fait bien rire – et j’ai tiré ma conclusion en passant par dessus les incohérences assez facilement: exactement comme pour Django: pas de scénario, des incohérences lamentables, certains acteurs qui gâchent tout – mais face à cela je n’ai pas vu de références, et j’ai été très amusée par le jeu (à prendre au sens 1er) des acteurs qui donnent vraiment la patate: d’ailleurs le meilleur moment c’est quand tout le monde se roule dans le ketchup: fou-rires inimitables avec les frangins! Pareil avec les incohérences: fous-rires, qui m’ont fait passé un moment très agréable en famille. Après, oui, des passages peuvent se réduirent en 4 secondes au lieu de 10 min…
    En tout cas, Merci de dévouer votre âme pour nous illuminer de votre légitime haine !

  32. aurait tu un film à nous conseiller, car tu démolis tout un tas de films sans nous donner de référentiels qui seraient positifs

  33. Le gros français qui râle et qui chie par vocation, mais dont on attend toujours mieux que Tarantino.. Tu vas voir qui vont descendre dans la rue pour manifester contre le cinéma de Quentin vu par .. Quentin ! Aux armes citoyens, que le sang impie abreuve nos sillons 😞 😨

  34. En littérature comme au cinéma, c’est le style qui compte, pas l’histoire elle-même (comme disait Céline, « des histoires il y en a plein les journaux »). Donnez le même scénario à 10 réalisateurs et vous obtiendrez 10 films différents. Dans le lot, il y en aura peut-être un ou deux très bons, et probablement aussi quelques gros navets. Ce ne sera pas l’histoire qui fera la différence, mais le conteur.

    Relever les incohérences d’une oeuvre de fiction, à quoi bon?

    Nous n’avons pas ici affaire à un documentaire traitant de faits historiques, ni même à une vision romancée ou propagandiste de l’histoire, genre « Le jour le plus long ». Je dirais même que ce n’est pas un film de guerre, stricto sensu. Relever le fait qu’il n’est pas crédible qu’Hitler soit présent à Paris avec tout le gratin SS en 1944, oui certes ça tombe sous le sens (et ainsi de suite, pour les éléments relevés). Et ? On s’en fout, c’est une oeuvre de pure fiction, un fantasme. L’essence même du cinéma. Ici sans aucune volonté de réalisme.
    Je souris à l’idée de lire un jour votre éventuelle critique de « To be or not to be » de Mel Brooks, avec Hitler chantant du rap.

    Par ailleurs, ne pas confondre histoire et scénario. N’importe quel film, n’importe quelle histoire peut se résumer en deux lignes, je suis d’accord avec vous. Comme vous le faites pour Kill Bill :  » L’histoire d’une fille en combi jaune qui tue des gens qui ont voulu la tuer. Tu m’étonnes, ça a dû être long et difficile à écrire. ». En revanche votre jugement est erroné : le scénario de Kill Bill est techniquement complexe.

    Le scénario n’est pas l’histoire mais la partition, de même qu’un opéra ne se définit pas par son livret, généralement indigent. Dans tous les cas l’histoire est un prétexte, un point de départ pour la création.
    Lorsque vous aimez un film, est-ce l’histoire que vous aimez, ou bien son interprétation, sa réalisation ? Prenez Pialat, la plupart des histoires sur lesquelles ils s’appuie sont on ne peut plus banales, ne rentreraient même pas dans la rubrique des faits divers. En revanche la façon dont elles sont mises en image a fait sa réputation. Le conteur compte toujours plus que l’histoire. Là est toute la magie: le public pense et dit souvent avoir aimé l’histoire – ou pas – alors qu’il a été séduit par le conteur – ou pas.

    De plus un scénario n’a pas à être forcément rationnel, logique, réaliste pour être bon. Une mauvaise réalisation, en revanche, démolira le « meilleur », le plus carré des scénarios, de la même manière qu’une mauvaise interprétation musicale massacrera Mozart.

    Bien sûr, chacun est libre d’aimer ou pas le style quelque peu baroque de Tarantino, son goût pour la comédie macabre, ses obsessions. Idem pour la folie déjantée de Mel Brooks. Vous n’aimez pas Tarantino. Ce que vous développez me semble plus être en rapport avec votre personnalité, tout n’est pas dans les clous et cela vous dérange. Vous lui reprochez égalerment ses longueurs : que pensez-vous des films de Bergman ? Je vous soupçonne, si l’on vous donnait une paire de ciseaux, d’être capable de les réduire à quelques minutes ;-)
    Vous jugeriez donc tel un comptable : tout doit être en ordre et sans excès, sinon gare … ?

    J’insiste : les incohérences des films dans lesquels joue Chuck Norris vous dérangent? Que dans StarWars on entende des explosions dans l’espace vous dérange? Si c’est le cas, laissez tomber le cinéma et lisez plutôt les journaux.
    Attention, cependant, vous risqueriez d’être déçu : la réalité dépasse souvent la fiction ;-)

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