Hansel & Gretel : ouiches hunters

« Votre badge Monsieur. »

Le journaliste accrocha timidement le petit objet plastifié à sa veste, notant l’imposante mention « Visiteur » sur celui-ci au point de couvrir à demi la photo qu’il venait de fournir. Il releva brutalement les yeux lorsque la sirène stridente de la grille de sécurité du couloir face à lui résonna, l’agent de sécurité de faction laissant passer un homme en blouse qui vint lui serrer la main un sourire bienveillant aux lèvres.

« Pile à l’heure, pile à l’heure ! Vous avez de quoi prendre des notes ? Bien. Suivez-moi ! »

Le médecin n’avait même pas pris le temps de le laisser répondre, filant à nouveau vers le couloir qu’il venait de quitter en invitant le journaliste à le suivre. L’endroit était sordide : des néons jetaient une lueur verdâtre sur un carrelage fatigué, alors que la faible lumière parvenant de l’extérieur jetait sur le sol l’ombre inquiétante des barreaux obstruant chaque fenêtre. Le journaliste déglutit en entendant les cris au bout du couloir.

« Ne paniquez pas, ils ont un peu bruyants, mais ah ! Inoffensifs ! Les plus agités sont dans un autre quartier.
– Vous avez souvent des pensionnaires qui vous posent problème ?
– Certaines crises de manque peuvent être violentes, mais en général, nos auxiliaires gèrent bien la situation. »

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Une porte trembla à côté d’eux, alors que le corps lourd d’un homme de l’autre côté venait de se jeter contre. Si elle n’avait pas été plusieurs fois renforcée et capitonnée, le journaliste était sûr qu’elle aurait cédé. Le médecin, visiblement habitué à ce genre d’excès, s’approcha de la porte pour ouvrir le judas qui l’ornait.

« Il faut vous calmer Monsieur Stevens !
– Docteur ! Docteeeeeeuuuuuuuuur, gémit la voix de l’autre côté, juste une ! Juste une, s’il-vous-plait !
– Monsieur Stevens, vous savez très bien pourquoi vous êtes là.
– Juste une licence ! Allez, une petite… même une vieille ! Une gratuite ! Une que vous n’aimez pas, je la prends, je vous en supplie !
– Ça suffit, calmez-vous ou je fais appeler l’infirmier.
– Non, non, nooon ! Je suis calme. Je suis très calme. Très très calme docteur. »

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Le médecin s’éloigna de la porte sous le regard étonné du visiteur, qui avait suivi le bref échange sans même le prendre en note. Il était trop surpris par la réalité qu’il découvrait derrière l’image qu’il se faisait de l’honnête établissement.

« Vous savez, ici à la Société Protectrice des Scénaristes, ce genre de scène, c’est le quotidien. Tenez, Monsieur Stevens, on l’a recueilli il y a trois semaines, on l’a trouvé abandonné sur un trottoir par ses maîtres à Hollywood… triste histoire trop commune !
– Qu’est-ce qu’il a ? Pourquoi est-il si agressif ?
– On passe des années à les abreuve de licences, d’adaptations… ils deviennent complètement accro. Au bout d’un moment, ça leur a tellement pourri le crâne que leurs maîtres les abandonnent. On essaie bien de leur trouver un studio d’adoption, mais ça demande du temps pour les réadapter.
– Comment vous y prenez-vous ? »

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Feignant de ne pas voir le journaliste noircir son calepin de ses réponses, le médecin s’approcha d’une autre porte, vitrée cette fois-ci, derrière laquelle un homme aux cheveux épars et aux gestes nerveux roulait des yeux fous en regardant un médecin, assis en face de lui, occupé à l’interroger.

« Ici nous faisons un atelier pour les réhabituer à réfléchir seuls. Là par exemple, nous notons leurs propos souvent incohérents sur une feuille, puis nous leur soumettons en leur faisant croire que c’est une licence à adapter. C’est une sorte de placebo, au bout de quelques mois nous avons de très bons résultats et certains peuvent se réinsérer dans la société.
– Et pour les autres ?
– Nous en parlerons en fin de visite. D’ailleurs je… »
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Il y eut un cri terrible en provenance de l’atelier qu’ils observaient lorsque le patient se rua sur le médecin en hurlant « C’est PAS une licence ! J’en veux une vraie MAINTENANT ! » ; deux imposants infirmiers sortirent d’une porte dérobée pour s’interposer, traînant le patient en hurlant loin de la salle. Une fois encore, le journaliste déglutit bruyamment, tant et si bien que son interlocuteur l’entendit.

« Vous savez, c’est un long chemin qu’ils doivent faire, il est normal qu’ils trébuchent parfois.
– Tout de même je… je ne m’attendais pas à ça. Heureusement que vous avez de la sécurité pour les surveiller, je crois que je ne serais pas rassuré sinon.
– Ah, ça ! Nous manquons encore de sécurité pourtant : téléphones portables qui circulent dans les cellules pour appeler des réalisateurs, échanges de licences en cachette, tenez, on en intercepte parfois de drôles ! »
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Le praticien tira de sa poche un papier chiffonné et couvert de traces laissant supposer qu’il avait été dissimulé dans un endroit peu ragoûtant.

« Lisez-moi ça !
– Hansel & Gretel chasseurs de sorcières… mais… je… c’est nul ? 
– A qui le dites-vous ! Ils en sont arrivés à un tel niveau de nullité qu’ils parviennent à écrire des films n’ayant aucun rapport avec la licence qu’ils utilisent. Là, leur histoire : quel intérêt qu’il s’agisse de Hansel & Gretel ou bien de deux autres pinpins ? Aucun ! Mais ils sont accros à la licence, c’est affreux ! »

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Le journaliste sentit son repas du matin lui remonter : pouvait-on être assez idiot pour aller chercher une licence sans aucune raison pour faire un film qui n’avait rien à voir ? Était-on tombé aussi bas ?

Pour le savoir : spoilons, mes bons !

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L’affiche : « Chasseurs », « 3D », autant de signes qui ne trompent pas quant à la bouse.

Tout commence dans une tranquille chaumière, alors qu’un couple de paysans est en train de discuter d’un sujet grave : Madame a décidé qu’il était temps d’emmener les enfants dans la forêt puisqu’ils font du bruit pendant Plus Belle la Vie. Monsieur n’est pas trop d’accord, mais préférant éviter un conflit qui dégénérera en « Je fais la gueule au lit mais si tu me poses la question, je te dirai qu’il n’y a pas de problème, bonne nuit« , il finit par céder. Papa va donc réveiller ses deux beaux enfants, Hansel & Gretel, qui ne trouvent pas du tout suspect que leur père leur annonce en pleine nuit qu’il est temps d’aller se promener dans les bois. C’est bien normal.

Evidemment, après les avoir emmenés au coeur de la forêt, le géniteur relâche sa progéniture « Allez on joue à cache-cache, comptez jusqu’à 37 puissance 12« , puis s’en va, les abandonnant à leur triste sort pendant qu’ils tentent de calculer combien cela fait. « Papa ! » crie Hansel en comprenant qu’entubage il y a eu, « Papa ! » reprend Gretel alors que le désespoir les gagne dans l’obscurité. Finalement, lorsqu’ils ont fini d’espérer le retour de leur père, et que leurs cris se sont plutôt rapprochés de « Gros bâtard !« , les marmots décident d’avancer au hasard dans la forêt.

Chemin faisant, les marmots tombent sur une demeure pas du tout suspecte : celle-ci n’est faite que de pain d’épice et de sucreries, ce qui a tôt fait d’endormir leur méfiance tant n’importe quel enfant (et certaines blogueuses) mis en face d’une demeure constituée en partie de fraises Tagada a une forte tendance à se ruer dessus dans une charge digne de Braveheart sans chercher l’embuscade. Hélas pour eux, à peine ont-ils commencé leur festin que la porte de la demeure s’ouvre, révélant une horrible sorcière qui les capture aussitôt.

Et on comprend la sorcière : non mais franchement, quand on a pas de quoi se payer des parpaings et que l’on fait construire en pain d’épice, vous croyez vraiment que ça fait plaisir de voir des morveux venir boulotter votre misérable bicoque qui en plus, a les murs qui gonflent dès qu’il pleut réduisant de moitié la surface au sol ? Quelle bande de rascals, ces enfants !

Bref : Hansel & Gretel capturés, la sorcière utilise Gretel comme esclave pendant qu’elle gave Hansel de sucreries dans l’espoir de le boulotter plus tard, puisque le cannibalisme est tout de même un hobby plus sympa que la belote. Mais profitant d’un moment d’inattention de la bougresse, nos deux héros ont tôt fait de se révolter et de la coller dans un four, avant de cruellement regarder la vieille dame se transformer en charbon. A noter que dans la bagarre, nos loulous ont remarqué quelque chose : les sorts que lançait la mémé n’avaient aucun effet sur eux… étrange !

Mais allez, voilà pour la séquence d’introduction : passons et lançons le générique !

Les années passent alors à toute allure, et nous découvrons alors via diverses coupures de presse que nos héros, loin de s’en être arrêtés à l’incinération d’une seule sorcière, ont décidé d’en faire leur métier en conséquence de quoi ils ont occis de la friponne plus que de raison, fournissant suffisamment de cendres pour tous les jardinets de l’Europe de l’Est à eux seuls. Finalement devenus adultes et célèbres, nous pouvons donc laisser le film véritablement commencer avec la fin du générique.

Rendons-nous donc dans la bonne bourgade de Boubourg, où la population locale est très excitée par un évènement très intéressant : le shérif local, Berringer, s’apprête à brûler une sorcière sur la place du marché. Le peuple est donc très excité et agite fourches et torches à foison, tout en écoutant le discours de l’homme de loi expliquant de quoi il retourne.

« Bon peuple de Boubourg, regardez bien cette femme : c’est une sorcière !
– Buuuuuurn !
– Oui mes amis ! Nous allons la châtier comme il se doit et…
– Attendez !Vous avez remarqué la moustache du shérif ? Je n’avais jamais fait attention, mais ça et le fait qu’il parle avec une voix horripilante, je ne sais pas pourquoi mais je pense qu’il pue le traître qui va mourir.
– Ah oui tiens ! C’est vrai Michel, t’as raison, non mais quelle idée aussi de porter la moustache dans un film comme celui-ci ?
– J’te jure, y en a qui doutent de rien.
– Hé ho, ça va aller tous les deux ? Vous me le dites si je vous fais chier ! Allez le peuple, on se concentre. Je disais donc, c’est une sorcière, et nous allons la… »

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Mais alors que le shérif s’apprête à en remettre une couche sur le côté allume-barbecue follement décadent des sorcières, celui-ci est interrompu une fois encore, mais cette fois par l’arrivée d’un canon de revolver contre son crâne : Hansel & Gretel sont dans la place ! Ils sont grands, ils sont beaux, ils sont tout de cuir vêtus et évidemment, Gretel porte l’indispensable décolleté de toutes les combattantes de mauvais films. Cela dit, ce débarquement impromptu et quelque peu cavalier a tôt fait d’exciter les hommes du shérif (non, pas comme ça), qui n’aiment pas trop que l’on braque ainsi leur patron. Heureusement, Gretel prend la parole pour calmer tout le monde.

« Pas de panique, peuple de Boubourg ! Nous sommes Hansel & Gretel, les fameux chasseurs de sorcières, et nous pouvons vous certifier que cette femme n’est pas une sorcière ! 
– C’est à dire qu’elle est rousse, sans famille et a l’air vaguement mystérieuse quand même.
– J’suis d’accord avec Michel.
– Ho, je te sens taquin peuple de Boubourg ! Mais vois : cette sorcière n’a pas les dents pourries, la peau dégoûtante ou les cheveux sales comme les sorcières ! (authentique : ce sont les « signes distinctifs » selon nos héros) 
– S’cusez-moi, mais en fait là vous venez de faire la description de tous les figurants puisque l’on est censés être des bouseux du cru, alors il faut tous nous brûler, c’est ça ?
– Ouais, parce que du coup, le fait que ce soit la seule avec les dents brossées, la gueule propre et les cheveux qui flottent dans le vent du soir, c’est quand même d’autant plus suspect.
– Raaaah, écoutez-moi, je suis Gretel de Hansel & Gretel quand même ! Puisqu’on vous dit que les sorcières ont naturellement une apparence de méchantes, arrêtez de gueuler !
– Aaaaah ouais okay. Nan, si elles ont naturellement la gueule de travers, d’accord. Heureusement qu’elles sont connues pour ne pas savoir faire de la magie et changer d’apparence alors ?
– Sérieusement Hans et Greta, pourquoi on devrait croire vos conneries ?
– Parce que nous sommes deux allemands en manteaux de cuir qui vous disent qu’ils poursuivent des gens aux nez crochus qui font le sabbat pour les mettre dans des fours. 
– …
– Ah ouais. C’est vrai que dit comme ça, j’ai tout de suite envie de collaborer. »

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Attention : dans cette image, retrouve la seule personne condamnée à mort. Un indice chez vous : Tom Selleck.

Après avoir dissipé le terrible malentendu avec le peuple de Boubourg, nos deux héros libèrent donc la jeune femme menacée de faire du cosplay extrême de Jeanne d’Arc en insistant bien sur le fait qu’une sorcière ne pourrait dissimuler son apparence, et que la belle rousse – prénommée Gertrude – est donc innocente. C’est bien noté. le shérif, furieux de cette interruption, apprend que les deux chasseurs ont été recrutés par le maire de Boubourg, car depuis des mois, des enfants se font enlever en ville et le shérif n’est jusqu’ici parvenu à aucun résultat. Berringer, blessé par cette interruption, tente bien de faire un esclandre mais dans l’affaire, Gretel lui pète le nez parce qu’elle est comme ça, mais ouais. J’en profite pour glisser qu’Hansel, pendant ce temps, et tout le long du film ne fera qu’une chose : prendre la pose avec son fusil sur l’épaule, ce qui ne tirera jamais d’un figurant un « Je suis derrière vous bougre de con, arrêtez de faire ça ! » ou même du cerveau d’Hansel le fait qu’en combat, il dégaine deux fois moins vite en jouant le poseur, mais passons.

Nos héros décident donc de commencer leur enquête pour savoir ce qu’il est advenu des enfants kidnappés, et plutôt que de se renseigner sur les disparitions (détail), décident donc de se rendre dans une forêt voisine pour tabasser une sorcière au hasard. C’est ce qu’on appelle avoir le sens de la justice ou du pogrom. Bref : nos deux héros ont tôt fait de trouver une demeure de sorcière et d’y rentrer à coups de botte pour menacer l’hideuse maîtresse des lieux. Chose amusante : on constate qu’Hansel & Gretel, malgré le fait qu’ils chassent les sorcières depuis leur enfance ont toujours un modus operandi digne des plus grands, à savoir :

  • Etape 1 : on entre en faisant plein de bruit (il ne faudrait pas avoir l’avantage)
  • Etape 2 : on regarde la sorcière la bouche en coeur en faisant « Ho ! » (non parce qu’ils n’en ont jamais vu, alors à chaque fois ils sont étonnés)
  • Etape 3 : la sorcière profite de la surprenante surprise des deux blaireaux pour essayer de se barrer
  • Etape 4 : nos héros tirent partout, sauf sur la sorcière (leur compétence au tir varie beaucoup selon les séquences du film)
  • Etape 5 : s’ensuit une course-poursuite (durant laquelle Hansel finit toujours accroché à quelque chose ou quelqu’un)
  • Etape 6 : puis arrive une baston au corps à corps pleine de poncifs (« Aïe le coup de poing », « Mon arme a glissé au sol ! », « Je rampe vers elle, raaah »)
  • Etape 7 : et pour finir, arrestation de la sorcière par un quelconque coup de bol

Mais à part ça, ce sont de vrais pros.

Bref, après avoir arrêté la sorcière et l’avoir passée à tabac, nos héros reviennent en ville pour annoncer la nouvelle : bon, la sorcière ne savait rien. D’ailleurs, elle ne savait tellement rien qu’elle avait chez elle un curieux document parlant de la « lune rouge », un phénomène qui n’arrive qu’une fois par génération et fort sacré pour les sorcières maléfiques, et qui va bien évidemment arriver dans trois jours. Evidemment, vous vous doutez bien que cela n’aura strictement rien à voir avec le coeur de l’intrigue. Non parce que si c’était le cas, ça voudrait dire que la sorcière avait plein d’informations, voire savait tout en fait. Et donc que nos héros racontent n’importe quoi.

Et ça, ce serait complètement incohérent : ça ne risque donc pas d’arriver, pas vrai, ouf. Hein? Hein ?

De son côté, le shérif Berringer, probablement guidé par sa moustache maléfique, a décidé qu’il n’allait pas se faire doubler par Hansel & Gretel : il a donc recruté un petit groupe de pisteurs du coin en leur proposant d’aller, dès cette nuit, inspecter la forêt à la recherche des enfants disparus (on notera donc qu’il n’a jamais eu cette idée avant, quitte à en plus le faire de jour). Les hommes insistent bien en disant que rooooh, quand même, la nuit chez les sorcières, c’est très con comme idée. Le shérif insiste donc en disant « Oui, c’est très con, mais j’ai du pognon » : les larrons décident donc que c’est une excellente soirée pour mourir et se mettent en route. A noter qu’ils sont tous plus ou moins laids et/ou possesseurs d’une pilosité faciale aléatoire.

Et évidemment, ça ne rate pas : une fois au coeur des bois, la petite troupe fait étape et allume un feu pour se sustenter, lorsque surgit soudain de l’obscurité une ravissante femme.

« Bonsoir, étrangers, que faites-vous si tard au milieu de ces dangereux bois ?
– On attend que le script annonce notre mort. 
– Et là il vous dit quoi ?
– Là il nous dit de ne surtout pas nous méfier ou braquer la femme super mystérieuse vêtue de noir qui vient d’apparaître en pleine nuit au milieu d’un territoire réputé pour ses sorcières. D’ailleurs sitôt que vous nous attaquerez, on jettera tous nos armes sans raison pour ne surtout pas se défendre.
– Ah oui. Quand même.
– Oui, hein ? 
– Allez, faisons vite, j’ai honte rien que d’être dans ce film, je crois que je préférerais animer une foire au boudin. »

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Et en effet, la bougresse n’est pas simplement une belle damoiselle, puisque ses traits se déforment rapidement pour révéler… une sorcière !

Ah bin ça ! Des sorcières qui peuvent changer d’apparence, c’est vraiment fou.

Toujours est-il que la gourgandine a tôt fait de bourrer la gueule de tous les pisteurs de diverses manières (alors dans ce film, sachez que les gens meurent tout de même essentiellement par décapitation/explosion de tête ; un curieux fétichisme), n’en laissant qu’un survivre pour revenir jusqu’à Boubourg et annoncer à la taverne du coin, où Hansel & Gretel ont décidé de passer la soirée, que la sorcière des bois les conchie d’une force, mais alors (en substance, hein, c’est un spoiler) ! A noter que nos héros ont rencontré dans l’endroit un jeune homme qui les idolâtre, Ben, et se rêve chasseur de sorcières lui aussi. J’en profite pour signaler que l’homme qui a transmis le message a littéralement explosé à la fin de son propos, tant les sorcières aiment donner un côté coloré à leurs annonces. C’est leur côté blogueuses.

La nuit étant désormais tombée depuis un moment, nos héros décident d’aller se coucher (un mec vient juste d’exploser, pas de quoi s’agiter quoi), et la pauvre Gretel se réveille après avoir rêvé de sa mère : c’est rigolo, à chaque fois qu’on lui parle de sorcières, elle rêve d’elle. Je me demande bien ce que cela veut dire, hmmm. Des fois que le spectateur n’ait pas bien compris, elle s’interroge aussi à voix haute : « Hansel, ne t’es-tu jamais demandé pourquoi nous étions immunisés aux sorts des vilaines sorcières ? » mais son frère se contentant de lui répondre « Ta gueule, je dors » avant de se tourner sur le côté, laisser ses sphincters se relâcher puis se rendormir, elle ne creuse pas plus la question.

Le lendemain matin donc, il est temps de reprendre la chasse à la sorcière ; Hansel se rend donc au marché local pour acheter un peu d’équipement où il recroise Gertrude, la rousse damoiselle qu’il avait sauvé d’un mercredi des cendres anticipé. Celle-ci l’approche donc malgré le terrible côté dark de notre héros, en faisant des bruits comme « glousse, glousse » ou « huhuhuhu« . La discussion s’engage vite avec la pintade, et malgré le spam intensif de Gertrude à base de « Toutes les sorcières ne sont pas méchantes », « Y en a des bien » et « Tu sais tu pourrais tomber amoureux d’une sorcière, genre à tout hasard une rousse, tout ça *CLIN D’OEIL* », le bougre ne remarque rien de suspect dans la conversation. Bravo, heureusement que tu chasses les sorcières mec, ton détecteur a l’air performant.

Après le stade « J’ai tout le temps mon arme sur l’épaule pour avoir l’air cool », il y a le stade « On dirait que je fais un câlin à mon arme »

Mais justement : Hansel sent soudain une grande faiblesse l’étreindre ; non pas qu’il réalise enfin le niveau du scénario et des dialogues, mais simplement qu’il fait du diabète puisqu’ayant été gavé de sucreries par une sorcière petit, de temps à autres, ce n’est pas la grande forme (il utilise la même excuses pour justifier ses caries et son haleine de chacal mort). Il s’injecte donc son insuline sous les yeux de Gertrude, qui lui dit pouvoir l’aider car elle connait bien cette maladie mais… Hansel s’en fout.

Il est bien cet Hansel, en fait. Il tombe sur une sorcière qui a plein d’infos, ça ne l’intéresse pas et il revient en ville en disant qu’il n’a rien trouvé, une nana l’aborde en lui disant grossièrement qu’elle aussi, elle chevauche son balai la nuit, il ne comprend pas, et enfin quand on lui dit qu’on peut le guérir de sa petite faiblesse, il s’en moque aussi.

Enfin un personnage avec lequel s’identifier : moi aussi, j’ai le plus grand mépris pour ce qu’il se passe sur l’écran.

Bref : sur ces entrefaites, Hansel se sépare de Gertrude malgré le petit plan drague qu’elle a tenté sur lui, et s’en va dans les bois avec sa soeur pour tenter d’attraper une autre sorcière. Et ça tombe bien, car au fond des bois, la sorcière Muriel (celle qui avait tué les pisteurs et pouvait prendre l’apparence d’une nana pas trop moche) et ses deux complices, A & B, discutent tranquillement alors que les enfants kidnappés les regardent, inquiets, dans des cages tout autour d’elles. Muriel a en effet trouvé un moyen d’immuniser de manière définitive les sorcières au feu grâce à une potion qu’il faut réaliser le soir de la lune rouge ! Et elle a déjà invité toutes les sorcières à venir partager le breuvage, hohoho…

… hoho ? Oui donc, je confirme : la sorcière il y a quelques scènes « qui ne savait rien » savait donc tout. Misère, c’est d’un nul.

En tout cas, après ce petit échange, B a décidé d’aller se promener dans les bois en plein jour parce que… heu, rien. Et soudain, elle entend un enfant crier qu’il est perdu ! Vite, elle fonce dans cette direction pour aller croquer un bout du marmot, lorsque soudain, elle réalise qu’il ne s’agit que d’un mannequin à côté d’un tourne-disque : c’est un piège !

Mais heureusement, un piège nul (ouf, j’ai eu peur) car nos héros emploient leur méthode habituelle consistant à faire n’importe quoi pour tout faire échouer (ça valait le coup de faire un piège) avant de se lancer dans une course poursuite absurde avec la sorcière, jusqu’à la capturer sur un coup de bol (non sans qu’Hansel ne se soit retrouvé accroché au balais de la fuyarde, etc, vous avez saisi). La bougresse est donc ramenée en ville pour interrogatoire, et c’est donc parti pour une séance de coups d’annuaires dans le museau au fin fond d’une cellule locale.

Et puisque l’on a décidé que le personnage d’Hansel n’aurait pas le droit à une ligne de dialogue cohérente, c’est parti :

« Parle sorcière, ou je te rabote le groin !
– Non ! 
– Tiens ! *Hansel lui caresse le visage poing fermé*
– Ah ! Ouïe ! Très bien, très bien, je parle : le soir de la lune rouge, le sang de douze lunes sera versé, nous y ajouterons un ingrédient qui…
– Bah ! Elle n’a rien à nous apprendre, elle est inutile. »

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Et il se dirige vers la porte. Je n’invente rien : pile au moment où la prisonnière se met à table, Hansel déclare qu’en fait, ça ne l’intéresse pas. Mais ? MAIS ? C’est impossible, ce film a été uniquement basé sur des paris pris un soir de cuite ? Expliquez-moi ?

En tout cas, Gretel, contrairement à son blaireau de frère, comprend que la sorcière est en train de balancer des informations exploitables : elle a parlé du sang de 12 lunes a versé, et 11 enfants ont été kidnappés, tous nés un mois différent, et 6 garçons et 5 filles. Il faut donc aller trouver la seule petite fille née en avril de Boubourg, vite, elle est en danger ! Nos héros, après avoir consulté le registre local, sont donc prêts à s’élancer quand soudain dans le ciel de la ville, Muriel la sorcière et son acolyte A paraissent sur leurs balais… et commencent à jeter des boules de feu sur les demeures du cru ! Les toits s’embrasent, l’ambiance aussi, et Hansel & Gretel décident de se disperser en groupes de un, le chasseur filant chercher la petite fille en danger pendant que la chasseuse restera ici à défendre la cellule de B, que Muriel ne manquera pas de venir chercher.

Faisons la brève : les figurants courent partout en ignorant complètement les sorcières qui se baladent dans les rues en marchant en souriant, le shérif et ses hommes sont partis faire caca, quant aux habitants qui défendent leurs maisons, à chaque fois qu’ils voient une sorcière, plutôt que de tirer, ils font « Ho ! » en attendant gentiment de se faire latter. C’est… excusez-moi, je baillais. C’est répétitif. En parlant de répétitif, vous ai-je parlé d’Hansel, qui se bat avec une sorcière n’importe comment avant de finir accroché à son balai pendant qu’elle s’enfuit ? Original, ça aussi. Gretel, elle, participe à l’illogisme général consacré à sa manière, par exemple en attendant gentiment que la sorcière se pointe, faisant « Ho ! » la bouche en coeur en la voyant, lui laissant 12 fois le temps de l’attaquer, puis tirant à côté de sa cible 40 fois à bout portant.

Remarquez, c’est vrai que quelque part, le film a sa propre logique : chaque scène d’action suit le même rituel.

Bref : Mumu la sorcière tombe sur le chou de Gretel, avant de lui raconter son plan (tant qu’à être là, hein, on a bien deux minutes !), à savoir que le dernier ingrédient pour sa super potion permettant d’ignifuger les sorcières… c’est elle ! Ho bin ça ! Mais avant qu’elle ne puisse en dire plus, Gretel parvient à s’échapper, et s’effondre finalement dans les rues de Boubourg pour n’être dissimulée aux yeux des sorcières patrouillant la ville que grâce à l’intervention de Ben, leur fan number one. Déçues, les sorcières décident donc de se barrer de là, emmenant la prisonnière B avec elles pour qu’elle retrouve sa place au coeur de la forêt. Précisons que dans l’assaut, elles ont été aidées d’un troll, un énorme humanoïde qui a emporté la petite fille que les enchanteresses étaient venues chercher, avant de repartir à pied, pépère, sans que personne ne l’ennuie.

Sinon, tous les mecs du shérif que l’on voyait armés au début, j’insiste mais ils étaient où ? Ah oui, partis, caca, tout ça.

« Regarde Gretel on dirait le script ! J’ai comme l’impression que mon amour propre vient de partir avec mon cachet pour ce film »

Le lendemain, donc, Gretel se réveille dans un chiche logis de la cité, alors que le jeune Ben est occupé à la nettoyer de toute la suie due aux incendies qu’elle a sur le corps, s’attardant un peu pour lui tripatouiller les roploplos. Après lui avoir fait les gros yeux et rappelé que ce n’est pas parce qu’on s’endort n’importe où dans un état second que l’on est consentante, Gretel discute avec lui des derniers évènements : les incendies ont causé de nombreux morts, les sorcières ont kidnappé une petite fille et libéré leur prisonnière, Hansel a disparu à la poursuite d’une des vilaines, et en gros, le moral des troupes est bas à Boubourg. Gretel papote donc un peu avec Ben, rajoutant une cerise pourrie sur le gâteau de daube, en expliquant par exemple que « Chasseur de sorcières est un métier qu’on ne choisit pas ». Ah oui donc uniquement parce que tu as échappé à une sorcière petite, tu étais OBLIGEE de devenir une chasseuse. Impossible de devenir comptable ou consultante en consulting. Tiens, c’est pareil, j’ai un ami qui un jour a failli se faire écraser sur un passage piéton. Depuis, il tabasse toutes les voitures qu’il croise : il est obligé, comprenez-vous ?

Toujours est-il qu’entre deux dialogues pourris, Gretel tombe sur une des nombreuses coupures de presse sur les sorcières que Ben garde chez lui en espérant un jour faire carrière dans la chasse à la jeteuse de sorts, et quand bien même sur la coupure se trouve un dessin qui ne ressemble à rien, avec une femme blonde parfaitement inexpressive, Gretel reconnait instantanément sa mère, qui était pourtant brune et n’avait pas du tout la même tronche.

Ne me demandez pas pourquoi ils se sont embêtés : il suffisait de faire un peu de coloriage au dessin pour le rendre plus crédible, ou même de rajouter un signe distinctif à la mère du genre un grain de beauté fait au Velleda juste pour expliquer comment Gretel pouvait la reconnaître sur un dessin aussi pourri soit-il, et c’était bon.

Mais non : c’eut été ne pas se foutre du spectateur, et ça, jamais ma bonne dame ! A 50 millions de dollars de budget, ça coûte cher, un feutre.

Toujours est-il que l’article explique que la mère de Gretel était en fait une sorcière selon les habitants de Boubourg, et que même si elle n’a jamais avoué, on lui a brûlé la tronche pour lui apprendre, à cette gourgandine. Cela commence donc à éveiller de vagues soupçons chez Gretel mais… hmmm… vagues alors, hein. Ne perdons pas le spectateur en route Déjà, elle doit partir chercher Hansel : elle file donc vers les bois pour utiliser la meilleure méthode qui soit, à savoir, courir dans une direction aléatoire en hurlant « Hanseeeeeel ?« . Hélas pour elle, la seule chose sur laquelle elle tombe est non pas une randonnée nudiste, ce qui aurait pu rendre les choses intéressantes, mais la troupe du shérif, qui lui tend une embuscade et la malmène au motif qu’ils accusent Gretel d’avoir provoqué l’invasion de sorcière de la nuit précédente.

Ah oui : la nuit où les hommes du shérif avaient disparu du script. J’aime bien ce petit côté « Appuyons bien fort sur nos ratages ».

Mais le tabassage de jeune fille tourne court, puisque non loin de là, une créature entend les cris de la jeune fille : le troll qui a kidnappé la petite fille ! Celui-ci, occupé à danser avec des musaraignes ou je ne sais quelle autre activité typique des amis de la forêt, approche de l’origine des sons et découvre Gretel en train de se faire botter les fesses : avant que tout ne vire à la tournante moustachue, il rentre donc dans une rage terrible et sort en hurlant de sa cachette pour violenter du margoulin ; de manière très étonnante, il tue donc tous les hommes du shérif, puis le shérif lui-même, ce qu’on ne voyait pas du tout depuis le premier plan du film après le générique centré sur sa moustache. Cela fait, le troll emmène la jeune femme inconsciente et mal en point jusqu’à une petite source où il la soigne, la fait boire et lui explique en grognant qu’il se nomme Edouard et qu’il l’a aidée car « Il est au service des sorcières. » Puis il l’abandonne là, la laissant libre de tenter de retrouver son chemin.

Ah non mais je ne vois toujours pas venir le seul rebondissement du film dites-donc. Je me demande bien ce que c’est.

Sauf qu’Hansel n’est pas du tout dans la direction supposée : lors de la course-poursuite où il a fini, comme toujours accroché au balai d’une sorcière fuyarde, il a terminé dans un arbre, et évidemment, qui le trouve en plein milieu des bois ? Gertrude, la gentille rousse ! Voyant notre héros mal en point et blessé, elle l’aide donc en l’emmenant jusqu’à un étang dont l’eau guérit les blessures. Vous aussi vous avez noté comme tout manque de la moindre once de créativité ?

« Bon les mecs, faut qu’on fasse deux scènes différentes, nos héros sont séparés.
– Heu… on dirait que Hansel se bat avec une sorcière et s’accroche à son balai quand elle fuit ? Et que Gretel fait « Ho ! » en voyant un ennemi ?
– Mmmoui… quelqu’un d’autre ?
– On pourrait faire la même scène en double. Du genre Gretel est sauvée par un troll qui l’emmène se soigner avec de l’eau magique, et Hansel fait pareil.
– Deux trolls ?
– Ah non, merde.
– Si on remplaçait le second troll par une rouquemoute ?
– Bien joué Berthier ! On reste dans le ton ! Sortez les caméras, on est prêts ! Quel puissant brainstorming mes amis ! »

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Avantage tout de même à Hansel : lui a la chance de pouvoir se baigner nu avec sa nouvelle copine, qui bien vite, lui fait des bisous avant de lui indiquer le chemin pour rentrer à Boubourg puisque la nuit va tomber. Evidemment, à aucun moment Hansel ne lui dit « Attends attends, comment ça je rentre seul ? Aux dernières nouvelles, tu habites Boubourg, alors pourquoi resterais-tu seule au coeur des bois hantés par les sorcières la nuit ?« . Mais là encore, cela ne choque pas notre héros, qui repart donc en sifflotant.

Vous avez déjà entendu le son typique d’un suicide de tympan ? Moi, oui, à cet instant exact.

Mais hélas, notre héros se perd quelque peu… et finit par tomber sur une énième maison au milieu des bois (ho bin ça !) où il décide de passer la nuit pour avoir un abri. Mais à peine rentré, il tombe nez-à-nez non pas avec une sorcière à qui botter le groin, mais avec sa propre soeur ! Mieux encore, en visitant la maison, nos héros découvrent… qu’il s’agit de celle de leur enfance ! MAIS QUELLE COÏNCIDENCE !

Oui : jusqu’ici, ils ne se rappelaient pas qu’ils avaient passé toutes leurs jeunes années à côté de Boubourg. Détail. Sérieusement ?

Accessoirement, ils trouvent aussi, sous le plancher de la demeure… un antre de sorcière ! Vide depuis des années, semble-t-il. Hansel s’exclame donc « Ça alors, on a grandi à côté d’une antre de sorcière ! » puisque définitivement, chacun de ses dialogues semble avoir été écrit par un marcassin sous acides. Gretel s’apprête à lui expliquer qu’il est quand même drôlement con, quand soudain, la porte de la demeure s’ouvre en battant : Mumu la sorcière les a retrouvés !

Mumu ou la preuve que tout ce que racontaient les héros depuis le début était de la daube.

Comment ? On en sait rien. On pourrait bien supposer que c’était grâce au pouvoir de sa magie, mais comme dans le même temps, lorsqu’elle a attaqué la ville, elle avait été incapable de localiser Gretel lorsqu’elle s’était enfuie, on va juste supposer que c’est nul. Une supputation audacieuse, j’en conviens. Mais oui, je suis comme ça.

Toujours est-il que Muriel, en bonne méchante pourrie, commence par révéler son plan :

« Haaaa, Gretel ! Cela faisait des années que j’étais à ta recherche… tu n’étais qu’une enfant à la dernière lune rouge ! Car le dernier élément pour ma potion d’immunité au feu est le coeur d’une sorcière blanche, une sorcière gentille. Or, la plus puissante d’entre elles était… TA MERE !
– Ta mère toi-même !
– Tais-toi Hansel ! Elle essaie d’expliquer le scénario aux deux derniers qui n’auraient pas compris.
– Oui, bon, je disais : votre mère, Ariana ! Maiiiiiis… je ne pouvais pas vaincre votre mère, elle était trop forte… alors j’ai fait courir la rumeur à Boubourg qu’elle était une sorcière, et comme les sorcières blanches n’ont pas le droit d’utiliser leurs pouvoirs contre les humains, ils sont venus la brûler sans qu’elle puisse se défendre, hohohoho ! Mais elle avait compris que je voulais un coeur de sorcière blanche… et si ça ne pouvait être le sien, alors ce serait le tien, Gretel ! Mais elle avait pensé à vous abandonner dans les bois avant l’arrivée des paysans et… vous avez disparu… jusqu’à aujourd’hui ! Maintenant, tu es à m…
– Pardon Madame Mumu, mais je peux poser une question ?
– Heu, bien sûr mon petit Hansel.
– Pourquoi ma mère ne s’est pas juste planquée avec nous dans sa batcave, là, son antre sous la maison que même nous en vivant là nous ne connaissions pas ?
– Heu… je…
– Ou même tout simplement : pourquoi ne s’est-elle pas planquée dans les bois avec nous ? Et hop, c’était plié.
– Haaan, ouais. Pas con.
– Oui. C’en est presque gênant.
– Bon, vous savez quoi ? Et si on se battait ?
– Vendu ! »

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Le combat éclate donc, et rapidement, Mumu a le dessus : elle poignarde Hansel, le faisant choir au travers du plancher dans l’antre de maman, puis met Gretel hors de combat avant de l’emmener loin de là. Quel instant tragique.

Tragique comme dans « ce film est une tragédie« . Mais non, pas comme ça : l’autre.

Quelques heures plus tard, à son réveil, Hansel après s’être demandé ce qu’il avait foutu hier soir pour avoir aussi mal à la tête est déjà très étonné de ne pas être au paradis des héros moisis, mais voici qu’en plus découvre en face de lui Gertrude… qui a complètement refermé sa plaie pourtant mortelle ! Hansel comprend donc la vérité :

« Gertrude ! Tu es… UNE SORCIERE ! Comme 100% des personnages féminins de ce film, HO BIN ÇA ALORS !« 

Notre héros a donc le droit à une explication sur le fait qu’il y a des méchantes sorcières et des gentilles, et qu’elle fait carrément partie du clan des Bisounours, des sorcières cucus qui aiment les flash-mob du Parti Socialiste. Elle ajoute qu’elle peut aider Hansel à retrouver sa soeur car elle a trouvé dans l’antre (là encore, d’ailleurs, ne me demandez pas comment elle aussi a su qu’il fallait venir ici) un objet très puissant : le grimoire de Jean-Jacques le sorcier des temps anciens ! Un artefact très puissant, qui attendait là depuis des années, car évidemment, Mumu n’avait pas pensé, après avoir buté la plus puissante des sorcières blanches, à aller voir s’il n’y aurait pas du loot dans son antre comme on dit dans les forums les plus maudits du net.

Formidable.

Gertrude explique donc que grâce au grimoire, il est possible de faire des choses rigolotes, comme par exemple invoquer Patax ou enchanter des armes pour qu’elles passent toutes les défenses des sorcières : parfait, se dit Hansel, non parce que j’ai un peu toute une armurerie à bénir. Allez hop les amis : ce soir, c’est la lune rouge, alors Gertrude et Ben l’apprenti-chasseur, vous m’accompagnez, nous allons libérer Gretel et stopper ce terrible rituel ! Ni une, ni deux, la petite troupe se met en branle et à la nuit tombée, va poser des pièges tout autour de l’endroit où les sorcières ont prévu de se réunir, avant de laisser Ben sur place pour tirer sur les fuyardes qui tenteraient d’échapper au futur massacre, pendant que Hansel et Gertrude approchent de la petite plate-forme rocheuse non loin où les vilaines sorcières sont en train de se réunir. Et où Mumu est en train de haranguer les dizaines de sorcières déjà sur place.

« Sorcières ! Mes soeurs ! Ce soir, nous sacrifierons douze enfants, et prendrons le coeur à Gretel, la sorcière blanche puisque fille de sorcière blanche, pour compléter une potion qui, sous la lune rouge, nous immunisera au feu pour toujours, hahaha HAHAHA !
– Mais pas aux décapitations ?
– Non.
– Ni aux fusils ?
– Non plus.
– Ni aux lames ?
– Encore moins. Idem pour la noyade.
– Okay donc si je résume : nous serons immunisées aux flammes, soit simplement aux bûchers, à savoir la seule arme que l’on emploie contre nous uniquement lorsque l’on est déjà prisonnière de l’ennemi.
– Voilà.
– Et à votre avis, que se passera-t-il lorsqu’ils verront que l’on ne brûle pas ?
– Et bien je… ils nous décapiteront ? Fusilleront ? Poignarderont ? Noieront ? Buteront, quoi ?
– Donc ?
– Okay : sorcières ! Mes soeurs ! Je suis fière de vous convier à cette grande soirée de la lune rouge, où nous allons pouvoir boire une potion QUI NE SERT STRICTEMENT A RIEN A PART PEUT-ÊTRE A POUVOIR CUISINER DES TARTES AUX POMMES SANS SE BRÛLER ! »

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C’est si enthousiasmant. Quel film.

Bien, justement, finissons-en : Hansel et Gertrude se placent chacun d’un côté de la plate-forme rocheuse, Gertrude ayant avec elle une mitrailleuse lourde bénie (mais si), alors qu’Hansel a fait bénir son gros fusil aussi. Il se pointe donc au milieu de la réunion, son arme sur l’épaule comme à son habitude, et annonce qu’il vient libérer sa soeur. Les sorcières rient très fort, annonçant que leurs sortilèges les protègent des balles, mais font vite moins les cakes lorsque le plomb commence à voler et à les tuer sans grand souci : on sent que le désarroi monte d’un cran. Un mouvement de panique gagne donc la petite communauté, alors que Gertrude fait cracher la sulfateuse pour transformer la zone en Omaha Beach du pauvre. Les sorcières tombent une à une, y compris la pauvre A, bientôt rejointe par B. Les fuyardes sont elles prises dans les pièges à l’extérieur, et finalement ne reste guère plus que Mumu (ça alors !) qui tente de s’en prendre à Gretel alors que la lune rouge, bien haute dans le ciel, débute.

Un objectif audacieux digne d’un sabbat de sorcières.

Edouard le troll, qui a l’air de bien aimer la petite Gretel, s’interpose pour la sauver et la libérer des liens qui la retiennent prisonnière, mais sitôt cela fait, Mumu, colérique, lui envoie un sort qui le fait choir de la plate-forme loin en contrebas. Gretel est bouleversée par la perte de ce personnage nommé Edouard, symbole de tant de mauvais films, et profitant du fait que Mumu, comprenant que ça sent le pâté, mette les voiles, elle descend le plus vite possible rejoindre le troll en contrebas.

A noter que durant ces 30 secondes, on voit que la lune rouge s’arrête.

Hé bé, il fallait être rapide.

Mieux encore, il fait soudainement jour alors que nous étions au coeur de la nuit : intéressant ! Mais ne nous en arrêtons pas là dans le ridicule : sitôt arrivée auprès du troll, Gretel constate que ce bougre d’Edouard a l’air d’avoir le coeur qui ne bat plus : pas de problème, sortant de sa poche un taser (Si, si ! D’ailleurs que faisait-il avec elle alors qu’elle était prisonnière deux minutes auparavant, mystère !), elle s’en sert pour relancer le coeur de la bête, et ainsi la sauver.

Oui. Vous avez bien lu : l’héroïne invente le défibrillateur.

Pendant ce temps, et alors que vos neurones meurent un par un, Hansel est parti à la poursuite de Mumu, mais pour une fois, n’a pas réussi à s’accrocher à son balai. La méchante sorcière ne tombe pas dans un piège, elle, et se fait simplement abattre comme un vulgaire B-17 au-dessus de Berlin par la DCA locale, ici incarnée par Ben et un gros fusil. Se traînant dans les bois, blessée elle a le temps d’atteindre avant qu’Hansel ne la rattrape… la maison en pain d’épice de leur enfance !

C’est fou comme le monde est petit.

Et c’est fou comme le temps passe : il fait à nouveau terriblement sombre, et pas seulement à cause de la forêt, alors qu’il faisait grand jour il y a là encore 15 secondes ! Breeeeef.

Celle-ci, bien qu’abandonnée depuis des années, est encore debout. Mais Mumu attend de pied ferme : pour commencer son embuscade vengeresse, elle tue Gertrude, la laissant agoniser dans les bras d’Hansel façon « Accroche-toi Gertrude, j’entends les hélicoptères ! » « Raaah, non, arrête Hansel, je sais que j’suis foutu je… je voulais te dire… je… je t’…a… raaaaarrrrgh« . C’est donc un Hansel grognon et nourri aux dialogues vus et revus qui s’avance dans la maison de pain d’épice pour aller en finir avec la bougresse, et est bientôt rejoint par Gretel pendant que Ben est occupé… à faire du rien. Bien bien bien. Les deux chasseurs se battent donc face à la vilaine sorcière jusqu’à ce que finalement, respectant minutieusement le poncif dit du « Grand combat final dans un endroit abandonné avec les armes qui glissent au sol, les gens qui rampent et le combat à mains nues. ». Finalement, et c’est le seul moment de gloire du film, nos héros décident d’utiliser la seule arme qui en vaille la peine pour en finir avec une fille un peu collante :

Une PELLE

Après quelques coups, Mumu la ramène un peu moins, et une fois décapitée, on peut même dire qu’elle fait preuve d’un certain mu(mu)tisme (pardon). Hansel & Gretel, malgré les épreuves, sortent donc vainqueurs et ont donc en plus massacré un nombre improbable de sorcières en une seule fois. On peut donc dire qu’ils sont définitivement les meilleurs chasseurs de sorcières ! Et donc, en selle, Gretel, car voici venir la F…

Non ! Une ultime séquence nous présente désormais Hansel, Gretel, Ben et Edouard le troll formant désormais une équipe de choc pour traquer les sorcières, et voyageant désormais dans des contrées exotiques pour toutes les tabasser jusqu’à la dernière et alors que les spectateurs prient pour être libérés de cette bouse infâme…

… FIN !

______________________________________________

« Et bien, merci docteur je… je n’imaginais pas la SPS comme cela.
– Je vous en prie, il faut que les gens sachent quel fléau frappe Hollywood. Je vous souhaite une bonne journée.
– Attendez, vous aviez parlé de me dire ce que vous faisiez des scénaristes irrécupérables en fin de visite !
– Ah, oui, excusez-moi ! »

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A sa grande surprise, le scientifique lui fit signe de se diriger non pas vers l’intérieur des locaux, mais vers le parking. Là, collé contre le bâtiment, un camion-benne était en train d’être chargé de quantité d’hommes et de femmes parcourus de tics nerveux, hurlant de-ci de-là des propos incohérents sous le regard d’un employé s’assurant que le compte y était bien.

« Voilà, dit le médecin, nous les emmenons simplement dans un endroit très loin, une ferme où ils peuvent s’ébattre en paix.
– Je pourrai aller les voir ?
– Allons, allons ! C’est un endroit très loin, si loin qu’on ne peut même pas leur écrire.
– Vous vous foutez de moi ?
– Pas du tout mon cher, pas du tout.
– Mais qu’est-ce qu’ils font dans cette ferme alors ?
– Et bien… je préfère ne pas vous en parler. Tout ne mérite pas d’être dit. »

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Le médecin agita la main pour saluer le conducteur de la benne, qui après l’avoir verrouillée, remonta dans sa cabine. Il agita à son tour sa casquette pour retourner son salut au cadre de santé de la SPSH, puis, il tourna la clé.

Et Ridley Scott emmena ses futurs scénaristes jusqu’à ses studios.

67 réponses à “Hansel & Gretel : ouiches hunters

    • Ça manque peut-être d’un peu de relecture pour chasser les diverses fautes et répétitions mais le fond est excellent !

      (Bon, je vais chipoter pour l’antre : c’est masculin, journée de la femme ou pas.)

  1. Nous avons là un nouveau moyen de détecter les bouses en regardant les affiches, en sus des explosions, de la mention « 3D » ou « Chasseur », maintenant nous avons également les éclaboussures de sang…

  2. Et moi qui ne voulais pas me spoiler avant d’aller le voir… Raah ^^
    Au moins, maintenant, j’ai la certitude absolue que c’est bien avec un esprit second degré que j’irai voir ce « film ».

  3. « – Sérieusement Hans et Greta, pourquoi on devrait croire vos conneries ?
    – Parce que nous sommes deux allemands en manteaux de cuir qui vous disent qu’ils poursuivent des gens aux nez crochus qui font le sabbat pour les mettre dans des fours.
    – …
    – Ah ouais. C’est vrai que dit comme ça, j’ai tout de suite envie de collaborer. »

    C’est officiel : les frères Grimm ont rédigé Mein Kampf.
    (Je suis l’auteur de cette blague, pour ceux qui l’auraient déjà lu sur FB)

    Bref, tous les contes de fées deviennent des récits de chasse : « Blanche-Neige et le Chasseur » (ce dernier a été vraiment con de manquer sa cible), « Hansel & Gretel : Witch Hunters », et le prochain « Jack : Chasseur de Géants »… Je vous laisse imaginer la suite… C’est la mode.

    « – Hé les mecs, j’ai une idée ! Pour notre prochain film, on fera encore un conte !
    – ‘Tain merde, non ! On est pas chez Disney ici, ducon ! *soupir* Bon allez, c’est quoi le titre ?
    – « La Petite Sirène : Chasseuse de moules »… Vous pourriez déposer ce harpon ? »

    (Non, ce n’est pas le titre d’un futur film X lesbien… Votre esprit est désormais perverti à tout jamais, malandrins !)

    Et après on va pouvoir lire des articles sur lecinemaestpolitique.com pour nous dire qu’en ce jour des droits de la femme (brrr…), ce sont des films sexistes. En attendant, je m’en vais boulotter quelques bonbecs. Lire, ça creuse.

    • « La petite sirène : chasseuse de moules »
      Merci pour ce fou rire !

      J’attends avec impatience « Odieux Connard : chasseur de navets » (en 3D et 100% gun bien sur) mais aussi « Bambi : chasseur de chasseurs » ou « La Petite Souris : chasseuse de chicots » (je sais, c’est complétement con…mais le bon sens ne semble plus d’actualité !)

    • « Je suis l’auteur de cette blague, pour ceux qui l’auraient déjà lu sur FB »

      Vraiment? Vous vous vantez de ce genre de choses? Un peu comme des droits d’auteurs de la blague, et qu’on devrait porter à votre crédit les heures de fous rires qu’a déclenché votre plaisanterie sur fb? (Oui, en fait, c’est triste).

      Juste pour faire mon chieur, les frères Grimm n’ont rien à voir avec ce film (s’il vous plaît, ils ne vous ont rien fait. Ne leur mettez pas tout sur le dos non plus). Par contre, l’industrie d’Hollywood si. Et si l’on regardait plutôt par là pour ce qui est histoires douteuses? Non?

      Sinon, cher OC, encore un très bon spoiler qui nous permet à nous, qui n’allons pas au cinéma aussi souvent, de nous rendre compte que finalement, on a de la chance de ne pas y aller souvent.

      • Je voulais juste éviter qu’on me prenne pour un copieur, c’est tout ! ^^
        Le coup des frères Grimm servait à faire tout l’humour, c’est (encore) tout ! :D

  4. Jack tueur de géants, c’est pour bientôt. Puis devrait suivre Flûtiste de Hamelin : dessoudeur de souris.

      • Pinocchio, chasseur de communistes. Il a un atout, il répète ce que disent les gens, et quand son appendice s’allonge, c’est qu’il ment… un mélange entre « lie to me » et « la vie secrète de Bill Clinton »

  5. Lorsque j’ai découvert le film j’ai pensé deux choses :
    -Premièrement, pourquoi Hansel et Gretel ? Comme le dit si bien l’odieux, ils auraient pu faire le même film en ne prenant pas des personnages issu de conte et avec la campagne de pub qu’ils ont sortit ils auraient eu autant d’entrées. Surtout que ce genre de licence doit couter une blinde je suppose. La seule explication réaliste que je vois c’est qu’un jour un studio a acheté les licences de tous les contes de Grimm parce qu’on leur faisait un prix de gros. Et que maintenant bah faut les utiliser.

    -Deuxièmement, si on passe sur le nom des personnages, le film est peut-être bon, qui sait ? Heureusement ce fol espoir a été détruit à la lecture de cet article avant que je ne prenne la décision d’aller voir le film.

    Très bon spoiler, très drôle encore une fois, merci Odieux.

    • Pourquoi?
      Parce que tout le monde à déjà entendu parler de Hansel et Gretel, une partie du travail markeuteu est déjà fait.
      Ensuite, c’est bien le genre de chose dans le domaine public depuis un bon moment, et y’a rien de mieux en matière d’histoire connue qu’une histoire connue gratuite.

      « – Parce que nous sommes deux allemands en manteaux de cuir qui vous disent qu’ils poursuivent des gens aux nez crochus qui font le sabbat pour les mettre dans des fours. »
      Merci pour le fou-rire!

    • J’aurais tendance à penser qu’étant donné la date de décès des frères Grimm, il ne doit pas y avoir trop de problèmes à obtenir la licence (généralement les droits d’auteurs durent 50 ans après le décès de l’auteur). Je pense même que l’utilisation massive de contes et légendes est liée à cela

      • En ce qui concerne les contes de Grimm, je pense que les œuvres doivent être libres de droits. D’autant plus que les frêres Grimm n’ont fait que collecter des contes.

        En revanche,
        Cinquante ans de droit d’auteur ?
        Avez-vous entendu parlé de la rêgle de Blanche neige ?
        Elle est très simple : «Dès que blanche neige de Disney va tomber dans le domaine publique la durée des droit d’auteur augmente ».
        Et cela se fait selon le processus suivant :
        – Disney fait pression pour allonger la durée des droits d’auteur.
        – le gouvernement des États Unis allonge la durée des droits d’auteur (argent, argent…)
        – les États Unis font pression sur la communauté internationnale pour allonger la durée des droits d’auteur
        – la durée des droits d’auteur augmente dans le monde entier (argent, argent…)

        Ce qui fait qu’actuellement les droits d’auteurs patrimoniaux (ceux qui rapportent de l’argent) c’est 70 ans en France, sans compter les années de guerre mondiale.

        Blanche neige de Disney ? 1937
        1937 -> 1939 : 2 ans
        1945 -> 2013 : 58 ans

        Total : 60 ans, Blanche neige n’est pas libre de droit. La durée des droits d’auteur risque de gagner 10 ans en 2018 environ.

  6. Perso je suis allé le voir (j’ai pas payé, hein) en me disant « ça va être de la merde, je peux pas être déçu » et du coup « j’ai bien aimé ». Bien sûr j’ai relevé pas mal d’incohérences et de décisions débiles (mais Odieux reste le maître en matière), mais dans l’ensemble ça m’a fait marrer (et je m’attendais pas à ce que notre cher « Édouard le troll » (après Sébastien le hérisson, j’ai même pas ri) éclate tout le monde comme ça, c’était « surprenant » :))

    Un film a allé voir pour se marrer, à condition de ne pas payer et de ne pas s’attendre à avoir de scénario.

    • Eh, oh.

      Il y a cinquante nuances de gris entre un article écrit en quelques heures publié sur un blog et un livre censé être passé entre les mains de lecteurs, éditeurs, correcteur, re-lecteurs, re-correcteur, traducteur, re-re-correcteur, et disponible en tête de gondole dans tous les supermarchés.

      Non mais des fois. « On dira ce qu’on voudra, mais OC, ça ne vaut pas Marcel Proust », tant qu’on y est.

      • Sauf qu’il n’y a plus de corrections multiples (ce qui me semblait un fait connu), donc le trajet que vous faites du bouquin entre l’écriture et l’édition est complètement fantaisiste.

  7. J’ai mal aux côtes.

    (Je pense que ça veut tout dire. Mais pour instaurer d’avantage de classes, cher Maître, sachez que je lève mon verre à votre santé et vos spoilers, dont chaque lecture est un délicieux petit chocolat. Et comme toute gourmandise, on finit toujours la boîte au lieux de se modérer, puis filons en acheter une seconde qui connaîtra le même sort).

  8. Ce spoiler… je l’attendais depuis tellement longtemps, depuis que vous en avez parlé la dernière fois cher odieux… Je fus exaucée, et la rigolade fut bien évidemment au rendez-vous.

    Encore merci à vous !

  9. J’aurais presque envie d’aller le voir !
    Je ne suis pas spécialement pointilleuse sur ce genre de détails, mais bon là, c’est un peu du foutage de gueule… Les enfants ont à peu près le même âge quand ils vont chez la sorcière, et après on se retrouve avec des acteurs qui ont quinze ans d’écart ? Bon, il ne fallait peut-être pas s’attendre à autant de cohérence…

  10. Cher Odieux,
    « On passe des années à les abreuve de licences », il manque un tout petit « r » mais je vous aime quand même!

  11. Je sais pas ce qui me fait le plus peur, le fait qu’on s’attendait à une bouse immonde, ou alors que la notation spectateur d’Allociné soit aussi décalé de la réalité…. A l’heure actuelle, 22% des gens, pardon zombies, ont noté 5 étoiles.
    Le monde va vraiment mal, c’est certain…

    • Généralement, quand on a trouvé que le film est une bouse, on fait tout pour l’oublier, et on a trop honte de l’avoir vu pour en parler (sauf Odieux), donc on ne va pas noter le film où que ce soit. C’est surtout les gens qui aiment qui mettent des notes. Donc, il est normale qu’une bouse reçoive toujours beaucoup de critiques élogieuses sur les sites comme allociné.
      Et puis vous savez ce qu’on dit : « la création est facile, mais avoir l’esprit critique l’est beaucoup moins. »

      • Hélas 3fois Hélas, vous avez raison.
        Seuls les fans et les « likers » se manifestent, la plupart des gens préférant ignorer/zapper/oublier pareil bouserie. C’est d’ailleurs ce même phénomène qui régit tout le monde merveilleux de l’audio-visuel.
        Les notes moyennes ressortant largement plus favorables, mais avec l’objectivité du public à Justin Bieber voir du cabinet de brice hortefeu.

        Pour faire contrepoids, faudrait lier allociné au blog de l’Odieux Connard.

      • Votre raisonnement me paraît tout à fait logique.
        Il faut donc beaucoup de courage aux personnes ayant eu l’amabilité de nous gratifier tout de même de notations proche du néant pour des films comme Turf, celui-ci ou encore Astérix au service de sa majesté…

        Merci à eux de souffrir à notre place. Merci à l’Odieux, donc.

  12. Je viens de voir la video d’un « cinéphile » qui défends le film, puisque c’est « très intelligemment écris ».

    Dans quels secteurs vont ces cas-là docteur ?

  13. Excellent comme toujours!
    Je propose qu’après Lincoln et Hansel &Gretel notre cher odieux aille voir « Jack tueur de géants » où comment jack et le haricot magique a été réalisé par une équipes aux goûts ressemblant étrangement à ceux qui ont fait les 3 mousquetaires 3D.

    enjoy!

    • Le plus bête, c’est que « slayer » veut plutôt dire « tueur » que « chasseur ». Mais « tueur » sonne mal aux oreilles des traducteurs français, apparemment.

  14. Hahahaha ! J’ai ri mais ri ! Ça m’attriste un peu de voir un tel conte saccagé sous couvert de comédie horrifique. Cependant, je m’enthousiasme d’avance de le visionner en ligne ou à la télé. Il rejoindra ma collection de nanars, a n’en pas douter.

    A quand Le Magicien d’OZ monsieur Connard ?

  15. La sorcière s’appelle Mina, pas Gertrude.
    Je pense que c’est la seule chose dont je me souviens de ce film… Mon cerveau est merveilleux.

  16. L’usage du fidèle outil de jardinage vous aurait-il arraché un cri de jouissance ?

    Soit dit en passant rang prend un g. J’ai noté un vague r manquant à l’infinitif d’un verbe du premier groupe mais je ne sais plus ou, je ne dispose pas de votre impressionnante mémoire.

    • Merci d’illustrer pour la postérité la règle qui veut que tout message visant à corriger des fautes en contienne au moins une \o/

  17. toujours aussi bon, je m’abstiens de ciné depuis que je lis tes spoileries, je pense même économiser toutes les places de ciné que vous m’avez fait économiser pour offrir à votre foie une cuite monumentale en remerciement, pour en profiter jetez donc un oeil avisé sur mon site…

  18. Comme à l’accoutumée, c’est marrant et consternant du début à la fin.

    Ce qui m’amuse également, c’est que nous devons tous être nombreux à se dire, heureusement que je ne vais pas voir ces daubes….. et qui dans le même temps, sont de grands adorateurs de séries télé qui sont tous aussi moisies en terme de scénarii et de cohérence…….

    Ah! si seulement l’OC avait le temps de démonter DEXTER, GAME OF THRONE, BATTLESTAR GALATICA….. ou d’autres séries qui sont mis aux nues mais qui ne valent pas vraiment mieux……

    La bouse est vraiment partout, et je ne m’exclus pas, j’ai aussi les deux pieds dedans…….

    • ceddeeric, si tu repasses, pourrais-tu s’il te plaît me donner un échantillon d’incohérence vraiment odieuse dans Dexter ?

      J’ai vu les 6 premières saisons et rien d’intolérable ne m’a frappé.

      • La sixième a pourtant son petit lot d’incohérence, particulièrement dans les 3 ou 4 derniers épisodes.
        Ai-je le droit de spoiler ici ?

    • Je ne regarde que quelques Animes … Vieux animes … et honnêtement j’en mène pas large.
      Les notions même d’espace et de temps sont violées assez sauvagement.
      Quand aux décisions des personnages… à défaut de pouvoir tuer X via Shenron, je l’aurais téléporté dans un soleil.

      Je retourne sur DBZ.

      • Le coup des 5 minutes avant l’explosion de la planète Namek et qui s’écoule sur 3 épisodes, déjà relevé par Joueur du Grenier, est un bel exemple.

        … Par contre ça marche jamais quand on a vraiment besoin de 5 minutes IRL. Moi aussi je veux aller buter des extra-terrestres à n’en plus finir.

    • Je relève parfois quelques incohérences dans mes lectures (récemment, c’était avec du Stephen King). Je n’en aurais sans doute pas relevées autant que l’OC si j’avais regardé Hansel et Gretel. Cependant, si quelques incohérences font parfois grincer les dents, il est difficile de ne pas du tout en faire quand on est auteur et qu’on tente de faire un scénario un pue élaboré, et cela ne suffit pas à qualifier l’oeuvre de bouse. Par contre, quand les incohérences sont tellement flagrantes et nombreuses que l’auteur en est forcément conscient, qu’on a en plus une série de clichés rebattus, et qu’on a vraiment l’impression qu’on nous prend pour des crétins tant l’histoire est cousue de fil blanc, là on a affaire à une bouse. Le trône de fer comporte quelques incohérences (je pense à une en particulier qui n’existe que dans la série alors qu’il y a cohérence dans le livre – mais peut-être que la saison 3 sera assez différente pour qu’en fait cette incohérence n’ait pas lieu), reste que le livre est de qualité et ne nous laisse pas cette impression qu’on nous prend pour des débiles profonds.

  19. Mettons que ce film est sensé se passer lorsque la Prusse avait piqué un bout de la couette française, et que Beaubourg, c’est plutôt vers chez nous désormais, on pourrait envisager une suite à ce film : Hansel et Gretel, ouiches lorraines hunters.

  20. suite à cet excellent, comme toujours, spolieur, j’ai voulu visionner ce chef-d’œuvre du septième art en streaming… Fatalitas !!!
    Une malencontreuse erreur d’aiguillage m’a conduit vers un « Hardcore Hansel & Gretel » ?!!! Film de hippies prônant plutôt l’amour que la guerre car quand bien même l’on y tire beaucoup, il est nettement moins sanglant !
    quant aux sucres d’orges de la sorcière ils paraissent d’une toute autre facture…

  21. Sublime. Maintenant j’ai envie d’aller le voir… Et de m’en délecter tout autant qu’Abraham Lincoln Chasseur de Vampires.

  22.  » Ne paniquez pas, ils ont un peu bruyants »
    Il manque un « s ». (
     » Ne paniquez pas, ils Sont un peu bruyants »

    (troisième paragraphe entre guillements pour info !)

  23. En fait, vu le pédigree (et les origines) du réalisateur du machin, j’aimerais bien savoir le pourcentage entre le volontaire et l’involontaire…
    Hein…

  24. cher monsieur odieux,
    merci pour cette superbe prose, qui a le mérite de mettre en avant l’essentiel des poncifs du blockbuster moyen. Si l’envie de spoiler vous reprenait, puis-je vous suggérer Wolfman? Un film de 2010 de Joe Johnston avec Anthony Hopkins et Benicio del Toro qui avaient manifestement des arriérés d’impôts à payer.

  25. Je cours acheter ce film en blu-ray ainsi qu’un paquet de pains d’épice pour le côté terroir.
    Je vous suggère le prochain « Oblivion » à sortir le 10 avril 2013.

    En attendant avec impatience votre prochain spoil, veuillez agréer, cher OC, mes sincères salutations ;)

  26. Cher Odieux,
    je vois que vous avez oubliez de mentionner qu’Hans doit prendre son insuline des que sa montre sonne sinon il meurs. Or il ne prendra plus son insuline de tout le film, sauf…à la fin juste avant de tuer Mumu, où il nous fait une crise quand sa montre sonne (c’est fou comme un détail dont on se fout tout le long du film resurgit pour faire naître un faux suspens inutile)

  27. Oui, alors, je sais que je débarque 6 mois plus tard, mais je viens à peine de voir le film et de relire ce spoil dans la foulée et il fallait que je vienne relever l’une des plus belles incohérences du film (sinon j’en ai noté presque une centaine, vous avez eu la plume légère mon cher OC!):
    Le plan originel de la méchante sorcière, qui est tout bonnement fantastique de non-sens :
    -pour son super rituel, qui ne sert qu’à faire des tartes aux pommes sans se brûler, et ne pouvant pas tuer la maman de Gretel qui est une sorcière blanche trop puissante, elle décide de tuer la fille et pour arriver à ses fins elle décide de rameuter tous le village pour qu’ils viennent bruler la mère. Les parents cachent donc les enfants seuls dans la forêt (où habitent donc les méchantes sorcières) et la méchante sorcière vient alors tout naturellement assister à la crémation de la gentille maman et là elle se dit « zut la sorcière blanche est morte, fait chier! »…oubliant totalement son plan d’il y a 2 minutes qui était d’attraper la fille (de toute façon la lune rouge s’achève puisqu’elle ne dure que 2 minutes 30)…mouais, bon…

    Sinon ça reste un petit film d’action-comédie-fantastique sympa à prendre au 265ème degré….si on arrive à faire abstraction de la petite centaine d’erreur de script. Bref un film à voir une fois, en passant…vite fait…très vite fait…

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