Loupeurs

« Voici votre nouveau bureau, Johnson !« 

Son carton d’affaires dans les mains, ledit Johnson sourit poliment en ignorant le petit bureau coincé entre diverses piles de cartons que son supérieur lui désignait. Autour de celui-ci, d’autres minuscules espaces de travail avaient été disposés pour permettre à d’autres personnes comme lui de s’atteler à leur dur labeur. A perte de vue, l’open-space péniblement éclairé par des batteries de néons grésillant laissait paraître des dizaines d’espaces comme le sien, occupés par des collègues dont tout ce qu’il connaissait à cet instant précis était l’apparence de leurs nuques, penchées sur le papier qu’ils étaient en train de rédiger. Le jeune homme sortit de ses pensées lorsque la main potelée de son supérieur lui tapa dans le dos.

« Vous verrez Johnson, ici on est une grande famille. On a envie de bien faire notre travail, alors on y met les moyens. Vous avez devant vous l’un des ateliers produisant les meilleurs scénarios au monde. Alors faites chauffer votre cerveau d’artiste ! 
– Je suis ravi de l’entendre Monsieur. Mais, qu’est-ce que c’est là-bas ? »
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Pointant du doigt une étrange forme sombre se balançant sur un néon, Johnson s’étonna d’entendre de grands cris bestiaux provenant de celle-ci. Une nouvelle fois, la main potelée rencontra son dos, et Johnson dû se retenir de ne pas la repousser tant ce contact faussement amical le répugnait. Mais il aurait été mal vu pour son premier jour d’ainsi faire des manières, bien sûr.

« Ah, oui ! Pour améliorer la productivité de l’entreprise, nous avons pris un consultant.
– Je… un consultant ?
– Oui, c’est ça. Tenez, je vais vous le présenter : Monsieur Mongo, venez ici ! »
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La petite silhouette se tourna vers Johnson et bondit en hurlant de câble électrique en lampe, agitant de longs bras avant de s’arrêter aux pieds du scénariste. Celui-ci s’étonna quelque peu en découvrant un singe au faciès ouvertement hostile et aux paumes recouvertes de matière fécale, un ceinturon de bricoleur autour de la taille. Dans l’une des poches entrouvertes, il put apercevoir un petit tas de briquettes colorées rappelant de célèbres jeux pour enfants.

« Johnson, voici Mongo. Il est consultant pour l’industrie cinématographique, son travail consiste à améliorer la qualité générale des travaux produits ici. Je vous l’ai dit : nous, nous voulons de la qua-li-té.
– Mais je… Monsieur, c’est un singe ! »

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Johnson marqua un certain dégoût lorsqu’une petite boule nauséabonde vint s’écraser sur son visage, le singe en face de lui souriant bêtement en constatant que son projectile avait atteint sa cible.

« Ecoutez Johnson, je sais que c’est votre premier jour et que tout cela est un peu perturbant, mais le racisme n’a pas sa place ici ! Mongo est très compétent et a travaillé avec les plus grands : James Cameron, Ridley Scott, Nicolas Cage, bref : il a même eu le brillant poste de chargé de la photocopieuse chez Quentin Tarantino, soit la position la plus essentielle pour la production des films de ce Monsieur. 
– Je… mais… et heu… ici – demanda poliment le jeune homme, tentant de comprendre la situation – quel est le poste de Mongo ?
– Voyez sa ceinture ? Il a de petites poches de briquettes, tenez : Mongo, montrez-nous une briquette.« 

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Le singe farfouilla quelques instants dans l’une des poches, et tendit une petite briquette mauve sur laquelle il était écrit « un enfant relou« . Johnson haussa les épaules en direction de son supérieur, qui semblait attendre cette réaction avec une certaine excitation.

« Vous ne comprenez pas ? Chaque briquette est notée d’un poncif auquel le public est habitué. Mongo passe donc à chaque bureau et colle régulièrement des briquettes sur votre scénario pour vous obliger à respecter quelques critères basiques qui permettront aux spectateurs de ne pas avoir l’impression d’être face à quelque chose de trop original. 
– Ho… et… sur quoi travaillez-vous ici en ce moment ?
– Et bien sur Looper, un film qui a failli entièrement vider les poches de briquettes de notre pauvre Mongo. Mais, ha ! Il faut bien investir pour faire de la qualité n’est-ce pas ? Allez mon petit Johnson : maintenant, asseyez-vous, commencez à écrire, et ne vous inquiétez pas, d’ici quelques minutes, Mongo viendra vous coller des briquettes pour s’assurer que vous ne sortiez pas trop des sentiers battus. Sur ce, bonne journée Messieurs ! Je dois faire passer un entretien à un cochon d’inde qui prétend avoir été l’agent de Kristen Stewart. »
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Une dernière fois, la main potelée se posa sur le dos du pauvre Johnson, alors que celui-ci prenait place sur son minuscule tabouret sous le regard méprisant du singe à son côté. Ce n’est que lorsqu’il commença à lire le scénario de Looper, déjà présent sur sa table, que Johnson comprit à quel point la matière fécale ornant les mains de l’animal avait servi dans la réalisation de la chose.

N’attendons pas plus avant : spoilons mes bons !

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L’affiche : affrontez votre futur. Et perdez 2h du vôtre pour l’éternité.

Notre film s’ouvre quelque part, dans un futur proche.

Au milieu d’un champ à la triste mine, un homme attend devant une bâche blanche étendue à même le sol. Ses écouteurs vissés dans les oreilles, le brave galopin écoute des leçons italiens, et très détendu, répète les phrases qu’il entend l’une après l’autre pour ainsi, un jour, visiter Rome, Venise, ou participer à une soirée Bunga-Bunga. Seulement voilà : après avoir consulté sa montre de gousset, notre homme, qui est accessoirement notre héros et s’appelle tout simplement Joe, note que l’heure de son rendez-vous approche, et retirant ses écouteurs, s’occupe plutôt d’armer le fusil futuriste qu’il a au côté. C’est alors qu’à la seconde exacte où il l’attendait, son invité fait son apparition. Et quelle apparition ! Car sur la bâche sort de nulle part, sans tambours ni trompettes, un homme à genoux, un slip sur la tête pour dissimuler son visage, et les mains entravées. Ni une, ni deux, Joe ne prend pas même une seconde pour l’observer et se contente de lui coller une cartouche en plein dans la poitrine, par respect pour le slip.

La décharge mortelle ainsi assénée, Joe retourne le cadavre et déchirant sa veste au couteau, révèle une plaque métallique sur laquelle 4 lingots d’argent ont été fixés. Curieux ? Pas d’inquiétude jeunes gens : l’explication arrive de ce pas. Car en voix off, Joe nous explique de quoi il retourne. Et attention, c’est du bon, puisque dès maintenant, le film ne va plus ressembler à rien. Oui, je suis d’accord, ça fait très tôt, mais c’est le jeu ma pauvre Lucette.

A l’époque de Joe, la machine à voyager dans le temps n’existe pas encore. Mais 30 ans plus tard, ce sera le cas, et elle sera aussitôt rendue illégale à cause de tout le bordel qu’elle peut créer, du genre envoyer un baladeur contenant « Notre Dame de Paris » à Victor Hugo pour le pousser au suicide. Du coup, seules les mafias les plus puissantes ont les moyens de s’en servir. Mais pourquoi faire ? Acheter deux lingots, en envoyer un dans le passé, ainsi avoir trois lingots, puis recommencer l’opération en boucle pour dupliquer la chose à volonté ? Abattre les témoins avant même qu’ils n’atteignent un procès ? Se débarrasser de ses ennemis alors qu’ils ne sont que des bambins anonymes ? Non. La mafia s’en sert pour tuer des gens, oui, mais pas n’importe comment. Dans le futur, se débarrasser d’un cadavre est devenu super dur (il faudra donc que l’on m’explique comment font les mafias « moins puissantes », mais passons), les malfrats envoient donc dans le passé à un point précis un homme pour que des tueurs l’abattent à la seconde où il arrive. Du coup, l’homme a disparu du futur, dans le passé, tout le monde se fout de la disparition d’un type et d’un corps qui n’y a pas sa place, et donc que personne ne recherche, et je crois bien que Joe ose qualifier cela de « génial ». A noter que la pègre, bonne payeuse, envoie toujours la future victime avec des lingots d’argent attachés dans le dos pour que le tueur puisse avoir sa paye sans avoir de problèmes en étant payé des des eurogloubitz, la monnaie du futur pas encore en circulation.

Notez : c’est déjà complètement con. Les mecs ont une machine surpuissante, et ils s’en servent pour faire un truc complètement absurde. Pour rappel, il était aussi possible :

  • d’envoyer la victime chez les dinosaures : ils sont moins chers à payer, et sont aussi très pro à leur manière. Ou même au coeur d’un volcan lors d’une éruption connue, histoire de faire coucou à Haroun Tazieff
  • d’envoyer la victime avant la création de la Terre, puisque du coup, sa survie risque d’être drôlement compliquée (et qu’en plus les archéologues ont moins de chance de retrouver ses restes qu’une mission Soyouz)
  • si c’est vraiment pour le plaisir de lui mettre une balle, vous la butez avant de l’envoyer dans le temps, comme ça, vous êtes sûr que le travail est bien fait, et payer un fossoyeur du passé est sûrement moins cher qu’un tueur
  • ou si vous préférez faire dans le festif, la mafia pouvait aussi payer une seule fois des mecs pour faire un grand brasier, et à chaque fois qu’elle a quelqu’un à buter, il suffit donc de l’envoyer à ce point précis de l’espace et du temps, et hop. Pas besoin de multiplier les dates, les paiements et donc, les probabilité qu’un coup se passe mal

Mais évidemment, je suis sûr que c’est beaucoup plus intelligent d’envoyer ses propres ennemis dans le passé, de payer très cher des inconnus pour les tuer, comme ça, si jamais ça rate, vous avez envoyé un type que vous avez condamné à mort à une époque où il peut vous buter alors que vous êtes encore incapable de vous défendre. Grosso modo : la mafia utilise la machine à voyager dans le temps à l’exact opposé de ses intérêts. Rappelons que ce principe de base, complètement foiré, n’a pas empêché une partie de la critique de trouver, elle aussi, ce concept « génial« . Mais poursuivons, car nous n’en somme qu’au début, et que ce film n’a pas fini de se vautrer encore et encore.

D’ailleurs, pour rappel, au cinéma, il y a trois choses très difficiles à manier (entre autres) : Dieu, la magie, et les voyages dans le temps. Le premier, parce qu’il peut régler tout votre film en claquant des doigts, la seconde, parce qu’il faut lui coller de sacrées règles pour qu’elle ne règle pas non plus tous les problèmes en quelques secondes (Harry Potter s’y est essayé, mais n’en a pas moins fini bourré d’incohérences), et les voyages dans le temps, parce qu’ils obligent à se relire pour éviter des tas de paradoxes/problèmes divers. Du coup, prendre cette thématique ambitieuse sans même réaliser que son pitch ne passerait pas devant un écolier, c’est tout de même assez beau. Aaah, mais je parle, je parle, et nous n’avançons pas. Concentrons-nous un peu.

Joe, donc, après nous avoir expliqué tout cela, s’en retourne donc vers un petit café non loin pour y prendre un café avec Beatrix, la gentille serveuse locale au prénom de film SM. Cela fait, il reprend sa voiture jusqu’à la ville voisine où il va au QG des loopers dans un quelconque immeuble pour y échanger ses lingots contre des billets. Et là encore, on sent le grand soin apporté à la réalisation,  car devant le guichet où ils font leurs échanges, il y a un petit poste pour poser son fusil avec marqué « Loopers, pensez bien à déposer vos armes avant d’aller au guichet« . Ce que j’aime avec les tueurs professionnels, c’est quand ils ont des panonceaux « Coucou, ici, QG de tueurs« .  J’ai envie de dire : quel talent. Par contre, j’ai cherché la pancarte « Attention blaireaux » durant un moment, mais je ne l’ai pas trouvée. C’est certes étonnant, mais là n’est pas le sujet.

Or donc, après avoir récupéré ses brouzoufs, Joe s’en va changer sa voiture de service pour son modèle personnel : un cabriolet flashy. Avec celui-ci, il décide de… heu… se  promener dans les quartiers pauvres, où malgré le fait que les gens du futurs semblent mourir de faim et tous être surarmés (on en voit échanger des tirs au grand jour), aucun ne pense qu’il serait pertinent de braquer un minet venu étaler son luxe à leur face. Comme quoi, Joe a raison de ne pas s’inquiéter de faire un truc aussi débile : le scénario le protège des réactions logiques (et des balles perdues). Le genre de type à aller faire de la trottinette à Groszny. Enfin, chemin faisant, Joe rencontre Seth, un jeune looper qui a évidemment tous les attributs du pote du héros collant mais looser que je vous laisse deviner (si vous fréquentez ce blog, vous avez un peu un doctorat ès poncifs). Seth est accessoirement capable de faire un peu de télékinésie, comme 10% de la population du futur, même si « ils peuvent juste faire voler des pièces, c’est inutile, et évidemment, n’imaginez pas que ça serve du film, hohoho, c’est pas comme si on était, comme dans toutes les bouses, dans un film où TOUT ce qui est dit doit servir pour être rentabilisé« . Tous deux décident donc d’aller passer la soirée à la Belle Aurore, un cabaret local servant à la fois de repaire au chef de la pègre du coin, Abe, et de lieu de débauche. Sur place, nos héros croisent Jean-Jacques, un autre looper qui sort justement du bureau d’Abe avec un bien mauvaise nouvelle : on vient de lui annoncer qu’il devait « boucler la boucle ».

« Salut les pauvres avec des fusils, ça vous dérange pas si on vient vous narguer ? »

Vous vous souvenez de ce qu’on expliquait plus haut avec l’utilisation des voyages dans le temps par la mafia ? C’était bien nase, hein ? Et bien attendez : on va en remettre une couche, et pas des moindres. Joe en voix off explique en effet qu’il peut arriver aux loopers de « boucler la boucle« . C’est lorsque l’on leur annonce qu’ils vont devoir tuer… leur eux-même du futur. Car les loopers étant un organisme ultra-secret (on parle bien de celui qui a un panonceau bien visible ? Oui, oui, me dit-on dans l’oreillette), dans le futur, on veut parfois en finir avec d’anciens loopers pour éviter qu’ils ne parlent. On les envoie donc dans le passé avec cette fois dans le dos, un gros paquet de lingots d’or, pour que le looper qui accepte de se buter lui-même puisse prendre une confortable retraite.  Et sache désormais que dans 30 ans, on le sortira de sa retraite… pour le tuer.

Donc je résume : la mafia du futur, parfois, décide de payer 50 fois plus cher une exécution en demandant à la personne la plus susceptible de la merder – la propre victime – de s’en charger.

Oui hein ? Oui. Je trouve aussi.

Bref : lorsque l’on apprend que l’on boucle sa boucle, hé bien, on fait une grosse teuf (tout à fait normal). Et ces derniers temps, les teufs se multiplient pas mal, car il semblerait que dans le futur, un nouveau boss particulièrement méchant demande à ce que l’on exécute quantité de loopers pour de sombres raisons. Intéressant.

Joe en tout cas, prend du bon temps : il se drogue (ce qui consiste juste à le filmer tête en bas pour dire qu’il est défoncé) en bon professionnel, couche avec Suzie, l’une des filles du cabaret qui a la cuisse légère mais payante, et se saoule avec les autres loopers. Jusqu’à ce qu’un soir, une drôle d’aventure lui arrive : alors qu’il est en train de lire le Journal de Mickey, dernier organe de presse libre du monde du futur, Joe entend taper à sa fenêtre. Comment donc ? Et pourquoi pas la porte, est-elle si difficile à trouver ? Qui ose ?

Et bien : Seth, tout simplement. Le jeune freluquet supplie son ami de lui ouvrir – ce qu’il fait – car il a de gros ennuis : il devait boucler sa boucle quelques heures auparavant mais… il n’a pas pu. Lorsque la victime du futur est arrivée, elle a siffloté une chanson de sa maman au travers du slip (du Nicki Minaj, probablement) pour l’attendrir, et du coup, Seth n’a pas su faire quoi que ce soit d’autre que détacher son lui plus vieux pour le laisser s’enfuir. Et maintenant, comme il n’a pas respecté son contrat, les hommes d’Abe le cherchent pour lui péter la gueule.

Juste comme ça : comment ils ont su, les hommes d’Abe, sachant que les loopers sont censés tuer des hommes qui n’existent pas ET faire disparaître le cadavre tout seuls ? Il suffisait que Seth dise « Ayé mission accomplie« , et c’était réglé. Il pouvait même s’arranger avec son lui plus vieux pour qu’il lui file quand même les lingots, comme ça, il pouvait se présenter au guichet en disant « Je l’ai tué : regardez, j’ai les lingots. Et j’ai pas d’autres preuves puisque mon métier, ça reste de les faire disparaître !« . Et je doute que le vieux Seth ait vécu une vie suffisamment pétaradante pour que les gens du futur – qui ne le cherchaient pas, puisqu’officiellement mort – aient appris qu’il n’était pas mort à la date prévue, à moins bien sûr que papy n’ait décidé de passer ses vieux jours à animer Vivement Dimanche, une autre émission où l’on rappelle des vieux depuis l’espace-temps pour leur faire subir mille outrages. Mais, le diplôme de nécromancie de Michel Drucker n’est pas le sujet, il suffit. Bref  : ni les gens du présent, ni ceux du futur ne pouvant savoir que le type n’a pas été excuté… comment savent-ils ?

On va donc dire : Tagada, pif pouf, c’est magique.

Bref : Seth, qui commence un peu à sentir l’urine à force de paniquer, se met à littéralement trembler lorsque les hommes d’Abe viennent frapper à la porte de Joe. Notre héros hésite donc à le balancer, mais comme il a bon fond, hop, il le planque dans une cache sous son tapis où il stocke aussi une bonne partie des lingots d’argent qu’il a gagné, se constituant une réserve pour plus tard, sait-on jamais. Puis, après avoir fait patienter durant 10 bonnes minutes les hommes d’Abe à la porte, Joe finit par leur ouvrir avec l’excuse « Désolé, je me faisais beau« , ce qui n’est évidemment pas du tout suspect. « Désolé, il est 3h du matin et j’étais encore défoncé à la schnouf » était évidemment beaucoup moins crédible, mais bon, je ne suis pas un tueur professionnel, inventer des mobiles ne fait pas partie de mon métier. En tout cas, les hommes d’Abe sont menés par Dudule, un jeune loup aux dents longues qui propose la chose suivante à Joe : il va aller voir Abe, discuter un peu, et pendant ce temps, lui va laisser quelques hommes dans son appartement, des fois que Seth s’y cache. Aucun d’eux ne fait donc mine d’entendre le puissant et méphitique pet liquide surgissant du plancher à peu près au niveau de la cachette de Seth suite à ces belles paroles, puis Joe et Dudule s’en vont donc vers la Belle Aurore. En chemin, on découvre d’ailleurs que Dudule est ambitieux, certes, mais surtout maladroit car toujours à jouer avec son pistolet quitte à s’être déjà tiré une balle dans le pied. Accessoirement, il est aussi prétentieux, et a un bref échange avec Joe sur les armes qu’ils utilisent. Dudule, lui, a un pistolet : utile pour défendre les intérêts de la pègre. Alors que Joe, comme tous les loopers, a un fusil sobrement surnommé « tromblon », et utilisé pour exécuter des cibles à courte portée. En effet, le tromblon remplit l’air de plomb, ce qui fait que même si la victime tente de bouger, elle est sûre de déguster, mais ne touche plus rien passé 15 mètres. Alors que le pistolet, lui…

Que l’on se rassure : tout le film ne porte pas que sur des tromblons

Evidemment, comme tout ce qui est dit dans ce film, cette conversation n’est pas innocente. Mais surtout, elle est incohérente, car lorsque l’on voit Joe tirer, on note que le tromblon ne fait pas un si gros trou, ce qui laisse supposer qu’en fait, il ne remplit guère l’air de plomb. Mieux : il ne tire qu’au coup par coup, et pas bien vite, ce qui signifie que, bah c’est à peu près l’arme la moins pratique du monde pour le métier de looper. Sans ce dialogue, en fait, je crois que je n’aurais même pas remarqué, supposant qu’il s’agissait d’un simple fusil à pompe, mais là en fait, vraiment, merci. Encore une fois, la réalisation a payé pour se vautrer, puisque supprimer la scène aurait pu lisser la chose. Ah, c’est beau. Il y en a qui doivent penser à ce blog en écrivant, je ne vois rien d’autre.

En tout cas, une fois à la Belle Aurore, Joe se sépare de Dudule et en voix off nous apprend qu’Abe vient de 30 ans dans le futur : la mafia l’a envoyé là pour superviser ses affaires. Un type sympa, Abe,  puisqu’il explique à Joe qu’il le connait bien, l’aime bien, et qu’il sait qu’il cache Seth puisqu’ils sont amis. Joe tente le « Nous ? Amis ? Hohoho, vous vous trompez » avec aplomb, oubliant qu’ils traînent ensemble depuis des années dans le cabaret d’Abe, filmé 24h/24 ce qui rend le mensonge un peu pourri.

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Au même moment, dans un atelier d’écriture de script

« Lâche ma feuille Mongo ! Ce sont les dialogues !
– HOUUU HOUUUU HAAAAAAAAAAA HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
– Aaaaah, il a mis du caca partout, nan mais c’est pas possible, foutu singe ! Vilain Mongo, vilain ! Qui pourrait prendre des dialogues barbouillés à l’étron au sérieux maintenant, hein ? »
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Un peu plus tard, en France

Un coup de maître époustouflant. – Les Inrockuptibles

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Donc, disais-je, Abe ne tombe pas dans le mensonge tout pourri de Joe, qui n’a même pas tenté le « Ah non, je n’ai pas vu Seth depuis hier soir, pourquoi ?« . Il lui explique donc qu’il sait que Joe planque pas mal de lingots, et que s’il ne donne pas Seth, il retournera tout pour les retrouver et lui prendre. Alors, Joe, prêt à sacrifier la moitié de ta fortune pour ce gros looser de Seth ? Notre héros réfléchit un peu, et dépité à l’idée de ne pas pouvoir se payer une Playstation 8 ou des soirées Jungle Speed avec Suzie, donne la planque de Seth, celle contenant ses lingots. Abe le remercie, et poliment, lui demande comment va l’apprentissage de l’italien. Joe lui dit que ça roule, tout ça, et qu’il espère bien avec son pognon prendre sa retraite à Florence. Abe lui dit que non, sa retraite, ce sera à Shangaï. Et allez savoir pourquoi (personnellement, si je bossais pour la mafia, j’éviterais de leur dire où je vais une fois que j’aurais quitté leur service), Joe accepte. Abe lui explique qu’il ne veut pas tuer Seth, d’ailleurs, à cause des paradoxes que cela pourrait causer (et qui pullulent pourtant dans le film) : il veut donc juste finir le contrat et tuer le Seth du futur. Soit.

On découvre alors, à l’occasion d’une scène fort intéressante, qu’Abe sait être imaginatif. Ainsi, le vieux Seth du futur, qui est en train de courir la ville pour tenter de s’en éloigner le plus vite possible, voit soudain une vieille cicatrice apparaître sur son bras. Un message lui ordonnant d’être à une certaine adresse dans 15 minutes. Car oui, Abe-la-Déconne a eu l’idée rigolote de charcuter le jeune Seth pour faire passer des messages au vieux Seth à coups de cicatrices. Puis, comme le temps passe et que rien ne vient, il commence à charcuter plus avant : le vieux Seth voit donc ses doigts disparaître un à un, et décide donc de se rendre au rendez-vous. Il galope donc vers l’adresse, mais allez savoir pourquoi, Abe lui fait couper les jambes, ce qui rend les choses plus compliquées (si vous voulez qu’un mec vienne quelque part, lui couper les gambettes, c’est très très con quand même, à part si c’est Clark Kent à la limite, mais quand même). Malgré tout, le bougre parvient à l’adresse indiquée, où il constate qu’un médecin est en train de dépecer le jeune Seth, répercutant donc bien blessures et amputations sur sa personne du futur (vous suivez, hein ?). Puis, Dudule surgit, et tout sourire, exécute le vieux Seth, désormais proche de l’homme-tronc, et défiguré avec ça.

Du coup, notez bien :

  • Abe est un peu con, malgré la technique de départ qui aurait mérité une bourse à l’innovation
  • Sinon, maintenant que le jeune Seth est un homme-tronc, vous faites quoi ? Vous le gardez en vie 30 ans pour éviter les paradoxes ? D’ailleurs, ça aussi ça a dû modifier le futur, non ?

Et c’est ici que le film fait l’un de ses inévitables ratés sur les voyages dans le temps. Pour mieux comprendre le problème – qui va être redondant – sachez qu’il y a deux grandes manières d’aborder le voyage dans le temps. Pour la comprendre, nous allons prendre un exemple : un soir, alors que vous regardez la météo, un flash lumineux vous aveugle brièvement : c’est le vous du futur de dans 10 minutes qui vous informe que vous devez immédiatement changer de chaîne si vous ne voulez pas rater le début de Koh-Lanta. Après avoir tenté de dissimuler votre déception, puisque vous trouvez votre double temporel quelque peu dénué de sens dramatique, vous changez de chaîne et découvrez avec bonheur le visage radieux de Denis Brogniart. Bon, d’accord, mais et maintenant ? Non parce que le vous du futur n’a pas l’air de vouloir repartir, et vous espérez qu’il ne va pas faire des commentaires pendant que vous regardez, ce relou (mais c’est bien d’admettre que vous l’êtes, bravo).

Et bien, il y a deux manières de voir les choses :

  • La simple. Le vous du futur, c’est un être de chair et de sang distinct de vous qui vient d’apparaître à votre époque. Vous pouvez bien faire ce que vous voulez, il a son histoire. Lui, il a raté le début de Koh-Lanta, et il lui faudra le regarder avec vous pour profiter de la folle ambiance du générique. D’ailleurs, vous pouvez bien mourir tout de suite en vous étouffant avec une chips, votre vous du futur n’en disparaîtra pas pour autant : il est là, point. Comme vous et moi. Au pire, ça le fera rigoler (oui, au fond de vous, vous êtes une petite ordure, vous vous maudirez en vous étouffant, vous demandant pourquoi vous n’avez pas plutôt surfé sur des blogs de poneys plutôt que sur ceux qui rendent aigri)
  • La compliquée. Le vous du futur, c’est vous du futur, et il n’y a qu’un seul espace-temps : le vôtre. Donc par exemple, si vous mangez une chips frelatée, le vous du futur a mal au ventre. Et tout l’avenir en est modifié en conséquence, puisque par exemple, si vous mourrez au bout de 5 mn (la chips était salement amochée), vous ne pourrez pas revenir dans le temps pour vous prévenir de changer de chaîne ! Donc au lieu de mourir devant Koh-Lanta, pouf, vous serez mort devant la météo, en apprenant que demain, on fêtait toutes les Gertrude. Paradoxes, paradoxes… et théorie du chaos : tout ce que votre double du futur produit dans le présent va modifier le futur, et donc son passé, et potentiellement, amener à ce qu’il ne vienne jamais, et donc… bla,bla,bla.

Ça va ?

Bref : dans Looper, on pourrait croire qu’ils ont choisi la complexe seconde solution, puisque tout ce qui arrive à Seth se répercute sur Seth du futur, mais du coup : si Seth a eu les jambes coupées, comment Seth vieux a t-il pu s’enfuir lorsque Seth l’avait devant lui ? Et j’insiste : la mafia a t-elle payé pour le maintenir 30 ans dans cet état ? Et donc, en fait, quoi qu’il arrive, il y a un paradoxe ? Et bien oui. Et comme nous le découvrirons dans ce film, des fois nos héros sont assujettis à la méthode simples (ce sont des points fixes dans le temps, comme vous et moi), des fois à la méthode compliquée (ils sont rattachés au futur), en fonction de ce qui arrange le plus le script, ce qui est franchement tout pourri.

Mais revenons-en au film : Joe, un peu triste d’avoir ainsi vendu son frère d’arme, s’en va trouver Suzie pour qu’elle lui fasse un gros câlin, tout en se finissant un peu à la drogue pour oublier. Suzie s’occupe bien de lui et lui parle d’ailleurs de son fils (à elle, pas à lui) pour détendre l’atmosphère. Sauf qu’hélas pour Joe, les choses n’ont pas fini de mal tourner.

Notez la passion sur le visage de Joe. On sent que son travail est prenant. Ou alors, il joue tout simplement super mal le mec concentré, je ne suis pas sûr.

En effet, quelques jours plus tard, Joe attend un client qui doit débarquer sur sa bâche au milieu des champs à 11:30. Sauf que d’après sa montre de gousset, le bougre a étrangement quelques secondes de retard (d’ailleurs, quand on fait un métier où tout se passe à la seconde près, avoir une montre réglée sur une horloge atomique plutôt qu’un mécanisme à main peut-être intéressant, surtout pour être pile à la même heure que des gens 30 ans dans le futur avec qui il est un peu compliqué de synchroniser sa montre façon Parker Lewis. Mais bon, hein, c’est sûr que ça fait moins hipster). Heureusement, il finit par arriver, et Joe lui cartouche le museau dans la joie et l’allégresse  Sauf qu’en retournant le corps pour prendre ses lingots, Joe découvre qu’ils sont plus nombreux que d’habitude… et en or. Cacaboudin : retournant le cadavre il constate qu’il vient de shooter son lui du futur. Et là, plusieurs choses lui viennent à l’esprit :

  • C’est rigolo, parce que tous les autres personnages du film sont prévenus au moment de boucler la boucle, alors pourquoi pas moi ?
  • Putain ! Dans le futur, je suis Bruce Willis !
  • Ce qui veut dire qu’il faut méchamment que je change de shampoing dis-donc.
  • Bon bin je peux prendre ma retraite !

Car en effet, n’oubliez pas : qui boucle sa boucle peut se retirer avec son argent durement gagné, et ainsi profiter de la vie en sachant comment elle se termine. On découvre donc ce que Joe va faire de la sienne : aller écouler ses lingots d’argent et d’or contre espèces sonnantes et trébuchantes, puis filer à Shangaï, comme Abe le lui avait recommandé (mauvaise idée, donc), où après dix années à claquer son pognon dans les fêtes et la drogue, Joe finit par devoir travailler pour les triades locales pour subvenir à ses besoins. Cependant, un jour, il rencontre Fang-Fang, belle perle d’Asie qui lui sourit alors qu’il est déjà bien vieux et déjà Bruce Willis (Nous appellerons le vieux Joe Bruce Willis pour que tout soit plus simple). Elle est belle, rebelle, et ils s’aiment. Après s’être retirés dans un petit village de la province chinoise et avoir eu un enfant, un beau matin, trois gangsters chinois en tenue à la mode du futur (donc, comme des blogueuses modes d’aujourd’hui : ridicules) viennent l’arrêter :

« Bousse Willisse ! 
– Sacrebleu ! Les triades !
– Toi met’ slip sur la tête ! Vite ! C’est l’eul’ de letoulner dans le passé !
– D’accord, mais Fang-Fang ? Je ne peux pas la laisser toute seule, sinon qui va regarder la télé pendant qu’elle passe l’aspirateur ?
– LE SLIP BOUSSE WILLISSE ! »

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Assez arrangeant, les trois asiatiques décident de plomber la gueule de Fang-Fang pour qu’elle n’ait pas à se poser de questions après le départ de Bruce. (comme quoi, ai-je envie de dire, pour des mecs qui ne peuvent pas faire de cadavres, faudra m’expliquer comment ils gèrent celui-là). Puis, après s’être assurés que le sous-vêtement était correctement fixé sur le crâne poli de leur condamné, ils accompagnent Bruce Willis jusqu’à la machine à voyager dans le temps, pour l’envoyer à lui-même plus jeune afin qu’il le tue. Sauf que Bruce n’est pas du genre à se laisser faire : il parvient à tabasser les trois malandrins à quelques pas de la machine (qui à part eux, est dans un hangar complètement vide et pas surveillé, c’est vrai quoi : c’est une machine réservée à quelques rares puissantes organisations illégales, pourquoi la sécuriser un minimum ?) et se retrouve donc seul. Que va-t-il faire ? Changer la destination de la machine pour éviter de se retrouver face à un tueur qui le shootera à la seconde où il se pointera ? Aller se sauver lui-même avant qu’il ne devienne looper ? Se barrer, là, tout de suite ?

Non.

Il décide de tout laisser comme ça, et de monter dedans, allez hop.

Et bin pépère, ça valait le coup de te libérer pour ça. Enfin si : il a au moins pu retirer le slip sur sa tête, et montant dans la machine, il se retrouve bien vite 30 ans plus tôt, dans le champ où il devrait mourir. Détail amusant : il arrive avec quelques secondes de retard, puisqu’ayant éclaté les gangsters, il a perdu quelques secondes avant de monter. Comme quoi, la machine n’est pas réglée sur « Tel jour, 11:30 » mais sur « Dans 30 ans pile poil« . Et malgré tout, jusqu’ici, tout le monde arrivait toujours à la seconde près ? C’est très fort. Passons (encore, on est plus à ça près)

En tout cas, Bruce Willis arrive tout de même à destination, et face à lui-même plus jeune : Joe. Et comme les choses sont bien faites, pour une fois, Joe ne tire pas à la seconde même où son colis arrive, et laisse le temps à Bruce de bien le regarder. Comprenant qu’il a bien affaire à lui même, notre héros, bien que perturbé, tente d’ouvrir le feu. Mais Bruce étant un gros malin, il se tourne promptement, faisant que ses lingots d’or dans le dos encaissent le coup à sa place. Puis, pendant que Joe recharge (ce qui prouve bien que cette arme est merdique : elle tire sur une zone toute petite, ce qui lui retire tous les avantages du tromblon qu’elle est censée être, mais par contre a le même temps de rechargement chiant, encore une fois : quels professionnels ! Que tout cela est bien écrit !), Bruce Willis lui fonce dessus et lui pète sa gueule tel un valeureux catcheur. Ah, mais.

Lorsque Joe se réveille, il a un peu mal au crâne, son arme a disparue, et Bruce lui a glissé un papier dans le froc marqué « Saute dans le prochain train de marchandises et disparaît« . Devant cette découverte, Joe se dit qu’il devrait porter plainte pour attouchements, mais il n’est pas sûr que la police accepte une plainte contre lui-même. Puis, il regagne aussi vite que possible la ville voisine, car il sait que les hommes d’Abe vont être au courant qu’il a merdé (car là encore : c’est magique). Et en grand spécialiste, il se dit que tiens, si je passais par chez moi chercher mon pognon ? Je veux dire, si des tueurs me cherchent, je doute qu’ils commencent par là, hohoho. D’ailleurs, Bruce Willis a oublié de penser à un truc : s’il avait laissé une partie de ses lingots d’or à Joe, peut-être qu’il n’aurait pas eu à seulement penser un truc aussi débile. Or, il est vaguement dans l’intérêt de Bruce d’éviter que Joe se fasse prendre ou pire, buter, auquel cas c’est terminé pour lui. Mais bon, encore une fois : ce n’est qu’un professionnel avec 60 ans d’expérience, il n’est peut-être pas au courant de ce qu’un spectateur lambda peut supposer.

Hmmm.

Bref, arrivé chez lui, Joe trouve Dudule en train de vider sa cache de lingots d’argent. Lorsque le bougre le repère, Joe parvient à l’enfermer dans la cachette, hurlant au bonhomme « T’inquiète Dudule, dis à Abe que je vais boucler la boucle et terminer mon contrat ! Soyez cools quoi : j’ai la situation bien en main ! » ; hélas, un porte-flingue accompagnant Dudule entendant Joe brailler se pointe lui aussi dans l’appartement, et il s’en faut de peu que notre héros ne se fasse plomber le museau. Il ne parvient, qu’in extremis, à sauter par la fenêtre pour aller s’écraser sur une voiture en contrebas. Où il est récupéré par… Bruce Willis !

Que l’on se rassure, comme dans tous les mauvais films, tous les personnages qui tenteront de tirer sur le héros, même à un mètre de distance, échoueront

En effet, Bruce vient du futur : il a donc les souvenirs de son passé, et sait ce que lui-même plus jeune – Joe – a fait. Il sait donc que Joe est repassé chez lui au lieu de suivre ses instructions. Et il est donc venu le sauver. Du coup, cette fois-ci, lorsque Joe se réveille, il est près d’une voie de chemin de fer, avec cette fois, écrit dans la main (Bruce se souvenait qu’étant jeune, il avait failli porter plainte contre lui-même pour une sombre histoire de message dans le froc) « Monte dans un fucking train et disparaît, gros couillon« . Sauf que Joe est un peu têtu, et d’une, déteste qu’on le traite de couillon, et de deux.

Aussi, quelques heures plus tard, alors que Bruce est en train de pénétrer dans les locaux d’on ne sait quelle société pour utiliser des ordinateurs, et imprimer un étrange document, il constate soudain que sur son bras vient d’apparaître une étrange cicatrice marquée… « Beatrix« . « Petit con ! Te scarifier, à ton âge ! » s’exclame Bruce avant de partir à folle allure au seul endroit lié au nom « Beatrix » : le restaurant où il avait ses habitudes en tant que jeune looper, à l’extérieur de la ville, et où officie une certaine Beatrix.

Au matin, donc, Bruce Willis entre dans le petit restaurant, où l’attend patiemment Joe, un gros bandage sur le bras. « Très intelligent« , dit le plus vieux des deux en indiquant le bandage, ignorant que si ce que fait l’un influence l’autre, il suffisait à Joe penser très fort « Je me donne rendez-vous à moi-même dans tel café » pour que Bruce le sache aussitôt, cela devenant un de ses souvenirs. Mais on ne doit pas avoir la même notion de « Très intelligent« , probablement. Se pourrir le bras était sûrement plus malin (et a dû compliquer la vie sexuelle de Bruce Willis, quand ses compagnes lui demandaient « C’EST QUI CETTE BEATRIX ? » en regardant son bras) En tout cas, maintenant que les deux hommes sont réunis, il est temps de poser les choses, pour ce qui est probablement la pire scène de tout ce film. Vous êtes prêts ? Alors allons-y.

« Salut Joe, je suis toi du futur. Maintenant, je parle trop bien italien, c’est cool, même si en fait j’habite Shangaï et que j’ai jamais eu l’occasion de pratiquer.
– Ah ouais. 
– Et comme je suis le toi du futur, je sais aussi que tu as une arme planquée dans ton pantalon.
– Balaise !
– Alors je te parle du futur ? Savoir pourquoi tu en es là ?
– Si tu veux, ça me ferait plaisir. Enfin te force pas pépé, hein.
– Bon alors tu vois, en fait, dans le futur, tu as rencontré une super nana. Tu es trop amoureux, tu as un gosse et c’est cool. Sauf que dans le futur, il y a aussi un homme, un parrain de la pègre surnommé « Le maître des pluies » qui fait régner la terreur. Personne ne sait qui il est. On sait juste qu’il a une mâchoire artificielle, et qu’il a la grosse haine des loopers parce que quand il était petit, l’un d’entre eux aurait tué sa mère. Du coup, il nous bute. Accessoirement, il est super fort, il a vaincu tous ceux s’opposant à lui sans même l’aide de qui que ce soit.
– Et donc il bute les loopers. Pour sauver sa mère. Mère qui a été butée quand il était petit. Donc en fait, au lieu d’envoyer quelqu’un sauver sa mère dans le passé, ou même de buter les loopers AVANT qu’ils ne la tuent, il décide de les buter 30 ans plus tard alors qu’il a une machine à voyager dans le temps. Et pour ce faire, il envoie les fameux loopers 30 ans dans le passé, à une époque où si ça merde, ils peuvent le buter lui et sa mère. Le tout en confiant l’exécution des loopers qu’il exècre aux loopers… qu’il exècre. Ce serait pas un peu le plan le plus con du monde ?
– Ah si, tiens. Mais c’est rigolo, dans le script, entre les merdes de singe, j’ai cru lire qu’il était génial.
– Ouais moi aussi. Bon sinon, revenons au dialogue : toi qui viens du futur, tu dois avoir des souvenirs sur comment je me tire de cette merde, on irait pas plus vite si tu me le disais ? »

Et là attention, réponse d’anthologie :

« ON S’EN TAPE ! » (véridique)

Bin oui mec, c’est jamais que pour te sauver, puisque si Joe meurt, tu disparais. Pas très important, en effet. Heureusement, Bruce bredouille une vague explication sur « Tant que tu n’as pas fait les choses, je ne m’en souviens pas, je vois juste des possibilités« , mais Joe est trop con pour lui demander dans quelles « possibilités » il survit, ou laquelle semble la plus heureuse. Là encore, détail. Bruce sort ici de sa poche le document qu’il a imprimé un peu plus tôt, à savoir une carte du coin, et explique son plan : un peu avant d’être renvoyé dans le passé, il a eu le temps d’obtenir un super tuyau sur l’identité du maître des pluies. Un numéro genre de sécu (coucou les crypto-féministes !) qui lui a permis de retrouver trois enfants actuels, l’un d’entre eux étant celui qui est devenu le maître des pluies. Il compte donc bien les buter tous les trois, pour sauver le futur. Sarah Connor, c’est bien ici ?

Voilà. A ce moment exact du film, il est fort probable que vous ayez déjà la fin du film. Vous pouvez donc prévoir tout ce qui va se passer ou presque, et risquez donc de regarder votre montre en boucle en regardant chaque évènement arriver avec lenteur et ennui. En tout cas, c’est ce que j’ai fait. Plomber son film aussi tôt, il fallait le faire.

Voilà. Si vous allez le voir au cinéma, sachez qu’à partir de cette scène, vous pouvez quitter la salle : les héros vous spoilent plus sûrement que cet article.

Allez, poursuivons le massacre : Joe ne l’entend pas de cette oreille : lui, tout ça, il s’en tape. Bruce, lui, il a déjà vécu sa vie. Joe, il a encore la sienne devant lui, alors ça commence à bien faire les conneries : Bruce, sois gentil de mourir, merci. C’est vrai quoi : ce n’est que tuer lui-même, ce n’est pas comme si ça nécessitait la moindre réflexion, merde. Ces personnages ont une rare profondeur

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Au même moment, dans un atelier d’écriture de script

« HOUUUU HAAAA HAAAAAAAAAAAAAAA
– Mongo ! Je… lâche immédiatement la fiche de description des personnages ! Ce n’est pas fait pour être mâché et…
– *Pteu* houu houu…
– C’est bien, tu as bien craché la feuille Mongo. Mais ? Ah, c’est dégueulasse, c’est illisible ! On dirait qu’on a écrit le moindre personnage avec de la salive mâtinée de poux morts ! »

Un peu plus tard, en France

Rian Johnson, qui a aussi écrit le scénario, atteint avec élégance cet équilibre entre fantaisie et profondeur qui caractérise quelques grands moments de la fiction populaire.Le Monde

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Et c’est à cet instant précis que nos deux larrons constatent que pendant leur conversation, tout le restaurant s’est vidé sans qu’ils ne le remarquent (comment ? Mystère !). Ce qui n’empêche pas Joe de sortir son arme, mais de manquer son coup car Bruce connait tous ses trucs et parvient à se barrer en emportant sa carte. Seul un tiers de celle-ci reste dans la main de Joe lorsqu’il tente de l’agripper (encore un poncif ? Nooon). Et dehors, les hommes d’Abe sont déjà là : ce sont eux qui ont vidé l’endroit. Ils ouvrent donc le feu pour cartonner Bruce, sauf que celui-ci, agile comme un lapin malin, parvient à s’enfuir jusqu’à un champ voisin. Joe tente d’aider les hommes d’Abe à plomber la cible, mais lorsque la panique retombe un peu après la fuite de Bruce, les hommes d’Abe, Dudule en tête, constatent que Joe est au milieu d’eux. Et contrairement à ce qu’il pensait, Dudule et ses gars ne sont pas calmés et ont toujours pour projet de le capturer pour le découper tout comme Seth plus tôt, afin de ramener Bruce au bercail.

Là encore, esquivant les balles de dizaines d’hommes lui tirant dessus à un mètre de distance (…), Joe s’enfuit lui aussi dans le champ voisin, et court jusqu’à une petite ferme qui est indiquée sur le bout de carte qu’il a arraché à Bruce comme étant la 3e cible où se trouve un gamin pouvant potentiellement être le maître des pluies. Sur place, notre héros rencontre Sara, une brave fermière qui voit d’un mauvais oeil l’arrivée d’un étranger sur son terrain, bordel de gitan. Si celui-ci se montre tout à fait charmant, et la défend même lorsqu’un intrus – autre que lui, cela s’entend – pénètre sur la propriété à la recherche de nourriture, Sara reste tout de même très méfiante, n’hésitant pas à le menotter au lit (Rrrr) qu’elle lui a aménagé dans une petite grange. Si au départ, elle ne le recueille que pour une nuit, les choses évoluent lorsque Sara trouve la carte avec sa ferme indiquée dessus… et oblige, sous la menace d’un fusil à pompe, le pauvre Joe à raconter son histoire : il est un looper, il a merdé un contrat, ses employeurs le cherchent… et l’homme qu’il a loupé compte bien venir cartonner Cid, le fils de Sara, supposant que dans le futur il pourrait être un fucking caïd.

Cid, qui au passage, est l’incarnation ultime de l’un des poncifs les plus lourds du cinéma américain : « l’enfant espiègle ». Comprendre : il a une coupe à la con, une salopette, est évidemment super intelligent mais très sensible, et passe son temps à débiter des lignes de dialogue faites pour les adultes tout en s’occupant de ce qui ne le regarde pas. Et comme il se doit, il essaie toujours de maquer son parent célibataire, comme tous les enfants relous du cinéma américain. Bref, chacune de ses apparitions à l’écran semble vous murmurer « Giflez…moi…« . Brrr.

Mais qu’importe : Joe propose à Sara de la protéger du vilain looper qui veut leur faire du mal (vous ne la voyez toujours pas la fin du film, hein ?) quitte à « donner sa vie pour le faire« . Joe oublie, simple détail, que tout ce qu’il prépare ne risque pas de servir à grand chose puisque Bruce en aura instantanément le souvenir et pourra donc l’esquiver à volonté. Mais à partir de là, sachez que hop ! Le film oublie cette histoire ! Ça ne reviendra que plus tard, quand le scénario trouvera judicieux de le faire pour arranger ses affaires. Déjà qu’ils n’ont pas retenu mon idée de « Joe décide de manger gras pour instantanément tuer le lui du futur à coup de cholestérol« , j’vous jure, ces gens ne respectent rien.

En tout cas, la vie à la ferme passe lentement, très lentement, mâtinée de scènes où il ne se passe strictement rien. Enfin si : il y a cette scène mémorable de nullité où un soir qu’elle s’ennuie ferme, Sara regarde le plafond sur son lit. Puis à un moment, fait juste une tête genre « Bah allez, ce sera mieux que de se couper les ongles » avant de faire signe à Joe de monter. Et hop.

J’espère qu’au même moment, Bruce profitait de ses nouveaux souvenirs, du genre « La vache, qu’est-ce que je lui ai mis/suis en train de lui mettre à la petite Sara« . Probablement un moment intéressant pour lui. Mais pas pour le spectateur en tout cas, qui dort à moitié à ce stade, attendant que ce qui a déjà été annoncé arrive.

Pendant ce temps, Bruce justement, lui, a commencé à s’occuper des deux autres gamins qu’il pense pouvoir être le potentiel futur maître des pluies, en allant dézinguer le premier devant sa porte (si), et observer où habite le second… second qui s’avère être – et là encore, quelle énorme coïncidence ! – le fils de Suzie, la fille du cabaret avec qui Joe aimait à s’accoupler vertement. Bruce est bien embêté, mais bon, hein, ce qui doit être fait doit être fait, alors ho.

« Tu veux dire qu’en fait, c’est un peu comme si Bruce Willis avait assisté à nos ébats ? J’avoue que ça m’excite un peu, Joe »

Dans le même temps, un homme de main d’Abe fait le tour des fermes autour du champ où les deux fugitifs avaient disparu, et finit par arriver à celle de Sara. L’homme est très subtil, puisque sa démarche pour gagner la confiance des gens lorsqu’il frappe à la porte est « J’ai quelque chose à vous demander, mais je ne peux vous le demander qu’à l’intérieur de chez vous« . Une stratégie intéressante, reconnaissons-le, mais qui a probablement été inventé par un bulot, comme la plupart des éléments de ce film. Une fois à l’intérieur, le bougre sort deux photos de Joe et Bruce, et les tendant à la jeune femme en les présentant comme père et fils, demande si elle n’aurait pas vu l’un de ces deux gusses. Non, répond Sara. Ah oui ? Bon. Sinon, vous avez quelqu’un d’autre chez vous ? Ah bin oui mec, j’ai un mari, il fait 2,60m et il est viking de profession, d’ailleurs il va bientôt rentrer. Et j’ai un fils oui, mais il n’est pas là (ne me demandez pas pourquoi elle ment là-dessus alors que ça ne sert à rien, puisqu’elle sait que ce n’est pas ce Monsieur qui lui veut du mal et que ça risque juste de la rendre suspecte à ses yeux, c’est comme ça).

Soit, dit le malandrin, avant de traîner un peu dans la maison à la recherche de quoi que ce soit de suspect, créant diverses scènes façon Tom et Jerry (si) où à chaque fois qu’il passe une porte ou entre dans une pièce, on voit Cid et Joe passer derrière lui, se cacher derrière une autre porte, disparaître au moment où il tourne la tête… et ça dure un petit moment. Un petit moment jusqu’à ce que finalement, Cid emmène Joe se planquer dans un vieux tunnel sous la maison. L’occasion pour Cid d’expliquer que Sara c’est sa mère, mais qu’avant il avait une autre maman (la soeur de Sara, à l’époque où Sara avait encore un travail en ville), mais qu’elle est morte et que c’est triste. Et Joe d’expliquer sans aucune raison, alors que rappelons-le, Cid pourrait bien devenir le maître des pluies et ruiner sa vie, que « Lui un jour, il a rêvé qu’il tuait tous les gens qui avaient fait du mal à sa mère et c’était super cool« .

Non mais sans rire. Ce film est une formidable bouse. On passe son temps à souhaiter une mort lente à chaque protagoniste, mais pas trop non plus parce que l’on aimerait bien sortir.

Bon, en tout cas, si la ruse fonctionne, elle n’est que de courte durée : car un peu plus tard, l’homme de main d’Abe, qui a deviné grâce à ses pouvoirs magiques (toujours eux) et sans l’avoir vu que Joe se cachait dans la maison revient, et pour être sûr de se faire respecter, décide de prendre Sara en otage en exigeant de Joe qu’il se rende. Ce que Joe fait. Tout semble donc perdu, jusqu’au moment où Cid, qui passait par là, se vautre la gueule dans les escaliers de la maison (oui, comme ça, allez hop). C’est absolument nul, et en plus, intégralement tourné au ralenti pour faire durer le plaisir, en tout cas le mien, puisque chaque marche dans la face de cette tête à claque avait la saveur d’une bouchée de trianon pour ma cruauté naturelle.

Sauf que si Joe essaie de le rattraper, Sara elle se rue sur Joe (c’est confus tout ça) pour le pousser hors de la maison via une porte voisine. Pourquoi donc ?

Et bien parce que lorsque Cid se relève (sans un bleu) de sa chute, le marmot est un peu bougon (alors que de voir sa mère prise en otage, que dalle), et commence donc à pousser de petits cris colériques. C’est alors que… les objets alentour s’envolent, le flingue de l’homme d’Abe s’envole, et bientôt, le tueur lui même se retrouve collé au plafond, alors que le marmot hurle à plein poumons d’une manière qui a tendance à faire rire nerveusement une partie de la salle tant c’est mauvais. Sauf que lui ne rigole pas : contrairement aux autres personnes capables de télékinésie, il a des pouvoirs littéralement monstrueux ne se limitant pas à soulever une pièce de 5 cents. Et d’une seule pensée, il fait tout exploser, meuble comme rez-de-chaussée de la maison, et même pauvre porte-flingue en une gerbe de sang.

Lorsque, dehors, Joe se relève, à peine capable de comprendre ce qu’il vient de se passer, il se tourne vers Sara pour avoir une explication : Cid est un fucking roi de la télékinésie.

Et bien, merci de cette explication synthétique ma bonne Sara.

Et c’est uniquement à ce moment là que Joe se rappelle que tiens, le maître des pluies, il parait qu’il pouvait vaincre des armées à lui seul sans que l’on sache comment ! C’est donc Cid ! Oh bin ça alors, on l’avait pas vu venir depuis le premier tiers du film et la scène ou deux couillons parlaient de lui autour d’un steak chez Beatrix ! Tiens, du coup maintenant, je me demande trop qui est le looper qui va tuer maman, et pourquoi le maître des pluies va avoir besoin d’une mâchoire artificielle. Pfou, houlala, oui. En tout cas, sachez que Joe pense bien à tuer Cid, mais d’apprendre l’histoire triste du petit garçon, à savoir qu’il a tué sa mère adoptive, la soeur de Sara, avec ses pouvoirs sans le faire exprès, et surtout de voir les yeux tristes du garçon, le bougre ne trouve pas la force de le faire. Tant pis. Il propose donc un autre plan : Sara, Cid, prenez une camionnette et barrez-vous aussi vite que possible, je pense que d’ici 20mn, le coin va grouiller d’hommes d’Abe venus chercher leur pote ou de Bruce Willis (qui peut grouiller en groupe de 1, si, ça suffit le mauvais esprit).

Pendant ce temps, il s’est passé un truc rigolo en ville : alors que Bruce traînait du côté de chez Suzie pour littéralement coller une cartouche à son fils, il a été intercepté par Dudule… qui est donc tout fier de retourner chez Abe avec sa prise ! Enfin, ils vont pouvoir terminer cette histoire en tuant ce contrat en cavale ! Sauf que lorque Dudule arrive chez Abe… et bien tout le monde semble s’en foutre. Pourquoi ? Et bien au motif que l’on vient de localiser Joe dans une ferme, et que donc, tous les porte-flingues sont en train de s’armer pour aller le chercher.

Je résume : Abe cherche Joe pour pouvoir ramener Bruce chez lui et le buter comme prévu. On vient lui livrer Bruce à domicile : tout le monde s’en tape, parce qu’ils veulent aller chercher Joe en priorité.

Je… c’est nul. C’est complètement nul.

Bref : Bruce est grognon, car il n’aime pas trop qu’on l’attrape comme ça ; il a quand même pété du Hans Grüber dans sa jeunesse, ce n’est donc pas un pauvre Dudule qui va l’arrêter, sacrebleu ! Lors d’un moment d’inattention de la part de l’homme qui le menace, Bruce lui colle donc un coup de boule, puis commence à distribuer des mandales à tous les types à sa portée. Aucun ne pensant à se servir de son arme à feu, notre larron a donc tout loisir de se ruer vers le coin « armurerie » de la planque d’Abe, ouverte puisque tout le monde était en train de s’armer, et là attention, voici le mode d’emploi sur « Comment gérer des scènes d’action quand on ne sait pas gérer des scènes d’action« .

Bruce Willis a une mitraillette dans chaque main, il est debout, à découvert, et face à un couloir contenant une dizaine de tueurs professionnels armés. Comment faire pour justifier le fait qu’il ne finisse pas en passoire ? Et bien c’est facile :

En filmant en plan fixe Bruce Willis qui tire dans le couloir durant 10 secondes.

Notez qu’en plus, si j’en crois l’angle de l’arme, Bruce mitraille des gens d’environ 90 centimètres

Quelques instants plus tard, Bruce Willis doit passer une porte blindée derrière laquelle Abe et ses hommes sont retranchés, bien armés et à couvert tous en train de braquer la porte en attendant Bruce. Comment faire pour justifier le fait qu’il ne finisse pas en passoire une fois encore ? Et bien c’est toujours aussi facile :

En filmant Bruce Willis avant qu’il ne défonce la porte, puis juste après en ne montrant que des cadavres.

C’est bientôt fini là ? Non parce que moi aussi je veux mourir, en fait.

Bref. Après avoir fini de massacrer tout le monde, Bruce se souvient soudainement (ça y est, cette notion de souvenirs partagés est revenu dans le film, hop !) qu’il a appris par Sara que Cid était un monstre de la télékinésie, et donc que c’était forcément lui le maître des pluies ! Vite : après avoir pillé les réserves de pognon d’Abe, notre bon Bruce saute dans une camionnette et file vers la ferme de Sara pour aller en finir avec cette histoire. En chemin il croise bien Dudule, parti à sa poursuite sur une moto-volante, mais honnêtement, nous allons même passer cette autre scène d’action ratée (sachez que cette-fois, au moment crucial, le réalisateur filme… de la fumée. On voit juste le avant « Dudule sur sa moto » puis le après « la moto sans Dudule » ; à ce stade, c’est de l’art). Il y a bien aussi Joe qui tente de s’interposer, mais n’ayant pas l’expérience de Bruce, il est bien vite mis hors de combat par le vieil homme.

Sara et Cid, eux, ont enfin fini de préparer leur fuite : sachez qu’ils sont tellement forts… qu’ils ont eu le temps de faire des cartons dites-donc ! En 20mn, c’est assez impressionnant je dois dire.

« Vite, fuyons !
– Attends attends, j’ai pas chargé le carton avec la vaisselle… t’as pas vu le marqueur ? Faudrait pas qu’on mélange ! »
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Impressionnant ou consternant, j’hésite un peu sur le mot.

En tout cas, alors qu’ils foncent vers la liberté, mère et fils voient sur la route la silhouette d’un homme seul : Bruce Willis ! Celui-ci vient vers eux, armes à la main, prêt à transformer Cid en petit blob de chair. Peu enthousiasmée par cette idée, contrairement à moi, Sara décide d’accélérer pour tenter d’écraser le malandrin, mais Cid étant définitivement un peu con, il dit je cite « Attention maman, il va nous tuer ! Vite, freine !« . Oui. Et puis peins-toi une cible sur la gueule maman, tant que tu y es.

Cid est d’ailleurs tellement malin que pour arrêter la voiture, il utilise ses pouvoirs télékinésiques et… retourne la voiture. Freiner ou virer Bruce de la route, c’était un poil trop malin. Retourner la voiture paraissait en effet être une solution plus viable. S’il vous plait, je… libérez-moi.

S’extirpant tant bien que mal de l’épave, Sara et Cid tentent de prendre la tangente au travers d’un champ voisin, hélas dénué de plantations et laissant ainsi la petite famille totalement à découvert, Bruce peut donc commencer à ouvrir le feu. Sa première balle est d’ailleurs pour Cid, qui l’atteint : surprise ! A la mâchoire. Sans lui arracher, hein, juste une petite plaie. Puis, alors qu’il s’avance pour tirer un peu mieux, Sara s’interpose, expliquant qu’il faudrait la tuer pour qu’elle laisse qui que ce soit faire du mal à son fils. « Pas de problème », dit Bruce, en armant son flingue prêt à aider la bonne dame à découvrir en direct si les femmes ont une âme.

Sauf qu’au même moment, derrière lui, Joe a repris ses esprits et l’a rejoint. Hélas, avec son tromblon, il est bien trop loin pour le toucher, et ne peut assister au spectacle qu’à bonne distance. Voyant que Bruce va tirer, il sait qu’il ne lui reste qu’une seule solution pour l’arrêter. Car il comprend (seulement maintenant ?) que Bruce va tirer, tuer la mère, que Cid va s’échapper et vouloir se venger des loopers en devenant un parrain de la pègre… et qu’il n’est pas question que cela arrive.

Tournant son arme vers son propre coeur, Joe n’hésite pas et tire avant de s’effondrer.

Bruce Willis s’arrête net, puisqu’il n’est pas possible qu’il existe si Joe est mort si jeune. Il disparaît en un clignement d’oeil, ne laissant que Sara et Cid au milieu du champ.

« Tiens au fait, j’y pense, comme ça, là, mais l’espace-temps d’où je viens, je ne suis jamais revenu à cette époque pour essayer de tuer Cid et sa mère, alors comment est-ce que le maître des pluies a pu avoir une mâchoire artificielle, perdre sa mère par ma faute et haïr les loopers pour ainsi demander à ce que l’on m’exécute et que l’on m’envoie ici ? Non parce que c’est un peu l’histoire qui crée l’intrigue du film, alors si elle tient pas debout… non ? »

Encore une fois, le film se vautre, puisque si le temps est ainsi capable de reprendre ses droits sur l’existence de Bruce Willis à cette époque, logiquement, ses dégâts devraient aussi disparaître. Et Joe ne pas avoir de raison de se tuer, etc. Bref, encore un gros paradoxe, que les auteurs du film règlent courageusement en ne le traitant tout simplement pas, ce qui est fort pratique, reconnaissons-le.

Sara, elle, rentre chez elle et soigne la mâchoire de son fils, avant de le coucher. Le bambin s’endort et…

C’est tout. Non, vraiment, il y a juste un plan noir de 5 secondes. Et…

FIN.

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« Mongo !« 

Agitant ses mains potelées, le responsable de l’atelier se dirigea droit vers le singe, ses joues bouffies teintée d’un rouge vif alors qu’il agitait un journal à la main. Le singe, en plein épouillage, se contenta de feindre l’indifférence depuis le néon où il avait élu domicile.

« Mongo, je vous avais prévenu : vous avez un contrat d’exclusivité avec nous. Est-ce que vous pourriez m’expliquer ceci ?« 

Johnson, qui passait à proximité café à la main, s’approcha du lieu de l’altercation pour mieux observer ce qu’il se passait. Le responsable avait fait claquer un exemplaire du Monde Culture en le jetant sur un bureau voisin, faisant sursauter l’employée qui s’y trouvait. Se penchant, Johnson put lire :

Quand vous raconterez le film à vos amis, pour les encourager à le voir, car il en vaut la peine, distrayant et malin, presque philosophique sur la fin, vous aurez de bonnes chances de vous emmêler les pinceaux. C’est toujours comme ça avec les paradoxes temporels : ils développent la logique d’une impossibilité et généralement finissent par s’effondrer comme des châteaux de cartes.
Le scénario que Rian Johnson a minutieusement édifié pour ce film échappe à ce piège et parvient à mener le spectateur au bord d’un gouffre sans fond, vertigineux, plein de questions sur la vie et la mort, le bien et le mal. Mais aussi plein d’images mouvantes sorties de l’histoire du cinéma, du Magicien d’Oz à Piège de cristal, en passant par Deux ou trois choses que je sais d’elle.

– Le Monde Culture

Un rire malsain s’échappa de la gorge de Johnson : le responsable avait tout à fait raison, aucun journaliste sérieux n’aurait pu écrire cela sérieusement.

La meilleure explication était que Mongo fasse des piges en douce pour le Monde Culture. L’animal n’était pas malin, on reconnaissait de suite son style.

Et en plus, ça expliquait beaucoup de choses.

215 réponses à “Loupeurs

  1. Oh que c’est pas beau ! vous allez voir les films en VF ! (le hero veut aller en france et non pas en italie)

    • La série française « le visiteur du futur » avec son budget restreint bat de loin ce film. Ceci confirme donc la règle : « plus le budget du film est élevé, moins le scénario est cohérent.

      • Non puisque la VO de ce commentaire est aussi sa VF. En plus d’être sale et prétentieux vous semblez aussi un peu limité …

        Pour les paradoxes, le film dont il est question plus haut suffira.

      • Han ! Comment tu m’as trop cassé, Plouf ! Et merci de m’expliquer mes vannes… le singe limité que je suis ne les comprend pas toujours.

    • Il s’agirait donc d’un film ? À la lecture du spoil, j’avais pensé qu’il ne s’agissait que d’un étron. Et l’histoire nous a prouvé que parfois seul le doublage français pouvait sauver une «œuvre» en faisant passer le ridicule pour volontaire, tel un étincelant Ken le survivant.

    • Ha bon, les acteurs ont fait un autre film exprès pour les Frenchies que nous sommes ?
      Non ? Bon alors.
      Faites pas chier avec votre VO, c’est juste pour se la raconter un peu votre truc…

      • Je n’ai jamais vu un commentaire dégoulinant de tant de stupidité, et pourtant il m’arrive parfois de lire ceux du figaro.fr

        Vous devriez faire une faveur à l’humanité toute entière, et vous éliminez physiquement.

        Vous êtes tellement nul, que si un traitement guérissant tous les cancers était trouvé à l’instant, il conviendrait d’en retarder l’annonce et la production des médicaments le temps que vous mourriez du vôtre, plutôt que de soigner les millions de personnes qui pourraient l’être par un tel remède. ça, plutôt qu’infliger ne serait-ce qu’une minute supplémentaire de votre misérable et pathétique vie à cette pauvre planète qui a déjà tant souffert.

        « Mettre des paillettes sur un trou du cul n’est pas suffisant pour qu’il brille en société. » Winston Churchill

      • Oui mais encore ? Nan parce que bon, moi aussi j’peux dire que t’es un gros con (sans y mettre les formes pour paraître intelligent), et ne pas expliquer pourquoi mon avis n’est pas le même que le tiens.

        Égocentrisme quand tu nous tiens…

      • Chaque langue voit le monde à sa manière, et il convient en conséquence de consommer les produits culturels dans la langue de ceux qui les ont créés si l’on veut avoir une chance de les apprécier à leurs juste valeurs.

        Je ne parle pas du film dont il est en l’occurrence question qui est de toute façon une daube infâme, mais de manière générale. Si même cela dépasse votre entendement, le commentaire du dessus n’est pas forcément faux

      • J’adore, parce que plus les gens qui pensent que la VO est vitale-sinon-vous-allez-tous-mourir défendent de façon aussi véhémente leur avis, plus ils s’enfoncent dans le véritable trait qu’on leur reproche.

        Parce que ce qu’on reproche, c’est pas qu’il y ait des gens qui préfèrent lire ou écouter en VO (c’est leur droit), ni même qu’ils disent qu’il y a des pertes lors d’une traduction (c’est pas systématique, mais très courant).
        Ce qu’on reproche, si vous aviez pris ne serait ce que 30 secondes pour réfléchir (réfléchir ? en anglais ? dur !) vous l’auriez compris : le fait que des gens, sous prétexte que vous n’avez pas vu un film en VO, vous tombent systématiquement dessus, vous vilipendent, vous conchient, vous insultent même, et déclarent alors que vous n’avez pas pu comprendre ni apprécier le film à sa juste valeur, que vous n’êtes qu’un sous être dégénéré sans culture, ou je ne sais quoi d’autre encore …

        Reconnaissez donc que le propos de M. Partre, et dans une moindre mesure, celui de M. Plouf, ne fait que donner encore plus de crédits aux propos de Mme Paillette et aux miens.

        Je vous remercie donc d’avoir démontré par vous même que nous avions raison. :)

        Par ailleurs, M. Partre, j’avoue être impressionné par votre commentaire : jamais je n’avais lu un message aussi insultant sur la forme que vide dans l’argumentation. Sauf peut être sur un skyblog, domaine du Kevin et de la Vanessa …

      • « vous tombent systématiquement dessus, vous vilipendent, vous conchient, vous insultent même, et déclarent alors que vous n’avez pas pu comprendre ni apprécier le film à sa juste valeur, que vous n’êtes qu’un sous être dégénéré sans culture, ou je ne sais quoi d’autre encore »

        Kwiskas:

        Vous m’avez dit « n’ai je point le droit d’être dans l’exagération, dans l’outrance ? » il y a un million de messages de cela (non, j’exagère). J’ai envie de répondre que vous n’avez visiblement pas attendu ma permission. C’est d’autant plus amusant quand on remarque que pour répondre vous avez du cliquer à la suite du message qui dit « Faites pas chier avec votre VO, c’est juste pour se la raconter un peu votre truc… ». ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Biais_de_confirmation ? )

        Permettez-moi de clore le débat et de provoquer la fermeture immédiate de cette page de commentaires:

        Vous savez qui n’a jamais vu un seul film sous-titré ? Hitler ! Depuis que je sais ça, moi je me méfie toujours de quelqu’un qui me dit qu’il n’aime pas les sous-titres. Non mais. Hein ? Bon. Alors.

      • Bon sang ! Le point Godwin ! Je l’avais oublié celui là …

        Donc j’en déduis : sous titres => arme de propagande développé par les communistes et les grouchomarxistes pour faire de nous des zombies.
        J’avais raison de me méfier.

      • Oh, bah dis donc ! Merci beaucoup, je ne connaissais pas du tout l’ironie … C’est une notion entièrement nouvelle que je n’ai jamais pratiqué jusqu’à maintenant …

        Mais j’apprends vite.

      • La prochaine étape sera donc de faire le lien entre tes connaissances et ce que d’autres peuvent dire. Mais tu es sur la bonne voie, ne te décourage pas.

      • J’ai tendance à croire qu’il y a une différence entre « Ecouter ce qu’on me dit, l’analyser et intégrer ce que j’estime bon » et « Ecouter et acquiescer à tout ce qu’on me dit sans réfléchir ». Je crois que ça s’appelle l’esprit critique. Il me semble.

        Voilà la clé du problème. De quoi parle t on ? Qu’ai je concédé, qu’ai je rejeté ? Avec quels arguments ? Et vous : mêmes questions ?

      • C’est de l’esprit critique de reconnaitre de l’ironie quand on en croise, ou tout simplement de la logique élémentaire?

        (Un autre indice, vu le niveau, cette question est peut-être une question rhétorique. Encore une fois, voila de quoi t’instruire si même avec l’indice tu es perdu http://fr.wikipedia.org/wiki/Question_rh%C3%A9torique)

      • paillette51 dit :

        6 novembre 2012 at 14:38

        Oui mais encore ? Nan parce que bon, moi aussi j’peux dire que t’es un gros con (sans y mettre les formes pour paraître intelligent), et ne pas expliquer pourquoi mon avis n’est pas le même que le tiens

        Je sais que vous pouvez le faire. C’était d’ailleurs déjà exactement ce que vous faisiez dans le commentaire auquel je répondais:

        paillette51 dit :

        5 novembre 2012 at 15:19

        Ha bon, les acteurs ont fait un autre film exprès pour les Frenchies que nous sommes ?
        Non ? Bon alors.
        Faites pas chier avec votre VO, c’est juste pour se la raconter un peu votre truc…

      • Cher Kwiskas,

        Je réponds ici à votre commentaire du « 7 novembre 2012 at 14:39 ». Ce n’est pas que la discussion philosophique qui s’en est suivie avec ce cher Plouf n’est pas digne d’intérêt, mais je ne me sens pas aujourd’hui le courage d’intervenir dans des échanges d’un tel niveau abyssal de crétinerie. N’en prenez donc pas ombrage.

        Tout d’abord, je réfute votre théorie selon laquelle mon commentaire précédent donnerait du crédit à vos propos et à ceux de madame ou mademoiselle paillette51, tout simplement parce que ceux-ci sont stupides. En outre, votre tropisme à l’erreur implique que vous avez forcément tort.

        Mes arguments sont les suivants:
        – une œuvre – ou plutôt une production à vocation artistique, tant je pressens que votre malhonnnnêté (4 n, parce que vous l’êtes particulièrement) intrinsèque va naturellement venir s’engouffrer dans l’acception potentiellement méliorative de ce terme afin d’en dénigrer la propriété au premier navet hollywoodien auquel votre médiocrité fainéante pourra faire référence – un œuvre, donc, est produite et transmise par son auteur dans une langue, ce qui lui confère ainsi un certain contexte de compréhension et de réception (je parle là de la manière dont le lecteur ou le spectateur va aborder l’objet de désir de sa curiosité, et en saisir les implications, pas de la capacité technique de votre parabole à capter un signal de meilleure qualité possible afin que vous puissiez vous abrutir en toute quiétude dans le confinement malsain de votre appartement de province des immondices déversés par la télévision par satellite),
        – l’adaptation de ladite œuvre dans une autre langue, quelle qu’elle soit, telle que la traduction pour un livre ou le doublage pour un film, induit nécessairement et systématiquement une altération du sens et du message de l’œuvre adaptée. Bien que nombre adaptations sont hautement recommandables, le principe même de la démarche de traduction porte en elle le germe des multiples et nécessaires modifications et approximations, qui écloront inévitablement à la comparaison de la version ainsi produite avec l’œuvre adaptée. Quand l’adaptation n’est pas simplement une ignominieuse trahison de l’œuvre originale, à jamais salopée par l’incompétence et la nullité crasse de ces tâcherons de l’importation frelatée au kilomètre, que j’imagine sans peine pouvant appartenir à votre cercle familial proche, tant leur médiocrité légendaire m’est familière chez vous.

        Souffrez donc que certaines personnes, que ce soit en raison de capacités cognitives supérieures particulièrement exceptionnelles, leur permettant de se hisser sans peine à un niveau de maîtrise parfaite dans la compréhension de ces langues moins gracieuses et élégantes que ne l’est le français (comme moi), ou bien au prix d’un acharné et constant travail d’apprentissage laborieux, d’innombrables heures d’efforts et de tourments de l’âme finalement si maigrement récompensées (comme Plouf), préfèrent savourer et s’imprégner des œuvres du génie créatif de l’homme telles que leurs auteurs les ont pensées et ont si ardemment souhaité, dans le secret de leurs antres, écartelés entre l’inspiration douloureuse et l’illumination expiatoire, que nous les découvrions.

        Personne ici, et moi le dernier, ne vous a insulté, ne vous a injurié, ne vous a vilipendé, ne vous a conchié, au motif de votre appétence au visionnage d’œuvres cinématographiques d’extraction étrangère dans leur version doublée. Il ne vous a été fait absolument aucun reproche en ce sens. Si telle est votre volonté, si tel est votre désir, grand bien vous fasse. Mais cessez donc à l’instant votre délire de persécution, pitoyable et rance.

        Cependant, je conçois sans peine que la curiosité intellectuelle aiguë et les vastes connaissances vernaculaires, dont certains de vos pairs s’estiment tous les jours humblement heureux de jouir, tout en sachant faire preuve d’une inégalable modestie à ce sujet (caractéristique de leur admirable noblesse d’esprit), puissent s’avérer honteusement intimidantes pour des personnes comme vous qui se complaisent dans la fange de leur ignorance héréditaire et de leur fainéantise congénitale, stupides crapauds galeux de la faculté intellectuelle, imbéciles limaces lépreuses du développement cérébral, dont les réactions et commentaires s’apparentent plus en réalité à des pets liquides qu’aux résultats d’un processus de réflexion consciente et organisée, initiée depuis les tréfonds d’une digne pensée complexe correctement articulée et pleinement fonctionnelle.

        Ce qui explique certainement, sans toutefois et en aucune manière ni les justifier ni les excuser, le contenu abject de vos messages et vos insinuations d’une méprisable bassesse, cher Kwiskas.

        PS: je suis délicieusement ravi d’avoir réussi avec mon commentaire précédent le tour de force d’impressionner un être inférieur tel que vous, un dégénéré de la culture, à l’esprit rachitique et atrophié. (Et là mon argumentation, tu la sens?)

      • Sinon il y a un moyen très simple d’expliquer pourquoi préférer la VO à la VF: Imaginez les Beatles (ou autre chanson anglaise ou étrangère) chantée par Francis Lalanne (ou autre chanteur au niveau discutable) dans la langue de Molière:
        « Nous vivons tous dans un sous marin jaune » ou « champs de fraises pour toujours ». Arf ça sonne moins bien non? (même avec un bon chanteur en fait)
        Ben le cinéma c’est pareil, les langues étrangères aussi. Même si je ne parle pas un mot de japonais, j’ai me bien la « sonorité » quand je regarde un film japonais. Pareil pour le chinois (et là je ne connais pas un seul film bien doublé en chinois, pour l’anglais ou l’américain parfois ça passe encore, mais j’ai vu de très bons films chinois en VO qui devenaient horribles en VF, comme les films de Stephen Chow par exemple)

      • Finalement, et tout le mérite en revient à à Jean-Sol Partre, je change d’avis. Je me range du coté de Kwiskas et d’Hitler. La vie est pleine de surprises, qui eût cru que ce serait de ce coté ci que ça me dérangerait le moins d’être associé ?

  2. Très bon une fois de plus…Ce truc a l’air en effet complètement loupé. Dommage qu’on ne réexpédie pas les scénaristes à l’époque des dinosaures par paquet de dix…

  3. La plus grande incohérence dans ce truc est de nous faire croire que Joseph Gordon-Levitt ressemblera dans 30 ans à Bruce Willis aujourd’hui.

    Vous publiez bien tôt, dites-moi, cher Odieux !

  4. Très bon article, comme toujours, mais vous semblez avoir oublié qu’Abe a le contrôle sur toute la ville, pas seulement sur la pègre (c’est dit dans le même petit commentaire qui nous indique qu’il vient du futur, et un simple coup d’œil permet de remarquer le nombre de voitures de police devant la Belle Aurore quand Dudule vient annoncer à Abe qu’il a retrouvé Bruce Willis, alors qu’Abe se prépare à envoyer un commando aux basques de Joe), ce qui peut expliquer qu’il sache quand les plans merdent. Et que pour se débarrasser du corps de Fang Fang, les mafieux du futur ont aussi brûlé la maison de Bruce Willis, parce que tant qu’à faire, autant être illogique jusqu’au bout, même si j’imagine qu’une histoire de traçabilité des cadavres doit s’appliquer aux deux cas, d’une manière que je ne saurais expliquer. Et pourquoi ne pas tout simplement éliminer le jeune Seth ? Parce qu’ils ne sont pas très malins, on s’en rend compte tout au long du film. Et apparemment pour une affaire de paradoxe qui embrouillerait encore plus le continuum que de le laisser vivant, mais foutu en l’air.
    Pourquoi les loopers existent-ils ? Sans doute parce que dès que le voyage dans le temps a été interdit, les ingénieurs qui travaillaient sur ces machines ont dû être éliminés de quelque manière que ce soit, et de ce fait, les machines sont bloquées sur des coordonnées spatio-temporelles, faisant des loopers une quasi-obligation. Et pourquoi ne pas les tuer avant de les mettre dans la machine, ou même une fois qu’ils sont dans la machine ? La possibilité que les polices du futur puissent détecter un mort dès qu’il est mort et arriver jusqu’à la machine à remonter le temps est loin d’être nulle.
    Et pour expliquer les paradoxes qui s’enchaînent comme des nouilles sur les colliers que les écoliers font pour la fête des Mères, j’aurais peut-être une explication, cependant loin d’être parfaite. Disons qu’il y a deux lignes temporelles : la première est celle où Joe devient Bruce Willis, celle-là, on la connaît en détail. Rappelons que Cid est quand même devenu le Maître des Pluies dans cette réalité, sans doute parce qu’il n’a jamais réussi à accepter Sara comme sa mère, et donc en veut toujours à ceux qui ont tué sa tante, et donc prend le pouvoir sur les mafias, parce qu’il peut. Aussi, la partie sur la rancune contre les loopers vient d’on-dits, pour expliquer le fait qu’il veuille éliminer tous les loopers – mon hypothèse est qu’il s’est rendu compte que c’était bien con de garder des potentielles balances en vie, et qu’il trouverait bien un moyen de bidouiller les machines pour qu’elles envoient les victimes à un endroit où elles sont sûres de crever, en même temps, il doit être le télékinétique le plus puissant de la planète.
    La deuxième est celle que Bruce Willis crée en se rebellant contre sa mort. Bon, il a tout de même essayé de la corriger en disant à Joe de prendre un train et de jouer les filles de l’air, mais Joe est un peu borné, que voulez-vous. Et là, il est important de rappeler que Bruce Willis, comme le vieux Seth, viennent de leur propre ligne temporelle originelle, mais qu’ils subissent tout de même ce qui arrive quand ils sont jeunes dans les nouvelles lignes temporelles. Bruce Willis, en décidant qu’il faut mettre un terme au règne de tyrannie du Maître des Pluies version 1.0, mais en laissant Joe tout foutre en l’air, crée un Maître des Pluies version 2.0, qui lui, en veut réellement aux loopers, étant donné que Bruce est censé tuer Sara qui se sera sacrifiée pour un Cid qui, bassiné par Joe qui a lui-même perdu sa mère aux mains de brigands et qui est devenu un sous-fifre de plus grands voyous, l’aura finalement accepté comme sa mère. Et il semblerait donc que les deux lignes temporelles tendent à se souder (étrangement logique), ce qui fait que Bruce Willis a de nouveaux souvenirs (ceux que Joe 2.0 crée au fur et à mesure) et que cela efface peu à peu ses souvenirs à lui, et le fait même que Bruce reste là alors que Joe continue de s’amuser à tout changer. Il serait plus paradoxal que l’on ait un tout nouveau Bruce Willis, alors que celui-là même ne vient pas de cette ligne temporelle.
    Mais le paradoxe ultime, c’est de laisser un être vivant alors qu’il s’est tué dans le passé. Bon, ça met du temps à se mettre en application, mais au final, celui du futur disparaît.
    Alors pourquoi le dommage fait par le gars du futur qui n’a jamais existé ne s’annule pas ? Abe dit qu’il ne peut pas tuer le vieux Seth à cause du paradoxe que cela créerait. Mais ensuite, Abe, une partie de la police de la ville et tous les portes-flingues sont dézingués par un paradoxe ambulant, donc leur mort est en elle-même un paradoxe. Cela étant dit, on n’a à aucun moment l’impression que la fabrique de l’Univers est en danger, et comme le continuum espace-temps ne voit pas forcément l’intérêt de réparer quelque chose qui n’est pas cassé, alors tout reste en place. C’est creux certes, mais il y a un début d’ébauche d’explication.
    Rien ne nous dit que Cid ne deviendra pas le Maître des Pluies, mais étant donné qu’il risque d’être un peu mieux élevé par Sarah, maintenant qu’il a bien intégré le fait que la gourgandine qu’il a sans doute tué dans le passé n’était pas sa mère, mais sa tante, et qu’il a vu que tous les hommes n’étaient pas que des enfoirés sans nom, il pourra peut-être mettre ses pouvoirs à meilleur escient, mais apparemment pas aussi vite qu’il les a mis a mauvais escient.
    Pour les autres poncifs, je ne peux malheureusement rien y faire.
    Vous pouvez vous amuser à compléter mes théories ou à carrément les mettre en l’air, je ne suis pas moi-même convaincu de tout ce que j’avance, c’est plus des points de suture sur une plaie béante qu’autre chose, à ce point.

    • Être capable de dépenser autant d’énergie pour trouver des justifications aux incohérences devrait vous fournir une voie toute trouvé chez les créationnistes.

    • Il y a déjà une grosse incohérence, qui rend impossible tout le film : voyager « seulement » dans le temps n’est pas possible (si tant est que ça puisse être possible…). Comme la Terre tourne autour du soleil, elle bouge, n’est pas toujours au même endroit. Si je suis renvoyé dans le passé, je me retrouverai probablement au milieu de l’espace. Par probablement, je veux dire très certainement.

      Pour envoyer un mec devant le fusil d’un autre il y a 30 ans, il faudrait inventer la téléportation ET le voyage dans le temps. Et faire un max de calculs pour que ça tombe juste.

      Alors que si on ne calcule rien, le mec se retrouve dans l’espace et meurt comme une merde. Et pas de souci pour cacher le corps.

  5. Le déroulement de l’histoire pouvait-il vraiment mener à autre chose que le futur dans lequel évoluait Bruce Willis pour que ce dernier puisse apparaître devant Gordon Levitt ?

    En se donnant la mort à la fin du film, Gordon Levitt rend impossible l’apparition de Bruce Willis en face de lui…

    Mais si on réfléchit un peu, dans Terminator, John Connor est l’enfant de Sarah Connor et de Kyle Reese.
    Sauf que John Connor a envoyé Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère du Terminator…
    Dans cette version du futur, John Connor est bien vivant, sa mère est bien Sarah Connor…mais qui est son père? Kyle Reese, qui à ce moment-là n’a jamais croisé la route de Sarah Connor?
    Embarrassant…

    • Pour moi, dans Terminator (si on ne regarde que le premier film, j’ai oublié ce qui arrive dans les autres), on a juste une sorte de prophétie auto-réalisatrice à la Œdipe, avec Skynet dans le rôle de Laïos.
      Bref, le déroulement de l’histoire est figé, et quand Skynet envoie un terminator dans le passé en pensant changer l’histoire, il se goure parce que l’histoire en tenait déjà compte.
      Bon, ça fait passer la méga intelligence artificielle pour aussi stupide qu’un vulgaire roi grec, mais ça c’est un détail.

      • Si on s’en tient au premier, effectivement il n’y a aucune incohérence : pas de paradoxe temporel possible, puisque le futur prend déjà en compte l’envoi des personnes du futur dans le passé. Donc le choix est clair et cohérent : on ne peut modifier le passé.
        A partir du 2e cependant, on veut commencer à modifier des trucs et ça se chie partiellement dessus.

        On est cependant très loin du compte, par rapport à ici.

  6. tous les attributs du pote du héros collant mais looser

    looser, sérieusement ?

    Connard j’avais du respect pour vous, vraiment.

  7. A noter que pendant tout le film il y a des clins d’œil dérangeant sur tiens le jeune Joe a eu la même enfance que Cid aura. Lui aussi sa mère est morte par des brigands, lui aussi s’est sauvé dans un train et la toute dernière scène qui a l’allure d’une révélation montre que sa mère et la mère de Joe lui caresse les cheveux de la même façon. Le problème étant que ce n’est pas possible que Joe soit Cid plus vieux or on subit jusqu’au bout cette allusion irréaliste.

    • Ça, c’est le théorème de Lost : en fait, durant le film ils lâchent aussi des pistes sur d’autres éléments, comme le marmot de Bruce Willis. Sauf que prises individuellement, aucunes d’entre elles ne tient debout, ce qui signifie juste que nous avons affaire à un gros lâcher de pistes moisies. On appelle ça « Le théorème de Lost ».

      • Ce commentaire m’a tarabusqué toute la nuit : j’aurais appeler ça un syndrome (« ensemble de symptômes caractéristiques d’une maladie ») plutôt qu’un théorème (« proposition scientifique démontrée, assertion établie comme vraie au travers d’un raisonnement logique construit à partir d’axiomes »).

    • A la rigueur, ça se tient tant que c’est pour expliquer en quoi le jeune Joe ressent de la compassion pour Cid. Il sait ce que c’est, donc il n’a pas envie que ça arrive au gamin.
      Mais la toute dernière scène, où la maman de Cid caresse les cheveux de Joe…. ça, c’était complètement inutile.

  8. Décidemment, ce Joseph Gordon-Levitt est physiquement intelligent pour choisir des films au scénario moisi. Après Premium Rush, ça…
    Il aurait bien sa place dans une série comme, je sais ne sais pas, hmmm Gossip Girl…

  9. En un mot : excellentissime :)
    Bravo, je me suis beaucoup amusé en lisant l’article. Comme quoi, les scénaristes réussissent leur métier (nous divertir) mais indirectement, par le biais de ceux qui démontent leur travail =p

  10. Je vais me mater Nosferatu je crois. Et je vais espérer qu’il traverse mon écran pour me prendre la vie. Ça devient difficilement supportable la « culture populaire »

  11. moi je sais pourquoi on a pas dit à Gordon qu’il devait « boucler la boucle »: il a le pouvoir d’identifier quelqu’un rien qu’en regardant ses yeux!! Mais si souvenez-vous dans batman, il reconnait le justicier masqué rien qu’en regardant les yeux de Bruce Wayne, eh ben ici c’est la même chose. J’ai envie d’appeler ça une cohérence « inter-filmique ».

    • Il me semble que le noble Odieux connard fait une erreur (peut-être induite par la VF) quand il s’étonne que tous les loopers sont mis au courant qu’ils doivent boucler la boucle avant de tuer leur eux du futur, sauf Joe.
      Dans la VO, on voit bien que ce n’est qu’une fois l’assassinat effectué que les loopers savent qu’ils viennent de se tuer eux même, en constatant que l’or a remplacé l’argent. Le type qui fait la fête au début du film dans la boite le fait parce qu’il vient de tuer son double du futur, pas parce qu’il vient d’apprendre qu’il devra le faire.
      Seth laisse échapper son double parce que celui-ci chante une berceuse qu’il reconnait venir de son enfance, et fait donc le rapprochement. Il ne sait pas avant qu’il apparaisse que ce sera lui-même le contrat.
      Pour Joe, c’est le fait que l’apparition ait du retard, qu’elle n’ait pas de cagoule et le fait que Seth lui ai révélé que toutes les boucles soient en train d’être bouclées qui le font hésiter avant de tirer sur Bruce Willlis.
      Sinon 200 % d’accord avec le reste, et surtout sur le théorème de Lost évoqué dans les commentaires, qui laisse bien penser au scénar’ pas abouti qui met en place un max de pistes dont les 3/4 seront laissées de coté une fois le choix final opéré au montage.
      Et le maquillage de Gordon Levitt pour le faire ressembler à Willis, mon dieu quel horreur, ca m’a indisposé pendant tout le film.

  12. Le paradoxe des paradoxes temporels, c’est qu’ils n’existent pas. Le problème du continuum espace-temps, c’est que ça n’en est pas un, de continuum. Pour les non-latinistes, ça veut dire qu’il n’y a pas de continuité.

    Mais sinon, au vu de la longueur de votre commentaire de ce film, je crois que les studios d’Hollywood devraient sérieusement songer à vous faire visionner leurs productions avant toute sortie sur grand écran.

    Rien qu’en adaptant votre commentaire, il y a la possibilité d’en faire une trilogie, sans modifier un seul élément du scénario et avec l’avantage non négligeable que des sorties espacées dans le temps permettraient d’y diluer les incohérences et les errements de ce cher Mongo. A la manière de Twilight, en fait. Sauf que dans Twilight, Mongo joue aussi le rôle de Bella.

  13. Je crois aussi que t’as oublié de prendre ton pied. On voit bien qu’il y a des (gros risques de) paradoxes mais je suis pas assez bête pour attendre un cours de science venant d’un film. Vu le désert actuel dans les sorties cinés, autant profiter des quelques projets sympas comme Looper. Surtout que c’est de plus en plus rare d’avoir autre chose que des adaptations, des suites et des remakes venant d’Hollywood…

  14. Je suivais ce blog de manière régulière, bah là pour le coup, 95% de vos argument sont totalement infondés, je sais bien que le principe est la mauvaise foi mais là c’est de l’aveuglement et surtout totalement faux :/ Dommage, Odieux Connard c’était mieux avant – et ya quand même quantité d’autres mauvais films en ce moment, autrement plus attaquable que Looper qui est pour le coup un très bon film … Là juste attaquer pour attaquer alors que le film est franchement loin d’etre une bouse putrescible, pour le coup je pige pas.

    • Il faudrait un peu développer le « vos arguments sont totalement infondés » car personnellement je trouve l’analyse du Maitre de ces lieux pas si mauvaise que ça…
      Après mon fanatisme pour Mr.Connard doit jouer un petit peu. L’autel que je lui ai consacré dans mon salon avec une photo de lui buvant tranquillement son brandy auprès d’un feu doit me parler, enfin j’imagine. Ciel

    • Jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu le film.
      Je peux donc me baser seulement sur les deux éléments :
      – le synopsis
      – cet article

      Sur le synopsis, avant même d’avoir lu l’article de l’odieux hôte de ces lieux : qu’est ce que c’est que ce truc ? Les voyages temporels c’est méga risqué comme sujet, et on décide d’ajouter par dessus une idée débile : envoyer des mecs dans le passé pour les faire tuer …
      Ensuite, l’article : même en connaissant la mauvaise foi de l’OC, si 95 % des arguments sont effectivement infondés, cela reste, désolé de le dire, un film de merde …

      Après, on a tout à fait le droit d’aimer les films de merde. Juste qu’il ne faut pas faire croire qu’il s’agit de films de qualité.
      C’est comme si quelqu’un qui adore manger du Mac Do essaye de vous expliquer qu’il s’agit d’une cuisine fine et gastronomique …

      • Le film est pas si mauvais. Il a de grosses incohérences mais comme vous l’avez précisé les voyages dans le temps c’est un sujet casse gueule par excellence. Rien que Joe qui rencontre Joe plus vieux devrait immédiatement transformer le Joe plus vieux. Alors une discussion entre les deux et à ce moment là Joe plus vieux se transformerait à chaque répliques. Si un papillon fait l’ouragan, c’est évident qu’un évènement aussi important que connaitre une partie de son futur change complètement la donne. Tout ça pour dire dès le départ, le film est voué à avoir des paradoxes inévitables. Bon c’est vrai qu’en cadeau ils ont rajouté les évitables dans le film…

        Après si on ferme les yeux sur ça, il remplit sa mission de divertissement. Y a un juste milieu entre films de merde et films de qualité. C’est un film pop corn sympa à voir si on est attiré par ce thème là. Bon par contre il faut le voir avant de lire l’article d’OC sinon il n’a plus grand intérêt.

      • Jusqu’à maintenant, je n’ai pas vu le film.
        Je peux donc me baser seulement sur les deux éléments :
        – le synopsis
        – cet article

        ok je ne suis pas allé plus loin lol

  15. « Bousse Willisse !

    – Sacrebleu ! Les triades !

    – Toi met’ slip sur la tête ! Vite ! C’est l’eul’ de letoulner dans le passé !

    – D’accord, mais Fang-Fang ? Je ne peux pas la laisser toute seule, sinon qui va regarder la télé pendant qu’elle passe l’aspirateur ?

    +1

  16. Allez c’est mon tour. Au début du film il y a une scène qui ma fait bondir.Dans l’appartement de Joe, Dudule se fait enfermer dans le coffre avec les lingots. Il ne trouve rien de mieux que de sortir son flingue et de tirer… Déjà, tirer de l’intérieur d’un coffre est une idée particulièrement idiote car les balles sont censées ricocher sur l’acier mais là en faite non! Les balles passent à travers la porte d’un coffre blindé!! Je ne sais pas ce que c’est comme marque mais alors quelle camelote. Sinon je suis d’accord on s’ennuie pas mal pendant ce film et le scénariste c’est sérieusement emmêlé les pinceaux dans les paradoxes temporelles.

    • C’est vraiment un coffre blindé et non pas une bête cache dans le plancher ? Cela dit, dans les deux cas, c’est un coup à devenir sourd…

      • Il y a un code d’accès électronique. Mettre un accès électronique à une plaque en bois serait un peu ridicule non ?

  17. J’ai retrouvé votre homme aux doigts potelés :

    Looper: 3 raisons de ne pas le louper par lesinrocks

    Il s’appel Jean-Marc Lalanne (rien que son nom est synonyme de démence) et est payé par les Inrock pour encenser les immondices produites dans ses orwelliens locaux. Locaux depuis lesquels il enregistre aussi ses « critiques ».
    Ainsi, la boucle est loopée.

    • J’ai très envie de gifler. Et pas seulement à cause de cet accent un peu caricatural qui permet de deviner son métier même s’il vous parle du prix de la baguette.

      • Il faut l’écouter dans le masque et la plume, c’est une émission totalement surréaliste, et il fait parti de la « crème de la crème »…

    • Cet homme doit regarder « Dora l’exploratrice » en y voyant une oeuvre profonde et développée, ludique et pleine d’apprentissage, avec de bonnes idées qui font évoluer l’intrigue, et des personnages attachants …

      Ce qui donnerait quelque chose du genre :
      « Oui euh … Dora l’exploratrice … euh … C’est une oeuvre … euh … pleine de rebondissements … euh … Qui a une certaine fraicheur intrinsèque et … euh … Déjà ce que je trouve bien … euh … C’est le coté apprentissage » etc. …

      • Je me souviens qu’ils avaient publié une critique élogieuse d’Independance Day, arguant que comme Roland Emmerich était un immigré allemand, il fallait forcement y voir une métaphore du déclin de l’empire américain, de son absence d’une histoire forgée dans la défaite, de son manque de mythologie, etc…
        J’y avait surtout vu une bonne occasion d’économiser sur mon prochain abonnement.

      • Ah, Independance Day ! Le film dans lequel on trouve, selon moi, le plus de poncifs, de clichés américains et d’invraisemblances.
        Paradoxalement, il était tellement ridicule et pathétique qu’il en devenait amusant à regarder.

  18. Pour ma part, je trouve ce spoiler tout à fait judicieux à 95%, à ce détail près donc, que les loopers ne sont pas prévenus à l’avance qu’ils bouclent la bouche. Ils ont la joie de le découvrir sur l’instant !
    Mais très cher Odieux, en plus de vous induire en erreur, la vision de la VF vous a fait manquer ces formidables moments où les protagonistes tentent de parler français ! J’ai été étonné qu’ils ne laissent pas les sous titre à ce moment… Je pense que c’était pour nous indiquer que c’était dans une langue que nous devions comprendre.
    Sinon, je vous ai trouvé, au contraire d’un commentaire pas loin au dessus, bien moins de mauvaise fois qu’à de nombreuse reprise !

    Et n’allez pas croire que je dise cela car j’ai détesté le film : au contraire, m’attendant à une bouse énorme, j’ai plutôt été agréablement surpris par quelques bonnes idées de mise en scène, quelques astuces qui aurait mérité d’être mieux exploité. Même le rythme pas très rapide m’a intéressé, c’est pour dire !

    Mais ça n’empêche que dès la bande annonce, on voit des trous énormes avec cette utilisation tout à fait moisie d’une machine à remonté le temps, la solution du volcan étant la première que nous avons échafaudée avec mes camarades de visionnage. Le film lui même en ajoute une tartine, qui ne pourra être expliquée par la personne spécialiste de la théorie (Odieux, vous aviez fait un article à ce propos il me semble) car ce film explique tout ce qu’il peut : donc ils n’avaient juste pas trouvé d’explication !

    (Quant à ce qui est de descendre une poignée d’ennemis en leur visant les pieds, il doit y avoir de nouvelles consignes de sécurité sur les tournages, il y a le même problème récurent dans Skyfall)

    • Je me rends compte que j’ai au moins fait une erreur dans mon message : on ne peut être « tout à fait » judicieux à 95%, car on ne l’est alors pas complètement…

    • Je n’ai pas vu le film mais je me dis peut être que c’est une machine qui ne permet de voyager que dans le temps et pas dans l’espace (donc si y a pas de volcan dans le coin…). Cela dit ça reste des plans moisis quand même…

      • Une bonne supposition, mais en fait, si : preuve en est, Bruce Willis est collé dans une machine à voyager dans le temps située en Chine et se retrouve aux Etats-Unis. Les plans peuvent donc être considérés comme encore plus moisis.

      • C’est justement ce que la critique semble trouver fascinant : que les modifications dans l’espace-temps renvoie systématiquement à un champs pourri, à une vague époque générique. Ce néant est censé illustrer la fin du rêve américain et tout le monde est supposé trouver génial de regarder du vide.

        On aurait pu s’attendre à ce qu’une machine à « voyager » dans le temps et l’espace permette au spectateur de voyager un peu (cache-cache lors du Carnaval de Venise à la Renaissance, course-poursuite dans la Pompéi condamnée, etc…). Mais non, le réalisateur est bien trop malin pour vous laisser oublier que vous avez payé 9 € pour vous faire chier dans un siège inconfortable : comme c’est le seul moyen qu’ont les critiques ciné d’appréhender la crise mondiale, c’est un super film.

        La prochaine étape sera un pitch vendant un univers où absolument toutes les barrières de la réalité seraient abolies mais que le film consiste en 2 heures de plan fixe sur le visage de Nicolas Cage sur fond d’explosions ininterrompues.

  19. En fait, il n’y a aucune incohérence, souvenez-vous du Docteur : « People assume that time is a strict progression of cause to effect, but actually — from a non-linear, non-subjective viewpoint — it’s more like a big ball of wibbly-wobbly… timey-wimey… stuff. »

    • Je suis soulagée de na pas être la seule à y avoir pensé. Mais quelque chose me dit que l’Odieux Connard ne connait pas ce cher Docteur.

    • Oui mais non : Dr Who c’est globalement assez coherent (pour ce qui est des voyages dans le temps en tout cas) : Typiquement, dans l’episode ou des anges lui volent le Tardis (episode d’ou est tire cette citation) il n’y a pas d’incoherence. (enfin, pas d’incoherence sur le voyage dans le temps, encore une fois… on ne m’otera pas de l’idee que la meilleure maniere de se debarasser des anges c’est avec un bon marteau piqueur).

      • Ou une massue. De vraies saloperies les Anges. Je ne regarde plus du tout ma photo de la Bethesda Fountain de la même façon.

  20. Personnellement, rien que pour la prise de risque que cela occasionne fatalement, je suis prêt à fermer les yeux sur pas mal d’incohérences dans les paradoxes spatio-temporels. D’autant plus que selon les points de vue, l’interprétation de tel ou tel paradoxe peut varier du tout au tout. Tolérance donc.

    Cependant.
    Comment l’idée d’un plan aussi foireux a-t-elle seulement pu germer dans l’esprit d’un scénariste? Honnêtement, c’est le « plan machiavélique de méchant de film » le plus tordu que j’ai jamais vu. Même les méchants de John Carter avaient plus de cohérence. (Enfin, je crois. A un tel niveau, vous savez…)
    Et puis, ce n’est pas comme si l’intégralité des paradoxes sus-nommés y étaient liés, et donc l’intégralité du scénario. Ni comme si une solution mille fois plus simple (genre, sauver sa mère au lieu de se venger après coup, puisqu’il en avait a priori les moyens) était à portée de main.

    Dommage, je nourrissais quelques minces espoirs pour ce film.

    • Essaie skyfall alors, le plan machiavélique de « dents pourris » est le summum du plan inutilement compliqué tordu et foireux, pour faire une toute petite action toute naze.

  21. Eheh bien sympa cette analyse :D j’aime ce ton corrosif :D
    Quelques incohérences (mais dur de ne pas en avoir sur une critique aussi longue), Pour moi la pire bêtise du scénario : le retard de quelques secondes d’apparition de Joe Vieux. Je pense que le pire c’est qu’elle est fait exprès pour que les gens comprenne mieux :)
    Le reste c’est que de la forme, ça ne m’a pas empêché d’apprécier le film
    A++

  22. ah non je suis bête. La pire bêtise de ce film qu’il repose sur le fait d’envoyer les victimes vivantes dans le passé. Connerie mais bon si on fait abstraction de ça et de beaucoup de choses c’est un bon film (comparé à ce qui sort en ce moment :p)

      • toi tu ne risques pas de l’être vu que tu ne sais pas lire le contenu des commentaires en entier :)

    • Il suffit de lire les premiers mots de ta prose : « Ah, je suis bête », dis-tu.
      Effectivement, on s’en rend vite compte.
      Les lobotomies étaient gratuites, dans ton quartier ? Remarque, de toute façon, t’aurais pas su t’en servir, t’a rien perdu, de fait.

    • Pardon. Je n’ai pas vu le film (Loopers), et ne jugeais donc pas sa qualité. Il s’agissait d’évoquer le succès des personnages campés par Willis : dans l’ensemble ça se passe mal.
      Même si dans l’Armée des 12 singes (je remarque que les gens en parlent peu ces derniers temps, alors qu’il a été très à la mode) il a sa petite réussite sentimentale, c’est plutôt un échec.

      • Je n’arrive pas à comprendre ce que vous voulez dire.
        « Le succès d’un personnage ? »
        Vous parlez du côté sombre du personnage ou de la qualité de l’acteur en lui-même ? car oui c’est souvent un personnage sombre ou violent et oui il a été remarqué par sa prestation au moins dans l’armée des 12 singes (peut-être moins dans looper)

      • « Même si dans l’Armée des 12 singes (je remarque que les gens en parlent peu ces derniers temps, alors qu’il a été très à la mode) il a sa petite réussite sentimentale, c’est plutôt un échec. »

        En fait à la fin de 12 singes le monde est sauvé(mais pas directement par bruce willis). Les dernières images du film montrent le taré dans l’avion, qui s’assoit à côté d’un des scientifiques du futur(qui va donc neutraliser le taré).

      • georges Abitboll>à la fin le monde est sauvé ?
        Je pense qu’on a pas regardé le même film :)

      • Lire plusieurs phrases a la suite, voire un commentaire dans son entier c’est difficile mais cela peux s’avérer utile à l’occasion.

      • D’après mes souvenirs du film, le « taré » en question à déjà transmis le virus dans l’aéroport. J’avais compris que sa poignée de main avec la scientifique du futur scellait leur association pour que l’antidote soit réservé à une élite, leur assurant le contrôle de la population survivante. On découvre alors que James Cole n’a pas été envoyé dans le passé pour sauver l’avenir, mais pour le maintenir. Comme dans La Jetée, le héros n’est que l’instrument d’évènements immuables.
        C’est du moins comme ça que je l’avait vu.

      • Yionel
        « Je n’arrive pas à comprendre ce que vous voulez dire.
        « Le succès d’un personnage ? » »

        Le personnage échoue et meure.

      • Merci George d’avoir su me déchiffrer quand je parlais de la vie d’un personnage plutôt que… (bref vous m’avez compris). En revanche mon souvenir ressemble plus au vôtre Djuba.
        Enfin bonne soirée à vous trois.

      • PS : et toujours un grand merci à Monsieur Connard pour ces bons moments de rigolade (je ne me remets toujours pas de ses chroniques sur Twilight)

      • ah oki merci
        Et oui j’ai compris ça aussi. D’après mes souvenirs, le policier demande de vérifier la fiolle que l’autre l’ouvre et disperse le virus.
        J’espère ne pas confondre avec un autre film

      • Le but de la scientifique n’est pas de neutraliser le bioterroriste, mais de récolter et de ramener dans le présent un échantillon du virus, afin de l’étudier et de fabriquer un antidote. Il en possède plusieurs fioles qu’il compte disperser à travers le monde. Et si elle essaye de faire ami-ami avec lui, c’est pour avoir une occasion (un moment de faiblesse…) de lui en subtiliser une j’imagine.
        Le propos du film étant que tout ce qui a déjà eu lieu, aura forcement lieu. D’une façon ou d’une autre. Personne ne peut donc empêcher le virus de se répandre. Si ce type ne s’en charge pas, quelqu’un d’autre le fera à sa place. Tous les futurs voyages dans le temps ayant déjà été pris en compte dans le passé. C’est une façon beaucoup plus cohérente de traiter la chose.
        Le but de la mission était donc bien de sauver l’avenir (en explorant le passé, ce qui est fort) !

      • Pour les amateurs de « L’armée des douze singes », je vous conseille « La Jetée » de Chris Marker (RIP snif) qui a largement inspiré le film susmentionné. (Je suis d’ailleurs assez surprise qu’on ne le mentionne pas ici)

        Comme je suis sympa, voici le lien qui vous permet de le regarder en intégralité (26 minutes) en streaming : https://www.youtube.com/watch?v=2CGKq1MuZ6k

        Par contre, reprenez le travail, il est 13h! Gardez-en pour demain, petits filous!

      • Oui, le côté infâme de 12 Monkeys, c’est bien que de toute façon, le virus se répandra quand même. Alors est-ce que ça fera comme dans Fast Forward, ou à force d’essais erreurs ils arriveront à leur but ? Je ne sais pas (et ça fait trop longtemps que j’ai pas revu 12 Monkeys)

  23. Un texte si long et cette fois bien indigeste qui oublie une « hénaurme » incohérence du film : Joe/Bruce Willis est gaucher alors que Joe/Joseph Gordon-Levitt est… droitier. Ils ont au moins fait l’effort d’être raccord sur l’affiche ainsi que sur deux trois plans, pour le reste nulle attention n’a été portée à ce qui ne me semble pourtant pas n’être qu’un détail. Oserai-je interpréter qu’il doit s’agir d’un effet miroir? ;-)
    (Idem quand Sara tire sur Joe : Bruce Willis a une cicatrice au niveau de la clavicule à droite, et elle soigne ensuite Joseph Gordon-Levitt sur l’épaule gauche)

      • Je vous invite à un aller simple aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie. Je suis même prêt à vous offrir le billet de Thalys, et à prendre à ma charge les frais médicaux.
        Vous y rencontrerez le docteur N***** B******, qui mettra enfin un terme bienvenu à l’intolérable souffrance que votre existence fait endurer à l’humanité toute entière. Et cette dernière comprend actuellement les infâmes scénaristes de Looper, alors c’est dire à quelle point vous êtes affligeante.

    • Ben en fait sur l’affiche Bruce est droitier et Joe est gaucher, non..?
      Les inversions de plans sont courantes au ciné pour ça « colle » visuellement ( règle des 180 °, blablabla). C’est plus du faux raccord qu’autre chose mais effectivement dans ce cas il aurait été intéressant de faire attention à ce « détail ».

  24. Du bon connard comme on l’aime. C’est un plaisir de vous retrouver en forme (bien que j’ai failli m’etouffer de rire en lisant ce spolier). Merci!!

  25. Dans l’excellent « Rant » (je connais pas le nom du bouquin en VF) de Palahniuk, est développée une sorte de théorie mixte du voyage dans le temps, partant du postulat qu’en revenant dans le passé tuer ses parents, le voyageur temporel supprime simplement l’événement de sa naissance, mais continue d’exister bel et bien. Il devient donc quelqu’un qui n’est jamais né, et qui, corollaire logique, ne mourra pas.
    Je vous conseille vivement ce livre, tant pour son histoire menée avec brio que pour sa forme extrêmement originale (une biographie fictive entièrement constituée de témoignages a posteriori sur le personnage principal).

      • Après recherche, en effet, il existe en français:
        « Paste » de Chuck Palahniuk, Editions Denoël, janvier 2008, 438 p. (Denoël & d’ailleurs) (ISBN 978-2-20-725968-9)

        Vous m’en direz des nouvelles! ;)

        PS: J’ai adoré tous ses livres, en particulier « Rant », donc, « Survivor », « Lullaby » et « Fight Club » (oui, comme le film ;)

  26. Cher Odieux (je n’arrive pas à vous appeler « cher Connard »), ayant vu et apprécié le film avant de lire le début de cet article, je m’aperçois clairement d’une chose, que je savais déjà en mon fort intérieur : vous ne faites vraiment aucune concession. Je développe :

    J’ai longtemps fréquenté les cercles de rollistes (« no pun intended » comme on dit) et je compte même parmi mes amis une auteure de jeux de rôle. Elle avait coutume de parler du « pacte rollistique » : c’est un accord implicite entre les joueurs et le maître de jeu qui tient à une phrase : « on est tous là pour s’amuser ». Or le réalisme et la cohérence c’est parfois pas amusant du tout, voire très très chiant, donc on va fermer les yeux sur quelques détails pas réalistes ou pas cohérents au nom de l’amusement.

    Je pense que cette idée s’applique à d’autres « œuvres de fiction » comme les films, les romans etc… Si je veux lire ou voir un truc intelligent, je lis la théorie de la relativité générale (à laquelle je ne panerais sans doute rien mais c’est une autre histoire) ou je regarde un documentaire (qui, s’il est animalier, me permettra sans doute de faire un bonne sieste). Bref, quand j’aborde une film de science-fiction, je fais preuve d’une certaine bienveillance (pas illimitée non plus) à l’égard des auteurs parce que finalement, il y a une cette sorte de pacte : au cinéma, je suis quand même là pour être amusé, et pas pour me faire emmerder avec les détails.

    Bon, je pense que ce commentaire ne va nul part, tel une piste de Lost, mais ça m’a fait plaisir de développer. Donc je vais m’arrêter là.

    Merci d’écrire ces spoilers sans concession et plein de mauvais fois. Ils me font quand même bien rire… presque à chaque fois.

    • Je suis d’accord sur la notion du pacte. Cela dit, cela ne justifie pas tout systématiquement. Et cela ne signifie certainement pas les « excellentes » critiques que le film a reçu ; je m’explique.
      J’adore regarder des films comme « Demolition man », « Judge Dread » ou encore mieux : « Street Fighter ». Pour rester sur ce dernier : je suis parfaitement lucide, ce film est une merde sans nom. Scénario creux, acteurs minables, scènes d’action mauvaises, « humour » d’une lourdeur proche de la matière hyper condensée d’une singularité quantique. Même le « respect » a … euh … la source d’inspiration (peut pas parler d’œuvre) est un échec critique.
      J’aime, je regarde au 4² degré, mais quand j’en parle, je dis pas « ouah, ce film est génial ! », je dis juste « ce film est pourri, mais il me fait rire, bien que ce rire puisse être jugé douteux par quelqu’un sain d’esprit ».

      Donc, la notion de pacte justement : dans « Street Fighter », on est absolument pas dans un pacte de sérieux et de cohérence.
      Si je prends un autre film sur les voyages temporels : « Retour vers le futur ». Là non plus, on n’est pas dans un pacte de cohérence absolu, on est dans le 2e degré ; donc que tout ne soit pas au poil près, on s’en fout, puisqu’on rigole.
      Dans le cas de « Loopers » : je ne suis certes pas allé le voir, sauf que j’ai pas l’impression qu’on soit dans le 2e degré, ni dans un film au ton léger … Mais plutôt dans du sérieux. C’est ce que semble penser la critique en tout cas. A t elle tort ou non ? Je ne sais pas, n’ayant pas vu le film. Le synopsis cela dit me donne des indices.

      Pour une petite métaphore culinaire : on a le droit d’aimer la restauration rapide. On a le droit de dire « j’aime me faire un Mc Do’ de temps en temps ». On a le droit. Pas de problème. On a même le droit de dire « Je préfère un hamburger made in Quick qu’un déjeuner dans un restaurant gastronomique ». On a le droit. Par contre, dire que c’est d’une qualité rarissime qui envoie vos papilles vers une extase culinaire, qu’il s’agit d’une œuvre comestible recherchée et travaillée avec soin : ça c’est du foutage de gueule …

      En tout cas, vous soulevez un point intéressant.

    • Il y a un article plutôt récent abordant cette notion de suspension de crédulité, et justement la différence entre le côté irréaliste d’une oeuvre (exemple : l’existence de la magie dans Harry Potter) et ses incohérences.
      Le jeu de rôle ne peut justement pas laisser beaucoup de place à ces incohérences scénaristiques : parce que les personnages que vous menez sont incarnés par des joueurs, et que ceux-ci ne sont pas complètement idiots, ils vont toujours chercher le moyen le plus malin de se sortir de leurs difficultés. Sauf exceptions comme Brain Soda ou Sombre, où les joueurs incarnant des héros de films, ils sont censés agir de manière incohérente – et peuvent le faire avec brio !

      Lors d’une partie de jeu de rôle, parfois une incohérence arrive dans le background de l’univers ou le comportement d’un personnage non-joueur (incarné par le meneur). Si elle est relevée par les joueurs, la réponse est souvent TGCM (Ta Gueule C’est Magique), mais c’est en général quelque chose que l’on souhaite éviter. Si l’on dit TGCM, c’est qu’on a merdé quelque part…

      Par contre, il ne faut pas confondre un trait propre à l’univers (dans Metal Adventures, les vaisseaux font du bruit dans l’espace, c’est un point de l’univers de jeu qui apporte du fun) et une incohérence du scénario (ce qui normalement devrait surprendre les joueurs et les amener à enquêter, quand dans un film les personnages ne sont pas surpris le moins du monde).

      • Très bonne remarque.

        Il faut croire que les meneurs de rôle ont plus de conscience professionnelle pour une poignée de joueurs, que des scénaristes payés très chers, et « abreuvant » de leurs travaux des dizaines de millions de spectateurs …

        Quoique j’ai connu des meneurs qui auraient pu être scénaristes à Hollywood.

      • Faut dire aussi que les meneurs en question ont leur public et co-scénaristes face à eux…
        Et aussi qu’ils risquent de perdre le public en question s’ils sont mauvais.

      • Il faut effectivement l’admettre. Si je merde un scénario, mes joueurs sauront me le faire comprendre.

        Par contre, si un scénariste fait du caca :
        – les critiques l’encensent
        – les spectateurs iront de toute façon voir le film, même avec le supplément 3D
        – les extrapolators défendront la cohérence de l’ensemble

        Donc aucune raison de se fouler.

  27. Ah … Les voyages temporels. Comme rappelé ci dessus par l’odieux auteur de ce blog : sujet casse gueule au possible.

    Je m’y suis risqué, en tant que roliste/meneur de jeu (rangez ce pilori vils manants, ou je vous bloque sur une table pour 5 heures, voire plus, mouhahahahahahahahahaha !).

    La 1ere fois, sur un scénario tout simple, de type « Jour sans fin » (vous savez : à la fin de la journée, on recommence la journée au début), où seuls mes joueurs ont la conscience du phénomène. Pourquoi ? TGCM, soit « Ta gueule c’est magique ». Sauf que :
    1) C’est dans un univers où la magie est sciemment acceptée en tant que tel (cf. notion de pacte évoqué par M. Adirelle ci dessus)
    2) C’est cohérent, le peu de règles que je pose sont respectés de long en large

    La 2e fois, sur un scénario beaucoup + compliqué, avec possibilité de modifier le passé selon des schémas complexes, possibilité pour les personnes de savoir que quelque chose cloche de façon aléatoire (là aussi, ça s’explique rapidement, de façon peu convaincante mais il s’agit d’un monde fantastique …). J’ai sué du sang sur ce scénario, mais à chaque fois, les joueurs ont dit que la trame se défendait et était cohérente par rapport aux règles que j’avais fixés (qu’ils ne connaissaient pas au départ). Pourtant, je vous laisse imaginer à quel point il est non aisé d’expliquer à un joueur que non non, la scène qu’on a passé 15 minutes à décrire il y a 1 heure, n’a jamais eu lieu, et que son personnage n’en a aucun souvenir. (certains ont cru que je perdais la mémoire, d’autres que je faisais preuve de mauvaise foi, ou tout simplement, que j’étais fou … la dernière explication étant la plus proche de la vérité).

    Il faut donc croire que je fais mieux, en 4 heures d’écriture ludique gratuite non professionnel, qu’une horde de personnes payées pour ceci, sur une période de plusieurs jours …
    J’ai juste envie de dire « Remboursez ! »

    Ah juste pour finir : si vous voulez une œuvre qui respecte le voyage temporel, je vous conseille l’excellente bande dessinée « Universal War 1 ». Là un choix est fait sur la notion de paradoxes temporels, on s’y maintient … Cela fait un scénario très complexe, mais très satisfaisant. Ah par contre oui : faut réfléchir un peu …

  28. pour l’originalité du scénario passons moi ce qui me fait rire dans ces films « futuristes » ce sont justements ces mondes « futuristes  » que l’on nous présente:fusils à pompes,véhicules à essence,etc… en 2044!!!!!!!

  29. Le truc qui m’a agacé dans ce film, c’est que d’un côté, on colle trois misérables panneaux solaires en carton sur le capot des voitures et de l’autre, à la ferme, on arrose les champs avec un réacteur à la verticale et des bras minuscules, genre le gaspillage énergétique absolu, inefficace et qui doit bousiller les récoltes avec son souffle.
    Bien sûr, les autres points traités ici m’ont aussi hérissé le poil. Malgré tout ça, j’ai quand même apprécié le film. (et en VO, moi, non mais)

    • Voilà, après ceux qui expliquent qu’il faut revoir le film pour l’apprécier, les extrapolators, voici les mordus de la VO : si vous n’avez pas vu le film en VO, vous n’êtes forcément qu’une grosse merde, et vous ne l’avez pas compris …
      A quand un article sur cette nouvelle catégorie de spectateurs ?

      • Ils prennent les spectateurs pour des abrutis au moment de l’écriture, du tournage, du plan comm’, mais vous espérer qu’ils feront un travail exceptionnellement fidèle, cohérent et respectueux pour le doublage ?
        Je confirme, il y a des fois ou on a vraiment l’impression de voir un autre film.

      • Adieux canard : des exemples svp ?

        Non mais parce qu’après, on peut aller plus loin. Vous n’avez pas lu Platon en grec ancien ? Adieu diplôme de philosophie ! Freud en Allemand ? Vous n’avez pas un sou de psychologie. Sun Tzu en VO ? Vous perdez à tous les coups lors de vos parties de Risk !

      • Kwiskas: En bon trolleur, je profite de l’allusion au grec ancien pour parler de ma life:
        Je ne parle pas grec ancien, mais en tant que comédien (célèbre, hein, et on est sur internet donc c’est vrai), il m’arrive régulièrement de jouer des textes traduits du grec ancien. Dans ce cas, il est primordial de ne pas se contenter d’une seule traduction. Chaque traducteur apporte sa vision du texte original, et en multipliant les points de vue, on peut arriver à comprendre des choses invisibles en première lecture.

        http://www.nanarland.com/video-172-mais-pourquoi-un-doublage-si-mauvais-.html

        http://lire-pour-ecrire.blogspot.fr/2010/08/ken-le-survivant-histoire-dun-doublage.html

        http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14606

        Et ou sont les accents ? Regardez en VO sur le net ou en VF sur TF1 (M6?) un épisode de Prison Break et le garde white trash vicieux qui mange une syllabe sur deux a subitement la diction et le vocabulaire d’un diplomé de St Cyr. Oui, dans ce cas l’histoire racontée est différente.

        J’ai dévié sur les séries parce que j’ai plus souvent l’occasion de comparer, mais les films ne sont pas différents. J’ai eu l’occasion de voir « Expandables 2 » en français. Toutes les deux minutes, on pouvait voir (Merci la narration hollywodienne si bien formatée) l’absence de gag due à une traduction littérale. (Non, je ne me rataperai le film pour avoir un minutage précis, une fois c’était déjà trop)

      • Moi aussi je l’ai vu en VOST mais j’avais pas pris la peine de le préciser. Cela dit, je comprends que tout le monde n’apprécie pas. Pour moi la VO c’est un moyen :
        – d’éviter la foule : il y a toujours moins de monde que dans les VF,
        – d’éviter les doublages pourris, même si c’est moins courant pour les films américains que pour les animes,
        – d’exercer ma compréhension de l’anglais : ça marche vraiment et ça peut toujours servir.

        Bon, là, pas de chance, le type qui a choisit la police de caractères du sous-titrage aurait mérité qu’on lui coupe une phalange. En italique (voix off) elle ressemblait à un horrible mélange de deux autres polices…

      • Kwiskas
        « si vous n’avez pas vu le film en VO, vous n’êtes forcément qu’une grosse merde, et vous ne l’avez pas compris … »

        Et où Eric Darchis tient-il de tels propos ? Non, parce que dans le genre extrapolator…

        Sinon d’accord avec adieux canard : si « Ils m’ont envoyé mon moi futur » en VO devient « Ils m’ont prévenu qu’ils allaient m’envoyer mon moi futur » en VF, ça détruit un peu les derniers vestiges de cohérence du scénario.
        Mais entre passer 2 heures à se flinguer les yeux sur des sous-titres de 10m de large ou se prendre un bonus de foutage de gueule en VF, on peut toujours choisir de se mater un bon film à la maison (ou lire du Platon, chacun son truc).

      • Ce n’est pas toujours le cas, certes, mais la plupart du temps la VF est inférieure à la VO.

        Et c’est pas pour se la péter que les gens recommandent la VO ! J’ai vu tellement de personnages hilarants se transformer en ploucs grâce à la VF… Tellement de choses mal traduites/censurées (Monica et Rachel s’embrassent dans Friends => censuré)
        De très bons acteurs devenus des Nicolas Cage… (pour lui peu importe langue)
        Je cherche encore l’intérêt de la VF pour inglorious bastards…
        Bref arrêtez de vous vexer, on n’y peut rien si vous voulez pas vous mettre à l’anglais, ou si les sous titres c’est trop dur à lire. En attendant une VO sera toujours mieux qu une version traduite (au mieux égale).

        C’est du bon sens, pas du snobisme.

      • Mouahaha, il est vivant ! Vivant ! (mon troll)

        Alors pour essayer d’être juste et de répondre :

        Adieux canard : je connais effectivement les 2 premiers exemples. Je m’attendais même à ce qu’au moins un ne revienne ; mais les 2, vous me gâtez !
        Donc les séries oui, effectivement, le doublage pêche souvent. Faute à des doublages souvent très rapides et à des coûts moindres.
        Quant aux films de Nanarland, vu la raison pour laquelle ils y sont … Un doublage de cette … euh … « qualité », ajoute même à l’intérêt de la chose.
        Alors je suis un provocateur. Oui, provocation mise à part : une oeuvre perd souvent en étant traduite ; elle y gagne parfois un peu autre chose, mais c’est rarement dans ce sens là. Oui, plusieurs traductions apportent différents éclairages sur une oeuvre (je ne le fais pas souvent, mais ça m’est arrivé, c’est effectivement très intéressant).
        Ce que je condamne surtout (et qui me gonfle car ayant des amis comme ça), ce sont les gens qui disent qu’on ne peut pas voir un film autrement qu’en VO tu vois, sinon tu peux pas apprécier ni comprendre.
        A part ça, je suis assez d’accord avec vous. Mais n’ai je point le droit d’être dans l’exagération, dans l’outrance ? (si vous me dites non, je vous signale à vos collègues pour faute professionnelle)

        Adirelle : pour l’exercice de la langue c’est une excellente raison. Sinon … Oui, cela peut apporter un intérêt à prendre la VO, sous titrée ou non. Souvent, et surtout pour ce genre de films, je suis pas convaincu de l’intérêt de la chose. Parce que la profondeur du scénario, hein …

        Djuba : « Malgré tout ça, j’ai quand même apprécié le film. (et en VO, moi, non mais) »
        Voilà. **sifflote**

        Pour la phrase : OK, disons qu’il y a eu une erreur de traduction … Cela explique 1 incohérence de la VF, sur les 86 incohérences du film. Vous êtes en état de m’expliquer les autres toujours par des problèmes de traduction ? Le synopsis est pourri également pour des raisons de traduction ?
        Concernant votre solution : entièrement d’accord avec vous pour le coup ^^ – d’ailleurs, quand il n’y a pas de bons films au cinéma, j’y vais pas, je reste à la maison à assurer la pérennité de notre espèce. Mais je ne lis pas Platon, j’aime pas ce gros naze … Je préfère Patton, le philosophe qui roule en 32 tonnes.

        geoorw : merci de démontrer avec brio que les gens qui vont voir en VF ne sont que des gros ploucs qui n’ont rien compris à la vie, qui ne savent pas lire des sous titres et qui ne savent même pas parler anglais et …
        Ah oui au fait : pourquoi la VO serait forcément en anglais ? Vous êtes allés voir « Das Boot » en Allemand ? « Mongol » en Russe ? « La vie est belle » en italien ?
        D’ailleurs, on parle de perte de qualité dans la VF, alors pourquoi lire les sous titres ? Tant qu’à faire, faut aller jusqu’au bout : la VO non sous titrée.
        Ah et non, je n’arrêterai pas de me vexer, oulalah, je suis tout fâché tout rouge.

      • Ok donc vous êtes d’accord sur le fait qu’il y a forcément des pertes de qualité lors d’une traduction… Donc si on recommande la VO c’est pas pour faire ch***…
        C’est le seul argument que j’ai développé et vous êtes d’accord, je ne vois donc pas l’intérêt de continuer à nourrir ce troll.

        (et oui je regarde les Almodovar en espagnol, les mangas en japonais, etc…)

      • J’aurais pas dis mieux Kwiskas, bravo sur toute la ligne.

        Pour ceux qui parlent des séries mal traduites en VOST, c’est sans doute parce que vous piratez celles faites par des amateurs dévoués, pour ne pas attendre, non ? ;)

        Je parle en connaissance de cause, j’me suis bouffée la traduction à voix haute (pour le chéri qui ne parle pas anglais) de Walking Dead pendant la moitié d’un épisode parce que y’avais pas de sous titres.
        Idem pour Desperate, je repérais assez souvent des erreurs de traductions au fur et à mesure des épisodes. Et alors ?
        C’est pas si grave. Et comme l’as dis Kwiskas, ça n’excuse pas 90% des faiblesses du scénario d’un film.

        Bref, ne prenez pas les gens pour des cons, autant je ne parle pas anglais, mais je le comprends très bien. Si je ne vais pas voir les films en VO, c’est juste pour pas passer 2h à lire des ptites lignes, et surtout, à comparer sans le vouloir ce qui est dit et ce qui est écrit.

      • Paillette51 et son chéri devant « The Walking Dead »:

        « grrr … arrrh … sploutch ! »
        – Il a dit quoi là, juste avant d’être décapité ?
        – Il a dit « grrr … arrrh … »

        « grrr … arrrh … PAN ! »
        – Et là ?

      • Kwiskas
        Ok, la petite remarque de Eric Darchis sur la VO était était un poil pédante. De là à se sentir insulté, faut être susceptible.

        « Le synopsis est pourri également pour des raisons de traduction ? »
        Non, il semble plutôt que le doublage soit pourri en sus du reste. C’est pourquoi je parlait de « bonus de foutage de gueule en VF ».

        PS : Sur vos conseils, j’ai commencé la lecture de Universal War 1. Contrairement à ce que le titre m’avait fait craindre (gros flingues et gros tatouages), c’est vraiment une excellente BD. Sur les thématiques « Voyages spatiaux » et « Univers réalistes », ça me fait un peu penser à Planètes de Makoto Yukimura.

      • GeoOrw : oui, il y a souvent (nuance, aha !) de la perte de qualité à la traduction … Tout comme il y a perte de qualité quand on congèle de la viande, ou qu’on met en boite des légumes. Je vous suggère donc de faire pousser vos propres légumes, et d’élever votre bétail, de façon à ne pas avoir de perte de qualité alimentaire.
        Nan mais bon, pour redevenir sérieux 1 minute (sinon on va croire que je suis méchant) : oui, il y a perte. De combien ? 0.1 % ? 1% ? 10 % ? C’est variable : parfois microscopique, parfois beaucoup. Mon propos n’était pas là, mais c’était de dire que :
        1) cela change rarement de façon absolue la qualité de l’oeuvre
        2) dire que ça craint de pas voir en VO, ça craint

        Paillette : personnellement, pour certains animes, je trouve même les versions françaises supérieures aux versions originales …
        Non pas grand chose d’autre à dire, vu que vous êtes d’accord. Vu que d’habitude, je réponds qu’à mes détracteurs, me suis dit que c’était pas sympa, ça fait snob. Donc voilà.

        Adieux canard : je ne regarde pas la série, mais je dirais que vous êtes cruel et juste à la fois ^^

        Djuba : oui, je suis susceptible. Je suis à moitié chat, donc je suis susceptible, rancunier, je fais pipi sur des tapis hors de prix et je me plains sans arrêt pour manger.
        Donc si on a un « bonus VF : traductions de merde », on passe d’un film merdique à un film ultra merdique ? Merci de l’information ^^. J’irai pas le voir en VO, mais encore moins en VF (nuance).
        Pour Universal War 1 : oui, j’ai eu la même sensation au début, mais ça passe très vite. Le rythme s’accélère en + à partir du 3e volet. Merci d’avoir fait confiance à mes humbles conseils.

    • C’était pas un arroseur mais plustot un pulvérisateur (pour les pesticides). Ce genre de gadget n’est donc pas si idiot dans un futur proche.

    • Quant aux sous titres français, ils sont certes aussi pourris niveau traduction mais au moins je garde les voix originales et les intonations (donc le jeu d’acteur).
      Naruto en VF par exemple c’est juste impossible :-/ Il a une voix à se cogner la tête contre les murs au bout de 5 mn. Je préfère les fansubs de mauvaise qualité avec la voix originale.

      • Non mais en fait, c’est Naruto qui est impossible, en VO ou en VF (peut être davantage en VF, je veux bien vous croire).
        Roooh bon allez, j’arrête de faire mon méchant.

        Pour le coup, puisqu’on parle des intonations, là je comprends qu’on puisse préférer la VO. C’est souvent l’argument que me donnaient des amis d’ailleurs sur le sujet. Mais c’est une question de goût.
        En effet, il y a une très nette différence de jeux de voix entre une VO japonaise et une VF (et aussi avec une VA), on est bien d’accord. Laquelle est la plus proche de l’oeuvre originale : la VO bien évidemment (je cherche à gagner le concours Lapalisse cette année). Laquelle est la meilleure : là je me risque pas à pronostiquer ;). C’est une question de goût culturel. Le style japonais est généralement grandiloquent : ça donne un coté très théâtral, mais qui gonflent très vite les gens pas habitués. Les VF sont un peu plus neutres là dessus, ce qui fait que beaucoup de gens habitués aux animes n’aiment pas trop, voire ne supportent pas.
        Quant aux VA … Une platitude absolue pour le coup : on dit avec le même ton « Ouvrez le feu » que « Noooonnn ! Yoshiro est mort » ou « Passe moi le sel stp ».

      • « Les VF sont un peu plus neutres là dessus. »

        Pour certains doublages, j’aurai dit « plates ». On est pas loin des doublages de l’ère soviétique derrière le mur de fer, où un seul « camarade » lisait les textes de tous les acteurs.

      • Dans le genre théâtral, Gurren Lagann est sûrement ce que j’ai pu voir et entendre de plus hystérique : 27 épisodes de méca-bastons à coups de forets géants et rythmées par des hurlements virils. Y’a de vraies pépites visuelles mais ça a été créé par et pour les testicules (les miens ont bien aimé).

    • Des machines à voyager dans le temps dans le passé, quand ce n’est pas encore interdit ? Diable, que c’est fourbe comme plan !
      (et visiblement trop intelligent pour les scénaristes)

      Quand à Primer : pas vu, mais cette histoire de patates négatives m’intéresse (et me donne faim). Merci de l’info.

  30. c’est quand même dingue que des films qui peuvent sembler de prime abord ambitieux se révèlent finalement aussi peu fouillés et réfléchis. Je l’ai trouvé pas mal je l’avoue (à part certains détails dont l’enfant de Jean Grey). Mais en lisant cette chronique, les trous m’apparaissent tellement béants que je finis par me demander si j’ai vu le même film.
    En fait, il faudrait produire 2 versions de certains films. Par deux équipes dont l’une bosserait de façon classique avec tolérance de trous au scénario et une autre qui serait intransigeante et mettrait un point d’honneur à traquer la moindre incohérence. Le résultat pourrait être intéressant à bien des égards.

  31. « D’ailleurs, pour rappel, au cinéma, il y a trois choses très difficiles à manier (entre autres) : Dieu, la magie, et les voyages dans le temps. »

    La téléportation est dans les « entre autres », mais aurait mérité une ligne. *soupir*
    Adieu multiples scènes de « au secours il est coincé dans cet endroit inaccessible ». *soupir*
    C’était un chouette article. *soupir*

    • Ce qui d’ailleurs, comme le disent de nombreuses personnes ci dessus, est un bien meilleur moyen de se débarrasser de quelqu’un. En effet, comment retrouver le cadavre de quelqu’un si celui ci atterrit dans la lithosphère, au fond de l’océan, dans le vide stellaire ou mieux, dans la chromosphère de notre bon vieux soleil ? Non seulement c’est gratuit (pas de crétin à payer pour buter le pinpin à l’arrivée – la nature le fait gratuitement, qu’elle est gentille …), mais en plus, ça évite de créer des paradoxes temporels wosh-wosh-oulalah-l’univers-va-être-broyée-par-ce-paradoxe !

  32. Le plus affligeant à mes yeux, est le côté lèche-bottes des médias français envers cette « culture » américaine.

    • C’est vrai qu’en France on sait faire des supers films sur les voyages dans le temps ;-)

      Le plus gros paradoxe de ce film est que ce scénario affligeant est ce qui se fait de mieux…

      • Ben y a la Jetée, qui a inspiré de plus ou moins loin l’Armée des 12 singes et Loopers. Bon, c’est un photo-roman noir & blanc de 26 minutes avec un unique narrateur, on est loin du faste des blockbusters ricains.

    • Et vous connaissez la différence entre un américain et un yahourt?
      La laitage, lui, au moins, il a une culture! Har har har!

      Bon, maintenant qu’on a bien dit du mal de nos pires amis, il serait peut-être temps de se rendre compte que le noeud du problème n’est pas la culture américaine, ou l’absence d’icelle, mais l’industrie du divertissement (ici, le cinéma), qui planifie la réussite dans le domaine artistique, et exige le succès, sous peine d’être fâché-colère.

      Si c’est la merde, c’est de la faute du Kapital, encore une fois.

      • Remarque, il y a quelques films plus intimistes qui se fout légèrement de la gueule de ses spectateurs. Ils n’ont pas été réalisé pour l’argent, dixit le réalisateur et le producteur, et les bides qu’ils se prennent au box office est plus que mérité

      • Je vous l’accorde tout à fait. Avec la petite production, vient le risque du nombrilisme idiot.
        Mais je doute que Kaamelot, le Visiteur du Futur ou Iron Sky, pour ne citer qu’eux, eussent jamais pu voir le jour dans une grosse boite uniquement concernée par la rentabilité maximale, et l’abrutissement de masse qui en découle.

  33. Je vieillis : avant j’arrivais à lire tout les deux tiers de l’article et l’ensemble des commentaires, maintenant, je m’arrête à la moitié, je regarde juste les photos et les sous titre et uniquement les commentaires des gens s’insultant (ce qui reste la grosse majorité des commentaires, je l’accorde).

    • Le plus triste avec la vieillesse c’est quand on perd le contact humain et qu’on se retrouve à raconter sa vie en commentaire 39 d’un article et que personne répond. Heureusement comme je suis vieux également, je répondrai que j’ai fini mon café et que sa fait chier d’aller faire les courses (surtout le samedi).

  34. hmmm est ce tu te serai endormi pendant le film ?
    La 1ere fois qu’il se rencontre le joe du futur marrave le joe du futur un peu moins lointain. Apres course poursuite, bruce willis se cache, joe se tue en tombant de l’echelle et hop on en revient seulement à la 2e bouche ou joe tue bruce.
    D’ailleurs dans la scene de baston bruce-mechant, ils lui mettent les lingots par dessus la veste alors que dans la scene du passe, il les a end essous ;)
    Le mechant Rainmaker (putain de plagiat, je vais etre riche) a été traduit en maitre des tempetes.
    Sid ne se vautre pas sans raison, il se fait braquer par le mechant, ce qui lui fait peur et il trebuche. D’ailleurs pour Sid on a deja vu quand sa mere le contrarie qu’il est mechant quand il est en colere. Cette 2e scene sert juste à montrer a quel point il l’est ;)
    Au passage sa mere est deja une super telekinesiste ce qui etait un 1ere indice sur la puissance de sid ;)

    Pour la fin tu l’a mal analysé. Vu que Joe meurt dans le passage ou tu t’es endormi, oui je te tutoie depuis tout à l’heure, c’est plus facile :p donc il est deja mort une fois, ce qui n’a rien changé, mais a juste provoqué un reboot de la sequence temporelle ou il se (bruce) tue cette fois ci.
    A noter que dans cette 2e phase, il a le slip sur la tete. Chose qu’il n’avait pas dans les 3 autres fois

  35. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi Cid/Tête-à-claque/Maître-des-pluies, qui est super balèze en télékinésie (puisque l’histoire raconte qu’il a éclaté sa propre mère et envoie balader tous ses ennemis), n’utilise pas son atout principal pour supprimer les Loopers, plutôt que de les envoyer dans le passé, où ça peut potentiellement foirer étant donné qu’il ne contrôle pas lui-même l’exécution.

    Ok, vous allez me dire, Mongo était en forme ce jour-là, mais bon quand même.

    En tout cas, cher Odieux, respect. Terminer un spoiler sur une auto-référence, c’est de la classe magistrale …

    • Bah moi ce que je comprends pas c’est pourquoi les mecs dépensent une fortune à envoyer les types dans le passé alors qu’un sac de ciment coûterait moins cher. Tout se perd franchement….^^

      • Alors le film laisse entendre à un moment que tout le monde est taggé par une puce ou quelque chose du genre et que se débarrasser d’un corps est un vrai problème. J’extrapole peut-être un peu mais c’est comme ça que je l’ai compris.

      • Du coup, les flics qui enquêtent sur une disparition géolocalisent la dernière position de la puce. Comme celle-ci correspond à la planque de la machine temporelle ultra-interdite, ça leur permet, après une rapide surveillance, d’embarquer tous ceux qui l’ont approchée.
        Ils sont trop futés ces mafieux : « On va se servir d’une machine temporelle, dont l’utilisation constitue un CRIME, pour couvrir nos CRIMES ! Ahah, on est trop forts ! »

      • Au temps pour moi , je n’avais pas capté le coup de la puce. Du coup ça change tout et c’est….bah toujours aussi con en fait XDD

  36. Génial le spoiler , je pense qu’il faudrait téléporter le réalisateur et le producteur du film sur la queue d’un tyrannosaure (histoire de leur apprendre ce que signifie la cohérence d’un script ) . Je pense que pour bien comprendre le film il faut avaler un petit peu de valium (1 ou 2 litres) !!

  37. Mais… le jeune looper tue le vieux looper renvoyé dans le passé , c’est ça leur système , hein ?

    Bon , mais le jeune looper qui a tué le vieux lui-même deviendra vieux à son tour et se fera tuer , dans la logique des choses , par lui même plus jeune et ainsi de suite ….

    Y’a pas de raisons que ça s’arrête. Ca tourne en rond après O_o

  38. Quand ils préparent leur départ, Sara et Cid prennent le temps de faire des cartons certes, mais aussi de prendre une douche (juste avant Cid est tout couvert de sang)

  39. Quelqu’un peut m’expliquer comment ce film peut recevoir autant de louanges ? Cet article, dont je remercie l’auteur, décrit très bien les incohérences de l’histoire. Quand j’ai vu la fin, je n’y croyais pas tellement j’avais l’impression d’être pris pour un con. Et tout ceux qui prétendent que cette histoire est originale devraient voir un peu plus de films et lire un peu plus de science-fiction…

  40. J’ai beaucoup apprécié le film pour ma part… Je ne reviendrai pas sur cet article en lui-même, j’ai du mal avec la prétention abominable qui se dégage à environ chaque article de ce site, et avec la facilité de dénigrement envers celui qui a aimé (« mais non voyons, c’est de la mauvaise foiiiiiiiis »… non, désolé, quand un gars en écrit sur 70 pages, il y a un moment où ça tourne à la psychose, le type derrière son ordi y croit forcément plus ou moins), mais j’aimerais juste clarifier la notion de voyage dans le temps dans ce film, que manifestement tout le monde n’a pas comprise.

    Il y a deux types de voyages dans le temps dans la fiction :

    – le type le plus courant, qui est celui de Looper, et qu’on retrouve également dans Retour vers le futur ou Terminator, est celui où on peut créer un paradoxe temporel, autrement dit celui où un personnage venu du futur peut changer le présent (donc son passé) de manière à modifier le futur (d’où il vient), ce qui entraîne l’impossibilité qu’il soit parti du futur, d’où le paradoxe.

    Pour le résoudre, on a inventé le concept pratique (on en pense ce qu’on veut, de toute manière rien de tout cela n’est crédible dans l’absolu) de « lignes de temps parallèles » : quand le type venu du futur modifie son passé, il crée une nouvelle ligne de temps qui supprime les événements qui l’ont conduit à voyager dans le temps et produit un futur alternatif. Exemple typique dans Retour vers le futur 2 : Biff crée un monde à son image dans le futur, en se donnant l’almanach des sports à son lui du passé.

    – le deuxième cas, beaucoup moins courant, est celui qu’on retrouve dans l’armée des 12 singes, par exemple : on ne peut pas modifier le passé en arrivant du futur, et toute action que l’on tentera pour créer un nouveau futur ne fera que valider les événements qui ont abouti à la création du futur tel qu’il est déjà. J’aimerais bien voir plus de films basés sur ce principe-là, on n’en voit pas souvent !

    Maintenant que c’est clair (j’espère !), je vous mets au défi de trouver des incohérences dans Looper. Peut-être en reste-t-il une ou deux que je n’ai pas dénichées, mais celles relevées par l’Odieux Connard ne tiennent pas la route si on accepte ce principe de lignes parallèles, qui est tout de même revendiqué par le film.

    Pour finir, u petit diagramme. Enjoy : http://lestoilesheroiques.fr/wp-content/uploads/2012/10/looper-explique-explication-fin-voyage-dans-le-temps.jpg

    • Intéressant.

      Sauf que le principe de la cohérence, c’est que c’est bien de s’y tenir. Or, Looper ne le fait pas. Mais alors pas du tout. Et je ne parle même pas des décisions débiles quant à la manière d’utiliser la machine à remonter le temps, mais bon, c’est sûrement du détail, ce n’est jamais que la base du film. Allez, prenons un exemple tout bête, et encore du détail : la fin du film.

      Vous me parlez de lignes parallèles : très bien. On va donc prendre cette théorie : chaque modification du présent, par des éléments venus d’un futur parallèle, crée un nouveau futur. Nous sommes bien d’accord, c’est ce qu’explique votre diagramme, n’est-ce pas ? Diagramme qui d’ailleurs, se vautre complètement (dans la ligne A, Cid devient le Rainmaker comme par enchantement alors que Vieux Joe ne pourra jamais lui faire bobo puisqu’il est tué, dans la ligne B, c’est le pire, on a affaire à un Vieux Joe qui réussit à blesser Cid et tuer sa mère, alors que la boucle le définit bien comme étant le Joe ayant été témoin des évènements – si, si regardez bien – et donc qui sait qu’il ne doit surtout pas le faire, et la ligne C, découlant de cette incohérence de la ligne B, non seulement du coup ne tient plus debout, mais en plus dedans Sara survit alors que dans la ligne A, Vieux Joe ou pas, elle crevait la gueule ouverte sans raison apparente : probablement que la cause extérieure qui la tuait a juste fait pif pouf disparition dans ce nouveau futur), c’est donc gentil de vous tirer une balle dans le pied d’entrée de jeu.

      Donc, la fin du film, disais-je.

      – Vous me parlez de futurs parallèles ? Très bien. Donc nous sommes d’accord : Vieux Joe vient d’un futur parallèle qui, quoiqu’il arrive, n’existe plus.
      – D’accord, mais alors pourquoi ses souvenirs changent en fonction de ce que fait Joe ? Il devrait avoir ses souvenirs d’un monde parallèle ! Mais non, on nous explique qu’il appartient bien à cette ligne là – ce n’est pas moi qui le dis, c’est le film – et que tout ce qui arrive à Joe lui est aussi arrivé.
      – Et puis tiens, à la fin du film, Joe se bute, hop. Ce qui fait disparaître vieux Joe ! Alors que d’après-vous, il n’appartient pas à la même ligne ! Vieux Joe devrait donc rester sur place… et juste ricaner en butant le Rainmaker. Et finir sa vie pépère dans cette ligne parallèle (là encore, cf vos diagrammes qui met bien deux personnages en parallèle, et pas issus d’une seule ligne puisque sinon, en effet, ça ne tient pas debout, ce qui est bien le problème).

      Mais non, le film appuie bien là-dessus : que nenni ! Tout ce qui touche le héros touche aussi son seul et unique futur !

      Donc vraiment, c’est très gentil, mais les lignes parallèles ne tiennent pas, puisque le film ne les respecte pas.

      D’ailleurs, toute l’intrigue du film repose sur ce futur unique, où tout ce qui affecte votre vous passé affecte votre vous futur.

      C’est aussi marqué sur l’affiche.

      Mais il est vrai que tout cela est peut-être entièrement démonté par un diagramme foireux dont la ligne centrale (je veux bien être sympa avec les deux autres, et encore) qui est censée tout expliquer fait juste abstraction de la base du film.

      La prochaine fois, je vous propose d’essayer d’expliquer pourquoi certains éléments touchant Joe (ex : souvenirs, blessures) changent instantanément le Vieux Joe, alors que d’autres (ex : changement d’opinion, découverte de comment le Rainmaker naît) ne l’affectent pas du tout. Et comment des choses appartenant à deux individus de deux lignes temporelles différentes (en prenant votre théorie) peuvent les affecter l’un l’autre puisque, comme vous le dites, ils ne sont pas de la même ligne/réalité.

      Vivement le prochain défi, dites.

      • Alors voyons…

        (Déjà, le diagramme n’est pas de moi, vous vous en doutez bien :D )

        Cid devient le Rainmaker pour une autre raison que l’intervention de Joe vieux dans la ligne A (certes, c’est un peu gros de convenir d’une telle similitude de conséquences pour des causes a priori différentes, mais après tout on ne sait pas grand chose du Rainmaker de base, seulement ce que le vieux Seth en a dit à son double jeune : sa mère est morte, il a la mâchoire dans un triste état, etc… On va dire que ça passe, d’autant que ça n’est pas nouveau dans le genre).

        Pour ce qui est des lignes de temps parallèles, le piège vient du fait que cette ligne parallèle n’existe que pour ceux dont le destin est directement modifié par l’événement à l’origine de la création de cette ligne. Le passage de la ligne A à la ligne B a lieu parce que le vieux Joe empêche le jeune Joe de le tuer, ce qui modifie à la fois le futur de Joe vieux et Joe jeune : autrement dit, on a une modification simultanée du futur et du présent (c’est ce que je trouve assez fort dans le scénario, personnellement, mais je comprends qu’on trouve ça tiré par les cheveux si on n’est pas adepte de ce genre de triture-méninges finalement assez artificiel, quelque part ;) ). Du coup, la ligne de temps parallèle est créée pour les deux Joe en même temps, d’où leur connexion qui permet aux souvenirs du jeune de faire aussitôt partie de ceux du vieux. Comme vous le dites, « tout ce qui arrive à Joe lui est aussi arrivé ».

        C’est exactement la même chose qu’avec Marty McFly qui empêche la rencontre de ses parents : ça modifie son destin, mais celui de ses parents aussi, à cause du lien père-fils entre lui et George. Ici, le fait que ce soit la même personne ajoute au côté un peu déstabilisant, ce qui est peut-être un peu too much, je vous l’accorde.

        Quant à la disparition du vieux Joe, elle s’explique également de cette façon : lors du passage de la ligne de temps A à la ligne de temps B, le laps de 30 ans qu’a vécu Joe jeune pour devenir Joe vieux est effacé, et de la même manière le voyage de Joe vieux vers le passé. Par conséquent, si Joe vieux n’a pas disparu de cette nouvelle ligne de temps comme ça aurait pu être le cas, c’est parce que comme Joe jeune est encore en vie, il reste la possibilité que Joe vieux retourne dans le passé d’une autre façon et pour une autre raison (un peu comme dans Terminator, on raisonne en terme de possibles : le T-800 se sacrifie à la fin de T2 parce qu’il est la seule raison pour que la possibilité de Skynet se réalise, possibilité qui finira par se concrétiser d’une autre manière mais c’est un autre sujet).

        Du coup, quand Joe jeune se suicide, il fait disparaître toute possibilité pour Joe vieux d’exister, aussi bien à son époque que dans le présent ; le principe aurait été le même si Joe jeune avait assassiné le créateur unique de la machine à voyager dans le temps (d’ailleurs, c’est un de mes regrets dans le film : que cette fameuse machine ne soit pas plus au centre de l’intrigue, je m’attendais à une révélation sur sa conception par le Rainmaker, quelque chose dans ce genre… mais bon, ça aurait rendu le scénario encore plus tordu, et cette discussion totalement invraisemblable, si tant est qu’elle ne le soit pas déjà ^^)

        Une autre raison pour laquelle ça paraît tordue, c’est qu’on croit pendant un moment (jusqu’au suicide de Joe jeune) que toute l’action de Joe vieux pour éliminer le Rainmaker ne va que renforcer le devenir de ce Rainmaker, ce qui donne l’impression d’un cadre type Armée des 12 singes où on peut sortir de la boucle ; d’où l’impression de trahison lorsque cette boucle est brutalement brisée, et le sentiment d’incohérence qui va avec.

        Voilà… Encore une fois, dans la mesure où on est libre de conceptualiser le voyage dans le temps comme on le souhaite puisqu’il n’existe pas, toute cette façon de voir est totalement critiquable (enfin c’est plus Rian Johnson que moi qu’il faudrait critiquer dans ce cas précis, je pense).

    • « mais j’aimerais juste clarifier la notion de voyage dans le temps dans ce film, que manifestement tout le monde n’a pas comprise. »

      C’est rien de le dire. Permettez moi de paraphraser ce que vous n’avez pas compris dans l’article et qu’OC a tenté de réexpliquer tantôt:

      « je vous mets au défi de trouver des incohérences dans Looper »

      On est donc censé croire que dans la « nouvelle ligne de temps », c’est ce gars sans nez, sans mains, sans jambes qui a attendu 30 ans, en continant son job de tueur à gages, ou enfermé dans un frigo par la mafia, peu importe, pour qu’il puisse remonter dans le temps exactement au bon moment. En outre, on est censé croire qu’il a à nouveau pu échapper à son double jeune, alors que cette fois, je le rappelle, il n’a plus de jambes.

      C’est ridicule de penser qu’on peut avoir dans la même, on va dire « nouvelle ligne de temps », un type a qui on a coupé le nez, les mains les jambes et le même type 30 ans plus vieux qui est revenu dans le passé.

      • Il n’a pas attendu 30 ans, justement parce qu’il y a une nouvelle ligne de temps ! Reprenons la scène :

        – Seth-vieux, en revenant dans le passé, empêche Seth-jeune de le tuer. Seth-vieux, jusque là, était issu d’une ligne de temps où il avait tué son double du futur lorsqu’il était jeune trente ans plus tôt. En rompant sa boucle, il efface donc ces trente ans qu’il vient de vivre, tout comme Joe-vieux le fera plus tard exactement de la même façon.

        – Puisqu’il a modifié non seulement son avenir (puisqu’il est toujours en vie alors qu’il aurait dû mourir) mais aussi celui de son double jeune (qui n’a pas tué son double vieux et devient un fugitif), Seth-vieux n’a donc pas d’autre passé sur ses trente ans de vie précédents que ce que Seth-jeune vit au fur et à mesure de sa nouvelle ligne de temps. Et ce qu’il vit, c’est sa capture et sa mutilation par la mafia, qui se transmet donc à Seth-vieux sous forme de cicatrices, de manière assez glauque.

        – Seth-vieux se rend tant bien que mal jusqu’au hangar où il est froidement abattu par un des truands. On aperçoit en arrière-plan une sorte de table d’opération qui contient manifestement le corps mutilé de Seth-jeune.

        Dans cette nouvelle ligne de temps, je le répète, tout le temps où Seth a profité de ses trente ans après avoir bouclé sa boucle n’existe plus. Du tout. Par conséquent, même si Seth-jeune mutilé restait en vie pendant trente ans, il ne pourrait pas devenir le Seth-vieux qu’il l’a empêché de boucler sa boucle, puisque cette boucle n’existe déjà plus. Et d’ailleurs, il est probable que les mafieux qui n’ont sans doute pas spécialement envie de prendre soin d’un corps mutilé pour les prochaines années vont tout simplement tuer Seth-jeune, faisant disparaître le cadavre de Seth-vieux comme plus tard celui de Joe-vieux quand Joe-jeune se suicidera, puis se débarrasseront du corps de Seth-jeune comme de ceux des victimes des loopers. Et le tour est joué…

      • « Il n’a pas attendu 30 ans, justement parce qu’il y a une nouvelle ligne de temps ! »

        Whibe, entre avec moi dans le monde merveilleux des multivers avec cette courte et hypothétique histoire:

        Bob le vieux retourne dans le passé et fait quelque chose à bob le jeune (Il lui casse les deux genoux, ou le force à voir un mauvais film) qui au final est censé l’empêcher de retourner dans le passé.

        Tu es, je suppose familier de ce qu’on appelle le paradoxe du grand père. La solution généralement envisagée pour le résoudre, est la création d’une nouvelle ligne temporelle, ou bob le jeune vieillira de manière différente pour devenir bob le nouveau vieux.

        Seulement voilà, bob le vieux et bob le nouveau vieux, sont deux personnes différentes, c’est même la base de la théorie du multivers. Et quand tu te la joues psychopathe avec bob le jeune, c’est bob le nouveau vieux qui déguste(ra). Bob le vieux, lui est peinard dans sa ligne de temps originale.

        Quelque chose fait à bob le jeune qui se retrouve sur bob le vieux, ce n’est pas logique. C’est magique.

        Maintenant, revenons au film.

        Si le film décrit un monde avec multivers, quelque chose fait à seth le jeune qui se retrouve sur seth le vieux, ce n’est pas logique. C’est magique.

        Si le film décrit un monde sans multivers, pour que quelque chose fait à seth le jeune se retrouve sur seth le vieux, il faut que seth le jeune devienne seth le vieux. Il doit forcément attendre 30 ans. Sinon c’est magique.

        Le tout est donc de savoir si la moitié des événements du film sont magiques ou si l’autre moitié des événements du film sont magiques. C’est seulement en répondant à cette question que l’on pourra savoir si c’est une daube ou si c’est une daube.

      • Cher M. Adieu Canard,

        Je trouve que vous expliquez avec beaucoup de justesse la question des paradoxes temporelles, et la façon paradoxale dont elle est traitée dans ce film, en faisant un mi figue, mi raisin. :)

        Je crois que je n’aurais pas mieux fait.

  41. Il semblerait également que les traducteurs responsables de la VF aient bien picolé. Ainsi plusieurs assertions de votre texte ne sont pas présentes sous la même forme dans le texte original (Bruce n’a pas d’enfant mais dit qu’ils auraient voulu en avoir, les loopers ne sont pas prévenus à l’avance qu’ils vont tuer leur boucle mais le découvrent en voyant les lingots d’or et ensuite vont faire la teuf, on apprend assez vite que la machine est bloquée sur « moins 30 ans » et ne peut donc envoyer personne chez les dinosaures, et ainsi de suite….). Ce qui ne change pas grand-chose, mais prouve qu’on peut faire deux films différents pour le prix d’un grâce au doublage ! Formidable !

  42. Il prend des leçons de Français, non pas d’Italien. Tu es allé voir le film en VF, tous tes arguments sont invalides.

    • Je me réponds, parce que j’ai pressé « Laisser un commentaire » un peu vite…

      Comme le soulignaient certains, le problème du voyage dans le temps est que c’est inexploitable pour faire une histoire, à moins d’y imposer des restrictions « artificielles ».

      Pour Looper, faire un grand bucher dans lequel la mafia aurait pu envoyer *toutes* ses victimes est un exemple de ce qui pourrait être possible sans aucune restriction. Ça ferait une très mauvaise histoire.

      Prenons le cas de Terminator : même s’il faut une énergie folle pour renvoyer un Terminator dans le passé, qu’est-ce qui empêche les machines d’en renvoyer plusieurs au même endroit et au même moment ? Du coup, au lieu d’avoir un vieux Schwarzy, on en aura 15 et ils finiront bien par buter Sarah Connor. Et là vous me direz : ouais mais les rebelles pourraient aussi tenter de renvoyer une armée. C’est vrai : chaque fois que les machines renvoie un terminator, les rebelles renvoient un homme, et vice versa. Grosso merdo, l’idée est que chaque fois que quelqu’un est renvoyé dans le passé pour modifier quelque chose, il suffit que l’autre camp renvoie quelqu’un une minute plutôt pour régler le problème. Et vous voyez où ça nous mène : boucle récursive infinie, stack overflow, kaput… Conclusion : c’est pas exploitable en l’état. Et c’est là qu’on commence à ajouter des restrictions sur le fameux voyage dans le temps pour que l’histoire se tienne.

      Sinon, revenons à l’idée des lignes de temps parallèles et donc des « multivers » : chaque événement donne lieu à la création de deux univers : celui où il s’est produit et celui où il ne s’est pas produit. Du coup, il existe simultanément une infinité d’univers. Dans ce cadre, il n’y a rien à raconter puisque tout s’est produit et rien ne s’est produit en même temps. On n’a effectivement ni continuum espace-temps ni paradoxe. Résultat : si l’on veut raconter quelque chose, on fera simplement le « focus » sur une « ligne de temps » (un enchaînement d’événements) un tant soit peu intéressant.

      Enfin, j’ai regardé Primer, qui traite aussi du voyage dans le temps (et qui je crois a été cité dans les commentaires). Et ça montre bien une chose : les voyages dans les temps, ça peut facilement donner un énorme foutoir. Je pense que c’est une très bonne conclusion à ma masturbation intellectuelle du soir. Merci.

      • Merci adirelle (et désolé pour la réponse tardive), c’est un bon résumé du paradoxe temporel. Et j’aime beaucoup l’image qui, effectivement, montre ce fameux problème de position géographique de la terre qui peut s’avérer assez gagesque ^^

        Pour les multivers, il y a un petit détail à ajouter : dans la majorité des histoires qui intègrent ça, la création d’une nouvelle ligne de temps fait disparaître la précédente (un peu comme quand on compresse la précédente version d’un fichier en en créant une nouvelle, désolé pour l’analogie foireuse mais c’est la seule à peu près potable qui me vient à l’esprit). C’est ce qui fait que Looper se tient d’ailleurs, c’est un multivers avec un seul des univers qui existe « réellement » et qui est sans cesse remplacé par une nouvelle version de lui-même à chaque fois qu’on a création d’un nouveau paradoxe (Adieu Canard, je pense que c’est ce point qui vous empêche de comprendre la cohérence du film).

        La seule exception à ça étant Joe vieux, qui justement a conscience d’être une anomalie et lutte pour ne pas perdre son ancienne mémoire (oui, c’est scientifiquement absurde, mais le reste l’est aussi ; et au moins, ça correspond à une certaine logique).

      • « Pour les multivers, il y a un petit détail à ajouter : dans la majorité des histoires qui intègrent ça, la création d’une nouvelle ligne de temps fait disparaître la précédente […] C’est ce qui fait que Looper se tient d’ailleurs, c’est un multivers avec un seul des univers qui existe « réellement » et qui est sans cesse remplacé par une nouvelle version de lui-même à chaque fois qu’on a création d’un nouveau paradoxe »

        C’est une vue de l’esprit. N’étant que dans une seule ligne de temps à la fois, le fait qu’il n’y en ait qu’une qui existe, ou qu’une infinité « ailleurs » continuent à se dérouler ne change strictement rien.

        « (Adieu Canard, je pense que c’est ce point qui vous empêche de comprendre la cohérence du film). »

        Whibe, comprends avec moi ce que veut dire cohérence. Une nouvelle version de l’univers remplace ou ne remplace pas la précédente. Elle ne le remplace pas à moitié.

        1) Une nouvelle version de l’univers remplace la précédente: Joe le jeune se tire une balle dans le coeur. Il ne peut pas voyager dans le temps 30 ans plus tard, pour devenir Joe le vieux. Donc Joe le vieux disparaît instantanément. Il ne meurt pas, il disparaît comme s’il n’avait jamais existé.

        2) Une nouvelle version de l’univers ne remplace pas la précédente: Seth le jeune subit une délicate ablation des deux jambes. Il ne peut pas voyager dans le temps 30 ans plus tard, pour devenir Seth le vieux. Mais Seth le vieux ne disparaît pas.

        Les deux solutions sont une résolution acceptable aux paradoxes, mais elle sont incompatibles entre elles. À un moment il faut choisir. Ce film ne choisit pas.

        Tu remarqueras qu’a nouveau, je cite des exemples précis qui s’articulent logiquement pour donner à mon propos une cohérence là ou tu t’en tiens à des considérations génériques qui, en l’absence d’exemples, t’empêchent de voir que ce qui caractérise ce film, et qui est critiqué depuis la première ligne, c’est justement et très exactement une complète, totale, coupable et impardonnable absence de cohérence.

    • Par ailleurs, je suis toujours surpris qu’une civilisation ayant développée le voyage temporel (pas le genre de trucs anodins pourtant …) et la téléportation n’ait pas par ailleurs développé la désintégration (traquer une puce désintégrée, c’est tout de suite plus dure), ou que sais je, le piratage à distance (c’est pas comme ci ça, on savait déjà faire à notre époque hein).

      A croire que les mafia sont contrôlés par des scénaristes du début du siècle dans le futur, pour avoir si peu d’imagination …

      • Oh ça, ça se justifie assez bien, vu que dans le film seule une minorité de gens peuvent utiliser la machine à voyager dans le temps, et de manière totalement illégale qui plus est. On pourrait dire la même chose de la fusion nucléaire, ce qui justifie qu’on n’en ait pas créé des centaines de nouvelles applications depuis tout ce temps tient en grande partie au fait que tout le monde ne peut pas faire ça chez soi le soir en rentrant du boulot.

        Pas la peine de chercher si loin pour trouver des incohérences dans Looper : pourquoi diable les hommes du Rainmaker sont-ils assez stupides pour tuer la femme de Joe dans le futur sans plus de cérémonie, ce qui leur fait logiquement prendre un risque énorme puisqu’ils ont créé tout un système pour l’éviter ? Ça, c’est un problème ;)

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  44. Très bonne critique, et entièrement fondée.
    Je m’y retrouve sur chaque point abordé, parfois même plus. ^^

    Quoiqu’il en soit, ce film est bancal de par le fait qu’il utilise les 2 théories du voyage dans le temps en même temps !
    Un coup c’est façon « timeline », un coup c’est façon « destin ».
    Donc déjà ça, ça rend le film très dur à rendre cohérent.

    Après, y a tout le reste, qui a été noté dans cet article.

    J’ai moi aussi été étonné que Bruce Willis ne laisse pas d’or à son lui-jeune lorsqu’il l’assomme dans le champ par exemple.

    Entre autre chose.

    On peut aussi noter que Bruce Willis est gaucher, alors que Joe/Joseph Gordon-Levitt est droitier. Si ça c’est pas un paradoxe. ^^
    A moins qu’en plus d’apprendre le français/l’italien/l’espagnol, il cherchait aussi à devenir ambidextre ?

    Une dernière chose odieux connard par contre ; les looper ne savent pas quand va arriver leurs eux, vieux. Aucun ne l’a jamais su. C’est juste une fois qu’ils l’ont flingués, qu’ils se rendent compte que c’est des lingots d’or, qu’ils savent qu’ils ont tués leur futur eux.
    Seth ne sait que c’est lui que parce qu’il tarde à tirer, et qu’il entend la berceuse fredonner par son lui vieux. C’est donc normal que Joe ne soit pas au courant que ce sera Bruce Willis qui va arriver.
    Et lorsqu’on est mis au courant de cela, le mec a tué son futur lui (c’est pour ça qu’il est tout chamboulé, le pov), mais par là-même riche, c’est pour ça qu’il dit qu’il va payer un coup à tout le monde malgré le fait qu’il ne lui reste plus que 30 ans à vivre.

  45. C’est encore moi, car je voulais dire un truc aussi, auquel j’ai pensé en lisant la critique (quand le gosse chute) et que j’ai oublié de préciser dans mon com, c’est que Cid et Sara doivent pas avoir des jambes normalement constituées.

    C’est quand même 2 personnages qui se pètent la gueule sans arrêt pour un rien.
    Le môme donc, qui se viande au mauvais moment dans les escaliers comme un noob.

    Et Sara, qui se pète la tronche en se tordant la cheville car elle sait pas marcher à reculons. Quand un mec sort d’on ne sait où (la ferme a l’air d’être quand même super loin de la ville la plus proche) pour lui demander un bout de pain.
    Et vers la fin, dans le champ, elle se rétame à nouveau, parce que bon, courir dans un champ en friche, c’est vachement technique quand même, faut faire gaffe.

  46. Pour la sortie du blue-ray, allociné publie une interview du réalisateur/scénariste:

    http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18619055.html

    Ca vaut vraiment de l’or!!!

    Mais alors, le best of, c’est quand il sort: » j’ai mis 2 ans à écrire mon scénario. »

    Je n’arrive pas a savoir si c’est drole ou triste en fait!!! Pour un film dont je n’arrive pas à savoir s’il est plus nul ou non que Prometheus…

    Sinon, temps que j’y suis, avec un peu de retard, M. OC, Looper a été un de vos meilleurs spoils pour moi (mieux vaut tard que jamais, hein!).
    ++

  47. C’est la première fois que je viens sur votre blog, cher Connard, et ceci est le premier article que je lis. Je vous avoue ne pas partager du tout votre vision du cinéma exposée en ces pages (même si je l’ai compris clairement biaisée, comme vous l’avez annoncé dans vos pages annexes et FAQ similaires). Je vous sens tout de même un minimum cultivé (peut-être passionné) derrière cette façade d’aigreur et de mépris. Donc je ne vous ferai pas l’affront de vous donner un cours sur l’emploi et la nécessité des tropes dans le processus d’écriture. Je trouve tout de même puéril de prendre 3 lignes pour définir un Chekov’s Gun tout ce qu’il y a de plus anodin, à savoir que ce trope est lui même utilisé dans la très grande majorité des films sortant au cinéma, incluant d’ailleurs de très bons films reconnus, voire des chef-d’œuvres. Mais passons, on ne va pas vous retirer le McGuffin des mains.

    Pour ma part, je ne porte que très peu d’attention à la cohérence d’un scénario. A mon humble avis, c’est une grossière erreur, et surtout, une posture contre productive de « petit malin », si je puis m’exprimer ainsi. Le ‘Suspension of disbelief’ est un élastique et non pas un cheveu. Se briser soi même l’absorption diégétique, c’est de l’arrogance mal placée. C’est se vanter de faire l’amour plus vite que quelqu’un d’autre… ça n’est pas l’objet d’une passion, mais d’une performance imbécile. Mais soit, il n’est pas besoin que je m’emporte, vous l’avez bien assez dit, un Odieux Connard écrit ces (trop nombreuses) lignes, c’est assumé. D’ailleurs, bien des spectateurs lambdas se contentent de projeter leurs propres attentes sur la toile et de se focaliser sur l’insignifiant scénario. Je dirai même, pour revenir au cas du « Looper » décrit ici, que plus il est insignifiant, plus il semble digne d’intérêt paradoxalement. Petite parenthèse tant que j’y pense : (moi j’aime le fait que Bruce Willis dise « on s’en fout »… car depuis le temps que je me dis « je m’en fous qu’on m’explique tout », ça fait plaisir d’entendre un personnage atteindre cet état d’éveil réflexif). Bref…

    En revanche, à la suite de vos tergiversations sur la sacro-sainte cohérence des films à paradoxes temporels, je suis très curieux d’avoir votre avis sur « Retour vers le futur ». Je le vois cité dans les commentaires, il est considéré comme un excellent film par beaucoup (dont moi), mais il ne me semble pas avoir eu de votre part une réflexion (ou une comparaison) sur cette oeuvre, qui reste sans doute la plus populaire bande pelliculée dédiée au voyages temporels. Je demande ça car, malgré son statut de film culte, il cumule un nombre d’erreurs et de plotholes assez consequent. J’ai beaucoup aimé votre intervention auprès de je ne sais plus qui à propos des différentes théories possibles vis à vis des voyages dans le temps (à une ligne ou à multi-lignes). Le fait est que « Retour vers le futur » (et d’autant plus ses suites) s’emmêle souvent les pinceaux entre ces deux théories. Est-ce que cela en fait un mauvais film ? Et je ne parlerai pas non plus des tropes qu’il enfile comme des perles (ah ça, Zemeckis aime beaucoup les Chekov’s Gun lui aussi).

    Tout cela pour en conclure, j’ai beaucoup apprécié « Looper ». Le film est bien moins prétentieux et bien plus conscient de lui-même que les intentions que vous semblez vouloir lui prêter. En outre le scénario se permet un port-nawak qui peut être apprécié (car en découle des idées visuelles sympathiques) et, chose que dans votre mauvaise foi calculée vous n’avez pas dite, se permet de rompre à mi-parcours le fil de son intrigue pour partir vers une autre direction : on oublie Phillip K. Dick, on va faire un tour chez Akira (toutes proportions gardées, évidement). Ces tropes ultra-prévisibles que vous conchiez ne sont finalement pas grand chose si l’on a le regard assez aiguisé (et l’esprit assez ouvert) pour voir ceux, plus intéressants, qui sont esquivés. Lamp shading monsieur Connard. Lamp shading…

    Je ne sais si je lirai vos autre chroniques cinéma. Je leur trouve un intérêt moyen, mais cela ne serait pas redhibitoire si les textes étaient plus concis. Et c’est pourquoi je pense me rabattre sur certains de vos textes attribués à des sujets de société. J’en ai survolés certains (à propos de la manif anti-mariage pour tous notamment) et je dois dire que votre posture générale en ces pages leurs sied mieux.

    En vous souhaitant bonne continuation.

    • Et pour en finir avec les films ‘temporels’, avez vous vu « Primer » ? Vous qui adorez la cohérence avant tout, je vous le conseille. A voir deux fois minimum pour être compris.

  48. Cher Odieux Connard, j’adore vos chroniques, mais il y a un problème: Looper nous prend pour des cons et vous loupez quelque chose (oh le jeu de mots pourri).

    Soyons logiques, ça aidera.
    Pourquoi Joe se tue? Pour empêcher vieux Joe de tuer la mère et blesser l’enfant que protège Joe.
    Pourquoi vieux Joe fait-il ça? Parce qu’il veut tuer le maître des Pluies dans le passé mais tue sa mère.
    Pourquoi vieux Joe veut-il faire ça? Parce qu’on a tué sa petite amie au moment de sa capture par les hommes du maître de la Pluie afin de le tuer dans le passé.
    Pourquoi le maître de la Pluie veut tuer les loopers, dont vieux Joe? Parce qu’un looper a tué sa mère.
    Pourquoi est-ce qu’un looper a tué sa mère? Parce que dans le futur la petite amie de vieux Joe se fait tuer dans l’opération pour le faire tuer, donc vengeance.
    Donc le futur crée le passé, ce qui crée le futur. Or vieux Joe ne souhaite pas le créer, il y est obligé par une impossibilité logique.

    En effet, c’est parce qu’on a tué sa petite amie que vieux Joe veut tuer la mère du maître de la Pluie dans le passé, le faisant devenir maître de la Pluie. Mais comment en est-il venu à ça?
    Dans les souvenirs de vieux Joe, on voit qu’il a continué sa vie, qu’il ne connaît ni le futur maître de la Pluie, ni sa mère, qu’il ne les a jamais rencontré. Donc la première fois qu’est apparu ce paradoxe temporel, il n’aurait jamais dû tuer la mère du maître de la Pluie et donc faire tuer sa petite amie.

    La question à se poser est: qui a tué la mère du maître de la Pluie en premier? Vu que ce ne peut pas être vieux Joe, un autre looper? Où est-il?

    Bref, le film ne devrait pas exister, au lieu d’un scénario intelligent, on a un scénario totalement incohérent.

    Pourquoi est-il différent des autres films (Voyage vers le futur) ou séries (heroes)? Parce que le passé crée le futur et que le futur intervient pour modifier son propre passé ou il y a une ligne parallèle. Le futur ne crée pas le passé, il ne fait que le modifier.
    Certes, c’est plus intéressant, mais impossible, puisque l’on va du passé vers le futur et non l’inverse.

  49. Moi je me demandais à quoi bon se scarifier bêtement, plutôt que de se laisser un message avec un tatouage. C’est moins douloureux et risqué non ?

  50. Personnellement, je suis assez d’accord avec Guile21, et je vais même tacher de développer.

    En effet, je pense qu’il est nécessaire de le rappeler puisque vous semblez vous focaliser sur la question, un film n’est pas qu’un scénario. Mieux : une histoire n’est pas qu’un scénario.

    Ce que j’entends par là, c’est que ce que l’on considère à tort comme la quintessence de l’histoire, le « scénario », n’en est en réalité que l’un des composants.

    Je ne suis pas un expert en la matière et la définition que je vais donner n’a rien d’orthodoxe, mais pour moi une « histoire » est au moins composé de trois choses : l’univers dans laquelle l’histoire se passe, le scénario (l’enchainement des actions des protagonistes) et enfin la narration, la façon dont est racontée l’histoire. Et que ces trois éléments ne sont pas naturellement liés en terme de qualité. Un bon scénario peut être gâché par un univers incohérent. Ou un mauvais être rattrapé par une narration de haut vol.

    Il est de bon ton dans vos chroniques, comme dans celles de beaucoup de vos pairs (Nioutaik, par exemple), de moquer l’incohérence des actions des héros dans un film. Certes, la mauvaise foie dont vous faites preuve est à la fois revendiquée et absolument jouissive, et je suis d’accord qu’on ne peut pas excuser toutes les stupidités commises par un film par son seul statut d’objet de loisir (ce qui serait en outre réducteur).

    Néanmoins, c’est une erreur, particulièrement pour un film, de se focaliser sur ces absurdités. Parce que non seulement, comme je l’ai dit, un scénario mal maitrisé ne gâche pas forcément/complètement une histoire, mais parce qu’en plus un film ne se contente pas de « raconter » une histoire via l’enchainement des séquences, il l’exprime aussi visuellement.

    Concernant Looper, il est évident que, comme dans la plupart des films de genre, le scénario est, pris de façon objective, bourré d’incohérences. Et même si le film assume, selon-moi, son statut de série B, il n’est pas question de lui pardonner aussi simplement ces facilités. Ce serait faire insulte au cinéma « de genre » que de considérer qu’il n’est pas assujetti aux contraintes du « vrai » cinéma.

    Mais il s’agit de faire aussi la part des choses. Non seulement, pour peu que l’on rentre dans le jeu, l’univers du film est relativement cohérent (pas réaliste, pas crédible, mais cohérent par rapport à son postulat de départ), mais en plus, ses apparentes faiblesses scénaristiques ou narratives sont, pour moi, porteurs d’une force symbolique.

    Oui, l’organisation du travail des Loopers peut sembler franchement ridicule de prime abord. Comme vous le dites, la paye sur le corps de leurs victimes, les tromblons rangés dans le casier bien en évidence, c’est absurde ! Mais pour moi, cela incarne précisément l’immoralité de ce futur où tueur à gage est une activité comme les autres, aussi médiocre et ennuyeuse que celle d’un employé de bureau. Je fais mon boulot, je remplis mon quota, je vais chercher ma paye, je range mon outil de travail quand j’ai fini ma journée…

    Et c’est pareil pendant tout le film. Les armes par exemple : si Loopers ne se montre pas particulièrement inventif dans ses scènes d’action, il est sans doute l’un des seuls à développer une véritable réflexion sur les armes, pourtant au cœur de ce genre de film. D’un côté, les « Loopers », armés de tromblons (qui ne nécessitent aucune dextérité particulière puisqu’ils le manquent jamais leur cible), sorte de prolétariat du meurtre en CDD, dont la mort programmée peut-être métaphoriquement assimilées au licenciement (« meurtre » social). De l’autre, les « Porte-Flingues » (qui sont, et c’est très intéressant, toujours littéralement appelés comme ça), CDI de la criminalité et dont les armes nécessitent une réelle compétence, un réel savoir.

    Et une grande rivalité oppose au quotidien ces tueurs flambeurs, au boulot facile et très rémunérateur, mais en sursis, et ces séides anonymes, qui méprisent ces petites frappes sans talent autant qu’ils envient leur situation. Bon là, j’interprète un peu, mais quand même, on sort un peu du schéma de « hommes de main sans personnalité que le héros flingue par paquets de dix ».

    Alors d’accord, le postulat de départ peut semblait stupide, personnellement, un paradoxe me choque plus que tout autre : comment la police peut-elle être si efficace pour « retrouver les corps » dans le futur si le « Faiseur de Pluie » (« Rainmaker ») et son organisation sont si puissantes ? D’ailleurs, même dans le « présent » du film, la police apparait comme complètement absente ou bien noyautée par les mafieux. Mais c’est une erreur de vouloir analyser froidement l’histoire du film, parce que c’est un film surréaliste.

    La première scène donne le ton : nous sommes en 2040 et le Joe attend d’abattre sa cible devant… un champs de maïs.

    Ok, ça n’excuse pas les vraies faiblesses du scénario : l’exposition forcée sur la télékinésie, la résolution foireuse des paradoxes temporels (mention spéciale à l’homme tronc…), la scène de massacre badass de Bruce Willis filmée à la Die Hard… Sans parler de tous les personnages poncifs. Mais il convient tout de même de relativiser ces problèmes face à la véritable inventivité dont fait preuve le film sur la forme autant que sur le fond.

    Et puis objectivement, regarder un film en VF, c’est mal ! :D

  51. Oui enfin les paradoxes temporel c’est justement tout l’intérêt d’un film sur le voyage dans le temps. Tu te tritures les méninges pour comprendre: si Joe est mort jeune, comment Joe a pu remonter dans le temps en premier lieu? Si John Connor est né grâce au fait qu’il a envoyé son propre père dans le passé, comment a-t-il pu naître en premier lieu? Si la poule était un œuf lui-même pondu par une poule qui était un œuf, comment l’œuf (ou la poule??) sont-il arrivés en premier lieu? Bref tout ça nous renvoie à la question existentielle suprême: qu’est-ce qu’on fout là? Comment à la base, s’il n’y avait rien dans l’univers, d’un coup ya eu un truc et la Terre s’est créée et on est venus au monde? EST-CE QUE DIEUX EXISTE??? ET SI OUI QU’EST-CE QU’IL FOUT LA?? IL SORT D’OU?? Crotte de bique, vous conviendrez qu’en comparaison les paradoxes dans Looper c’est du pipi de chat! Bisous

  52. oh mon dieu quand j’ai vu ce film je me suis dit j’espère que l’odieux connard à fait un spoil la dessus car c’est tellement mauvais et dire qu’il y a des gens pour crier au génie les cons sont partout

  53. Heureusement qu’on peut trouver ce film gratuitement, ça permet d’économiser pour s’acheter un meilleur film.

    Le contrat du film est: modifier le présent pour changer le futur… ou pas…
    Ca commençait super bien, en acceptant le contrat et TOUTES les règles implicites, jusqu’à Seth.

    Ce qui arrive à Seth jusqu’à ce qu’il perde ses jambes était plausible, c’est à dire que le futur de Seth pouvait toujours avoir lieu en considérant une seule ligne de temps… Jusqu’à l’épisode des jambes: comment pouvait-il escalader la grille, se déplacer s’il n’avait plus de jambes?
    Donc la ligne de temps est brisée à un moment; on pourrait donc imaginer une autre ligne de temps qui démarre à ce moment là et (imaginons que) c’est ce que les loopers devaient éviter: qu’une autre ligne de temps ne vienne perturber la ligne de temps originale (celle qu’on suit dans le film): sauf que dans ce cas-là, les opérations de Seth n’auraient aucun impact sur le vieux Seth.
    Mais alors, on pourrait postuler qu’il y a plusieurs lignes de temps.
    Sur l’affiche: « affronter votre futur »… » VOTRE », je répète: « VOTRE ». Pas « LE » ni « UN », c’est celui de la ligne de temps originale. Donc Seth ne peut pas avoir les jambes coupées sur une unique ligne de temps et le message sur son bras ne répond pas à cette logique.
    -> Le contrat de base du film est rompu. Je suis sorti de la logique du film. Ce n’est pas de la théorie du voyage dans le temps, c’est de la logique de base (niveau d’un enfant de moins de 10ans)

    Bon. Soit. Imaginons qu’on réaccepte le contrat initial (et les multiples faux-raccords), ce que j’ai accepté de faire à contrecoeur; sinon, j’arrêtais direct le film: je voulais voir si le scénariste allait retomber sur ses pattes…

    On voit arriver la fin comme le nez au milieu de la figure. J’avais dans le secret espoir qu’il y ait un retournement de situation (que je n’avais pas prévu), ou justement l’accomplissement du destin qui était inévitable malgré (1) l’intervention désespérée de Bruce dans le présent (i.e. éliminer Cid) et (2) l’intervention désespérée du rainmaker dans le futur (i.e. éliminer les loopers pour sauver sa mère). Ou imaginer plusieurs lignes de temps, mais là, le scénario serait bien différent.

    Je suis habituellement très bon public et j’accepte, en grand majorité, les contrats même les plus tordus. Mais là, c’est beaucoup trop gros. Surtout que ça ne laisse aucune marge de manoeuvre pour tenter d’y mettre une logique en adéquation avec le contrat initial.
    Je ne comprends pas comment il a pu être aussi bien noté et apprécié… Vraiment…

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