Super Ouiche

L’homme se gratte la barbe en regardant le numéro griffonné dans un coin de son agenda.

Sa main tremble un peu en se dirigeant vers son téléphone, et les quelques instants avant qu’il ne finisse par se saisir du combiné lui paraissent infiniment longs. Doit-il le faire ? Certes, il en a envie mais… est-ce bien raisonnable ? Ce matin encore, toute son équipe lui a soufflé que l’on allait droit vers une catastrophe. Qu’il y avait des portes qu’il ne valait mieux pas pousser, au risque de commencer un long chemin sans retour. Que ce soir, il ferait mieux de se reposer et de n’appeler personne, au risque de faire quelque chose d’absurde.

Contemplant le téléphone dans sa main, l’homme hésite l’espace de quelques secondes ; et s’ils avaient raison ? Et s’il allait faire quelque chose qu’il allait regretter ? Sa main, elle, comme animée d’une vie propre a pourtant déjà commencé à composer le numéro, et bientôt, le son strident signalant que le téléphone sonne chez son interlocuteur se fait entendre sur la ligne ; allez, il peut encore raccrocher ! Il peut se reprendre, ne p…

« Allô ?« 
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La voix est jeune, claire, sûre d’elle ; elle a même un petit quelque chose de séduisant. Trop tard pour faire demi-tour, autant se lancer.

« Allô c’est… hem… Steven Spielberg. Je… Je suis bien chez Jeffrey Jacob Abrams ?
– Lui-même ! Que puis-je pour vous Monsieur Spielberg ? 
– Et bien je… écoutez, voilà : j’aimerais faire un film un peu à l’ancienne… une sorte de pèlerinage vers mes débuts… 
– Hmmm, je vois, je vois, ça pourrait être sympa en effet, vous avez déjà une idée ?
– Oui, alors ça s’appellerait Super 8…
– Je n’ai pas vu les 7 premiers.
– Pardon ?
– Je disais que je n’avais pas vu les 7 premiers.
– Je… bon, oublions. Alors l’histoire…
– Dites moi tout !
– Et bien ça pourrait être des enfants… des enfants avec une caméra qui…
– Ho oui ! C’est génial ça : et il pourrait y avoir des explosions ! Du genre… oui, un vaisseau qui s’écrase ! Ou non non, attendez, mieux : un train !
– C’est que je…
– Oui, et le train il ferait KA-BOOM et ensuite WROUSH et là BAAAAAM parce que ça fait PRSCHOUUUUUUUF
– Je… Monsieur Abrams… Monsieur Abrams, écoutez-moi, je pensais plus à quelque chose comme E.T… et…
– Ho ouais, un alien, et il tuerait les gens en faisant SHLAAAA et VLAAAAM et puis alors KRSCHHHHHH
– Non je… je voyais plus de… de poésie… de sentiments…
– Ah, mais vous avez frappé à la bonne porte : Armaggedon, Cloverfield, Mission Impossible 3… vous ne pouviez pas trouver mieux.
– Bon heu… alors on se voit bientôt pour parler de tout ça, hein…
– Oui c’est ça ! J’ai déjà plein d’idées, genre une grosse bataille finale avec l’armée qui tire dans tous les sens et BAM, VROUF ! Et…
– Ho, dites, il est tard, allez je raccroche, on se voit bientôt, bisous. »

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Steven raccrocha le téléphone en se prenant la tête dans les mains. Ça y est, il venait de faire une connerie.

Autant la spoiler, mes bons.

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L'Affiche : j'ai une photo un peu pareille chez moi, de deux gamins sur l'A5 quelques secondes avant de se prendre un poids lourd

Le film s’ouvre sur une scène fort triste : en 1979, dans une petite bourgade américaine enneigée, on enterre une ouvrière qui a subi un terrible accident du travail, du genre de ceux qui vous font passer de l’état d’humain joyeux à celui de pulpe sanguinolente en quelques secondes ; la famille et les amis de la défunte sont donc quelque peu abattus, et beaucoup discutent à voix basse de l’avenir du fils de la maison, Joe Lamb encore jeune, et n’ayant plus que son policier de père, Jackson, pour l’élever. Ce dernier faisant passer son travail avant tout, certains craignent que l’enfant ne reçoive pas une bonne vraie éducation américaine, du genre de celle que l’on voit dans « 7 à la maison » (mais si, souvenez-vous, la série dans laquelle la mère est une nazie qui fouille dans les affaires de ses enfants pour voir s’ils n’auraient pas des capotes sur eux, ce qui serait pécher). Ces réflexions sont cependant interrompues par l’arrivée de Louis Dainard, un beauf du coin, qui semble ne pas être le bienvenu sur place, particulièrement aux yeux de Jackson Lamb qui s’empresse de l’envoyer paître. Ni une, ni deux, notre bon flic le bouscule même jusqu’à sa voiture afin de l’emmener au poste de police, car il semble avoir moult choses à lui reprocher. Lesquelles ? Mystère. Joe ne peut donc que regarder son père s’éloigner le jour de l’enterrement de sa propre mère, et reste seul à contempler la seule chose qui lui reste d’elle : un petit pendentif contenant une photo de sa génitrice. C’est vraiment trop émouvant.

Faisons s’écouler 4 mois, histoire que tout le monde sèche ses larmes, et retrouvons Joe à la sortie de l’école avec son pote Charles Kaznyk, le petit gros du coin, tous deux eux-mêmes en compagnie du jeune Carey, un fripon blondinet qui ne sort jamais sans son appareil dentaire de combat. Tous trois discutent du fait que Charles est en train de tourner un film de zombies (quel thème original : ce mec aurait pu avoir un blog), et qu’il a trouvé une nouvelle nana pour le film, qui en plus, a une voiture à disposition ce qui est pratique pour aller tourner à tel ou tel endroit : Alice Dainard. La seule évocation de son nom provoque chez notre jeune héros une réaction aussi enthousiaste que turgescente, aussi attend t-il avec impatience la prochaine scène que Charles ira tourner pour repaître ses chastes yeux du radieux postérieur visage de la belle Alice. Rendez-vous est donc pris le soir même pour aller tourner une scène nocturne.

Mais à l’heure du repas, lorsque Joe rentre chez lui, il est invité par son policier de papa à aller partager un moment entre père et fils au restaurant : ce dernier veut l’obliger à aller passer ses vacances dans un camp sportif histoire de l’éloigner de ses amis ; en effet, le vil bougon n’aime pas trop savoir que son fils passe ses journées à se grimer en monstre et à tourner des films à la con en compagnies de petits gros ; heureusement que nous sommes en 1979, car 30 ans plus tard, je n’imagine pas ce qu’aurait dit Jackson en voyant son fils partir pour la Japan Expo. Mais passons ; vers minuit, bien après que père et fils soient rentrés à la maison, Joe reçoit un message sur son talkie-walkie « C’est Charles : sors vite de chez toi, Alice vient nous chercher ! Allez, schnell ! » ; aussi vite que ses courtes pattes l’y autorisent, notre bon ado s’empresse de filer discrètement de la maison pour aller retrouver l’équipe de tournage qui comprend, en sus de lui-même et de son ami en surpoids, le petit Carey (dont nous avons déjà parlé), Preston, un…heu… je crois qu’ils ont réussi l’exploit de créer un personnage qui ne mérite même pas une description, et enfin Martin, un grand dadais qui sert de héros au film que la troupe tourne.

Alors qu’ils patientent tous, une voiture se gare : au volant de celle-ci, nous retrouvons donc Alice Dainard, comme prévu, qui vient chercher la fine équipe ; mais sitôt qu’elle aperçoit Joe, elle se met à couiner (et encore, comme toutes les filles, elle peut produire des sons plus intéressants encore si c’est Bill Kaulitz qu’elle aperçoit) : non seulement leurs deux familles ne s’aiment pas, mais en plus, c’est le fils du flic du coin ; or, comme elle conduit sans permis, elle ne veut point finir dénoncée dans une cellule sentant l’urine en compagnie de Boris « L’étrangleur » Bolchoï. Le bonhomme Lamb a tôt fait de jurer qu’il ne dira rien à son père et n’écrira pas à la Kommandantur pour collaborer avec les forces d’occupation, et le problème est réglé (oui, comme ça, hop) : tous en voiture ! Direction ? Un bâtiment désaffecté longeant la voie ferrée où il faudra tourner une scène dans laquelle le personnage de Martin fera ses adieux au personnage d’Alice (« Oui Alice, tu dois être toute nue pour cette scène. Mais si, c’est un film d’aventure, que vas tu t’imaginer, ho ho ho. Comment ça tu refuses ? C’est toi le réalisateur ou moi ? Alors à poil, truie !« ). Soit : après avoir un peu roulé, nos larrons arrivent dans un coin de campagne à quelque distance de la paisible bourgade endormie, et commencent à y installer leur matériel. Rapidement, et alors qu’ils répètent, ils s’aperçoivent que leur nouvelle héroïne joue incroyablement bien, au point d’en pleurer (ça me fait pareil devant les films avec Franck Dubosc).

Mais alors que les caméras s’apprêtent à être bien installées et les répétitions bouclées, nos héros remarquent quelque chose : un train est sur le point de passer juste devant l’édifice où ils travaillent, et ce serait donc excellent d’avoir la scène des adieux alors qu’un train défile derrière les héros : vite, faites tourner les bobines, on y va !

Alors jusqu’ici lecteur, vous me direz que « Dites donc, il ne se passe pas grand chose de fascinant dans ce film, non ? » et je le reconnais bien volontiers : ce n’est pas la panacée. Mais rassurez-vous : là, tout de suite, quelqu’un va ouvrir la cage dans laquelle le J.J Abrams a été enfermé et obligé de regarder des films de Jean-Luc Godard durant trois semaines. Ça va être à lui de jouer pour nous montrer à quel point son talent est grand. Vos neurones sont en vacances ? Vous êtes prêts ? Alors allons-y : déchaînez les enfers !

Donc. Le train passe juste derrière nos héros, la scène se tourne, lorsque soudain, Joe entend une voiture faire de curieux bruits (comme « vroum« , mais Joe entend tout malgré le fait qu’un train de marchandise passe à un mètre de lui) : en effet, un pick-up est en train d’arriver… en sens inverse sur les rails ! Et alors là, attention, car tout d’abord, lorsque le véhicule rencontre la locomotive, cela produit une formidable explosion qui, non contente de totalement désintégrer le pick-up, est assez puissante pour complètement soulever la malheureuse locomotive (pardon ?) ; et quand je dis soulever, ce n’est pas d’un mètre ou deux, hein : la pauvre machine s’envole littéralement vers les cieux. Paniqués par ce spectacle, les enfants abandonnent tout leur matériel sur la terrasse du bâtiment où ils tournaient, et commencent à courir en tous sens en poussant de petits cris.

Voilà : ça, c'est juste l'impact locomotive - pick-up. Quelqu'un essaie de compenser quelque chose avec ses explosions.

Là, tous les wagons se mettent à dérailler, puis, visiblement aidés par la fée Clochette (« Vas-y petit wagon, pense à quelque chose d’heureux… oui, une soirée pyjama par exemple !« ), à s’envoler plusieurs dizaines de mètres en l’air pour atterrir un peu partout en explosant (ils transportaient donc tous des munitions semble t-il), parce que c’est trop cool. Protégés par le pouvoir magique du « Les enfants ne peuvent pas mourir« , nos jeunes freluquets ne sont touchés par aucun wagon, aucun souffle, aucun shrapnel… ce sont des explosions parfaitement sécurisées. Contrairement au train qui, nous l’apprendront plus tard, appartient à l’armée, et doit être complètement monté sur suspensions latinos pour décoller aussi haut au moindre choc. Un des wagons volants transperce même le bâtiment où les enfants tournaient, avant d’exploser (Mais bon sang, c’est fini, oui ?) et de tout faire sauter, ne laissant qu’un malheureux cratère et quelques débris derrière lui ; on aperçoit même la malheureuse voiture d’Alice, située juste à côté, se ramasser une poutre dans la roue arrière gauche et ouvrir son coffre pour exprimer tant sa surprise que son désarroi devant un tel spectacle.

Pendant ce temps, ça continue d’exploser (et le convoi ne ralentit pas : les wagons continuent tous d’arriver à 300 km/h en nombre improbable avant de s’envoler ; il y en a même un qui réussit un salto : ce n’est plus un train, c’est une farandole de gymnastes russes), et les marmots continuent de courir en hurlant : Joe voit même une caisse marquée « explosives » atterrir juste devant lui, à moitié éventrée avec des bombes qui en sortent, mais heureusement, en s’éloignant de deux mètres, il survit (les bombes américaines ne tuent que sur un rayon de 3 centimètres : c’est ça, la précision chirurgicale). Et finalement, enfin, oui, enfin, après cet improbable et consternant spectacle, le carambolage géant s’arrête enfin et le silence retombe (c’est pas trop tôt, hein, c’est pas comme si ça faisait 10 minutes qu’on voyait un wagon exploser dans différentes poses)…

Mais pas pour longtemps : soudain, un bruit de métal défoncé se fait entendre en provenance d’un des fourgons ferroviaires renversés, suivi d’autres sons relativement peu identifiables : quelque chose vient de défoncer la porte qui le retenait prisonnier, envoyant celle-ci, pourtant lourde et blindée, plusieurs dizaines de mètres en l’air là encore (ce film doit se passer sur une planète avec une gravité différente de la nôtre), mais Joe, qui était pourtant juste devant à regarder, s’en désintéresse vite (je ne rigole pas : il regarde un peu et il se barre, mais même pas l’air paniqué : non, c’est simplement qu’il a autre chose à faire, tout cela est tellement commun) pour s’en aller errer dans les ruines à la recherche de ses amis ; il cherche donc, passe à côté de la voiture d’Alice, qui effectivement, est dans un sale état et ne pourra guère plus rouler avec des débris à la place de l’une de ses roues arrières, mais bon. Rapidement, il retrouve cependant toute sa petite troupe qui est plutôt en bon état (visiblement, les explosions envoyaient juste de la suie), et commence à farfouiller les décombres pour tomber sur de curieux petits cubes blancs, échappés de caisses, traînant en nombre par terre. Comme ça a l’air rigolo, Joe en ramasse un et le fourre dans sa poche : j’espère que c’est un truc radioactif.

Chacun commence donc à se remettre de ses émotions aussi vite qu’il le peut, mais le traumatisme est tout de même présent. Jusqu’à ce que Joe rappelle un élément, lorsque quelqu’un parle « d’accident » : ce n’en était pas un ; il y avait un pick-up sur la voie. Et, comme il en parle, qu’aperçoit la belle équipe au même moment ? La moitié du véhicule, bien coupé en deux, attendant patiemment sur le côté des rails défoncés. Et à bord, le conducteur est encore vivant bien que blessé, et surprise : il s’agit du Dr Woodward, le professeur de biologie des enfants ! D’ailleurs, l’un d’entre eux ajoute même : « Oui, le professeur Woodward, celui qui m’a confisqué un jeu avant de le mettre DANS LE CONTAINER QU’IL LOUE SUR LE PARKING DE L’ECOLE, CLIN D’OEIL!« . Hmmm, je pense que ce container va servir plus tard dans le film, allez savoir pourquoi. Moi aussi, j’adore indiquer où se trouve le tiroir à slip des gens que je trouve agonisants.

Attendez, reprenons la scène depuis le début : le mec est arrivé à contresens du train avec sa voiture, et l’a percuté de face, et de plein fouet, alors que tous deux étaient à fond, tant et si bien que ça a produit une énoooorme explosion, qui en a engendré ensuite moult autres (et je ne parle pas de la locomotive qui s’est envolée), sans compter des cascades de wagons qui feraient pleurer les mecs du Cirque du Soleil. Mais ho ! Son pick-up, tel un transformer, a eu la bonne idée de se couper en deux (même en percutant les gens de face ; la partie gauche de la bagnole, plus lâche que la droite, a dû essayer de se barrer avant l’impact), de ne pas ressentir les effets de l’explosion et du choc, d’éviter tout le reste de l’accident et de se poser tranquillement dans un coin, tout en protégeant son conducteur (qui a morflé, mais pas trop) sans même un airbag.

Je ne sais pas ce que c’est comme bagnole, mais je veux la même : à moi, la joie de remonter l’A20 à contresens sans risques (enfin pour moi du moins) !

Bref : le DrWoodward a encore à la main une curieuse carte indiquant le trajet du convoi au travers des Etats-Unis. Parce que non, les papiers, ça ne brûle pas non plus dans les explosions apocalyptiques. Et lorsqu’il revient enfin à lui, reconnaissant avec peine les enfants, il se contente de leur dire qu’ils ont intérêt à se barrer et à ne jamais parler de ça, sinon « ils » vont les tuer, eux et leur famille. « Ils« , mais qui ça ? De qui parlez-vous professeur ? De ces dizaines de types qui arrivent en hurlant avec des lampes de poche maintenant que vous venez de les mentionner ? Dites, vous n’auriez pas préféré évoquer, je ne sais pas moi, une centaine de jeunes filles en bikini seulement armées de polochons ? Vous n’êtes vraiment pas constructif. En tout cas, les enfants, eux, fuient, voyant de loin que ce sont des militaires qui sont en train d’approcher des restes du convoi.

Ho, et non : inutile de me demander d’où sortent les militaires, sachant que nous sommes en pleine campagne, qu’on ne voyait pas l’ombre d’une escorte et qu’il n’y a pas eu un bruit de moteur, même lointain, depuis un moment. Ils ont juste fait pouf pouf. Probablement une armée de ninjas.

Nos larrons commencent donc à fuir et à se rediriger en hurlant vers leur voiture, et là, vous me direz « Leur voiture ? Celle qui à qui il manque une roue arrière et qui vient de se prendre un convoi d’explosifs sur le coin du nez ? » : et je vous répondrai : celle-là même. Mais visiblement, un garagiste solitaire a dû passer par là, et ayant 5 minutes à perdre, non seulement il a changé la roue manquante, mais il a viré les débris, refait la carrosserie, fermé le coffre, nettoyé le capot, et probablement passé la peau de chamois : nos loulous peuvent donc s’enfuir sans raison aucune dans une bagnole en parfait état. Au nez et à la barbe des militaires, qui ne leur hurlent même pas de s’arrêter ou quoi que ce soit (ils les regardent juste s’éloigner en fronçant les sourcils, ce sont de vrais professionnels. Et non, ils ne lanceront aucune recherche sur une voiture jaune pisse fuyant les lieux de l’explosion de l’un de leurs convois ; je sais pas, moi, ça m’aurait un peu intrigué quand même, enfin), la petite troupe file donc regagner sa bourgade. Et chacun jure de ne jamais parler de ce qu’il s’est passé cette nuit. Y compris du passage où ils ont demandé à Alice de se mettre à poil pour cette scène où « Un zombie dépanneur venait réparer la photocopieuse« . Bref.

Olivier, garagiste-carrossier-ninja chez Carglass

Le lendemain, Charles et Joe se rendent dans un magasin de vidéo tenu par un jeune hippie afin de lui présenter leur caméra, qu’ils ont récupéré sur les lieux de l’accident avant de s’enfuir, et qui semble ne plus bien fonctionner. Celui-ci les informe que s’il peut récupérer le film à l’intérieur pour le faire développer, il ne peut rien faire pour la caméra, dont la lentille est fendue, un remplacement coûtant aussi cher qu’une nouvelle. Encore une fois : elle est forte cette caméra, elle était quand même placée dans un bâtiment qui a explosé suite à l’impact d’un wagon entier de munitions de l’armée, et ça lui a juste « fendu la lentille« . Misère, elle devait être faite de la même matière qu’un certain pick-up, dites ?

Joe, lui, se moque un peu plus du problème que Charles ; son but est plutôt et avant tout de revoir la petite Alice, qui fait un peu de résistance après les évènements de la veille, préférant tout oublier. Lui forçant un peu la main (« Elles disent non mais elles pensent oui« ), Joe débarque chez elle à l’improviste pour commencer à lui parler et lui demander de revenir participer au tournage du film, mais finalement, son Louis Dainard de père débarque et explique qu’il ne veut pas que le « fils du flic » tourne autour de chez lui, et encore moins de sa fille. Par pur esprit rebelle, elle qui refusait de tourner à nouveau avec la bande de joyeux copains décide donc de dire prout à son père, et accepte de recommencer à voir la troupe des loupiots pour poursuivre la réalisation de leur film foireux. Attendez, je résume :

« Non Joe, j’ai pris une décision, je ne reviendrai pas dessus !
– Mais s’il te pl…
– Non ! Va t-en !
– Bonjour ma chérie : tu as raison et je te soutiens dans ton choix.
– Vite ! Je change d’avis ! Pfiou, un peu plus et j’étais d’accord avec mon père. »
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Quelle fine vision de la psychologie adolescente. Je serais Louis, j’aurais vite compris comment parler à ma fille, me remémorant le désormais célèbre syndrome de Jar-Jar Binks : « Chérie, fais bien attention à ne pas mettre la table et à lancer une lessive« , « Chérie, ne passe pas le balai« , ou encore « Chérie, je t’interdis d’aller me louer des pornos et de me servir de table basse« . Mais je digresse, une fois encore ; reprenons donc le fil des évènements : nos héros se retrouvent tous dans un petit restaurants afin de discuter de ce qu’il s’est passé dans la nuit tout en se gavant de milkshake et en se lançant des blagues consternantes, ce qui donne l’impression d’être au milieu d’un anniversaire chez Mc Donald, mais sans la possibilité d’aller chercher son fusil de chasse dans le coffre de sa voiture pour refroidir de bruyants marmots. Evidemment, les deux plus intelligents du groupe sont Joe et Alice, la première commençant à faire les yeux doux au second.

Mais pendant ce temps, les adultes, eux, ont commencé à s’intéresser à cette histoire : l’armée de l’air (puisque c’est elle, ça explique les wagons volants j’imagine) s’occupe elle-même des débris de son convoi, pendant que Jackson Lamb va s’informer sur place de ce qu’est ce bazar, en tant que représentant des forces de l’ordre de sa petite bourgade. Sur place, on a tôt fait de lui dire « Hahaha, non, rassurez-vous, on ne transportait rien de dangereux, hohoho« . C’est vrai : un convoi qui transportait des munitions, et où on en voit encore partout… c’est tellement peu dangereux lorsqu’il perd une partie de sa cargaison. Jackson, cependant, soupçonne qu’on lui « cache quelque chose » (mon Dieu, quel sens de l’observation !) et en parle à son shérif de patron, qui évidemment, a lui aussi des répliques de film de 1979 à base de « Mais non, ne nous intéressons surtout pas à ce genre d’histoires, allez plutôt à la pêche, vous êtes fatigué, Jackson, quel Shérif raisonnable s’intéresserait à l’évènement le plus marquant de cette ville de ces 80 dernières années ? ». Ce qui n’empêche pas Papa Lamb de continuer à vouloir se mêler de cette sombre histoire : c’est bien le père du héros.

Mais le shérif n’aurait pas dû être aussi naïf (et bedonnant, ce qui dans ce genre de film, pardonne rarement aux adultes) : le soir même, il se rend à la station service du coin pour y remplir son véhicule de patrouille, et s’étonne d’apercevoir nombre de chiens courant de-ci de-là dans les rues, comme fuyant quelque chose. Mais alors qu’il est en train de s’atteler à ravitailler sa voiture, « quelque chose » l’attaque soudain ; quelque chose de plusieurs tonnes, éclatant en partie sa voiture et lui, avant de disparaître : le petit commis de la station service n’a rien vu ou entendu : il lisait avec son baladeur, seulement séparé de la scène du crime par une vitrine. Non, même les vibrations d’un truc gigantesque s’accouplant avec un véhicule de la maréchaussée locale ne l’ont pas tiré de ses rêveries. Il n’arrive donc que trop t… ah, non, attendez : le truc qui a agressé le shérif est encore sur place, et visiblement, c’est très gros et vilain : le jeune homme a beau tenter de s’enfuir en hurlant, il est vite rattrapé et lui aussi, emmené par la bête, probablement pour servir de biscuit apéro boutonneux (une sorte de petit bretzel, mais avec du pus en guise de sel).

Le lendemain, sans shérif, il ne reste plus à la ville que son adjoint, Jackson, pour enregistrer de curieuses plaintes : les chiens semblent tous avoir disparu ; un concessionnaire explique que quelqu’un lui a volé tous ses moteurs dans la nuit, ce qui est impossible sans treuil ou autre, un type explique qu’on lui a tiré son générateur… et personne ne sait comment le voleur a pu réussir son coup. Moi, je sais : vu que le voleur fait plusieurs tonnes et quelques mètres de haut, sans compter que tous les animaux se mettent à réagir bizarrement à son approche, il faut être une sacrée ville de gros cons pour ne rien avoir vu, surtout vu le temps qu’il a dû passer à démonter des moteurs au milieu d’une concession bien à découvert à proximité d’habitations, ce qui en sus, doit faire un peu de bruit. Mais non, rien.

Quelque chose vole des moteurs : sûrement des gitans.

Toute la journée et pour résoudre ce mystère mystérieux (les vols et disparitions, hein, pas le fait que les habitants soient lobotomisés), Jackson et ses hommes enregistrent donc les plaintes et observent l’armée qui va et vient depuis le site de l’accident de train. Mais personne n’arrive à expliquer ce que ces derniers peuvent bien cacher à la population. Or, le temps passe, et de plus en plus d’objets ou de gens se mettent à disparaître. Un habitant se plaint même que « le sol en dessous de son garage commence à s’affaisser » (là encore, c’est casé tellement subtilement : tiens, une plainte qui n’a rien à faire avec les services de la police ? Je me demande si elle ne va pas servir elle aussi par la suite ! ) ; mais une nouvelle donnée importante parvient à Jackson : il arrive à apprendre sur quelle fréquence radio communiquent les hommes de l’armée de l’air. Aussi, grâce au matériel du commissariat, il se met à les écouter pour savoir ce qu’ils mijotent. Malin ! Et la chose porte rapidement ses fruits, puisqu’il entend ainsi les militaires parler d’une opération « Canard Farouche » (le nom original ne me revient pas, mais de toute manière, il ne l’était pas, original). Jackson se rend donc à l’ancienne maison du Dr Woodward, que des militaires sont en train de fouiller (mais ça ne l’intrigue pas plus que ça, alors qu’il sait que l’homme a disparu sans laisser de trace et que c’est la seule disparition qui semble intéresser les militaires), pour y rencontrer le colonel Nelec, le patron du détachement de l’Air Force, afin de lui demander des explications. Et histoire d’être sûr qu’on ne lui cache rien, il tente le bluff en disant « Bien, si vous ne m’en dites pas plus, je parlerai de l’opération Canard Farouche à nos mes amis de Washington » ; le colonel a donc tôt fait de changer de couleur (bien qu’il reste majoritairement kaki), et propose à notre bon policier de passer le voir le soir même au camp que l’armée s’est aménagée à proximité de la ville. Et là, il lui expliquera tout. En passant, Jackson finit par résoudre, du moins en partie, le problème de la disparition des chiens : ils sembleraient que ceux-ci fuient la ville pour se réfugier dans d’autres villes du coin, comme s’ils fuyaient quelque chose. Notre flic y voit l’instinct des animaux qui se manifeste. Moi, j’y vois surtout qu’il ne parle pas des chats, ces connards devant n’avoir rien à faire du danger, trop imbus d’eux-même, et trop paresseux pour faire plus de 30 mètres sans gueuler comme des putois pour qu’on leur ouvre leur boîte de Sheba.

Bon, je vous passe les détails sur le reste de l’intrigue cucu : Alice aime secrètement mais pas trop Joe, Joe aime secrètement mais pas trop Alice, Charlie est jaloux mais compense en aimant très fort un sachet de potatoes, et Jackson & Louis interviennent de temps à autres pour dire à leur progéniture respective de ne pas fréquenter l’autre famille, parce que ce sont des vilains. Deux familles ennemies, un amour interdit, j’ai déjà vu ça chez Shakesp… Twilight. Non, Twilight, j’allais dire une connerie. Si allez, juste pour vos yeux : il y a un passage où notre shérif adjoint préféré s’engueule avec son fils car il passe trop de temps avec ses amis idiots et sa copine interdite, et si la scène n’est pas intéressante, elle a au moins cela de bien qu’on s’aperçoit que par la fenêtre, c’est le même décor que dans la première scène du film, et que nous sommes donc en hiver avec des arbres couverts de neige (alors que tout le film se passe en été). Encore une fois, il ne s’agit pas d’un oubli, puisqu’il est quand même facile de se rappeler qu’il n’y a qu’une seule scène qui se passe en hiver, celle de l’enterrement, mais bien d’un « Les gens ne verront pas, ça va passer, puis comme ça on économisera sur un décor« . Quand on a 50 millions de dollars de budget, on peut se le permettre. Surtout quand à côté, on fait exploser des trains dans tous les sens durant 10mn.

En tout cas, voilà : Jackson et son fils sont fâchés ; du coup, pendant que le premier va retrouver le colonel Nelec dans sa base pour discuter un peu, le second va au cimetière pleurer sur la tombe de sa mère. Or, figurez-vous qu’il y reste jusqu’à ce que la nuit tombe (les enfants adorent les cimetières la nuit), et entend soudain du bruit en provenance d’une remise proche ; sûrement un nécrophile en goguette. Il peut cependant voir au travers des fenêtres, de là où il est, la lumière qui s’agite en tous sens, de la terre être projetée, et entend des bruits inhumains. Notre héros décide donc de se barrer de cet endroit fort bruyant, mais en prenant bien soin de ne surtout avertir personne de sa découverte. C’est vrai quoi : ça a tellement peu d’intérêt comme information, à l’heure où toute la ville se demande ce qu’il se passe en son sein. Quel jeune garçon intelligent, ce Joe.

Pendant ce temps, Jackson arrive au petit aérodrome transformé en base militaire à côté de la ville pour y rencontrer son nouveau pote colonel ; sauf qu’à peine est-il arrivé qu’il découvre que c’est un piège : l’armée se contente de l’arrêter et de l’emprisonner, car il gêne un peu leurs affaires. Soit ; et Nelec, lui, qu’a t-il dans son agenda à la même heure ? Et bien lui et son assistant, le sergent Blackamoustache (je vous laisse d’ores et déjà deviner son destin) sont en train d’interroger le Dr Woodward, cloué dans un lit d’hôpital, afin d’obtenir de lui des informations sur comment il a su où le convoi militaire allait passer (une bonne question), et qui d’autre était ou est au courant de ce qu’il transportait (des munitions chargées dans des wagons à suspensions latinos, juste à côté de technologie extra-terrestre et d’un prisonnier alien ; moi aussi, quand je transporte un truc secret, fragile et pouvant révolutionner la technologie, je le range au milieu d’explosifs) ; mais comme le bougre de trublion refuse de coopérer, le colonel demande à Blackamoustache de le tuer (il faut savoir que le Dr Woodward est noir : on évite ainsi les accusations de racisme en faisant que c’en soit un autre qui le tue, c’est très bien pensé dites donc), ce qu’il fait en lui injectant un produit mortel : de la salive de Bogdanov. Le bon Docteur convulse donc un peu avant de s’éteindre.

Mais, la même nuit, Alice se rend chez Joe pour taper à la fenêtre de sa chambre et discuter avec lui (enfin pour commencer : on te voit venir, coquine !) : les deux papotent de leurs parents respectifs, du fait que tous les deux n’ont qu’un papa incompréhensif et pas de gentille maman… quand soudain, le cube que notre héros avait récupéré sur les lieux de l’accident commence à bouger seul… il vibre… puis soudain, part à toute allure, traversant un mur de la maison, pour aller se coller au château d’eau de la ville, quelques centaines de mètres plus loin. Curieux. Mais encore une fois, notre héros s’en désintéresse dans la minute qui suit : c’est tellement banal. Je… ? Enfin ? Ça ne t’intrigue pas plus que ça ? Alice, elle, repart (elle aussi porte aussi peu d’intérêt à ce genre de phénomènes que le héros : leur QI de crustacé commun les rapproche), et en rentrant chez elle, tombe sur son père un peu bourré qui n’apprécie guère de la voir rentrer et sortir de la maison en douce et à pas d’heure ; une conversation assez agitée commence donc, qui se termine en diable de gueulante, poussant la jeune fille à fuir son logis sur son petit vélo. Son père part à sa poursuite en voiture, mais étant dans un état qui ne lui permet pas d’avoir de bons réflexes, il rentre dans une voiture en stationnement. Un peu sonné, il aperçoit alors dans son rétroviseur sa fille être kidnappée par un monstre géant sorti de nulle part : autant vous le dire, ça lui fait bizarre. Il jure donc que ça commence à bien faire, les monstres de l’espace qui viennent chez nous pour voler nos enfants et nos allocs, puis s’évanouit.

Ah, ces aliens autrichiens qui kidnappent les petites filles, c'est terrible

Mais nos héros, eux, n’en savent rien : Joe, le lendemain matin, ne remarquant guère que son père a disparu tout comme sa quasi-petite copine accompagne gentiment son pote Charles au magasin de vidéo pour y récupérer la bande du film qu’ils avaient laissé à développer. Et une fois de retour à la maison, ils découvrent donc la scène qu’ils avaient tournée, suivie du crash du train « dont on ne voit presque rien à cause de toute la fumée« . Ah ? Quelle fumée ? Il n’y en avait pas au moment du carambolage. Ni avant, ni pendant, ni après en fait. Disons que ta caméra fait elle-même des montages, alors, mon petit Charles. D’ailleurs, figurez-vous que malgré toute cette fumée imaginaire, la bougresse a filmé le fameux wagon que Joe avait vu remuer avant de se barrer juste parce que ça ne l’intéressait pas. Et sur pellicule, on peut donc voir ce qui en est sorti : une sorte de grosse bestiole de trois – quatre mètres de haut, avec pas mal de bras musclés, qui s’est rapidement barrée. Soit, il faut donc…

… Ho ? Mais quel est ce bruit ? Les sirènes d’alerte de la ville sont en train de se mettre à sonner : l’armée vient de déclencher une opération d’évacuation générale de la bourgade ! Au motif qu’il y aurait un feu approchant de la ville… feu que l’armée crée elle-même avec des lance-flammes pour faire illusion (mais ça, les gens l’ignorent), la bougresse ! Et si certains partent avec leurs propres véhicules jusqu’à un camp de réfugiés dressé par l’armée pour l’occasion, les enfants, comme d’autres, sont emmenés dans des bus spéciaux. Tout irait à peu près bien si arrivé sur place dans une espèce de vaste hangar, Joe ne tombait pas sur Louis Dainard, qui, délirant sur une civière, assure au petit Lamb qu’il a vu Alice se faire kidnapper par un monstre de l’espace. Hmmm, c’est ennuyeux : les monstres de l’espace sont souvent tatillons sur les rançons ; pire encore, et si elle développait un syndrome de Stockholm ? Hein ? Vous y pensez à ça ? Joe oui  : c’est pour ça qu’il veut aller la chercher ; il ne voudrait pas que sa quasi-copine le remplace par un truc d’outre-galaxie (« Qu’est-ce qu’il a de plus que moi, hein ? C’est parce qu’il a 4 bras, c’est ça ? C’est dégueulasse !« )

Vite, il faut agir ! Joe réunit donc sa troupe de copains, dont les seules têtes sont des motifs de violence parentale, et demande qui est volontaire pour retourner discrètement en ville pour essayer de retrouver Alice. Tous le sont, sauf Preston, qui est lâche (ou plus intelligent que nos héros, puisque lui a dû comprendre que quand toute une armée poursuit un monstre pour l’attraper, ce n’est pas la peine d’essayer de faire mieux qu’elle avec une troupe de trou du culs en pleine puberté). Or, pour retourner en ville il faut une voiture… hmmm, Charles a une idée : le mec du magasin de vidéo a une automobile pile comme il faut ; et il se trouve qu’en plus, ce dernier kiffe grave le boule de la soeur de notre petit gros : en demandant à cette dernière de servir d’intermédiaire, il obtient donc de celui-ci qu’il ramène sa fière équipe en ville. En route, donc, car non, aucun militaire ne surveille le camp ou la route menant à la ville, pas plus que les abords ! C’est pas comme s’il y avait une opération en cours, plus ou moins secrète et dangereuse, hein. Joe décide qu’il faut se rendre à l’école : il se dit que si le Dr Woodward avait des informations sur le monstre, il avait sûrement dû les cacher dans le container qu’il loue sur le parking de l’école. Et il pense que les militaires n’ont pas dû penser à le fouiller (c’est vrai que c’est discret pourtant, un container sur un parking, avec toute la population du coin, enfants compris, sachant à qui il appartient). Comme vous vous en doutez, puisque l’idée vient du héros, aussi stupide peut-elle être, elle sera forcément vraie. Mais bon.

Jackson, de son côté, parvient à s’évader de sa cellule sur la base de l’armée grâce à une stratégie sobrement intitulée « J’ai envie de faire pipi, ouvre-moi la porte » ; les militaires n’étant pas formés à ce genre de situation, ils sont rapidement mis à mal par la puissance virile du shérif-adjoint déchaîné, qui se déguise même en militaire en se servant sur l’un des gardes, avant de voler une jeep et de s’enfuir non sans avoir créé une diversion en tirant quelques balles dans un camion-citerne. Ah, et non : les militaires ne cherchent même pas d’où les tirs ont pu venir. Ils supposent sûrement que le camion a décidé de se suicider. Bref, le plus fort de tous les papas parvient donc aux abords de la ville, mais constate donc que celle-ci est en train d’être évacuée ; voyant tous les camions militaires et les véhicules d’évacuation civile quitter la ville vers la campagne, il décide de les suivre pour retrouver ses enfants. Mais en chemin, il ne fera que les croiser sans les reconnaître, puisque eux sont en sens inverse dans la voiture du mec du magasin de vidéo.

Petit détail : s’ils se croisent sans se reconnaître, ils se croisent aussi sans que nos héros ne se disent « Attention, une jeep de l’armée ! Elle ne va pas apprécier de nous voir foncer vers la ville devenue zone interdite ! » ; non, à la place, ils s’en foutent. D’ailleurs, le convoi que Papa Lamb a suivi pour trouver la direction du camp lui aussi a disparu en chemin, semble t-il, puisque bon : sinon, tous les véhicules militaires que l’on voyait se seraient sûrement fait un plaisir d’arrêter nos loulous en pleine escapade.

En tout cas, revenons à nos ados en goguette : à peine arrivés à l’école, ils trouvent effectivement sur le parking un container dans lequel se trouvent des tonnes de films vidéos, ainsi que des cassettes audio et des notes de recherches dur Dr Woodward. Quel bel endroit pour les ranger ! Dans un truc vaguement humide, que même des enfants peuvent forcer, et dans lequel il range aussi les jouets qu’il confisque, histoire que des ados aient d’excellentes raisons d’essayer d’ouvrir le truc de force et puissent tomber sur ses recherches top secrètes volées au gouvernement du même coup. C’était vraiment un sacré génie. Non mais ce film. Bravo J.J Abrams. Je rappelle que ce film a été encensé par une bonne partie de la critique.

Avant son container, Le Dr Woodward cachait ses recherches dans ce coffre situé au milieu d'une garderie

Nos loulous s’emparent donc de tout ce qu’ils trouvent, et foncent dans l’école pour visionner tout ça grâce à un projecteur qui trainait, ainsi qu’ à des lecteurs de cassette : du premier coup, ils tombent sur une vidéo (et enclenchent une cassette au hasard encore, qui en plus, est pile calée pour les images qu’ils sont en train de regarder), où l’on peut voir Woodward et d’autres scientifiques faire des tests sur un vaisseau alien écrasé dans un laboratoire. Celui-ci se serait écrasé sur Terre en 1958, et l’alien le pilotant serait venu chercher de l’aide auprès des humains parce qu’il soupçonnait que ça vienne du joint de culasse. Mais eux l’ont retenu prisonnier pour l’étudier, ce qui l’a rendu un peu bougon, sans compter que son vaisseau fonctionne avec une curieuse technologie : des tonnes de cubes blancs qui, une fois assemblés, changent d’apparence pour se transformer en éléments de nef spatiale. Des Lego polymorphes, quoi. Au passage, le professeur donne quelques informations sur la bête : c’est une espèce essentiellement souterraine, qui communique ses pensées via un contact physique. Et le professeur a eu l’honneur de communiquer avec (ils ont bu un verre, puis un autre, et de fil en aiguille, il y a eu un.. heu.. contact) ; il a donc vu ce qu’elle pensait (elle est effrayée et veut juste partir), et elle a vu ce qu’il pensait (que tous les humains n’étaient pas des enfoirés et qu’il adorait porter des bas résille sous sa blouse). Après cela, l’armée l’a renvoyé, car il voulait trop aider la bête, et depuis, il n’a eu de cesse de vouloir la libérer. D’où son plan de jeter sa bagnole contre un train.

Oui, parce que juste saboter les rails, c’était déjà trop malin pour lui. Le pick-up magique avec lui dedans était déjà une idée plus crédible.

Bon, je ne demanderai pas comment le professeur a pu se barrer avec tout son matos de recherches, ou comment cela se faisait qu’il y avait toujours un cameraman pour le filmer en gros plan plutôt que de s’intéresser aux recherches, je crois qu’aucune réponse ne viendra. En tout cas, l’armée, elle, probablement aidée par d’un détecteur a incohérence a repéré ce que les enfants étaient en train de faire et investi l’école pour les en sortir et récupérer le matériel de recherches du Dr Woodward, qu’ils voulaient depuis si longtemps (en même temps, suffisait de venir le chopper dans l’école où il travaillait très officiellement depuis son renvoi de l’armée pour lui demander de rendre ce avec quoi il était parti, si vous le saviez plutôt que de vous dire « Zut, nos recherches top secrètes sont dans la nature : attendons qu’un alien ne s’évade pour commencer à les chercher« ). Sitôt qu’ils ont arrêté ces petits fauteurs de trouble, (Nelec et Blackamoustache en personne supervisent l’arrestation, ils n’ont sûrement que ça à faire en ce moment), ils les fouillent, et là encore, pour une raison que je ne saisis pas bien, Blackamoustache s’empare du pendentif maternel que Joe garde toujours sur lui. Pas parce qu’ils leur retirent leurs affaires, hein : non, ils lui prennent juste ça, à lui. Comment ? C’est juste pour dire que les méchants sont maléfiques ? Mais non. Enfin. Qu’allez-vous penser là ?

Nos adolescents préférés sont donc embarqués dans un bus de l’armée pour être emmenés jusqu’à un point d’évacuation. Encore une fois, Nelec et Blackamoustache sont du voyage, à croire qu’ils ont nommé le caporal Roudoudou pour gérer tout le reste de leur opération secrète et que pendant ce temps, ils peuvent s’occuper d’escorter un petit gros et ses potes vers un coin de campagne où se promener. D’ailleurs, bien qu’un alien en colère de plusieurs tonnes rode dans la nature, aucune escorte n’a été prévue. Ah. Sinon, vous êtes l’armée de l’air : il parait qu’avec un hélicoptère, on va plus vite, que c’est plus efficace, et qu’en plus, ça évite de se faire attaquer sur la route. Ho, et éventuellement, ça peut même servir à voir un alien de loin : surtout, ne vous en servez pas.

Et donc, sur une route de campagne déjà bien loin de la ville, l’alien (ne me demandez pas ce qu’il fout là au milieu de nulle part) attaque le bus de nos héros et le fait se renverser sur le côté ; rapidement, le peu de soldats à bord se fait cordialement arracher la tronche dans une série de hurlements plus ou moins horribles, et alors que nos adolescents favoris parviennent à s’échapper du bus en passant par une vitre brisée, l’alien, lui, rentre à l’intérieur pour tuer Blackamoustache (c’était ton destin) ainsi que le colonel Nelec, qui lui se fait passablement déchiqueter dans des gerbes de sang (parce qu’évidemment, les balles ne font pas grand chose à la bête, comme dans tous les films).

Je crois qu’à ce moment là du film, je me demandais si un jour, on enseignerait ce film dans les écoles de cinéma à la catégorie « ratages« , en expliquant qu’une histoire enfantine cucu avec une romance navrante entre des marmots, ce n’était pas pour les adultes, et que les gens qui se font déchiqueter par des monstres de l’espace, ce n’était pas pour les enfants : en mélangeant les deux, on était donc sûr de décevoir les deux publics. Mais au moins, voilà : quelqu’un a essayé. Bref, que disais-je ?

Ah oui : nos héros restent un moment planqués dans la campagne à attendre que l’alien finisse par arrêter de s’acharner sur le bus et s’en aille, ce qu’il finit par faire au grand soulagement de la petite troupe. Puis, ils finissent par voir arriver une voiture : celle de leur pote du magasin de vidéo. Curieusement, il arrive dans le sens inverse de celui du bus (donc, comme s’il venait de la campagne pour se rendre en ville, alors qu’il était DÉJÀ en ville ; heu…), a visiblement encore esquivé toutes les patrouilles de l’armée, savait sur quelle route se rendre et savait aussi que les enfants auraient besoin d’un véhicule, en plus, déjà orienté vers la ville. Il est fort. Ou alors, c’est un des deus ex machina les plus pourris de l’histoire.

Le Colonel Nelec est un vrai adulte : quand il ment, il croise les doigts dans son dos

En tout cas, retour en ville pour la fine équipe (qui visiblement, a toujours envie d’en découdre avec un alien qui semble tuer tout le monde sans soucis, y compris des adultes armés et entraînés. D’accord : je pense que ces enfants sont soit très cons, soit complètement dépressifs), qui découvre alors que la situation est critique : l’armée est en ville avec chars (c’était pas l’armée de l’air ?) et tout le matériel. Le plan génial de Nelec pour capturer l’alien était donc le suivant : faire évacuer la ville pour mieux pouvoir s’y promener avec les blindés & co pour capturer la bête après y avoir placé des appâts pour l’attirer, c’est à dire, les caisses de « cubes » dont l’alien a besoin pour refaire son vaisseau… hmmmm… je relis… hmmm oui, j’ai bien lu : ils ont un appât mais ils le posent au milieu d’une zone habitée pour avoir un maximum de problèmes, devoir faire évacuer toute une population et accessoirement perdre en mobilité. Je ne sais pas vous, mais moi, j’aurais posé l’appât dans un petit coin de campagne sympa avec une bonne ligne de vue dégagée. Enfin encore une fois : je ne suis pas militaire, je ne dois pas comprendre la subtilité qu’il y a à se coller tous les handicaps possibles. Je pense qu’ils ont le même stratège que dans Avatar.

En tout cas, la ville est parcourue d’explosions en tous genres (je vous avais dit que J.J Abrams était lâché), puisque tanks, lances roquettes et mitrailleuses « se mettent à tirer seuls, tout est hors de contrôle ! » dixit un militaire hurlant dans sa radio. Ok, donc on va prendre l’exemple dans un char, véhicule qui a un canon à un coup, pour que tout le monde saisisse bien la situation.

« Nos armes sont hors de contrôle !
– En effet, le canon tire tout seul.
– Remettez un obus dedans pour voir ?
– C’est f… ah, bah voilà, ça l’a refait.
– Remettez en un autre ?
– Je ch… oups, tenez, encore un coup ! Ho ! Pardon madame, hein, on voulait pas vraiment vous exploser la tronche ! Désolé !
– Essayez encore ?
– Rhooo, on vient de faire sauter ce charmant pavillon ! C’est vraiment trop ballot !
– Préparez un autre obus, histoire de ? »

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Voilà voilà : toutes les armes sont hors de contrôle, mais les mecs continuent quand même de les charger en boucle. Je dirais bien que cette séquence ne servait à rien à part à cramer le budget effets spéciaux encore un peu plus, mais je serais mau… ah, mais au temps pour moi, je le suis : cette séquence est juste là pour que M. Abrams fasse exploser des trucs. Y compris son propre scénario. Bravo.

En tout cas, les enfants, eux, font semblant de rien et se contentent de courir au milieu des obus et des balles, sans que personne ne leur hurle de se mettre à l’abri ou ne les pousse à couvert : les soldats se contentent de passer à côté en courant sans rien dire.  Au final, une explosion finit tout de même par faire un peu bobo au jeune Martin, et Charles est donc désigné pour rester avec lui et en prendre soin. Pendant ce temps, Carey et Joe vont aller là où notre petit héros pense que l’alien se cache : dans la remise près du cimetière (mais si, vous savez, celle où il avait vu et entendu plein de trucs bizarres mais avait décidé de n’en parler à personne) ! Après tout, si c’est une espèce souterraine, peut-être est-ce l’un des points d’entrée vers sa tanière ; serrant fort dans sa petite main le pendentif de sa maman (qu’il avait fini par récupérer sur le cadavre de Blackamoustache après l’attaque du bus), notre loulou et son copain arrivent donc sur place et, en effet, constatent qu’il y a une entrée vers un tunnel digne du Vietcong là-dessous. Allez, hop : ni une, ni deux, en avant, sus à ce vilain communiste !

Et effectivement, la bête a créé moult tunnels… qui tous, donnent au même endroit : une grande salle dans laquelle l’alien a réuni tout ce qu’il a attrapé à la surface pour essayer de se faire une machine avec : les moteurs sont combinés les uns avec les autres, des conduits sont réalisés de bric et de broc… bref. Mais surtout, il y a des humains ! Suspendus tête en bas depuis le plafond, et inconscients comme il se doit, ils attendent avec impatience que deux morveux viennent leur sauver la vie. Et parmi eux, il y a bien entendu… Alice. Qui a du bol, parce que bon, hein, nos héros s’aperçoivent aussi d’un truc : il y a d’autres humains, mais plutôt en morceau et à demi-mâchouillés un peu partout. Quelle créature barbare : elle n’utilise même pas de couverts, c’est un monde, ça !

Mais Joe a pendant ce temps une superbe idée de stratégie : Carey va utiliser les énormes réserves de pétards qu’il a dans son sac à dos et s’en servir pour attirer l’attention de la bestiole ; sitôt cela fait, il devra courir, et vite, pendant qu’il se fera courser par un truc ultra-violent et anthropophage. Pendant ce temps, et passant par un autre tunnel, Joe arrivera discrètement et libérera les humains survivants pour fuir, passant ainsi pour le héros libérateur pendant que son pote servira juste d’appât aux chances de survie limitées. Carey étant un peu con, il accepte le plan.

Et évidemment, ça marche à merveille, puisque l’alien se met à courir dans le tunnel d’où lui parviennent les bruits des pétards, et Joe a le temps de libérer Alice, le shérif et une habitante qui n’avait rien demandé à personne, tous trois les derniers survivants du bestiau. Sitôt au sol, ils reprennent connaissance et commencent à courir pour se sortir de là. Parce que oui : on peut passer plusieurs jours tête en bas, en être inconscient, et galoper comme un cabri sitôt remis dans le bon sens. Essayez chez vous.

"Ah oui, en fait, j'aurais indiqué cette remise aux autorités sitôt que j'avais vu des trucs bizarres dedans, j'aurais évité bien des morts inutiles"

Donc, tout le monde galope follement dans les couloirs, et d’intersection en intersection, on finirait même par s’y perdre ; la fine équipe retombe finlament sur Carey, et hélas, sur son poursuivant visiblement fort mécontent que l’on essaie de lui voler son goûter. On le comprend. Une course poursuite débute donc, mais la bête étant bien plus rapide que nos galopins, elle a tôt fait de se saisir des deux adultes et de les balancer derrière elle avant de partir courser les enfants qui eux, continuent de fuir. Sauf que finalement, tout le monde débouche sur un cul-de-sac. Hmmm… que faire ? Que… qu’est-ce qu’un enfant de cinéma américain a avec lui comme arme quoi qu’il arrive ? Moi je sais :

Pléthore de discours cucus.

Celui de notre héros va donc tenir en deux phrases : « Moi aussi, il m’est arrivé de mauvaises choses » et « Mais on peut continuer de vivre« . La bête attrape donc Joe pour communiquer avec lui, et, voyant que son coeur est pur (enfin, tant qu’on ne parle pas de ce qu’il compte faire à la petite Alice), décide de lui aussi devenir gentil. Je ne déconne pas : l’alien a été vaincu par deux phrases que l’on doit pouvoir trouver écrites en rose fluo dans des agendas de collégiennes. Et pour signifier qu’il devient gentil, je… comment vous l’annoncer… asseyez-vous.

Voilà, vous savez, l’extra-terrestre ? Bon, il a des yeux. Des yeux plissés, méchants, sans pupille… le truc de gros vilain, donc. Et bien figurez-vous que sitôt qu’il a décidé de comprendre l’amour, l’amitié et la gentillesse, il s’avère que cette apparence de ses yeux est en fait juste une paupière de protection, et qu’en-dessous il a… des yeux tout rond, tout beaux, avec une grande pupille dilatée façon chat de Shrek. On entend limite le « Hoooooooo » ému des enfants. Mais hélas interrompu par le bruit d’un moteur qui démarre.

En effet, l’espèce de machine chaotique que l’alien a conçu semble se mettre à fonctionner, et bientôt, là, dehors, tous les objets métalliques de la ville commencent à s’envoler : battants de boîtes aux lettres, puis boîtes de munitions, s’ensuivent les fusils des soldats, qui se contentent de regarder, ébahis, et enfin, même, certaines voitures. Tout cela semble se diriger vers le château d’eau et s’accumuler dessus comme sur une sorte d’aimant géant.

Moi, personnellement, j’aurais balancé une grenade. Elle serait allée droit au but sans se forcer.

Et puis soudain, ce sont tous les conteneurs contenant les petits cubes blancs extra-terrestres, qui avaient été amenés là pour servir d’appât, qui s’ouvrent et foncent en volant vers le château d’eau ; les gens sont obligés de se jeter à terre pour les éviter, ce qui donne un plan très intéressant dans lequel les enfants se jettent au sol à un endroit où il reste du verre fraîchement brisé suite à une cascade précédemment jouée : heureusement qu’à Hollywood, le verre est en sucre, sinon les marmots auraient eu l’air moins mignons en se relevant la gueule lacérée. Dommage.

Sur ces entrefaites, Papa Lamb arrive, puisqu’il avait appris que son fils était en ville par Preston, le gamin de la bande qui était resté au camp de réfugié. Il a emmené avec lui Papa Dainard, et ensemble, sur le trajet, ils sont devenus amis, car le reproche que Lamb faisait à ce dernier était simple : il buvait, et le jour où sa femme a eu un accident à l’usine, c’est parce que Louis était trop bourré pour tenir son poste et qu’elle avait dû prendre sa place. Mais là, ça y est, maintenant, il a compris : Louis aussi est malheureux de ce qui est arrivé, et ils pourraient tous les deux être amis, et leurs enfants copuler ensemble comme jamais il n’y eut copulation.

A gauche, l'alien méchant, à droite, l'alien choupinet. Tout est dit.

Tous, ensemble, ils se retrouvent, se pardonnent, s’aiment (et c’est beau), et regardent en direction du château d’eau où les cubes commencent à former des parties de vaisseau spatial…  de moins en moins d’objets semblent attirés sur le château d’eau (mais toujours pas l’appareil dentaire pourtant bien métallique de Carey : c’est dommage, j’aurais voulu le voir hurler de douleur), jusqu’à ce qu’enfin, un dernier soit appelé : le pendentif de maman Lamb que Joe a toujours avec lui ; ce dernier comprend que l’alien veut ce beau symbole pour partir, ou un truc du genre, et Joe le laisse filer vers le château d’eau (autre théorie : le visiteur voulait juste le faire chier, et c’est un fameux rabouin de l’espace), et sitôt que cette dernière pièce a touché ce grand puzzle, le château se compresse et explose, et le vaisseau spatial qui a achevé de se former dessus, et dans lequel l’alien a pris place, finit par décoller sous le regard attendri de tout le monde ; on entend alors les violons pendant que l’engin s’élève vers le ciel sous le regard ému de la population, et avant qu’on ne puisse voir la scène ou les chasseurs de l’armée de l’air ne l’abattent pour éviter qu’il ne retourne chez lui chercher du renfort…

FIN

Paradoxalement, à la fin du film, ils diffusent le mini-film complet de Charles & co sur le thème des zombies, et en fait, c’est probablement mieux réalisé et tenu que le film lui-même.

Chapeau.

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A peine le téléphone avait-il été raccroché qu’à nouveau, il se mit à sonner ; Steven sentit une goutte de sueur perler sur sa tempe, alors que sa main s’arrêtait au-dessus du combiné, hésitant à décrocher. Le devait-il ? Enfin, il était un adulte, rejeter ses responsabilités était hors de propos ; après avoir pris une grande inspiration, il décrocha le téléphone d’un geste souple.

« Allô ?
– Oui, c’est encore Jiji ; je voulais te dire : ton projet, il est génial. Mais si tu veux, on pourrait aussi commencer à bosser sur d’autres, parce que j’adore ton travail, mec ! Je pensais par exemple à Hook, on pourrait faire une suite, avec Peter Pan qui est kidnappé par le gouvernement pour…
– Ecoutez Monsieur Abrams, il ne faut p…
– Non, attendez, j’ai mieux, j’ai mieux ! On pourrait faire la Liste de Schindler 2, sauf qu’au moment où les juifs sont mis dans le train, celui-ci est percuté par un half-track qui… »

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J.J Abrams, pris par son discours, n’entendit qu’à peine le bruit du combiné que l’on lâchait, suivi du son caractéristique d’un Steven Spielberg cavalcadant en pantoufle pour fuir son salon en hurlant.

Le pauvre homme l’avait appris à ses dépens : il y a des portes qu’il vaut mieux ne jamais pousser.

99 réponses à “Super Ouiche

  1. Oh non, vous allez détruire le meilleur film de l’été ( à égalité avec This Must Be The Place ), snif …

    Bon, je sais que je vais me délecter de vous lire mais pourquoi ne vous êtes vous pas ( encore ) attaqué à Green Lantern ? C’est totalement votre style en plus, de vous attaquer à ce qui est faible j’imagine.

    Vous êtes vraiment un odieux connard !!!!

    • Frapper sur les faibles, alors que personne ne les aime, c’est pas intéressant. Autant frapper sur le film qui a été encensé par certains spectateurs !

      • J’ai vu Melancholia mais il a juste quelques longueurs qui font qu’il est juste en dessous de Super 8 et This Must Be The Place mais ça reste du très bon.

        J’ai rencontré le diable n’était pas diffusé chez moi.

        Quand à Une Séparation, pas vu.

        Puis Green Lantern, déjà, le scénario repose sur une incohérence : une entité surpuissante met une branlée au meilleur Green Lantern qui va se chercher un remplaçant, celui-ci va s’entraîner cinq minutes sur Oa ( pour essentiellement se faire démonter par ses instructeurs ) et, son amour-propre en ayant pris un coup, se casse. Pendant ce temps, les Green Lantern expérimentés font équipe pour éradiquer cette entité mais se font exploser. Et c’est au final le petit stagiaire inexpérimenté qui défonce le méchant en l’attirant vers le Soleil ( astuce donnée par un autre Green Lantern, qui a jugé bon de ne pas s’en servir … ).

    • Dès que j’ai vu super 8 c’était obligé que le grandiose OC fasse un article dessus. Serieux, même moi j’ai vu les incohérences de partout. Le début est nul, la fin est pire. Heureusement qu’il y a le mini film à la fin. c’est la meilleure partie du film.
      Je ne comprends pas comment on peut dire que c’est le meilleur film de l’été. Il est nul nul nul quoi. M’enfin, les gouts et les couleurs…

      Merci OC <3

  2. Roh votre mauvaise foi me touche quand j’ai haïs le film, mais lorsque je l’ai adoré ça me touche encore plus. Quoi qu’il en soit vos bons mots sont toujours un plaisir à lire et votre style est magique comme dirait l’autre !

  3. Moi, il y a autre chose qui m’a dérangée. Au début du film (partie « il y a un mystère en ville »), la bête inconnue vole des tas et des tas d’appareils, micro-ondes, moteurs de voiture etc. Lors de la scène où Joe et Carey s’introduisent dans le tunnel, on voit l’ET bricoler, fabriquant un appareil, probablement avec ce matériel volé.

    A la fin du film, le vaisseau spatial se constitue intégralement sous nos yeux à partir d’objets qu’il attire depuis les maisons alentours, et depuis la rue, comme les armes des militaires, et des petits cubes blancs.

    Donc, la chose qu’il fabriquait avec ses moteurs volés, elle servait à quoi ? Si quelqu’un peut m’expliquer, ça m’intéresse.

    Sans parler du fait que dans sa vidéo, Woodward montre l’ET en train d’essayer de construire son vaisseau avec les cubes et explique qu’il n’y arrive pas parce que les humains ne veulent pas l’aider (ce que je veux bien croire, c’est rarement les mêmes gars qui ont les diplômes d’ingénierie aérospatiale et les brevets de pilote). Et à la fin du film, au point culminant, pif paf pouf il y arrive. Il a dû retrouver la notice de montage dans la poche arrière de son pantalon entretemps.

    Enfin bon, j’ai quand même bien aimé le film à part ça. C’est juste qu’avec la lamentable scène de fraternisation ET-gamin et le coup du pendentif qu’on ne comprend pas vraiment, on a l’impression qu’ils se sont dit « Ho merde les gars, il reste 100 pages de scénario et on a cinq minutes pour faire tenir le film dans la durée imposée par les producteurs ».

    • Au pif, je dirais que le machin construit en trucs volés a servi à attirer et rassembler assez de cubes et de ferrailles diverses pour reconstruire un vaisseau fonctionnel en démarrant un programme enregistré dans ces fichus cubes, chose que les joyeux trouffions US ne lui avaient pas laissé faire.

      Ce qui est marrant c’est que l’ET a une biochimie compatible avec la vie terrestre au point de pouvoir assimiler des protéines terriennes. Bon, vous me direz que sans ça il serait mort de faim depuis longtemps mais c’est quand même un sacré coup de bol. Ou alors de l’Intelligent Design…

  4. Vu que je déteste les films où les gens regardent des lumières cachés derrière des arbres, et où le taux d’enfants est trop élevé, j’ai pas trop aimé ce film et je n’ai pas compris les critiques élogieuses à son sujet. On se fait juste arnaquer par un trailer plus ou moins énigmatique (le seul talent d’Abrams).

  5. AAAAHHHH… ca fait du bien de lire ca… tant de choses qui me gênent dans un film et que je ne peux concrétiser avec des mots (je dois aussi être un connard… pas odieux, mais quand même :p)…

    juste au passage, grosse faute grammaticale qui m’a fait pleurer du sang: « qu’il adorait portait des bas résille sous sa blouse »…
    Il adorait portait, vraiment ?
    tu tu tu tu tu tu tu (réprimande avec un doigt qui fait non)

  6. Et les systèmes automatiques de rechargement d’obus, dans les chars, ça existe. Même si c’est tout pourri et lent, ça existe. Oui je sais: mais je suis taquin.

      • Un ancien du 24ème d’artillerie confirme: l’idée a été développée dans les années 1970, mais seulement à titre expérimental. En 1984, ça commençait à se fabriquer en série, mais il y en avait très peu.

  7. J’ai aimé le film et j’avais moi-même relevé plusieurs incohérences et facilités dans le scenario mais votre article m’a quand même fait rire.

  8. Bah j’ai aimé quand même. Pour l’absence du cynisme, sorte de passage obligé du cinéma actuel, l’émotion très simple (et même étonnamment authentique) et l’hommage nostalgique et en même temps moderne. Je suis faible, je crois.

    Mais n’empêche que j’ai bien ri aussi à la lecture de votre papier.

  9. Je suis entrain de lire le spoiler. Et je m’arrête en cours de route pour vous faire remarquer que :

    « ses courtes pattes l’y autoriseNT »

    Du moins il me semble :)

    Et sinon, moi aussi, je suis allée voir Super 8 il y a quelques semaines, et j’ai beaucoup aimé.

    Voyons voir maintenant ce que vous en dites :)

      • – J’te f’rais dire que pendant qu’on parle, Pétère, il a la méga-chiasse !
        – Excusez moi, messieurs, Pétère il fait du boucan dans les vatères….

      • d’ailleurs on dit ouiche parce qu’on a enlevé la queue du ‘q’ ^_^

        De rien !

        Sinon j’avais bien aimé le film, même si j’avais remarqué de belles incohérences également, mais bon dans l’ensemble j’avais passé un bon moment ! (même si « une séparation » c’était infinimenet mieux, mais infiniment pas pareil)

      • Désolée, mais je suis Lorraine et n’ai jamais « entendu » cette expression autre part que sur des blogs.
        C’est spécifique à la culture internet, à mon huble avis.

      • sorti de la référence à (l’excellent) La Classe Américaine personne ne dit ça … et c’est un Lorrain qui le dit

      • C’est pas plutôt une référence aux livres, jeux et séries sur The ouicheur ?

  10. @ Cornélie : l’ET construit uen fait un simpe aimant géant pour retrouver ses cubes que l’armée a récupéré sur le lieu du crash du train (moins celle que le gamin a chopé et qui est attirée la première d’ailleurs). Les autres pièces qui viennent se coller, c’est du dommage collatéral, il n’en a pas besoin.

    S’il n’arrive pas à re-construire son vaisseau avant, c’est parce que l’armée n’en empêche, trop intéressé par comment les petits cubes fonctionnent pour le laisser repartir avec.

  11. Et si pour nous changer des bloquebusteurs US, vous nous spoiliez un Almodovar ou un film d’auteur psychosymbolicochiantoesthétisant genre Melancholia?
    Je serais curieux de voir le résultat. Mais je ne veux pas vous commander…

  12. N’oublions tout de même pas que Spielberg avait déjà ouvert la porte de l’Enfer en produisant les Transformers…

  13. Une honte ! Vous ne pouviez pas le faire avant que j’aille voir cette bouse le spoiler ?
    Pour vous punir Odieux Connard :
    « dans un petit restaurants »
    « Joe et Alice, la première commençant à faire les yeux doux au second. »
    « Canard Farouche à nos mes amis de Washington »
    « des notes de recherches dur Dr Woodward. »
    « il adorait portait »
    « aidée par d’un détecteur »

  14. Super 8, ou la tentative de refaire un E.T. au goût du jour : un vrai alien bien vorace (gentil tout de même à la fin), une bande de gamins typés écervellés mais gentils (ouf), les méchants militaires de l’armée de l’air (sisi les tanks volent, ils l’ont pas montré mais c’est possible) et j’en passe.
    Le superméchant-militaire-qui-meurt-dans-son-bus m’a fait pensé au rejeton du general d’avatar, de part sa subtilité et son génie tactique.
    Je vous souhaite bien du courage si vous décidez de traiter les perles vidéoludiques des vacances (Conan… Captain America, ça donne envie?).
    En tout cas, une bonne poilade ce texte!

      • Juste pour information et être odieux (connard je le suis depuis longtemps), le tank soviétique modèle T-80 (code OTAN) a été surnommé le char volant au vue de ses performances, maintenant il ne vole jamais très loin en l’absence d’ailes et avec une masse de 46 tonnes
        Concernant le tir automatique le T-72 (développé en 1972 comme son nom semble l’indiquer) tirait déjà 6 à 8 coups/minutes ce qu’un chargeur humain tient une minute au mieux, vu l’espace restreint et la masse des obus…

      • Correction :
        – lire « au vu »
        – le premier tank à être équipé d’un chargeur automatique était le T-64. Maintenant T-64 ou T-72, il s’agit toujours de chars soviétiques qui n’ont rien à faire dans l’armée (de l’air!) américaine

      • J’avais hésité entre colonel et général… De toute façon, c’est le seul haut gradé du film non?

  15. Bon déjà, « dadais ». J’avoue que je corrige rarement, parce que, merde, tout le monde a le droit de faire des fautes. Juste là j’ai pas pu m’empêcher, désolé.
    Et note que l’idée de Woodward pour libérer la bête était effectivement super crédible.
    Un char dans l’armée de l’air, c’est tout à fait normal. On croirait pas que tu as vu il y a peu de temps l’agence tous risques.

    Bon, on m’en avait parlé comme un croisement entre E.T. et les Goonies, je rajouterai Ça pour les tunnels, Avatar pour le caporal Roudoudou, et Twilight comme la cohérence du scénario.

  16. J’avais déjà repéré de flagrantes incohérences en voyant le film mais avec votre article vous venez de m’en révéler des vertes et des pas mûres !
    C’est vraiment affligeant.

    Comme le disait Jean-Baptiste Thoret dans « Charlie Hebdo » (10/08/11) : « C’est donc parti pour une invraisemblable succession de clichés visuels et thématiques, un simulacre parfait qui réjouira tous ceux pour lesquels L’Empire du soleil et la série des Indiania Jones furent une source d’émerveillement. Après tout, on a les madeleines qu’on peut. D’où une (petite) terreur qui nous saisit au milieu de la projection : et si les années 1980 devenaient soudain l’horizon désirable du public d’aujourd’hui ? Et si la nouvelle frontière romantique du cinéma hollywoodien ressemblait aux Goonies ? »

    Lancinantes questions en effet.

  17. Parfois, on me demande pourquoi cela fait plus de quinze ans que je n’ai pas été au cinéma.
    Pour toute réponse, je donne à mes interlocuteurs l’adresse de ce blog. Du coup, on ne me fait plus chier ^^

    Accessoirement : je n’ai pas la prétention d’être doué en orthographe, mais :
    « tous les humains n’étaient pas des enfoirés et qu’il adorait portait des bas résille sous sa blouse »
    Il adorait portait?

  18. J’avoue que la description de la transformation en gentil de l’alien méchant m’a fait friser la rupture d’anévrisme, heureusement que je m’en suis remis avec une bonne crise de rire.

    Mais il y a plus grave: les bonnes critiques. Il y a 50 ans, on taxait Ed Wood de plus « mauvais réalisateur du siècle » car il alternait des plans jour/nuit d’une même scène censée se dérouler en cinq minutes. Aujourd’hui, une tripotée de bobos lobotomisés crie au bon film malgré des pick-ups qui bousillent une locomotive blindée avec trois millions d’euros d’explosions derrière.
    Qui a dit « décadence » ? Ah oui, et si Ed Wood avait la sincérité, à défaut de talent, ce qui n’est sûrement pas le cas de J.J. Abrams qui doit voir un « $ » s’afficher dès qu’on parle cinéma. Pas de bol, lui il rate même son public.
    La faute à quoi ? Au syndrome « n’enfant tout meeugnon et choupinou » ? Au puritanisme dégoulinant qui interdit une scène plus hot qu’un baiser sur la joue dès qu’on parle d’adolescents ? A une industrie qui a depuis longtemps abandonné la qualité au profit de la technique ? Aux trois à la fois ?
    Je ne sais pas…

    En tous cas j’espère que l’Odieux échappera à la logorrhée d’arguments façon enculage de mouche et hermétisme total au concept de « raillerie » et « mauvaise foi assumée » destinés à démontrer par A + B que c’est le film du siècle, un peu comme ce fut le cas avec « la planète des singes: origines ».
    Dans ce cas, cher Odieux, je vous invite à sortir votre Luger.

    • Méfiez-vous, les trolls sont vicieux et, planqués derrière leur courageux anonymat, ils ne manquent jamais une occasion de déverser leur fiel sur la Toile.

      Ma main au feu que l’un d’eux va venir se glisser sournoisement dans ces commentaires.

  19. au temps pour moi > autant !
    aidée par d’un détecteur a incohérence > un détecteur à incohérence
    sinon, toujours aussi drôle, merci !

    • Faux ! l’expression est bien « au temps pour moi », cela vient des musiciens qui disaient cette phrase au chef d’orchestre et à ses collègues pour s’excuser de s’être trompé.

      • Mieux que Wiki (parce que, bon, faut pas pousser mémé dans les orties), l’Académie française dit ceci :

        « Au temps pour moi

        Il est impossible de savoir précisément quand et comment est apparue l’expression familière au temps pour moi, issue du langage militaire, dans laquelle au temps ! se dit pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début (au temps pour les crosses, etc.). De ce sens de C’est à reprendre, on a pu glisser à l’emploi figuré. On dit Au temps pour moi pour admettre son erreur – et concéder que l’on va reprendre ou reconsidérer les choses depuis leur début.

        L’origine de cette expression n’étant plus comprise, la graphie Autant pour moi est courante aujourd’hui, mais rien ne la justifie. »

        On aura tout appris quelque chose aujourd’hui, on ira dormir moins bête. :-)

        Monsieur d’Ossay, peut-être devriez-vous ouvrir un blog consacré à l’orthographe ?

  20. Chouette spolier, tant dans l’humour que dans la justesse. Personnellement il ne m’a pas horrifié ni fasciné ce film. j’ai trouvé l’histoire d’amour entre les gamins mignonne et fort bien jouée, la partie explosion-alien positivement déplorable, avec les même arguments que vous, Monsieur Connard.

    Si je devais faire un reproche : je pense que vous auriez pu faire un passage splendide sur le discours cucu du gamin à un alien qu’il a vu bouffé un cuisseau de Mr Medard, son proviseur, la seconde d’avant. Vous avez passé un peu vite. Franchement ce bout-là m’a laissé à terre, vomissant mon popcorn dans une transe qui a fait se demander à mes proches s’il fallait appeler SOS exorcisme. Dommage de pas avoir appuyé là-dessus, c’était le point d’orgue du grotesque/niais/mal trouvé de ce film, un monument de bêtise cinématographique crasse. Honnêtement ça avait sa place dans ‘La Cité de la Peur 2: la menace alien’, je comprend pas comment 2 vieux baroudeurs du cinéma peuvent pondre un cliché dégoulinant pareil sans s’étouffer de honte avant même d’avoir lancé la prise.

  21. Je commence à me demander s’il n’y a pas des logiciels de créations de scénario automatique… Ce film donne l’impression d’être un vague remix aléatoire (et hasardeux) de divers films…

  22. Bah moi j’ai adoré la scène du train qui déraille, certes pas crédible, mais réalisée d’une main de maitre. Monsieur Connard, je vous prierais de ne plus confondre cohérence et crédibilité. Vous voulez du cohérent ? Je vous comprends. Vous voulez du crédible ? Arrêtez le cinéma de fiction et regardez des documentaires.

    • Mais si tu arrives a faire gober n’importe quoi a ton petit cerveau en rigolant et en postillonnant ton pop corn, c’est impec. La recette des ventes de beaucoup de choses est basée sur la facilité qu’ont de plus en plus de gens d’accepter de se faire prendre pour des cons… et d’en redemander.
      Perso une scène d’explosion uber énorme complètement dantesque ne me fait pas palpiter plus que ça. Je m’y fais chier devant. Alors quand en plus c’est du n’importe quoi a la base. C’est pas compliqué, ce genre de scène pour être appréciable doit paraître « réaliste », physiquement époustouflante. Mais pas du n’importe quoi total. Si d’entrée t’y crois pas, ça sert a rien.

      Et a part ces 10 minutes (a la louche), t’as retenu autre chose du film? Ou tu t’es barré satisfait après avoir vu ça? ^^
      Plus ça va, plus le public me fait penser a des enfants que l’on met devant Gulli.

      Des documentaires pas crédibles y en a un paquet. TF1 et M6 se tirent la bourre d’ailleurs. C’est serré.
      Tiens un bel exemple de comment ton cerveau peut etre pris pour du chewing gum. Matte ça du DÉBUT a la TOUTE FIN! (et j’insiste sinon ça ne sert a rien)

      • C’est celui là. Voila. Je spamme ma race. Mais vous me remercierais ^^
        Regardez bien TOUT!

      • Merci d’arrêter de me prendre pour un abruti fini. Ce n’est pas parce que je suis capable d’apprécier une scène d’explosions que je suis doté d’un « petit cerveau », et je ne suis pas spécialement fan de films d’action, du moins pas plus que d’autres genres. En revanche, aimant passionnément le cinéma, quand je vois une scène qui se trouve être un chef d’oeuvre de mise en scène, comme c’est le cas avec ce déraillement, ben oui, je suis bluffé.

        Et pourquoi faudrait-il absolument croire à quelque chose pour l’apprécier ? Tu n’aimes pas les scènes d’explosion, très bien. Mais taper sur un film d’action parce que ça explose alors que c’est pas censé exploser, et du coup c’est-trop-super-pas-réaliste-on-y-croit-trop-pas-quoi, c’est aussi débile que de taper sur Toy Story en disant « pffff, comme si des jouets ça pouvait parler ».

        Le cinéma, par définition, c’est des images en mouvement. C’est drôle, tu dis que les scenarii sont de plus en plus mauvais pour répondre à une demande de gens qui aiment se faire prendre pour des cons. Mais l’introduction du scénario dans le cinéma a été une réponse à la demande de gens comme toi, défenseurs du « sans histoire, on se fait chier », incapables d’apprécier un film uniquement pour son esthétique. Demander un scénario dans un film, c’est comme demander de mettre des bulles avec des dialogues dans une peinture.

      • « taper sur Toy Story en disant « pffff, comme si des jouets ça pouvait parler » » : non, vraiment, la remarque sur Gulli était prophétique…

      • « Demander un scénario dans un film, c’est comme demander de mettre des bulles avec des dialogues dans une peinture. »
        faut pas s’étonner après …

  23. Mais.. Mais… Je suis la seule à être convaincue que le film est une parodie ? C’est plutot évident, non ? Ne serait-ce que le passage comique du gamin qui fait une leçon de vie dans les griffes d’ET, où la moitié de la salle a éclaté de rire…

    • Moi j’en suis convaincu. Voire que l’oeuvre entière de JJ Abrahams (haha) est une gigantesque parodie… qui ne fait plus rire grand monde à force.

  24. Bonjour,

    Une petite anecdote, le blond hippie à voiture est un des gamins qui jouaient dans 7 à la Maison, comme quoi, on a beau être éduqué par une nazie blonde, on peut quand même mal tourner ^^

  25. Ca l’air drolement bien, tres bon spoil une fois encore, une coquille je pense ici : « (mais toujours par l’appareil dentaire pourtant bien métallique de Carey : c’est dommage, j’aurais voulu le voir hurler de douleur) » > toujours pas?

  26. Tiens, tant qu’on en est dans les correction :

    « Evidemment, les deux plus intelligents du groupe sont Joe et Alice, la première commençant à faire les yeux doux au second. »

  27. Youhouhhh!! Pour la première fois, j’ai vu le film dont vous parlez. Vous êtes très attentif et très fort, OC, pour remarquer toutes les incohérences et les ratés du film. Moi, j’ai rien vu. Je suis vraiment trop « bon public ».
    J’ai comme excuse d’avoir vu ce film uniquement pour des raisons caniculesques. Et aussi pour avoir trop écouté les critiques. Sinon, je ne suis pas fan de SF.
    Mais je dois dire (avouer ?) que ce film m’a donné de la rigolade, de l’émotion, et aussi du frisson.

    Pour le coup du p’tit médaillon à la fin, j’y voyais plutôt le symbole d’un passage d’une étape par le petit orphelin : il se détache du matériel, il grandit, il en a terminé avec la période de sa vie où il ne fait que pleurer la disparition de sa mère, il sort de l’enfance. (Maintenant que j’y pense je me dis que ce médaillon était vraiment en matière peu noble, puisque l’aimant surpuissant du bestiau l’a attiré…).

    Au fait : et les chiens ? ( à moins que j’ai raté l’explication…)

  28. Je vois que les fautes ont été largement commentées, vous qui êtes par ailleurs irréprochable sur ce point, cher Odieux Connard.
    Et juste pour le dire, j’aime vos articles, cher ami, je sais que je peux compter sur vous pour m’empêcher de dépenser 10 euros de cinéma à chacun de vos articles!

  29. Nan mais il y a quand même une énorme différence entre Toy story et Super 8 ! Super 8 est une oeuvre de science fiction et Toy story une oeuvre « fantastique » . Dans un truc de science fiction tout est censé être scientifiquement possible , o.k il peut y avoir quelque impossibilité scientifique , c’est pas grave OSEF , mais pas aussi énormes que l’histoire du train et des explosions . Alors que dans Toy story ça à rien à voir avec de la science fiction donc tout est possible . Et quand on sait qu’en plus c’est destiné au enfants …

    • Désolé de pinailler mais Super 8 est un film de science-fiction ET un film fantastique dans le sens où un évènement extraordinaire (un extraterrestre apparaît) se produit dans un univers ordinaire (la Terre).
      Les différents genres de l’imaginaire sont souvent perméables entre eux même si certaines appartiennent à un genre unique : Star Wars c’est uniquement de la science-fiction, c’est-à-dire un univers extraordinaire où se déroule des actions ordinaires (se battre au sabre laser par exemple).

      Pour en savoir plus : http://www.mapausecafe.net/archive/2011/03/19/la-science-fiction-c-est-fantastique.html

      • désolé de pinailler mais:
        Le Seigneur des Anneaux ne se passe pas sur un autre monde mais bel et bien sur Terre dans un passé lointain
        Super 8 ce n’est pas du fantastique mais juste de la SF (et une grosse bouse)
        je trouve dommage de se contredire soi-même: « le fantastique se caractérise par le fait qu’un surnaturel menaçant (fantôme, loup-garou etc.) » or un ET n’est pas surnaturel
        ainsi que  » Le space opera. Récits d’aventures et d’action dans l’espace où s’affrontent de vastes empires galactiques » ce qu’est Star Wars (qui semble cité en tant que « simple SF ») mais n’est absolument pas 2001 (bien que la fin même exempte d’empire galactique puisse être qualifiée de space opera)
        (et Matrix n’est pas cyberpunk mais juste vaguement cyber)
        et pour finir Gernsback n’a pas inventé le terme mais l’a popularisé ce qui n’est pas tout à fait la même chose)

  30. J’ai compris ! Plus ils produisent des films nuls, plus les gens qui les regardent deviennent nuls. Ils sont donc obligés de faire des films toujours plus nuls pour que les toujours plus nuls qui les regardent les comprennent. C’est assez nul.

  31. Une création de J.J.Abrams disons… spéciale est Fringe. Une série qui passait cette été sur TF1 et qui multiplient les incohérences, raccourcis faciles, jeu d’acteur à chier (En dualémotion : joie et le reste) pour certains, dialogues le plus souvent pitoyable… Certes, il y a de nombreux clins d’oeil, mais à partir du moment ou quelqu’un vole en ingérant un liguide bleu fluo (wouhou, originalité détecté !) qui est le mélange d’osmium et de lutécium… Avec en sus une excuse pourri…
    Je conseille quand même cette série, parce qu’elle marrante si on fait gaffe aux incohérences et pas trop mal réalisé. Le genre de cible de l’Ossay…

    • C’est vrai que c’est bourré d’incohérences, ce sur point je ne peux absolument pas contester. Pareil pour les raccourcis, mais c’est une série, développer une histoire ultra-rationnelle en à peu près 45 minutes, ça demande d’utiliser certains raccourcis.
      Par contre, pour le jeu d’acteur, je ne suis pas d’accord. C’est vrai qu’ils ne sont pas forcément « expressifs », mais c’est dans le style actuel du jeu d’acteur. Regardez la grande majorité des films actuels, et pas forcément les mauvais, il est rare de voir des personnages avec une véritable expression. Quand on remonte 20 ans en arrière, c’est le contraire, les acteurs sur-jouent.
      Mais si l’on excepte cela, je trouve assez fort de réussir à jouer 2 personnages différents. Et ce n’est pas uniquement du aux coiffures, quand on regarde la saison 3 (attention spoil), les deux Olivia sont bien différentiables au niveau comportement. Tout comme Walter et Walterego, où je trouve même cela impressionnant, dans le sens où son regard, son maintient, tout change quand il passe d’un personnage à l’autre. En sachant que c’est une série (donc quelque chose qui n’est pas forcément tourné dans l’ordre, et assez vite), j’admire quand même la qualité de ce jeu.

  32. Eheh, encore un article bien poilant !

    Au fait, monsieur OC, essayez en faisant un copier/coller pour votre problème de « » » => » (Ou alors, sous GNU/Linux, Alt Gr+X)

  33. « soudain, un bruit de métal défoncé se faite entendre ». ça ne serait pas plutôt « fait entendre » ?
    Sinon cette critique n’est pas ma préférée mais c’est toujours sympathique à lire. :)

  34. Bonjour,

    j’ai lu quelques un de vos billets (excellents au demeurant), mais j’avoue que je ne comprends pas une chose… Pourquoi allez vous voir exprès des films que vous n’aimez pas ? (oui parce que bon, au bout d’un moment, je n’ai pas vu d’articles élogieux sur quelque film que ce soit)… Êtes vous maso ? :D

    Et pire, les voyez vous plusieurs fois de suite ? (pour avoir autant de détails, soit vous allez au ciné avec un bloc note et vous notez tout, donc n’appréciez pas le film, soit vous les regardez d’une manière dont Hadopi me défend d’évoquer ici bas… )
    Si vous allez les voir plusieurs fois, ça confirme, vous êtes maso !

    • Décidément, pas mal de monde estime que si on se rappelle des détails d’un film, c’est parce qu’on a pris des notes pendant la séance. Il y a aussi des gens qui ont simplement de la mémoire vous savez…
      Et concernant le fait d’aller les voir au ciné, vu que certaines critiques contiennent des allusions à ce qui s’est passé dans la salle , je suppose que cela donne une idée de réponse.
      Sinon, pour les articles élogieux, je pense que vous n’avez pas frappé à la bonne porte…

  35. Encore un excellent billet !

    Concernant les chats; les chiens ont fuient parce qu’ils obéissent à leur instinct de survie or , c’est bien connu, les chats n’obéissent à personne (à par leur ego). Donc pas de fuite de félin: CQFD

  36. Ok c’est pour ça que Spielberg a fait le film alors. Mais qu’en est-il de son autre mauvaise porte de l’été: Aliens&Cowboys? aurons nous droit à l’explication? Et Tintin prochainement aussi!

  37. OC,
    Tu oublies le train qui roule plus vite qu’un TGV alors qu’un « freight train  » ne doit pas dépasser le 40km/h…

    Un bon flim pop-corn, qui a finalement réussi son but « nostalgique » : j’ai pensé aux Goonies (sous stéroïdes)

  38. Cher Odieux,
    Merci pour tous ces bons spoils toujours aussi désopilants.
    Cependant, après avoir commis l’erreur de m’infliger le visionnage de Numéro 4, j’ai ressenti le besoin de dédramatiser l’horreur en la doublant de la lecture de sa version odieux connard, et là oh! surprise! il ne s’y trouve pas.
    Je pense pourtant qu’il y a toute sa place, et même une place de choix.
    Dans l’attente désespérée de la réparation de ce fâcheux oubli.

  39. C’est un peu trop long comme article, je veux dire, il y a une largement meilleure manière de montrer A+B que ce film est mauvais : montrer l’affiche du film et zoomer sur J.J. Abrams. Là, toute personne censée peut comprendre de quoi il en retourne. Mais je l’accorde, ce serait beaucoup moins distrayant.

    Curieux de voir ce que vous réservez à Cowboys vs Envahisseurs. Rien que l’idée d’une civilisation dont les armes marchent à la poudre capable de résister plus de 1.5s à une autre ayant maîtrisé le voyage spatial me fait doucement rigoler.

  40. Les soirées en amoureux à deux devant la télé, sont nécessaires à toute propagande médiatique de base.
    Ainsi, tout couple normal regarde obligatoirement la télévision…même si avant vous détestiez ça, en amoureux, c’est obligé !

  41. Excellent, à l’instar des autres billets.
    Je suis toutefois surpris que vous n’ayez point été indisposé comme je le fus par les incessants effets d’éblouissement dont ce cher JJ est si friand.
    Que dis-je friand, avec son Star Trek, il élevait déjà cela au rang de véritable technique cinématographique !

  42. et dire qu’un pote me vante je ne sais plus quel film sous prétexte que « JJ Abrams! » …
    ce type me semble décidément très surévalué …

  43. J’ai beaucoup de respect pour les soeurs Fanning, la preuve en est que je les ai enfermé dans ma cave. La plus jeune clame « Je suis la future actrice principale de la version 2017 de Titanic réalisée par JJ Abrams » alors qu’il ne s’agit que d’une sextape décadente sur mineure de François Hollande en mode Tribute. L’autre, la grande, est restée bloquée dans son rôle de Cherie Currie du film The Runaways car elle ne veut pas admettre sa collaboration volontaire à la série de « films » Twilight et en arrive à se prendre pour Joan Jett sous la torture, sauf que Kristen Stewart joue mieux qu’elle (c’est dire le niveau). Dois-je estimer un sursaut d’honneur d’Elle qui peut encore devenir une actrice ou dois-je assommer les 2 ?

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