Comprendre la crise en 2011 avec Mégazord

Parlons de la crise.

Ah, je sais : râlez donc, fieffés filous : « Nan, mais c’est chiant, on en parle partout« , « Moi j’y comprends rien en plus à leurs histoires de prêts et de zone euro » ou « Laissez-moi, laissez-moi, pitié, je ne dirai rien si vous me laissez sortir de la cave« , mais je n’ai que faire de vos jérémiades (particulièrement concernant la cave, on en a déjà parlé mesdemoiselles).

La crise, depuis près d’un an, on en parle pour nous annoncer le « dernier sommet« , les « marchés qui retiennent leur souffle« , « la sortie de crise imminente » & co ; curieusement, et paradoxalement, il semblerait que peu de commentateurs se soient penchés sur les textes issus de chacun des sommets, et de l’incroyable capacité de ces grands moments de réunionite à être présentés comme la dernière réunion de la dernière chance de l’Armaggedon, alors que mis bout à bout, ça ressemble tout simplement à du n’importe quoi de compétition. D’où sa place sur ce site, qui aime bien lorsqu’il se passe des choses complètements absurdes mais qui semblent relativement acceptées par le tout venant.

Vous n’avez rien pigé à ces sombres histoires cette année ? Vous avez envie de briller en société ? Vous avez besoin de draguer Ana, la petite étudiante ukrainienne venue faire ses études d’économie en France mais n’avez pas envie de lire de gros livres rébarbatifs, même si ces derniers font d’excellentes armes contondantes ? Alors en route.

Faisons un petit point sur notre belle année 2011 et ses sommets de la dernière chance (Pour ceux que ça intéresse, un point plus sérieux mais moins chafouin a été fait ici par un journaliste qui déjà, s’était demandé s’il n’y avait pas un truc bizarre dans toute cette rhétorique, à raison)

Commençons par revenir au début de l’an de grâce 2011. En ce temps béni, on savait rire ; souvenez-vous : on cherchait encore dans quelle cave se cachait Ben Laden ou cuvait Amy Winehouse, Dominique Strauss-Kahn était parti pour devenir le prochain président de la République, et le monde n’avait pas encore eu les yeux souillés par le visionnage de La Planète des Singes. Bref, tout était plutôt banal, seuls quelques évènements venant troubler ce premier trimestre de la jeune année : le Japon était secoué par un diable de séisme tournant en catastrophe nucléaire, le monde arabe rentrait une ère de révolutions, et la Belgique tentait de les imiter, mais face à l’absence de gouvernement à renverser, rentrait chez elle pour lire Tintin au Congo avant que celui-ci ne soit interdit. Face à de tels évènements, l’ONU se décidait comme toujours à taper du poing sur la table (ou de la chaussure ; aaah, Khrouchtchev, où es-tu ?), en n’hésitant pas à déclarer « l’année internationale de la forêt« .

Oui, moi aussi je pense qu’ils fument de la résine ; forêt, tu parles. Petits brigands, allez donc !

Bref. A peu près à cette même époque, en Europe, l’économie va mal : plusieurs pays s’avèrent ne plus trop s’en sortir avec leurs dettes, comme par exemple l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne, prouvant ainsi que baser son économie uniquement sur la bière semi-solide, la morue ou le chorizo ne suffit pas à faire un grand état. C’est la crise, quoi.

C’est donc le moment pour l’Union Européenne d’agir : il est grand temps de relancer l’économie pour sortir de là ! Une réunion est ainsi décrétée le 11 mars (je le mets en gras, comme ça vous pourrez faire des fiches. Oui, même vous amies lycéennes : je vous connais, vous allez juste tout recopier en plus petit, mettre du fluo partout et appeler ça « une fiche » ; si j’étais votre prof, vous seriez reliée à une batterie de R19 rien que pour vous apprendre).

Georges Papandréou, premier ministre grec, déclare donc à ce moment là qu’il s’agit de « l’une des dernières chances pour l’Europe« , ce qui veut bien dire ce que ça veut dire : en cas d’échec, l’Union risque d’imploser, de se désintégrer, voir de sombrer dans le néant (comprendre : passer sur TF1). La tension est à son comble, le monde libre tremble, le pavillon bleu aux étoiles d’or s’agite dans la tempête… l’avenir semble bien sombre.

Mais c’est un peu comme dans les Power Rangers : quand une crise géante attaque nos pays, ces derniers combinent leurs forces pour former l’Union Européenne, sorte de Mégazord chargé de coller une branlée à la menace rampante.

Mégazord, solution à tous les problèmes économiques de l'Union Européenne

« Aaaaah« , fait le peuple, tout rassuré.

Alors, que se passe t-il ce 11 mars ? Mégazord bourre t-il la crise à coups de pognons et de rudes décisions et de coups sous la ceinture ?

Mieux que ça.

Un « pacte de compétitivité » est mis en place dont le but est de « ne plus connaître ce type de crises« . C’est plutôt une bonne idée dit comme ça : autant faire quelque chose pour non seulement triompher de la vilaine crise, mais aussi éviter de la voir revenir dans trois mois. Le monde est donc sauvé ? L’Europe aussi ? Oui, oui, tout est dans ce document qui… tiens ? Mais si on jetait justement un coup d’oeil à ce papier, plutôt que de se contenter de se taper les vidéos des conférences de presse de nos chefs d’état (où, de manière fort originale, le président de la France des français parle « d’historique » ; c’est incroyable, je n’arrive pas à me souvenir d’une seule fois où ce type n’a pas déclaré avoir changé l’Histoire. Ça doit pas être facile au quotidien : « Michel, tu viens de me passer le sel : c’est un accord historique« , « Je viens de finir ma choucroute, ce fut un repas sans précédent« , ou « Le gendarme de Saint-Tropez est définitivement le plus grand film de tous les temps« )  ? Regardons plutôt ce qui est décidé par les Etats ce jour là pour sauver vos âmes de pécheurs, et là, morceaux choisis :

Les chefs d’État ou de gouvernement conviennent de la nécessité de réfléchir à l’introduction
d’une taxe sur les transactions financières et de faire avancer les travaux aux niveaux de la
zone euro et de l’UE ainsi que sur le plan international.

C’est bien comme concept : on convient de réfléchir à un truc hypothétique. Ça va sûrement régler bien des problèmes « Les mecs, la situation est grave ; je vous propose donc que l’on réfléchisse à des solutions ! – Mais ouais, mec, grave, excellent plan ! – Parfait ; la réunion est levée » (oui, ça doit rappeler le boulot à certains j’imagine, ce genre de moments de vide complet), couplé à la fin du paragraphe, consistant à « faire avancer les travaux » ; c’est pas mal non plus, ça, comme décision : « Faire quelque chose » ou « Continuer ce qu’on faisait déjà« . Se réunir en urgence pour convenir qu’il faudrait agir, effectivement, il y avait de quoi claironner que le monde était sauvé.

Mais bon, hein, je sens que vous allez chipoter et dire que je prends un paragraphe au hasard. Mais j’aurais pu prendre le coeur du truc :

Nos objectifs
Les États membres de la zone euro s’engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour
poursuivre les objectifs suivants:
§ favoriser la compétitivité;
§ favoriser l’emploi;
§ mieux contribuer à la viabilité des finances publiques;
§ renforcer la stabilité financière.

J’ai déjà vu des blogs girly plus précis dans leurs objectifs, mais bon.

En tout cas, voilà, maintenant, à vous de trouver un pays qui n’avait déjà pas ça pour objectif (ça ne veut pas dire qu’il faisait beaucoup de chose pour y arriver, hein, mais en tout cas il disait toujours vouloir l’atteindre). Je pense que ces gens sacrifient une chèvre aux mânes de Monsieur de La Palisse avant chaque sommet. Enfin bon, je suis un peu de mauvaise foi : tout cela était surtout un gros plan pour préparer un autre sommet, où, là, évidemment, des décisions plus concrètes ont dû être prises, celui du 25 mars.

Cette fois, donc, ça ne rigole plus : fini de préparer des choses vagues, on passe à l’action, nom de nom.

Première décision : arrêter les conneries.

Plus particulièrement, les États membres présenteront des plans pluriannuels d’assainissement
prévoyant notamment des objectifs spécifiques en matière de déficit, de recettes et de
dépenses, la stratégie prévue pour atteindre ces objectifs et un calendrier pour sa mise
en œuvre. Les politiques budgétaires pour 2012 devraient viser à rétablir la confiance
en ramenant l’évolution de la dette à des niveaux supportables et à faire en sorte que les
déficits repassent sous la barre des 3 % du PIB, dans les délais fixés par le Conseil

Dit comme ça, ça fait super sérieux : des dates, des chiffres, des mots tellement compliqués qu’il faut au moins son brevet pour les lire ; on sent que les experts sont au travail. Désormais, il y a une limite pour les déficits, fini, on a plus le droit de s’endetter comme une vulgaire famille devant un écran plat avec une étiquette « Payez en 252 fois à seulement 25% d’intérêts !« , ah mais.

"Tu veux cette cafetière gadget ? Je ne demande en échange que ton âme immortelle ! "

Sauf que c’est bête : la règle existait déjà (mais on y reviendra), et tout le monde s’en tapait cordialement ; c’est à peu près aussi con que de dire « Vous savez la règle qu’on avait écrite et dont on avait rien à foutre ? Et bien on la rappelle, hop. » . C’est bien les gars, on avance. Mais, justement : tant qu’à faire n’importe quoi, autant continuer.

Ces efforts d’assainissement budgétaire doivent être complétés par des réformes structurelles
favorisant la croissance. À cette fin, les États membres soulignent leur volonté de faire aboutir
la stratégie Europe 2020.

Ça vous parle ? Souligner sa volonté ?

En même temps, c’est vrai que ça ne coûte rien de le dire : et en période de manque de pognon, ce qui est gratuit est bon. Cela dit, une stratégie aussi ambitieuse pour sortir de la crise fait rêver : ça revient à dire

« Chef, chef, on vient de nous déclarer la guerre ! Le pays est en danger !
– Pas d’inquiétude, j’ai un plan.
– Dites nous tout !
– On veut gagner.
– Oui et ?
– Bin c’est tout.
– Ok, je prépare le drapeau blanc. »

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Ça vous parait ridicule ? Moi aussi. Mais visiblement, c’est crédible pour beaucoup de gens.  Je commence à me demander si certains dialoguistes d’Hollywood ne sont pas aussi chefs d’état en Europe à mi-temps pour pondre des trucs aussi consternants.

Enfin bon, ça aurait pu être pire, ils auraient pu préciser leur « volonté » avec d’autres lapalissades pour baratiner un peu à peu de frais et ainsi montrer qu’ils racontaient ouvertement des conner… Tiens ? Mais je n’avais pas vu ! Ce paragraphe avait justement une suite ; je vous la livre (et n’invente rien, malheureusement) :

Ils mettront notamment en œuvre des mesures visant à:
– rendre le travail plus attractif

Oui parce que c’est marrant, les gens ne vont pas toujours travailler de bon coeur, c’est incroyable quand même. Pire encore : parfois, il faut les payer pour le faire ; un vrai scandale. En tout cas, c’est assez moderne comme idée ; je crois qu’on la trouvait déjà un peu avant la période du troc, en Mésopotamie. Alors soit c’est juste de la daube, soit Gilgamesh participe aux sommets européens, je ne suis pas encore bien sûr.

– aider les chômeurs à retrouver un emploi

Excellent décision : d’habitude, les Etats adorent avoir une petite colonie de chômeurs sur leur territoire, parce que c’est mignon et que le dimanche les promeneurs adorent leur lancer des morceaux de pain dans les parcs pour les voir se battre avec les canards.

–  lutter contre la pauvreté et promouvoir l’inclusion sociale

Bon, en France la phrase était un peu trop longue par contre, Claude Guéant a dû s’endormir à la moitié, et à son réveil, s’est rappelé qu’il avait lu un truc comme quoi il fallait « lutter contre les pauvres« . Bref.

Avec tout ça, le 25 mars, l’Europe était donc sauvée. La crise reculait, on se faisait des bisous à Bruxelles, et chacun retournait vers son pays d’origine pour conter à son peuple comment l’hydre économique avait été vaincue lors d’un combat digne des contes nordiques les plus épiques (je pense par exemple à la « Chanson des Nibelungen« , au  » Helgakviða Hundingsbana » ou à « Olaf est grognon« )

Enfin j’exagère : il y a quand même eu une décision à ce sommet ; quelqu’un a eu la bonne idée de réformer le FESF, ce qui, grosso modo, revient à proposer aux états européens endettés d’emprunter encore plus de pognon. Attention, petite leçon d’économie :

J’emprunte 1€ à Cofidos, le banquier maléfique. Il me met des d’intérêts : je devrai rembourser 1,03€.

Je n’ai plus de pognon pour rembourser Cofidos. C’est la crise ! Vite, j’emprunte 1,03€ à Médiatos, le banquier des enfers ! Et hop, comme ça je rembourse Cofidos, bien joué ! Maintenant, je ne dois plus, avec les intérêts, que 1,06€ à Médiatos qui…

Ah, merde.

Curieusement, et malgré ces plans géniaux, trois mois plus tard, donc, le 25 juin, les Européens ont un nouveau problème : la crise est revenue, elle déambule à moitié ivre dans les rues du continent en hurlant « V’nez vous bat’, les Power Rangers ! J’vous atteeeeends » (certaines mauvaises langues disent qu’elle n’est jamais partie, mais hein, bon, qui oserait douter ?) ; on parle alors de « semaine de tous les dangers » dans les médias (là encore, je n’invente pas), tant le combat sera rude.

Avec un tel thème, le sommet européen a aussitôt inspiré certains scénaristes

Bon sang, moi qui croyais que tout danger était écarté, puisque pile trois mois plus tôt, on avait pris des décisions pour éviter que ça ne se reproduise ? Quelqu’un aurait raconté des carabistouilles ? Roooh, je n’ose y croire. Heureusement, encore une fois, et sans explications, tous les commentateurs se tournent vers ce sommet en attendant de voir ce qui va en sortir, alors que même Sloupy le petit poisson pouvait le deviner au vu du précédent : du rien.

Enfin non, j’exagère, si on lit le document, on peut quand même lire

11. Les chefs d’État ou de gouvernement des États membres de la zone euro réaffirment leur
détermination à faire tout ce qui sera nécessaire pour garantir la stabilité financière de la zone
euro dans son ensemble.

12. La reprise dans la zone euro est en bonne voie et s’achemine durablement vers une croissance
solide. L’euro repose sur des bases saines et nous sommes grandement satisfaits des résultats
obtenus en matière de stabilité des prix depuis l’introduction de l’euro.

Donc si on en croit ce texte, en fait, ça va trop, trop bien en Europe : c’est tellement la semaine de tous les dangers que tout le monde a des trucs plus importants à faire que de chercher des solutions. Je pense qu’on aurait eu une croissance de 60% par an et un taux de chômage en baisse d’1 million de personnes par jour, on aurait pas écrit mieux.

Accessoirement, on félicite des gens, comme à tout hasard, la Grèce, qui a vraiment bien travaillé.

En ce qui concerne la Grèce, le Conseil européen reconnaît les progrès considérables
accomplis au cours de l’année écoulée, notamment en matière d’assainissement
des finances publiques

Du coup, après s’être bien félicités, on discute bien plus longuement de sujets autrement plus importants, comme par exemple, la surveillance des frontières, parce qu’il y en a marre de tous ces étrangers qui viennent chez nous : ils seraient bien capables de produire de la richesse, ces gros chafouins, et ça, ce serait très mal.

Au passage : on revient quand même brièvement sur la Grèce, pour lui prêter encore un peu plus de pognon pour rembourser les prêts qu’elle n’arrivait pas à rembourser. Étonnamment, en proposant plus de dettes à un pays endetté, il le reste. Incroyab’. L’économie, c’est vraiment trop compliqué.

Tout le monde se fait donc un bisou et se sépare, retournant chez soi en expliquant que « la semaine de tous les dangers » était passée et que la Grèce pétait la forme (et qu’un film était en préparation avec Ben Affleck, ce qui restait la principale information de ce sommet).

Ce pourquoi, le 21 juillet, soit moins d’un mois plus tard, un nouveau sommet est appelé, la crise continuant de faire son petit bonhomme de chemin, et ne comprenant pas trop pourquoi à chaque fois les gens se réunissent pour dire qu’ils vont la bourrer avant de faire du rien. Ce sommet sera évidemment lui aussi qualifié « d’étape fondamentale » (par un certain Nicolas S., étonnamment), puisqu’il enregistre le fait que « Ah ben tiens, en fait, la Grèce, elle rembourse pas dis-donc. Un peu comme si… un peu comme si elle n’avait pas de pognon.« 

Quel constat incroyable : combien d’économistes pour ce résultat ?

Au passage, on continue de s’enfoncer dans le n’importe quoi.

Tous les autres pays de la zone euro réaffirment solennellement qu’ils sont fermement
déterminés à honorer pleinement leur propre signature souveraine et tous les engagements
qu’ils ont pris en matière de viabilité des finances publiques et de réformes structurelles
durables. Les chefs d’État ou de gouvernement de la zone euro appuient sans réserve cette
volonté, la crédibilité de toutes leurs signatures souveraines étant un élément déterminant pour
assurer la stabilité financière de l’ensemble de la zone euro

Vous vous souvenez du sommet de mars ? Les commentateurs de l’époque, visiblement, non, puisqu’on se réengage à s’engager à avoir la volonté de tenir ses engagements pour aller mieux. D’accord d’accord.

Une décision historique est donc quand même bien prise : demander à la Grèce de vendre des trucs qui lui rapportent du pognon.

Attention, nouvelle leçon d’économie :

« Bonjour, j’ai une dette 1€ intérêts compris ; heureusement, grâce à mon pantalon magique qui produit 4 centimes par an, j’aurai tout remboursé dans 25 ans.
– Non ! Vends ton pantalon magique pour 10 centimes aujourd’hui ! Ainsi, tu ne devras plus que 90 centimes !
– Ah ouais, pas bête : tenez, voici mon pantalon magique ! J’espère qu’une société privée en fera bon usage !
– Bon, et maintenant, rembourse les 90 centimes.
– Mais ? Je ? Avec quel argent je… et puis je suis en slip !
– Allez, je suis pas une pute : tiens, voilà un prêt. Tu pourras rembourser ta dette, et avec les intérêts, tu ne me devras plus que 1€, remboursable sur 25 ans. Mais tu sais, en vendant ton slip, tu pourrais toucher 6 centimes, là, tout de suite.
– Bouhouhou… »
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Bref, on n’en était qu’au troisième sommet du danger de l’ultime aventure de la sauvegarde de la préservation de l’Europe.

Patrice Carmouze, pilier méconnu de la culture européenne

Mais c’était sans compter, trois mois plus tard (tout comme le poisson rouge, le commentateur a une mémoire d’environ 3 mois ; vous noterez qu’on respecte toujours ces délais pour ne pas lui montrer qu’on se fout ouvertement de lui), le sommet du 26 octobre , date « historique« , puisque c’était tout de même l’anniversaire de Patrice Carmouze. Nicolas Sarkozy, conscient de la symbolique d’une telle date, déclarera lui-même « Notre destin se joue dans les dix jours« , et Angela Merkel parlera de « maintenant ou jamais« , ce qui ne fera jamais que la quatrième fois en un an qu’on fait le coup. Afin d’exagérer encore un peu plus la tension du moment, il est un temps évoqué la possibilité de faire jouer Carmina Burana en fond sonore durant tous les discours, mais finalement, pour des raisons de droits, la décision sera annulée.

Une décision majeure est prise lors de ce sommet : outre supprimer une partie de la dette de la Grèce (ce qui est bien, puisque de toute manière, quand on sait qu’on ne va pas toucher le moindre euro, autant dire que c’est de son propre chef, et puis bon, la Grèce est toujours en train de pleurer en slip, donc ça ne change pas grand chose de diminuer sa dette tant qu’on la laisse dedans), on demande aux états européens de respecter la règle d’or avant fin 2012, c’est-à-dire, limiter leur déficit et se débrouiller pour rentrer plus de pognon qu’ils n’en dépensent.

Donc, il faut comprendre : respecter la règle qui avait été fixée en mars de la même année. Règle qui était déjà la réécriture exacte d’une règle qui existait déjà. Et dont tout le monde se foutait éperdument.

Le soir même de ce non-accord, Nicolas Sarkozy déclare devant des journal… des… non attendez, journalistes, ce sont les gens qui font de l’investigation sur les sujets dont ils parlent ? Ok, donc, il déclare devant des présentateurs télé : « c’est la totalité de la zone euro qui risquait en cascade d’être emportée » avant d’ajouter « Surtout que merde, la Grèce, elle sert quand même de rotule sur le genou droit quand on se combine pour former Mégazord, alors v’la le gros sauvetage« . Personne ne fait remarquer que tiens, mais en fait, ça ferait pas un petit peu quatre fois que la crise est finie en un an ? Avec les mêmes décisions à chaque fois, non ? Et les mêmes discours d’enrobage à base de « On a évité une foutue apocalypse : encore un peu et on envoyait Bruce Willis poser une charge au coeur du FMI pour éviter l’Armaggedon » ? Non.

Ça passe tellement facilement que du coup, le prochain sommet n’attend pas 3 mois pour se lancer, histoire de voir si les gens avalent quand même les mêmes couleuvres. C’est ainsi que le 8 décembre, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en tête sortent la grosse artillerie : il faut refonder l’Europe, avec un nouveau traité. Au coeur de celui-ci, on trouverait un pacte de stabilité avec des « sanctions automatiques » en cas d’endettement « supérieur à 3% du PIB« . Nos deux loulous n’ont donc pas hésité à ajouter de belles phrases comme « « jamais le risque d’explosion de l’Europe n’a été aussi grand » ou encore « Nous n’aurons pas de seconde chance », ce qu’ils avaient aussi dit les quatre fois précédentes, mais bon, après tout, personne ne leur fait jamais remarquer qu’on a eu tellement de dernières chances rien qu’en un an que plus personne ne saurait les compter.

Histoire de bien enfoncer le clou, je rappelle qu’un peu partout, cette semaine, on s’enflammait en dissertant sur cette nouvelle Europe et ses nouvelles règles, et les risques encourus si dès à présents on ne changeait pas la donne. Il suffisait pourtant d’aller sur le site officiel de la législation européenne (environ 4 secondes sous Google) pour obtenir cette page et sa jolie petite synthèse pour que même un pigiste pressé puisse réaliser le petit souci : tout cela existe déjà, quasiment depuis le début, tant la règle des 3% de déficits, que les sanctions en cas de non respect.

Si vous avez la flemme, extraits :

Définie par le protocole sur la procédure de déficit excessif, annexé au traité sur le fonctionnement de l’UE (par le traité de Maastricht en 1992), la valeur de référence pour le déficit public est 3 % du produit intérieur brut (PIB). Le dépassement de cette valeur est considéré comme exceptionnel

Et donc, en sus, et en plus mis en gras sur le site pour être sûr que personne ne puisse l’ignorer :

Mise en demeure et sanctions. Dans un délai de deux mois à compter de l’adoption de sa décision constatant l’absence de toute action suivie d’effets, le Conseil peut mettre l’État membre concerné en demeure de prendre des mesures visant à la réduction du déficit. Si l’État a bien engagé une action suivie d’effets pour se conformer à la mise en demeure et si des événements économiques négatifs et inattendus qui ont une influence très défavorable sur les finances publiques de l’État concerné se produisent après l’adoption de cette mise en demeure, le Conseil peut décider, sur recommandation de la Commission, de réviser la mise en demeure.

Au plus tard quatre mois après la mise en demeure, si l’État membre ne se conforme pas aux décisions du Conseil, celui-ci décide normalement d’imposer des sanctions.

"Marty ! Nous sommes de retour à Maastricht, c'est incroyable !"

Voilà, donc, pour ce petit bilan de ces folles aventures de l’année 2011, que l’on vend comme sérieuses alors qu’elles ne le sont pas (du moins dans leur traitement) ; histoire de synthétiser, on vous a donc gentiment vendu 5 sommets comme étant les ultra-ultimes dernières chances de sauver nos âmes de la damnation éternelle et de la guerre mondiale, alors qu’il s’est simplement agi de faire du rien, et de préférence, en déclarant que c’était une véritable révolution.

Maintenant, à vous de jouer en société : vous avez désormais tous les éléments en main pour écraser de votre mépris toute personne qui se la jouerait « Hmmm, je suis grave les sommets, c’est incroyable ce qu’il se joue en ce moment » : rappelez lui qu’il est juste un fat qui disserte sur du rien, qu’on aurait honte de présenter à une classe de lycéens option sciences économiques et sociales.

Au moment où j’écris ces lignes, je viens de lire ça et ça ; sachant que mystérieusement, de cette conférence aussi sont sortis des textes de bonnes intentions, je crois qu’il est grand temps que j’aille stranguler des chatons.

Et déposer leurs corps meurtris dans la boîte aux lettres de certaines rédactions, bien sûr.

 
 


91 réponses à “Comprendre la crise en 2011 avec Mégazord

  1. (…) « parce qu’il y en a marre de tous ces étrangers qui viennent chez nous : ils seraient bien capables de produire de la richesseS, ces gros chafouins, et ça, ce serait très mal. »

    Sinon, rien à ajouter, parfait!

  2. Merci M. Connard, j’avais besoin d’un mélange de lecture prémaché par un tiers mais tout de même instructif.

    Quel style!

  3. Tiens, je suis justement lycéen en sciences économiques et sociales.
    Tout cela est bien navrant, mais heureusement qu’il y a des gens pour en rire! (sinon bonjour la déprime)

  4. Cher Odieux,

    Bravo pour ce papier, vous venez de mettre le doigt dans le pernicieux engrenage du droit de l’Union européenne – et du droit international en ce qui concerne Durban, j’y reviendrai.

    Tous ces sommets ne servent en fait qu’à rappeler les engagements pris ultérieurement par les États, c’est très classique, ça permet aux dirigeants de manger des petits fours en faisant de la communication pour rassurer les marchés. Au passage on prend deux ou trois décisions, comme supprimer la dette de Nikos Aliagas, et c’est reparti comme en 14, jusqu’au prochain sommet. Juridiquement, tout était déjà fait dans le Traité de l’Union européenne de Lisbonne ou presque, mais rappelons-le, c’est de la comm’.

    Pour Durban, c’est le sommet qui permettrait de faire s’intéresser la Chine, l’Inde et les États Unis au problème environnemental. Évidemment eux s’en foutent, et ils ne signeront certainement pas le protocole qui en sortirait (s’il venait à exister). Et en plus de faire de la communication, ce sommet ne permettrait éventuellement que de faire ce que nous juristes appelons de la « soft law », autrement dit « on s’efforcera de mettre en œuvre », vu que contrairement à l’UE, l’ONU ne peut contraindre les États.

    Vous venez d’entrevoir le pénible quotidien du juriste internationaliste, et je suis triplement maudit puisque je suis aussi en âge d’avoir connu Mégazord et Coucou c’est Nous. Pauvre de moi.

  5. Waouh, de la politique et de l’économie?! Cela me rappelle un bon mot de Coluche concernant la crise.
    Bon allez revenons à plus de sérieux: à quand la chro’ du prochain Nicolas Cage.

  6. J’avoue, je suis de ces personnes légères qui disent « Moi j’y comprends rien en plus à leurs histoires de prêts et de zone euro”, en même temps je me dis que ça vaut toujours mieux que de recracher ce qu’on a entendu à la machine à café comme si on avait la clé du problème.

    Merci Odieux de nourrir mon âme et mon esprit, incapables (et peu persévérants je le concède) de trier le bullshit du reste dans tout ce qu’on nous sert.

    • Suffit de connaître les médias un minimum indépendants et compétents et ça va bien mieux :) Au passage, on nous dit avec condescendance que la crise et l’économie c’est compliqué mais ça n’est pas franchement le cas, suffit de réfléchir un tout ptit peu pour voir à quel point on se fout de notre gueule ;)

      • Le Figaro, TF1 et autres….. ok ok, je sors…
        Non il y a des des médias indépendants très connus dont vous entendez parler toutes les semaines (en presse papier), ainsi que sur le net (certains réseaux). Après il y a à boire et à manger partout, et un certain parti pris de l’auteur de l’article à prendre en compte

  7. J’ai beau ne pas être économiste, je sais bien ce qu’est la communication, cependant je doute qu’aujourd’hui les États aient besoin de nous jeter une poudre aussi chère aux yeux. Je sais bien que si personne ne jouaient aux ombres chinoises avec les prisonniers de la caverne, le monde ne tournerait plus rond, enfin du moins serait en plus mauvais état encore, mais je crois quand même que si tous ces sommets avaient lieu par vidéoconférence plutôt qu’en rassemblement massif de personnes habituées à une très haute qualité de vie pour quelques jours, et bien peut-être que l’UE n’aurait pas autant de problèmes de dettes. Encore une fois, je ne suis pas un expert, mais là j’ai l’impression de voir un rassemblement de sdf surendettés qui décident de se payer à crédit des limousines pour aller faire la manche! Sur la même idée, peut-être que si les salaires en politique étaient, biffez les mentions inutiles, non cumulables, non acquis à vie, moins élevés, ou versés uniquement aux politiques dont le travail aurait une application concrète et bénéfique sur la vie de tous les jours, nous aurions moins de problèmes de dettes. Mais cet avis n’engage que moi et ceux qui y croient.

    • Les députés ont refusé il y a quelques semaines de diminuer leurs salaires, au passage.

      Sinon notre grand ami Nicolas S. a eu la délicatesse de prendre la suite la plus chère pour le G20, l’Elysée étant un taudis, comme chacun le sait.

      • Cocorico! On a le champion du monde des dépenses superfétatoires! Cocorico!
        Plus sérieusement, je trouve ça triste de leur part d’avoir refuser la baisse de leur salaire, alors que cela aurait été dans le sens de l’intérêt général, mais il est plus facile de penser à soi, que de s’ouvrir aux autres…

  8. Fameux, comme toujours!
    Mais le plus triste dans l’histoire c’est de lire si peu de mauvaise foi de votre part, cher M. OC et paradoxalement autant dans des textes qui se veulent extra-nationaux (wtf!).
    Peut être que la solution serait de vous envoyer rédiger le prochain traité de sauvegarde de notre économie saine, productive, honnête et équitable, ce qui ne nous sauvera sans doute pas de l’invasion chinoise et à plus brève échéance de la réélection de M. S… mais au moins ca se marrerait un peu plus de Brest à Bucharest!

  9. Hello Ô-Dieux-senseï,

    Je suis bien content de trouver ici ce genre de billet qui fera peut-être comprendre aux gens la réalité derrière le JT de TF1. Peut-être même (hypothétiquement) que certaine brebis égarées comprendrons l’importance de s’informer seul, chose que tu fais très bien apparemment.

    As-tu déjà vu le documentaire nommé « Debtocracy » ? Si non, je t’encourage à utiliser 1h15 de ta vie a la vision de ce recueil d’aberrantes vérités.
    Lien : http://www.youtube.com/watch?v=3z8fsmFlOaE (ne pas oublier d’activer les sous-titres)
    Bon courage.

    Beaucoup de sérieux dans ce billet, c’est un aspect de toi que je découvre avec plaisir.

    A dans 3 mois pour le prochain sommet décisif !

    • En effet, c’est un documentaire édifiant.
      Hum, pas comme mon commentaire a priori. Et si je mettais un smiley ? :)
      C’est mieux ?

  10. Je confirme, l’Union Européenne, pour l’instant, c’est du grand n’importe quoi.
    Je suis devant mes cours de Droit des institutions européennes, et je pleure.

    • Tes larmes amères ne seraient-elles pas plutôt liées à la dure perspective des partiels relatifs à ces cours qu’au délitement des-dites institutions ? Petit fainéant va ! ^^

  11. Avec plus de 1000 milliard de dette, l’europe est foutu de toute façon. La situation est bien pire qu’en 1929-30 ou à la fin du XIXe. L’éclatement de la zone euro est inéluctable, je dirais au printemps. Les états et organismes a qui on ne pourra rembourser vont plutôt faire la gueule et l’histoire à montrer que ça a débouché sur un guerre à chaque fois… Esperons qu’on évitera le pire. Dans tous les cas, avec l’inflation qu’il va y avoir derrière le retour au franc on va pas rigoler.
    Je ne saurais que trop vous conseiller d’écouter : Olivier Delamarche sur Dailymotion ou de lire et écouter Paul Jorion.
    Bonnes fêtes de fin d’années à tous et bon courage pour 2012 !

    • Curieusement, les gens morts n’achètent rien. Je doute donc que la Chine et la Russie décident de dézinguer leurs clients. Je pense même qu’ils vont prêter encore plus de fric pour qu’on continue de consommer leurs merdes, afin que leurs esclaves continuent de bosser (ce qui est la meilleure façon de les empêcher de se révolter et de planter la tête de leurs dirigeants sur une pique).

  12. C’est joli toutes ces quotes on dirait de la poésie avec les retours à la lignes.
    De magnifiques enjambement, oui oui.
    Quand on sait pas quoter on quote pas !
    Sinon blabla, très bien blabla, j’ai bien ri blabla.

  13. Je ne sais pas ce qui est le pire.

    De voir l’UE avoir gagné un tel capital d’absurdités qu’elle puisse en devenir la source d’articles plus couramment connu pour examiner les plus beaux exemples de la bien portance de la médiocrité.

    Ou alors que la prendre comme sujet donne d’heureux résultats.
    (pour l’article en tout cas)

    Jolie sortie des sentiers battus sinon. Enfin, si on considère les films & autres revues de presses, pas faire n’importe quoi et le voir accepté.

  14. Cher Monsieur Connard,

    C’est après bien des mois passés à vous lire silencieusement que j’ose, enfin, vous écrire cette missive.
    Je tiens en premier lieux à vous féliciter quand à votre lettre, fort ingénieuse, sur cette affaire que je n’ai bien évidemment pas suive. Malgré quelques fautes qui ont profité d’un moment d’inattention de votre part, je me permet de vous applaudir, sieur Connard.

    Il ne se passe point de journée où, constatant une pauvreté intellectuelle frappante dans le monde qui m’entoure (et pas que de TF1), je ne pense à votre plume acérée et soupire quand à une de vos prochaines parutions (bien que la surprise d’apprendre que vous avez publié un nouvel article suffit à égayer une journée, quand bien même on apprend que Mémé s’est faites bouffer par des scouts suite à un tragique accident de randonné, entraînant le suicide de Taty, la dépression nerveuse de Tonton et votre mauvaise note à un contrôle déterminant/votre renvoi de votre emploi, si si).

    Aussi je tiens à vous renouveler mes félicitations et mes encouragements dans la poursuite de vos efforts qui, je l’espère, seront respectés. Pas comme un regroupement de pays qui vous feront échos.
    Je finirais cette missive en vous souhaitant de passer une bonne fin d’année (autant que possible et qu’importe si elle passe par la strangulation de chaton ou par quelques petits jeux dignes de Saw avec vos maitresses et votre Cave) si d’aventure je n’en avais pas la possibilité.

    L’une des nombreuses admiratrice de votre style et de votre esprit,

    Lady Xu

  15. miam.
    merci.
    (sinon ma foi je n’ai toujours pas d’arguments mammaires suffisants, je suis affublée d’un chat ET d’un yorkshire -et d’un labrador, mais noir, mais quand même, je ne compense même pas par une possession de 4X4 de bon aloi…aussi n’oserai-je même pas tenter le coup de la séduction mais le coeur y est. ^^)

  16. Décidément, quel que soit le domaine étudié, vous côtoyez toujours les sommets !

    … Mais foin de jeux de mots vaseux -même d’une implacable rigueur formelle-. Merci de cet article, qui a le mérite de rappeler ce qu’un enfant de six ans pourrait comprendre, mais que certains semblent avoir oublié. Et de le faire avec une classe certaine. Et une référence à Retour vers le Futur-que demande le peuple?

  17. Super billet, très sympathique.

    Plus ça va plus j’ai l’impression qu’on vit dans un espèce de complot mondiaaaleuuu… Le genre de complot où tout le monde s’acharne, je ne sais pourquoi, à entretenir un système absurde, en niant l’évidence, en sortant des « Tous pourris ! Bon, je vais aller voter, c’est dimanche » dans le seul but d’amener l’enfer sur Terre et d’invoquer le malin qui s’incarnera dans le corps d’un économiste ou d’un membre d’un gouvernement quelconque. Surement un coup des hommes-crabes.
    Enfin bref, plutôt qu’un « wait and see » je vous souhaite un « hit and enjoy » !

  18. Bonsoir cher Odieux,
    merci pour ce billet, je confesse que moi non plus je ne comprenais rien à toutes ces histoires concernant l’euro et l’UE, malgré le fait que je sorte récemment d’une filière ES…
    J’ai par contre décelé quelques malheureuses coquilles dans votre article…
    « vous seriez reliée » reliéeS ?
    « J’vous atteeeeend » atteeeeendS ?
    « je suis un peu de mauvaise foi » là il ne s’agit pas d’une faute d’orthographe, mais d’une tentative de modestie qui vous sied mal, mon cher. Votre mauvaise foi fait votre légende, pourquoi la brimer ainsi ?

  19. Amis lecteur de l’Odieux, il me semble qu’un grand mal frappe depuis malheureusement assez longtemps maintenant tout les documents techniques:
    il s’agit de la verbalisation oiseuse, aussi connue sous le nom d’onanisme verbeux.
    Il s’agit en fait de prendre quelque chose de simple (dans le cas présent: « nous n’avons rien foutus, mais c’était un bon gueuleton. Merci populace ») et de le rendre très compliqué en utilisant plein de mots à rallonges pour tirer à la ligne.
    Ici http://www.scoplepave.org/la-culture
    le sieur Lepage donne dans sa vidéo un bon exemple. En prenant des idées forces (type économie, libéralisation, sauver, dettes…) on peut faire un discours creux mais néanmoins cohérent, et ce, quelque soit la façon d’arranger les idées.
    J’aimerais bien l’avis de Sire Connard à ce sujet. Que pense-t-il de cette remarque (et ce serait un immense honneur que de recevoir sa lumière)?

    • “Nous n’avons rien foutus, mais c’était un bon gueuleton. Merci populace”.

      Depuis quand disent-ils merci ?

  20. Cet article est tout à fait langue de pute, mais pas tellement de mauvaise foi. Etonnant. Et pour autant, édifiant (j’avoue que ça me saoûle un peu de me taper tous les articles économiques du Canard Enchaîné, alors je vous remercie pour le résumé) et drôle en même temps.

    S’il m’est tout de même permis de signaler une vétille, je m’arrête un instant dans la préparation de mon cours d’épigraphie funéraire latine pour demain (si, si…) pour vous signaler qu’on dit les mânes de La Palisse, au pluriel même s’il est tout seul dans son linceul.

    Bien à vous, et autres demandes en mariage d’usage.

  21. J’ai une idée ! et : si on attaquait l’Irak pour lui prendre son pétrole ?… ah ! merdouille ; déjà fait ! suis-je bête ; Iran, nous voila !

  22. Il existe un excellent baromètre de la crise européenne: la Confédération helvétique. Elle nous rappelle clairement qu’il n’y a même pas eu un soupçon de mieux avant ces diverses beuveries qui aurait pu laisser penser à ces chers penseurs et chercheurs que la solution était proche.

    En effet, la Suisse a tellement vu sa monnaie se renforcer ces derniers temps qu’elle a dû imprimer des billets en masse pour continuer de voir son secteur de l’exportation continuer de tourner (à comprendre: les montres). Pour l’importation, évidemment, pas de soucis…

    Mais mieux encore, depuis peu l’Helvétie propose des taux d’intérêts négatifs sur les prêts. C’est tout de même magique ça! « Je te donne 100 euros maintenant, tu m’en rends 99 dans un an ». Youhou, de quoi se mettre des milliards dans la poche. Si tant est que les gens soient assez cons pour confier des centaines milliards aux banques des la Confédération. Eh bien croyez le ou non, ils le sont… Eh oui, parce que donner 100 euros pour en récupérer 99 c’est toujours plus avantageux que d’en donner 100 pour en récupérer 50, voire 0, comme c’est souvent le cas avec un euro en chute libre ou un état en faillite.

  23. C’est moins mauvais que la dernière fois que vous avez voulu vous essayer à des sujets politiques ou économiques, mais c’est encore trop révélateur d’une analyse médiocre pour mériter toutes les louanges dans les commentaires…

    Je vous en prix M. Connard, contentez-vous de faire ce que vous savez faire et qui nous fait venir sur votre blog : de magnifiques notes taillant-spoliant un film, introduites par une brève narration impliquant une pelle et une cave et conclues par un retour à cette narration. C’est votre domaine de compétence; il est malheureux qu’en en sortant vous ne montriez que de l’ignorance crasse et prétentieuse.

    Une bonne journée à vous cependant !

    • Quel dommage que vous ne nous éclairiez pas de votre brillante intelligence pour nous montrer en quoi cette analyse est médiocre…

      • On en revient à la question « Dois-je connaître les détails techniques pour faire remarquer à mon plombier qu’il n’a pas réparé mes toilettes? »

      • @libelium

        Dans le cas des toilettes, on peut montrer l’objet n’accomplit plus son rôle. On peut en faire autant pour un article.

    • il y a bien quelques mesquins de votre sorte pour dire que Monsieur le Chien n’est bon que quand il parle de cul… on a l’impression qu’après avoir trouvé un créneau qui marche bien l’auteur ne devrait plus le que s’y consacrer entièrement et exploiter le filon jusqu’à épuisement.
      Quelle médiocrité!
      De plus, ce n’est pas comme si Mr Odieux Connard nous sortait son analyse de la poche, comme ça, pif paf pouf: il a au moins parcouru les compte-rendus de ces réunions, ce qui n’est pas mon cas, non plus que le votre, je gage.

    • Pour aller où? Revenir au Franc? Passer au dollar? Comme on dit: « Paris ne s’est pas construite en un jour. »

      • Mais non voyons, il s’agit de revenir au troc!

        Et à ce sujet l’épopée de Gilgamesh souligne que la Mésopotamie a jailli des eaux en une nuit.

        La Mésopotamie était une ville à monter en kit voyez vous.

  24. Bien résumé. Même si ce n’est pas tout à fait vrai :
    1) Maastricht n’incluait des sanctions que pour des déficits excessifs, pas une dette excessive, ce qui n’est plus le cas : les Etats dont la dette est supérieure à 60% et ne la réduisent pas suffisamment rapidement – 5% par an – font désormais face à des sanctions.
    2) Les sanctions étaient votées à la majorité qualifiée, tandis que désormais, les sanctions sont automatiques et peuvent annulés à la majorité qualifée, ce qui change grandement la menace.
    3) Désormais, les Etats doivent soumettre leur projet de budget à la Commission Européenne avant vote au Parlement. La Commission émettra un avis, qui s’il est négatif, permettra aux Parlements de savoir qu’ils votent pour un budget qui sera sujet à sanctions (0.2% du PIB, c’est beaucoup, c’est un dixième de l’impôt sur le revenu, c’est la hausse de la TVA de novembre).

    Ces trucs-là n’ont de toute manière pas vocation à résoudre la crise à court terme, ils ne servent qu’à fournir à l’Allemagne les garanties qu’elle estime nécessaires pour laisser la BCE intervenir, et faire baisser les taux au risque de laisser filer l’inflation (ce qui, selon beaucoup d’économistes, n’arrive pas en cas de récession comme actuellement). Ce ne sera pas la panacée, mais laissera de l’air aux gouvernements pour mettre en place des politiques servant réellement la croissance.

    Le seul vrai truc que cela ne fait pas, et la principale critique à adresser à tous ces sommets, c’est que cela ne résoud pas du tout les déséquilibres européenns qui ont mené à cette crise, et ne met pas du tout en place un gouvernement économique centralisé qui fonctionnerait comme une assurance : lorsqu’une région va mal, les transferts des régions riches vers cette région augmentent pour limiter les dégâts. C’est ce qu’on appelle une politique contra-cyclique, ce qu’ont les Etats des Etats Unis (si le Wisconsin va mal, les impôts perçus à NY paient les indemnités chômages du Wisconsin) et ce que l’Europe n’a pas. On s’en éloigne même, puisqu’avec ces règles, les Etats en difficulté devront encore plus couper dans les dépenses. C’est du bon gros pro-cyclique, qui aggrave les déséquilibres.

    La plupart des observateurs concluent que c’est dommage, qu’il aurait fallu saisir l’occasion de la crise pour construire un vrai dispositif de transferts. Mais l’Allemagne s’y refuse car cela signifierait pour elle de dépenser l’argent du contribuable allemand pour aider les « irresponsables » grecs, portuguais ou irlandais. Ce qu’elle oublie, c’est que les cycles s’inversent, et qu’elle aurait pu bénéficier d’un tel dispositif à l’époque de la réunification, ou même il y a 5 ou 6 ans, quand elle fut contrainte de baisser les salaires pour restaurer la compétitivité de l’industrie allemande.

    Mais je reconnais que la communication des chefs d’état démontre soit leur ignorance, soit leur cynisme vis-à-vis de leurs populations.

    • Là pour le coup je sens mon ignorance diminuer. Merci d’apporter des notions économiques explicables et un point de vue bien assumé. J’avoue que je n’ai pas envie d’aller visiter une chaine dailymotion pour décider si le type est instructif ou délire.

  25. Concernant la réalisation des fiches, il faut rendre les lauriers à certains professeurs, ces êtres fourbes. Je me souviens qu’au lycée une prof d’histoire-géo nous obligait à en faire sur lesquelles devaient être recopiées tout le cour en plus petit. Ces fiches étaient vérifiées. Et là, c’est nous qui avions envie de câbler la prof à une batterie de R19. Le seul coté positif, c’est que ces fiches nous permettaient d’avoir une bonne réserve de ce formidable matériau qu’est le papier bristol pour faire des toncars à la récréation. Haa le lycée…

  26. juste en passant: merci à tous.
    OC est mon mentor, mon dieu, mon fantasme, mais alors les commentaires eux aussi, lorsque son altesse ne daigne plus produire, trop absorbé par les seins de Pamela, suffisent à rendre la joie de vivre à mon petit coeur brisé par une vie tout ce qu’il y a de plus désagréable.
    (pardon les mioches, maman vous aime, mais aujourd’hui vous avez été particulièrement pète-couilles, je vois donc tout en noir et comme personne ici ne connaît mon identité secrète je peux parler librement, nous sommes à l’abri d’une intervention de la ddass)
    (vie tout ce qu’il y a de plus désagréable, donc, disais-je à l’abri du contrôle étatique qui veut que toute mère soit ravie du simple fait de l’être, crise ou pas)

  27. Je ne commente jamais rien d’habitude, mais là, bon sang, j’ai vraiment passé un bon moment en te lisant. Bravo !

  28. Bonjour Odieuse personne.
    J’aime beaucoup c’que fous faites.
    Z’en foutez un peu partout mais quand meme!
    Avant de retourner fumer du crack avec une famille de chat, j’aurai une requete, vous voir un jour chroniquer le merveilleux film « Splice ».
    Dérivé de La Mutante, avec un Adrien Brody zoophile , sorti en 2010.

    Rien a voir donc avec la crise, mais comme tout bon trou de balle, j’en ai rien a calquer présentement.

    Merci d’avance et pour tout le reste, meme si vous ne répondez/lisez/interessez pas à c’que j’cause, de toute façon je ne vous salue pas.

  29. J’aime bien les sommets, ils sont toujours rigolos. Surtout les comptes-rendus (pas facile, le pluriel des noms composés, mmh.) rédigés par des stagiaires tout contents de se faire presser comme des citrons pour quelques mois.
    Quand on les lit, on s’aperçoit bien que c’est un peu du foutage de gueule, mais qui a envie de s’ennuyer avec du jargon, hein ?
    A part les trois étudiants en science po et en droit public qui sont obligés, s’entend.
    Vu la laideur d’europa.eu, je comprends qu’on ne s’y précipite pas, même après la lecture de ce bien bel article. Dommage, il y aurait presque moyen quand on sait lire de se faire une idée par soi même et non prémâchée, pré-digérée. Enfin, j’dis ça, mais j’attends qu’on sorte l’Europe au ciné, comme pour HP, LoTR et twailaight.
    Sur ce, je retourne à mes fiches chatoyantes (les stylos parfumés et colorés, quelle invention de goût) de droit des zaff.

  30. Moi ce que j’ai beaucoup aimé avec le coup de la règle d’or qui reprend exactement les règles de Maastricht, et n’invente donc rien, c’est que si ces fameuses règles avaient été respectées, on serait probablement encore plus dans la merde aujourd’hui : http://www.liberation.fr/politiques/01012375784-de-nouvelles-regles-sauveront-elles-la-zone-euro (avant-dernier paragraphe, mais tout l’article est intéressant à lire ; l’auteur a un blog : http://econoclaste.org.free.fr )

    Et puis bon, déjà à l’époque de Maastricht, les objectifs paraissaient ambitieux ( le déficit flirtait toujours avec les 3%, la dette était proche des 60% du PIB autorisé ), mais aujourd’hui avec nos déficits à 7% et notre dette à 80% du PIB c’est juste n’importe quoi. Vouloir revenir immédiatement à ces niveaux, c’est tuer dans l’oeuf tout espoir de reprise économique.

  31. Cher Odieux connard,
    l’économie vous réussit moins que la critique/le spoilage de film (art dans lequel vous excellez).
    Pourquoi ne nous parlez-vous pas plutôt du Boson de Higgs qui joue à cache cache depuis des années avec nos amis en blouse blanche (pas celles de Dr House, les autres) ? Je suis sûre que vous y seriez meilleur qu’avec la crise.
    Sincèrement vôtre,
    TZ

    • Ca ne parle pas d’économie, ça parle de dirigeant européen… vous ne pouviez qu’être déçu.

      En effet, le dirigeant européen qui fait de l’économie est semblable au boson de Higgs : on en parle beaucoup, ça résoudrait pas mal de problèmes mais personne n’en a jamais observé.

      Mais pas de doute sur le fait que vous serez plus en réussite sur votre prochain commentaire.

  32. En tout cas, nous les suisses, on a vraiment hâte que l’europe se casse la gueule définitivement. Parce que merde; 60 milliards de francs de nos impôts chaque année pour financer des gogoles, ça va un moment.

    • Entendre les suisses parler de fric, c’est toujours marrant (même sans le son). Demande à la Holocaust Victims Assets Restitution Company ce qu’elle en pense ^^
      (for the love of Godwin point only)

  33. Ah cher Odieux, pour une fois vous me décevez. S’attaquer à nos dirigeants européens ! Quel cible facile ! Plus facile qu’un « Twilight » et un scénario de Michael Bay réunis. Avec tous les textes qu’ils nous pondent, on pourrait faire un catalogue de l’humour, tant au niveau des lapalissades que de la mauvaise foi, quand ils dévoilent leurs cartes, c’est toujours comique.

    Notre prof d’Histoire, plutôt que d’utiliser ce genre de phrases, il est bien plus direct: « booof ça va passer la crise ! » oui c’est sûr, en réaffirmant tous les mois qu’on va envisager la possibilité de l’éventualité de se rappeler d’anciens accords sur lesquels on a déjà fait caca très fort, ça risque bien de s’arranger. J’aime pas trop ces gens qui ont confortablement profité des trente glorieuses pour faire une super carrière et qui distribuent leurs leçons gratuites (et infondées) d’optimiste populiste. Ça se voit que c’est pas lui qui devra raquer sévère pour je-ne-sais combien d’années d’études après le bac pour espérer faire quelque chose de digne.

    P.S: oui les fiches de révision, c’est bien la 666ème réincarnation de Belzébuth. Certains profs n’ont pas compris que relire son cours en plus petit avec moins d’informations, les élèves pouvaient trouver ça parfaitement inutile.

  34. J’étais heureux et guilleret à l’approche des fêtes de fin d’années, je venais tout juste de lire votre super article qui m’a bien fait rire et me suis donc dit que tant de joie c’était trop.

    J’ai donc regardé Repo men.

    Le pire est sans doute cette réplique : « Tu sais ce qui est plus important que les règles ? C’est d’appliquer ces règles. » Une vision d’un 3% s’est offerte à moi.

    La politique européenne est donc en dessous de ce … film (?) , misère.

    • Euh personnellement j’avais bien aimé Repomen ; ce que fait la Compagnie-dont-j’ai-plus-le-nom est une incarnation parfaite de ce que font les banques aux pays du Tiers-Monde : « quoi, vous sortez tout juste d’une période de colonisation et vous avez pas un rond ? On vous prête à un taux exorbitant pour que vous puissiez mettre en place un Etat-providence. C’est ça ou la mort à petits feux. Ah et si vous pouvez pas rembourser on vous met un flingue sur la tempe en vous obligeant à presser cet Etat-providence de toute sa substantifique moelle. Ah vous dîtes que ça reviendrait au même que si on vous avait jamais prêté d’argent ? Ben pas vraiment, nous on est plus riches qu’avant, et puis vous aviez qu’à pas emprunter à la base. »

  35. J’ai trouvée un sujet à traiter encore plus dur que twilight à traiter: l’incroyable famille kardashian!
    C’est dépassant tellement l’intérêt de cette « émission » vole au ras des pâquerettes!

  36. (…) on vous a donc gentiment vendu 5 sommets comme étant les ultra-ultimes dernières chances de sauver nos âmes de la damnation éternelle et de la guerre mondiale, alors qu’il s’est simplement agi de faire du rien, et de préférence, en déclarant que c’était une véritable révolution. (…)

    Steve Jobs n’était donc pas mort ! Il est spin doctor à l’Europe.

  37. Cher Odieux,

    Vos articles sur les sujets de société et politiques sont pour moi toujours aussi instructifs. Je dois avouer que je suis complétement paumé au niveau de toutes ces mesures qu’ils sont censés prendre pour l’Europe. Mais en fait me voilà rassuré. Je ne comprend rien simplement parce qu’il n’y a rien à comprendre ! :) Vu qu’il ne se passe absolument rien. C’est fabuleux ! On fait des réunions pour faire du rien.

    J’aurais tendance à brandir le drapeau de l’Anarchie… Maudits soient ces politiciens qui s’en mettent pleins les fouilles et qui laissent crever leur pays.

    Bon je vais me rematter Fight-Club tiens…

    Bonne continuation.

  38. Si Megazord sortait victorieux dès le 1er épisode,
    on aurait jamais eu droit à la parodie des inconnus.

    Voir le bien dans le mal, bonne philosophie.
    (5ème élément)

  39. C’est marrant, cette histoire de « réfléchir à une taxe hypothétique », ça me fait penser au sketch de Coluche sur « on s’autorise à penser dans les milieux autorisés »

  40. Mon bon OC,

    T’aurais pu prévenir que t’allais faire une synthèse aussi complète et rigoureuse de l’actualité politiquo-économiquo-spectaculaire de toute cette année, ça m’aurait évité de me farcir ces monceaux de torchons journalistiques écrits avec les pieds et ces heures d’info-télé (oxymore ?) déblatérées par des ânes encostumés !
    Sans vouloir te coller la pression, je considère que t’as désormais comme qui dirait un devoir moral de réitérer cet acte salutaire à la fin de l’année prochaine (enfin, si les Mayas se sont plantés).
    Je vais donc pouvoir, en toute quiétude, mettre mon neurone en veilleuse pendant un an en attendant le futur « Comprendre la crise en 2012 avec Mégazord (ou autre super héros de la mort qui tue) »….
    Merci d’avance.

  41. Bien bien bien. Ravi de te voir traiter de tels sujets, cher Odieux. Ca fait toujours plaisir de rigoler n bon coup sur des sujets qui me font grincer les dents.
    Juste une remarque a propos des chomeurs.
    Tire la conclusion que tu souhaites mais autant tu peux faire une politique destinée à réduire au maximum le nombre de chômeurs, autant tu peux aussi faire une politique pour qu’il y ait du chômage. Le plein emploi est quelque chose d’extremement dangereux pour la stabilité des prix, et peut conduire à une inflation, ce qui touche le capital. Et nous avons des gens qui ne souhaitent pas que ça arrive.

    Question idéologique, quoi.

    • le chômage permet aussi de pas augmenter les salaires et/ou d’améliorer les conditions de travail vu que « si t’es pas content y en a 150 qui attendent pour prendre ta place » …

  42. Il y a Olivier Delamarche qui traite l’actualité financière de la même manière que O. Connard.
    Très instructif

  43. Bonjour Cher Odieux Connard,

    Merci encore pour cette fine investigation qui relève le niveau des (journalistes) présentateurs de TFOne…

    Aussi drôle que choquant de voir à quel point les gouvernements européens brassent du vent et font du « rien » avec du vent. (On pourrait même créer une émission de télé-réalité avec Nico.S et Angel.M en proie face à la vilaine méchante crise et diffuser le tout en prime sur TFOne…)

    Je suis toujours autant satisfait de vos saints articles ô combien délectables.

    Bonnes fêtes Odieux connard, peut être pouvons nous espérer que vous nous conterai votre royal noël (Fête délicieusement consommatrice).

  44. Je me suis bien amusé à lire cette rétrospective. Pas de surprise ni de révélations pour moi mais juste un bon moment à vous lire.
    Ce qui m’étonne cependant, en tant que « souverainiste », c’est de constater qu’un esprit éclairé comme le vôtre se trouve sous la bannière à la rose.
    Sachant qu’en dehors de Montebourg il n’y a guère au PS que des fédéralistes ou des bénis-oui-oui de l’UE telle qu’elle est et telle qu’elle nous rend pieds et points liés aux marchés. Aux marchés des dettes bien entendus. (beaucoup apprécié Cofidos et Médiatos!)

  45. L’Europe, c’est pas un megazord : c’est un groupe de rock qui chante en boucle son plus grand succès, « the final countdown ».

  46. Ah ben voilà ce que c’est de se mettre au boulot ! Grâce au relooking de ce site, vos fans de la dernière heure pourront enfin se délecter des articles plus anciens et même poster des commentaires 3 ans après (que personne ne lira, mais qu’importe, c’est pour la beauté du geste).
    J’ai découvert ce blog il y a 6 mois grâce au spoiler de THOR 2, juste après le visionnage de ce nanar cosmique. J’ai à cette occasion découvert la définition du mot « spoiler », ce qui donne une petite idée de la génération à laquelle j’appartiens, et ricané pendant 3 bons quarts d’heures (mais bon dieux, combien de temps passez vous à écrire tout ça ?).
    Bon, bref, encore un excellent article, et continuez à nous réjouir comme ça, cher connard!

  47. Bon, par hasard retombé sur cet article … environ 7 ans après.
    En 7 ans, les choses ont du changer non ? Alors, voyons voir …

    La Grêce est toujours endettée, mais vu qu’elle a vendu son slip, on n’en parle plus. (pourquoi on parlerait du monsieur tout nu qui traine chez soi, si ce n’est qu’il s’est enfin fabriqué un slip avec des fougères)
    Les mécanismes de stabilité financières sont en place. S’ils ont servi, on est pas au jus (à priori oui, ils ont servi, notamment en stabilisant les taux d’emprunt des états « vulnérables »).
    Concernant la règle de déficit (les fameux 3%) : plusieurs états ne respectent toujours pas la règle, et après une dizaine de mots de leurs mamans, l’UE va ENFIN agir ; elle va leur envoyer un courrier pour leur dire qu’elle est très mécontente, et qu’elle va peut être hausser la voix.
    Enfin, un budget de la zone euro va voir le jour ! 17 milliards d’euros, sur 7 ans, à se partager … ça devrait faire 200 millions/an pour la France.

    Vala vala, et c’est un pro européen qui écrit ce message.

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