L’édito politique aux éditos politiques

Cher éditorialiste politique,

Ce lundi matin, pour toi, c’est la grosse fête. Il faut dire que tu vas passer une bonne journée : tout le monde va vouloir lire ta chronique. Avoir ton opinion. La comparer avec celle du journal d’à côté. Bref, ce matin, tu vas être un larron drôlement important ! Puisque bon, il faut le reconnaître : tu ne fais pas un métier facile, tu es un peu le commentateur sportif de la politique. Quand il ne se passe rien sur le terrain, tout le monde se fout de ce que tu racontes, toi y compris, mais alors parbleu ! Quand ça remue, c’est ton heure de gloire ! Tu peux t »agiter, crier tel Eugène Saccomano, bondir en tous sens, tu as enfin de la matière, et tous ceux qui t’ignoraient jusqu’alors entendent clairement ce que tu dis, les yeux rivés sur l’action !

Et c’est dommage, parce que ce que tu vas dire n’aura probablement aucun intérêt.

Je publie ce post avec un peu d’avance sur toi, tu me pardonneras, juste pour te montrer à quel point tu es tristement prévisible et appuyer brièvement ce que j’ai dit ici-même la semaine dernière avec des petits dessins. Tu vas parler de l’abstention, ça oui ! On en parlait ici-même la semaine dernière. C’est bien, l’abstention. On peut se poser tout un tas de questions que l’on va résumer à « Le camp qui a perdu n’a pas su mobiliser son électorat« . « Mobiliser l’électorat« , ça fait bien, ça fait sérieux, ça fait même un petit peu technique. Et puis comme ça, ça permet aussi de répondre en une ligne à toutes les questions sur l’abstention sans trop y penser. Faire les questions et les réponses, c’est pratique (je le fais moi-même, je confirme). En même temps, que peux-tu faire d’autre ? Parce que contrairement au commentateur sportif, toi, les équipes sur le terrain se foutent un peu de ta gueule au sortir du match : certes, elles te disent peu ou prou que « l’important, c’est les trois points » , mais surtout, l’équipe qui a pris sa branlée t’explique très tranquillement que si elle a perdu, c’est qu’elle « n’a pas assez expliqué sa stratégie« . C’était donc ça ! Et tu feras tous tes poncifs : tu parleras de « contexte national« , de « déroute« , de « montée du FN« … mais tout ça, je l’ai déjà dit. Toi aussi remarque, mais à ta différence, moi je ne suis pas payé pour faire du copier/coller. Mais histoire que ça ne se voit pas, tu qualifieras la situation « d’historique« . Après tout, si c’est historique c’est que ça n’a jamais été fait avant. Et si ça n’a jamais été fait avant, comment t’accuser de te répéter ?

Tu es un malin, toi. On ne te la fait pas.

J'accuse !

L’éditorialiste politique tel qu’il se voit.

Mais, éditorialiste, ne t’inquiète pas ! Il va quand même y avoir de l’originalité dans ce que tu vas dire à la télé, dans les journaux et à la radio. Parce qu’on va te proposer ce qu’il y a de mieux : un remaniement ! Tu sais, ce truc qui n’a jamais répondu en rien à quoi que ce soit mais que tout le monde attend quand même. Bon, ça tu ne le diras pas, parce que le remaniement, c’est un sujet tellement bon qu’il ne faudrait pas s’en priver. Bref, tu vas pouvoir commenter une grosse partie de chaises musicales. Et comme tu es d’une folle originalité, éditorialiste, quand on te parlera de la nomination de Laurent Fabius, tu feras un laïus sur « l’expérience« . Moi, à ta place, je ferais plus tôt laïus sur le fait que vouloir incarner le renouveau en nommant un type qui a déjà été premier ministre il y a trente ans, c’est quand même vaguement du foutage de gueule, mais toi, tu t’en fous : tu commentes sans trop te mouiller, même si tu prétends le contraire. Tu ne vas pas en plus souligner les absurdités, merde ! Tiens, et puis tu sais quoi ? Peut-être qu’ils vont aussi ramener l’amie Aubry ou l’amie Royal ? Ça aurait de la gueule, un gouvernement supposé endiguer la fameuse « montée du FN » dans lequel on rappelle des gens qui étaient déjà aux commandes, eux, il y a douze ans (comme le temps file, n’est-ce pas ?) et qui, justement, s’étaient pris une branlée « historique » lors d’une « poussée du FN« .

Je ne sais pas toi éditorialiste politique, mais moi, quand je perds la guerre, j’évite de rappeler les généraux qui s’étaient mangés échec sur échec ou ceux qui commencent à sentir le raisin sec.

Alors évidemment, mon bon, tu me diras « Oui, mais si je parle pas de ça, je parle de quoi ?« 

Hé bien tu sais quoi ? Après avoir prédit ton édito, je vais aussi te prédire ce qu’il va se passer cette semaine dans les mairies qui viennent de changer de main. C’est un joli spectacle : tu pourrais y assister simplement en prenant ton vélo et une heure de ton temps.

Tu sais quel est le service le plus débordé après un changement de camp au sein d’une mairie ? Celui des élections ? Celui des équipes juridiques ? Non : c’est le service informatique.

Entre celui qui a installé Angry Birds ou maté Youporn sur l’iPad du boulot et qui préférerait que ça ne se sache pas, et celui qui a vraiment besoin de faire disparaître tous ses mails sans exception, ça bosse dur. D’ailleurs, la nouvelle équipe s’étonnera en arrivant aux commandes d’avoir des ordinateurs si rapides : ils auront une installation toute propre, ça aussi je le prédis. Oui, je suis très fort. Certains auront même un disque dur neuf. C’est fou, n’est-ce pas ? Tu aimes ce genre de petits détails ? Je vais t’en filer un autre à commenter : regarde bien le site de ta région. Tu ne sais pas pourquoi ? Allons, réfléchis : toutes ces villes qui changent de mains, tous ces élus qui ne vont plus toucher une indemnité de maire ou d’adjoint, tous ces cabinets qui vont changer du jour au lendemain… ça en fait des gens sur le carreau ! Surtout qu’il y a un truc de vieux singe quand on est élu qui marche bien : prendre un prêt que l’on rembourse avec son indemnité. Tu sais pourquoi c’est malin ? Parce que quand on constitue des listes – ce moment critique auquel tu ne t’intéresses jamais, c’est dommage – les élus qui se représentent peuvent utiliser cet argument pour garder leur place : « Si vous ne me redonnez pas au moins la même position, c’est comme si vous preniez sa maison à ma famille !« . Et quel candidat veut se mettre à dos un ancien colistier qui en plus, pourrait le faire passer pour un salaud auprès de ses petits camarades ?

Sauf que quand la mairie change de mains, que se passe-t-il à ton avis, mon bon ami ?

Parce qu’il est toujours là, le prêt. Et la maison. Et la voiture. Et le chien.

Hé bien il faut trouver du travail : les élus qui perdent ne se transforment pas en vapeur d’eau avant de réapparaître juste avant l’élection suivante (même si c’est ce que l’on pourrait croire de prime abord, j’en conviens), il faut qu’ils mangent et qu’ils paient. Oui mais ! Quand on est dans une ville qui est restée des années à gauche par exemple, dans un contexte de branlée générale, et que du coup on doit partir de son poste, que fait-on ? On trouve du travail ? Tu as vu le marché du travail ? Je suppose que oui, tu es supposé commenter les chiffres. Et puis pour quoi faire, d’abord ? Certains élus ont commencé en tant qu’attaché à un élu avant de le devenir eux-même, regarde leur CV. Quelles compétences ont-ils à proposer et à qui ? A leur parti ? Celui-ci touche du pognon en proportion de ses élus, donc en cas de branlée, au contraire, c’est régime Et puis où aller d’abord ? Si les perdants veulent se représenter pour récupérer leur place encore chaude la prochaine fois, ce n’est pas la mobilité qui les étouffe, tu y as pensé ? Il y aura bien une ou deux mairies du coin qui pourront recueillir une paire de naufragés en leur confiant des placards, mais les autres ?

Il faudrait qu’ils trouvent, au hasard, une collectivité, disons de la même sensibilité politique. Disons de préférence, qui n’a pas froid aux yeux parce que les règles électorales ont changé et qu’elle sait qu’elle a de bonnes chances de ne pas repasser. Et qui, du coup, aurait à la fois un budget, un va-tout à jouer et besoin de mecs pour l’aider à faire du réseau et de la campagne lors de ses prochaines échéances propres.

Vraiment, si j’étais toi éditorialiste politique, je regarderai les ouvertures de postes à paraître dans ma région prochainement. Histoire de voir si, mystérieusement, des élus battus y deviennent chargé de mission aux champignons. En tout cas, je prédis – encore ! – une mystérieuse vague de recrutement. Et tu sais quoi ? Je pourrais même presque mettre le nom des futurs recrutés dans une enveloppe cachetée, tiens. Mais bon, chacun sait que je suis de mauvaise foi : ça n’arrivera sûrement pas, pas vrai ?

L'éditorialiste politique tel qu'il est.

L’éditorialiste politique tel qu’il est.

Mais je peux me tromper, hein, je suis mauvaise langue. Probablement que tous ces gens qui ont milité pour la relance, le redressement économique et la création d’emploi vont tous mouiller leur chemise, créer une entreprise et recruter des jeunes et des seniors avec le « pacte de responsabilité ». C’était dans leur profession de foi, les « valeurs », relis-les et pose leur la question, je serais curieux. On fait bien un « Que sont-ils devenus ? » pour les candidats de télé-réalité, pourquoi pas les élus ? Ça serait intéressant. Et ça pourrait même soulever un lièvre ou deux.

En tout cas, moi je sais deux choses :

Que si tu étais un journaliste politique et que tu voulais un scoop, tu irais dans les mairies qui changent de main en caméra cachée en te faisant passer pour quelqu’un « Qui au nom de l’autre candidat, vient vérifier les numéros de série des disques durs et ordinateurs » ou quelque chose dans le genre. Si tu veux voir des gens courir très vite en faisant de petits bruits de pets liquides, fais-toi plaisir, tu as moins d’une semaine pour le faire. Le vrai spectacle en ce moment est en coulisses.

Mais je sais qu’à la place, tu vas rester à ton bureau à parler d’abstention, de FN, de contexte national et bien évidemment, de remaniement en disant que holala attention, maintenant les Français attendent !

Bref, je sais que tu voudrais être Jaurès ou Zola.

Mais qu’hélas, tu ne seras que Nabilla.

84 réponses à “L’édito politique aux éditos politiques

      • Vous savez, les personnalités multiples sont parfois, souvent même, la seule source d’intérêt que je trouve aux humains, mon cher…

  1. La conclusion est hautement savoureuse. J’ai toujours rêvé d’assister à un changement d’équipe municipale. En 2008, ici en Martinique, un maire en poste depuis plus de 30 a perdu son fauteuil. Son successeur a fait brûler le mobilier du bureau du maire sortant.

  2. Pour info, un ancien maire peut devenir avocat par équivalence. Il ne s’évapore donc pas, et passe les mandats suivants à défendre la cause des plaintes contre l’équipe municipale en cours.

  3. Interessant ! Je m etais posé des questions de ce genre le week end dernier. Ca restera des questions. Combien de commentateurs politiques vont lire votre poste et y laisser un commentaire « trollement troll » sous un quelconque pseudonyme ? Je m abstiens d un commentaire…

  4. Je pense que les postes informatiques partent avec les ex-élues (c’est cadeaux avec le cadre de Marrakech).

    Et n’oublions pas le pantouflage (dans le privé donc) : les prestataires en tout genre on déjà fait le ménage pour les accueillir : BTP, eaux, transports, déchets, recyclage, chauffage, mobilier/pub urbain, comm, … faites votre choix.

  5. Ce sont des articles de Niches, qui retombent a date (presque fixe) mais sinon cet article est divinement odieux :D.

    j’aurais besoins d’un terra ou deux une mairie pour me dépanner ?

  6. Moi ce qui m’«amuse», c’est de voir toutes ces analyses politiques sur le résultat des scrutins alors que la plupart des gens votent comme des cons, ils ne connaissent même pas un dixième des actions effectuées par leur maire sortant, ils votent pour une tronche ou pour une couleur politique.
    Le seul moyen pour que des gens ne votent pas contre le pouvoir en place serait que celui-ci organise un transfert d’argent vers leur compte en banque.

    • Figure toi l’ami, que j’ai longtemps pensé être le seul à « m’amuser » de la même chose que toi… Quand je demande au café du coin, à des collègues ou même à des amis pourquoi ils aiment pas un politique ? Ben il a une sale tête… Et vous avez lu son programme ? Ouais non mais t’façon c’est tous les mêmes… Je me dis que c’est aberrant de voir autant de gens voter pour un gars « parce qu’il a une bonne tête » et j’ai l’impression d’être le seul à me le dire.
      Copé, cumulant 3 mandats et 2 fonctions (on peut se poser la question, hormis celle de son salaire, de son efficacité dans chacune d’elles…) et empêtré dans des magouilles jusqu’au cou… réélu maire avec 64% au 1er tour. Tout va bien.
      J’aurais bien aimé voir le « talent » de l’odieux connard s’occuper de ce sujet. Mais même lui n’en parle pas. J’aimerais bien que les instituts de sondage posent la question « pouvez-vous citez 5 mesures du gouvernement ? » juste après « êtes vous satisfait ». Juste histoire de voir combien de personne râlent en sachant pourquoi. Mais personne n’en fait la remarque.
      Enfin bref… si l’avenir appartient aux cons, faut croire que les Français vont perdurer.

      • Totalement d’accord. Paradoxalement avec cet analyse, l’abstention devient positive, puisqu’elle exclue naturellement les gens qui n’en ont rien à foutre (et il vaut mieux un non-vote qu’un vote irréfléchi, ou pire, au hasard). Malheureusement l’abstention ne concerne pas les « enragés » qui foncent voter FN… La preuve quand l’abstention diminue, le pourcentage frontiste aussi.. Enfin, la démocratie au suffrage universel est une belle idée si tout le monde vote intelligemment, à supposer que ce soit un jour possible.

      • @Aerenas
        Autant je ne cautionne pas ceux qui s’abstiennent par paresse de s’intéresser à ce qui se passe par chez eux, autant à vous lire on pourrait croire que seuls les abstentionnistes et ceux qui votent FN sont des idiots.

        Nombre d’abstentionnistes ne votent pas juste parce que le vote blanc n’est pas comptabilisé (si c’était le cas, le second tour des présidentielles deviendrait une vaste blague, à part peut-être avec des coalitions à l’allemande ?) et je préfère mille fois un abstentionniste bien informé qu’un votant qui choisi son candidat à la gueule.

      • @Aerenas
        J’aurais juste une réflexion à faire. Une citation. En générale, je n’aime vraiment pas ce que je qualifie de « proverbe populaire », mais j’ai toujours trouvé celui ci d’une justesse cinglante:

         » La démocratie, c’est deux loups et un agneau votant ce qu’il y aura au dîner.[…] »

        (la suite de la citation étant [La liberté, c’est un agneau bien armé qui conteste le scrutin!])

        La démocratie, ca reste seulement ceux qui crient le plus fort, (ou qui sont les plus nombreux, autres manière de le dire…lalala…) qui modifie les choses.

        A bon entendeur,
        Un abstentioniste réfléchi, comme dirait Yohk!

      • Je reviens à la charge, mais du coup l’abstention, c’est être pas d’accord ou en avoir rien a branler, tout en laissant faire (ce qui revient au même finalement). Et comme disait Jean-jacques « Pour que le mal triomphe seule suffit l’inactivité des hommes de bien ».

      • @abitbol
        Bon, je suis pas forcément un bon exemple, mais comment ca « laisser faire »? Ne pas voter, ce n’est pas ne rien faire. Il y a beaucoup d’autre moyen de faire de la politique que de voter!! Et surtout, et la je le pense de manière VACHEMENT plus virulente (la preuve, il y a du caps lock dans la phrase): voter, ce n’est pas du tout le contraire de laisser faire!!! Et d’aucun, dont moi, dirait que c’est même l’inverse: aller dans le sens des choses actuelles, en continuant de piétiner les intérets moraux de l’Humain, de bousiller notre planète ET SURTOUT, SURTOUT, prendre les gens (TOUS, j’insiste TOUS LES ELECTEURS) pour des décérébrés mentaux, doublés d’imbéciles débiles végétatifs (dsl, quand je suis a cranc, je pléonasme..), parfois, j’estime que voter pour ces gens là (je les mets tous dans le même panier en 2014, à vous de me convaincre du contarire), non, ce n’est clairement pas le moyen de « faire » quelque chose.

        Dsl, beaucoup de parenthèse, ca me perdra!

        Et pour finir, je n’ai jamais aimé JJ Rousseau. Et pour parler de politique, vous auriez pu trouver meilleur source quand même…un peu surprenant j’ai trouvé.

      • Normal, la citation n’est pas de Rousseau mais d’Edmund Burke.
        (Au passage, j’approuve cette aversion pour Jean-Jacques.)

      • Voter c’est laisser faire en étant (plus ou moins) d’accord parce que le système marche pas trop mal.

        L’abstention, les politiques le traduisent par « des tas de gens s’en branlent, génial ! J’ai plus de latitudes pour faire et dire de ma merde, et je vais dire que c’est de leur faute à eux! « (les muets ont toujours tort).

        Et j’ai jamais dit qu’ y’avait pas d’autres façon de s’investir en politique, juste que le jour des élections les abstentionnistes légitiment le système, en croyant le dénoncer.

      • Je ne vous suis pas bien, M.Abittbol, quand vous dites « les abstentionnistes légitiment le système, en croyant le dénoncer ».
        Ça ressemble justement à une phrase toute faite d’éditorialiste blasé en plein exercice de redite.
        Je ne vois pas en quoi le fait de m’abstenir de manger des rognons blancs puisse légitimer qu’on me serve une pleine assiette de testicules frites à chaque repas.
        Je dis ça parce qu’à mon sens, croquer dans ce genre d’abat, caoutchouteux dehors, crémeux dedans, me semble autrement héroïque que de mettre un morceau de papier dans une urne.
        Si on compare la large propagande médiatique contre ces « salauds inciviques abstentionnistes » au faible effort que requiert un vote, on peu facilement penser que la plupart des citoyens qui refusent de se déplacer ne se sentent vraiment pas représentés.
        On parle quand même de gens (dont moi) qui pour la plupart se sentent obligés d’avaler leur tartine de merde chaque matin 5 jours par semaine au nom de l’intérêt de leur entreprise.
        Donc s’ils disent « Non, y’en a pas un dans ma circonscription qui mérite que je mette son nom dans une enveloppe », y’a peu de chances que ça veuille dire « Houlala, trop compliqué et trop fatigant pour moi de voter, c’est infiniment plus dur que mon boulot de merde mal payé mais surtout, ne vous arrêtez pas de me baiser la gueule, j’adore, je légitime à fond ».
        Je ne prétend pas connaître les raisons de tous ceux qui s’abstiennent aux élections mais de là à dire qu’en ne votant pas ils légitiment le pouvoir en place (ou à venir), il y a un trou de verre dans le scénario que je m’abstiendrai de franchir…

  7. J’ai de la chance en Champagne Ardenne, le préposé aux analyses des élections à la télé régionale est d’une saveur extrême. Il arrive à tout expliquer et surtout le contraire de ce qu’il a supposé au 1er tour, mais avec un langage qui dérive sur l’analyse technique, que même les journalistes en viennent à hocher la tête en se retenant de dire  » C’est pas faux  » …

  8. Si on se rappel bien la semaine précédent l’entrée de Hollande à l’Elysée on avait du installer les broyeurs de documents dans le jardin car on manquait de place. Pourquoi la mairie du coin serait elle plus discrète ? :-)

  9. J’ai adoré les aventures de Jean-Louis (merci encore), j’ai bien aimé la BD sur les élections et je trouve très pertinent cet article.
    Au-delà de la dénonciation et puisque les éditorialistes sont trop occupés par les remaniements et autres « nouveautés », ne pourrait-on pas trouver des curieux, parmi les e-lecteurs qui seraient prêts, pour leur commune, à voir ce qu’est devenue l’ancienne équipe (celle qui était avant celle qui vient de se prendre une branlée) et l’équipe actuelle (celle qui s’est faite gicler).
    Odieux connard, ferais-tu le PV de cette séance nationale ?

  10. L’un des meilleurs articles lus sur ce blog. Et très profond malgré les traits d’humour décochés. L’analyste politique, le même souvent depuis 10, 20 ou 30 ans, est une espèce très prisée des médias français alors qu’il ne sait ni prévoir ni expliquer mais en revanche sait pertinemment qu’il sera là à chaque échéance : c’est là sa principale force, prédire qu’il reviendra en expliquant que chaque élection est unique ^^

  11. bien joué madame irma, dans l’ordre les tweet du monde :
     »
    Municipales 2014 : les socialistes tentés par le remaniement
     »

    puis
     »
    « Hollande pris dans le piège d’une déroute historique » : la une du « Monde » après le second tour des municipales.
     »

    et
     »
    [Discussion] Le score du FN vous inquiète-t-il ?
     »

    manque plus que l’abstention et on peut crier bingo ?

  12. Merci pour ce billet, cela fait du bien.
    J’avoue que j’en ai marre d’entendre/lire/voir les mêmes anneries débitées par les médias de tous poils, sans qu’il aient pris la peine de creuser un tantinet le sujet.

  13. Il y aurait moins d’ abstention si le vote blanc était reconnu comme un choix, celui de ne pas se résigner à choisir par défaut, par dépit, par obligation… Cela montrerait combien peu de personnes se reconnaissent dans la politique actuelle et ouvrirait peut être le champ à de nouvelles opinions, de nouvelles mouvance prenant en compte le fait que les électeurs ne sont plus ceux d’il y a 50 ans voir même 20 ans. Aujourd’hui on est plus dans le spectacle que dans l’idée. A quand le parti de Dark Vador (comme en Ukraine)
    On ne cesse de voter en rapport aux promesses des candidats en sachant qu’ils ne les tiendront mais en espérant se tromper.. N’est ce pas la définition de la folie que de reproduire inlassablement la même chose en s’attendant à un résultat différent ?

    • tout à fait d’accord … « je t’ai déjà donné la définition que j’ai du mot « folie » « 

  14. A partir des prochaines élections européennes, les votes blancs seront comptabilisés, et ne feront plus partie des votes nuls (sauf pour l’élection présidentielle et les référendums locaux).
    Ils ne feront toutefois pas partie des suffrages exprimés, car la majorité requise pour remporter une élection serait alors trop élevée.

    L’éditorialiste politique est content : on vient de lui rajouter une cartouche à son arsenal de branlette intellectuelle! On les voit venir d’ici : « Ouiiii le désamouuur des français envers leurs hommes politiiiques… » [hochements de tête] « le refus de choisir, exprimé comme un message fooort envers le gouvernemennnt ».
    Oui, le journaliste politique, comme les autres, accentue des mots de façon aléatoire dans ses phrases.

    • « majeur » le message, pas « fort ». Vous avez certainement constaté que cet adjectif est employé à très fortes doses. Un « évènement majeur », « une tempête majeure », « une crise majeure », etc. Les synonymes sont inconnus des journalistes.

    • Comptabilisés ne signifiant toujours pas pris en compte, je pense que ce pseudo-changement sera sans effet.
      Autant je comprend qu’on refuse la prise en compte des blancs aux référendums et aux 2nds tours, mais étant donné le système en vigueur aux 1ers tours, aux municipales, aux européennes et aux législatives, je ne vois toujours pas quel est l’intérêt d’ignorer ces voix.

      D’ailleurs je serais favorable à un système de tirage au sort parmi tous les citoyens inscrits sur les listes électorales pour certains postes, ça assurerait à la fois une bien meilleure représentativité de toutes les idées politiques et les « votes blancs » qui ne se retrouvent pas dans les partis politiques seraient même représentés !
      On ne pourrait pas leur confier autant de responsabilités mais ça éviterait la « professionnalisation » de la vie politique et le cumul des mandats !

      … bon allez je vous laisse je vais finir de rédiger mon projet de constitution ^^

      • c’est ce que prône Le Mouvement d’Etienne Chouard. si cela assurerait peut-être une plus grande représentativité (je dis bien « peut-être », car avoir 30 élus « FN » et 50 élus « FG » pour 100 élus serait improbable, mais pas impossible, avec le hasard), cela ne garantirait nullement que les personnes ainsi élues aient les compétences requises, au contraire. En outre, sans élection, un programme n’aurait pas acquis de légitimité par le vote : tout choix de gestion serait facilement contesté.

        Zn fait, un tel système ne pourrait être valide que si on réduisait les fonctions électives à la constitution de chambres d’enregistrement, laissant l’initiative au pouvoir exécutif.

        Et enfin, vu que les tirés au sort ne gagneraient pas d’expérience à vendre sur le marché pendant la durée de leur mandat, un système d’élection par tirage au sort ne mettrait pas fin aux pantouflage, recasage, services rendus aux amis. Au contraire, il y a de bonnes chances qu’ils en soient amplifiés, puisque les tirés au sort n’auraient pas de bilan ou d’image à défendre pour tenter de gagner un nouveau mandat.

      • Je pensais à ça car on peut imaginer une assemblée élue au S.U.D. et un sénat tiré au sort pour de courts mandats, ça garderait un certain équilibre démocratique sans tomber dans les divers problèmes qu’on a aujourd’hui.
        Ou bien pour une grosse partie du conseil municipal, qui est rarement un modèle en terme de compétences notamment dans les petites communes, et qui a peu de responsabilités, mais c’est vrai qu’à échelle locale, il y aura toujours moult conflits d’intérêts.

        @gdzl
        Philip K. Dick n’a rien inventé non plus, ça date des athéniens le tirage au sort !

  15. Ayant bossé dans le service informatique d’une mairie, je confirme : ça ne sera sans doute pas du changement de HDD, mais le service sera débordé à formater les anciens postes / ghoster les nouveaux. Une sorte de grand nettoyage de printemps en somme.

  16. En tant qu’archiviste, ma grande mission au moment d’un changement de municipalité consiste justement à essayer de sauver ce que ces sagouins d’élus veulent faire disparaître. Je ne peux que donner raison à votre article…

    • une fois postées sur internet (ou dans le canard enchaîné), certaines informations deviennent plus difficiles à faire disparaître…

      • Tu sais que le Canard Enchaîné fait terriblement peur à une certaine partie de la population : allant de journalistes, au politiques en passant par divers autres types d’emplois…

  17. L’edito politique c’est un méta-parasite qui subvient à ses besoins personnels en profitant des parasites politiques qui eux même
    pompent l’air, l’attention, et profitent du fric des citoyens-hôtes qui subissent, coincés entre le dépit et le dégout.
    La salubrité du débat et de l’intérêt public ainsi parasité depuis quelques décennies est devenu un gros tas de merde inerte que nos politiciens s’enorgueillent d’en êtres les responsables scatophages.

  18. Il me parait évident que la politique est devenu un simple métier (à risque d’ailleurs, on a que des CDD dans cette branche^^), que la plupart des politiques sont des carriéristes, et non des idéalistes.
    Tous pourris, non, surement pas, mais j’ai l’impression que la classe politique, énarque en majorité, est devenue une nouvelle classe « aristocratique », et qu’il y a vraiment un fossé qui se creuse plus en plus entre eux et le peuple, ce qui profite, entre autres, à l’extrême droite qui voudrait nous faire croire qu’elle vaut mieux que les partis modérés (ben voyons).

    Quant aux commentateurs politiques, j’avoue que je pouffe bêtement en les écoutant.

      • Oui et non. Il y a certes des carriéristes à la têtes des partis, mais ce sont les militants qui laissent faire. Si un fossé se creuse entre élus et citoyens, ce sont les citoyens qui laissent faire, voire qui le creusent eux-même, en fuyant leurs responsabilités.

        Il m’est déjà arrivé de voter blanc, mais je n’en étais pas fier : concrètement, l’effet est identique à l’abstention : c’est une absence de choix. Un choix qu’il faut bien faire, puisqu’il faut bien qu’une équipe s’occupe de la gestion publique de la ville/de la commune/de la région.

    • Détrompez-vous, les droits donnés à l’élu sortant sont très impressionnants, par exemple on peut presque estimer qu’être élu au sénat donne un salaire à vie.

    • une solution pour ne pas attirer les profiteurs véreux : rémunérer les maires au smic (+ un logement de fonction)

      • Par définition, un élu local habite dans sa ville. Pourquoi alors attribuer un logement de fonction, qui coûterait d’ailleurs souvent plus cher couplé au SMIC que la rémunération prévue ?

      • Idiot : qui dit maire au smic dit corruption facilitée. Enfin, je crois…

  19. J’ai trouvé ça diablement intéressant, cette volonté de penser « en dehors de la boîte ». Mais quitte à penser en dehors de la boîte, autant s’en éloigner vraiment. Cet article me fait drôlement penser aux ordres de priorité politique: critiquer d’abord. « Pour les solutions, on en évoque mais on verra plus tard, je laisse aux autre les trouver et surtout les mettre en action ».

    J’aime cet article car il permet d’ouvrir les yeux sur certaines choses, il me dérange car il ne cherche pas à faire avancer les choses, il sert surtout à critiquer, encore un bon loisir de français. Malgré tout et au regard du monde, je reste très attaché à la France car nous avons la chance d’y être né ou d’y avoir été accepté. Seulement, cette attitude générale veillant à prôner la critique non constructive me perd, et je n’arrive même plus à m’y retrouver. Alors je vais continuer de m’instruire, de découvrir le monde, de grandir un peu, dans l’espoir d’être moi-même capable d’apporter de vraies idées et solutions constructives. En attendant je retourne dans mon anonymat sécuritaire pour y penser, je reviendrai vers le monde lorsque j’aurai quelque chose de constructif à partager.

    En espérant que certains utiliseront ton article à des fins constructives car elles sont possibles, je te souhaite une bonne continuation bon rédacteur.

    Amicalement,
    Un citoyen du monde, heureux d’être français.

    • J’y vois plus une critique du journalisme que de la politique finalement, dans cet article. Mais bon j’ai jamais pu blairer les journalistes donc j’y vois peut être ce que j’ai envie de voir. Si les journalistes faisaient mieux leur boulot, peut être que ça obligerait de facto les politiques à en faire de même.

      • Sachant que les journalistes et les politiques sont le miroir de la société, que ceux-ci fassent mieux leur boulot demande que les citoyens fassent le leur à travers des choix de consommation plus exigeants.

  20. Ce tutoiement est si inhabituel de votre part Odieux, on y sent bien toute la haine que vous vouez à ces éditorialistes.

    Sinon, avez-vous eu la chance de voir une bande-annonce pour Jupiter Ascending ?

  21. Je suis dubitative sur le devenir des anciens élus. Déjà, les têtes de liste sortante se retrouvent en général au conseil municipal, donc pas de disparition. Et même si elles n’étaient pas réélues, soit c’est une petite commune et les indemnités d’élus ne sont pas suffisante pour faire vivre l’élu, qui continue son activité professionnelle en parallèle, du coup l’ancien élu n’est pas sans emploi et probablement pas criblé de dettes. Soit c’est une grosse commune, et l’ancien élu a d’autres mandats (député, conseil général ou régional) dans sa poche pour continuer. De plus, la plupart du temps, nos élus aux hauts postes sont à l’âge de la retraite, pas à celui d’aller chercher du travail !

    • ahahaha! J’adore l’auteur de cet article, encore un pseudo journaliste qui ne lit que la moitié de ce qu’il cite:
      « Avec son plaidoyer incisif contre l’extrême-droite, Odieux Connard réussit à rendre ses propos attractifs et à séduire ses lecteurs. »

      Non, mais il n’a VRAIMENT RIEN compris ce « Thomas Weill ».

      • Pas d’accord. Les « raisons du succès » qu’il cite dans son dernier paragraphes correspondent à mon sens à la réalité. Je veux bien que l’article n’aille pas chercher loin en ne citant que deux exemples avec une analyse qui ne fait au mieux les choses qu’à moitié, cela dit le peu que l’auteur dit fait sens et n’a rien d’idiot.

        Très bon article à part ça. Mais bon… Inutile de critique les éditorialistes politiques, ils ne font que dire ce que les lecteurs souhaitent entendre et leur intérêt n’est pas tant de faire une véritable analyse que de résumer brièvement la situation au premier clampin venu, ce qu’ils font assez efficacement.

      • Non, mais c’est surtout ça « Avec son plaidoyer incisif contre l’extrême-droite » qui m’a fait rire… à aucun moment notre cher Odieux ne prends pas parti pour/contre l’extrême droite, mais mets en avant la connerie humaine… c’est tout le fond de son illustration.

        Là, « Tomas Well » a complétement ré-interprété l’article en lui donnant une direction politique. Tout ce qu’il met en évidence c’est le côté « attractif » et « séduction » de l’article… ahahahah: ben ouais, une chouette illustration est plus sympa qu’un plaidoyer vomit par écrit par des analystes à la con.

      • Ben j’avoue que l’auteur de l’article ne se mouille pas beaucoup.
        Certes le format BD est attractif, l’humour accroche.
        Tout ceci est vrai. Mais il ne semble en tirer aucune conclusion autre que « La BD c’est cool ça attire l’attention des gens. »

        Il doit vraiment rien avoir à faire de ses journées pour pondre ça car, comme il le dit d’ailleurs lui-même, « c’est pas nouveau ».

    • Je ne sais pas si c’est un bon jeu vidéo, mais en tout cas, c’est le meilleur montage photo de l’année ^^

  22. « Peut-être qu’ils vont aussi ramener l’amie Aubry ou l’amie Royal ? »
    Les organisateurs du mondial 2014 ont une place de poulpe à vous proposer je crois. S’il y a des Japonais dans le comité vous aurez peut être même droit aux lycéennes en option.

    • Odieux Connard si vous continuez comme ça vous allez finir sur un plateau télé à commenter les futures élections.
      Encore faudrait-il que les gérants desdits plateaux aient du goût, ce dont je doute fort.
      Et encore faudrait-il que l’OC ait le mauvais goût de répondre à l’invitation (enfin remarque… Au vu des films qu’il regarde ses penchants scatophiles pourraient bien finir par le faire céder.)

  23. Pingback: Intelligence économique et désinformation « ie étudiants·

  24. Mon cher OC,

    Habituellement vous gaspillez votre style flamboyant à critiquer des fictions venues d’un autre monde où elles semblent uniquement destinées à favoriser la consommation de maïs local. Trois cents millions d’obèses qui bouffent du pop-corn dans des drive-in en regardant des âneries sur écran géant, ça débite. En fait vous commentez des oeuvres pas vraiment culturelles mais plutôt agriculturales.

    Cette fois votre style flamboyant ne s’exprime pas en pure perte, consacré à un sujet parfaitement sérieux et d’actualité, un phénomène social que je qualifie sans hésiter “d’historique” parce que moi aussi, bien que je ne sois pas éditorialiste, je suis un malin : les médias sont en crise. Après avoir cru et fait croire pendant plus d’un siècle (d’abord grâce à l’apprentissage obligatoire de la lecture à partir de 1882, ensuite grâce à la radio-diffusion à sens unique) qu’ils étaient “le quatrième pouvoir”, qu’ils étaient le reflet de l’opinion publique et même maîtres de l’opinion publique, ils s’aperçoivent aujourd’hui que la Toile met fin à leur monopole et à l’illusion. L’excès avec lequel a été naguère traité le vaudeville élyséen, péripétie sans importance mais débouchant selon certains d’entre eux sur une nécessité de modifier la Constitution, est l’indice d’une profession qui ne sait plus quelle est sa place et se regarde le nombril avec angoisse.

    L’on pourrait donc laisser la presse à ses problèmes existentiels et s’interdire de tirer sur l’ambulance. Mais vous tirez sur l’ambulance et je vous donne lâchement raison. Parce que nous sommes en train de vivre un changement d’époque et qu’on aurait tort de faire comme si de rien n’était. Aujourd’hui tout citoyen qui sait écrire et sait ouvrir un blog peut donner son avis en le publiant sur la Toile sans devoir passer par l’imprimatur d’un rédacteur-en-chef.

    Cette donnée sociologique nouvelle, qui prend son origine dans deux ou trois découvertes chimiques (les semi-conducteurs au silicium, la fibre optique, les cristaux liquides : à une époque on condamnait les alchimistes au bûcher, par principe de précaution) nous place dans une situation de redistribution des pouvoirs dont le suspense et l’intérêt valent largement ceux des navets d’outre-Nevada que vous commentez habituellement.

    Par conséquent je ne saurais trop vous encourager à continuer dans cette voie : la redistribution des pouvoirs qui est en cours depuis l’apparition de la Toile constitue, en fait, une situation pré-révolutionnaire parce qu’elle devra déboucher sur une autre redistribution des pouvoirs : celle des pouvoirs institutionnels. Cette redistribution pourrait passer par les urnes, avec réferendum pour une nouvelle constitution qui mettrait fin à cette mascarade qu’est la démocratie dite “représentative”. L’adjectif change tout : la démocratie pure est le gouvernement par le Peuple et pour le Peuple, mais aussitôt que l’on ajoute “représentative”, ça devient le gouvernement par les élus et pour les élus. Et ça ouvre un créneau aux éditorialistes que vous brocardez à juste raison : en clair, nous allons mettre fin à une confiscation de pouvoir qui fut la règle pendant tout le siècle précédent. Nous allons vivre quelques années turbulentes parce que ceux qui se sentent désormais destinés à se faire virer n’accepteront probablement pas le verdict des urnes et préparent déjà leurs troupes à contester par l’émeute des résultats électoraux qui leurs déplairont. Dans ces conditions il sera important de garder notre calme collectif (car la France en a vu d’autres, n’est-ce pas) : le recul que vous savez prendre face aux billevesées d’Hollywood sera utile face à la désinformation et aux provocations qui vont tenter de nous submerger.

    Permettez-moi d’ajouter une précision pour terminer ce commentaire qui pourrait sembler pessimiste : j’ai une foi solide en l’avenir de notre Pays (bien qu’à mon âge il ne me concerne plus beaucoup personnellement). Mais j’ai la certitude que nous allons connaître une période difficile comparable aux quatre années de 1958 / 62 dont j’ai des souvenirs précis et dont nous nous sommes, collectivement, brillamment sortis.

    Cordialement, YC

  25. Bonsoir, j’aimerais que l’on m’explique comment le vote blanc ou l’abstention pourraient être comptabilisés. Une élection signifie un élu à la fin. On fait comment pour élire un vote blanc ? On annule l’élection ? On recommence jusqu’à ce que, lasses, les électeurs choisissent quelqu’un ? Faut bien avancer dans la vie et on avance pas avec le vote blanc ou l’abstention.

    • et bien on compte combien de gens votent blanc, on écrit le nombre de votes blancs sur un coin de feuille, puis on jette les votes blancs à la poubelle et on fait comme si ils n’existent pas. Ça ne change en rien les pourcentages de vote, on ne risque pas d’élire un vote blanc. Par contre, il y a déjà des cas où les élus sentent qu’ils n’ont pas la légitimité suffisante et décident de réorganiser l’élection avec des listes et des propositions nouvelles.

      • Ok, donc le but serait de refaire les élections. Pour les mairies j’imagine que l’on pourrait recmmencer des électuons avec une nouvelle liste (mais les idées et la campagne resteraient les mêmes donc je ne suis pas s&ure que ça satisferait les gens) mais pour les présidenielles ça ne servirait à rien. Tous les candidats sont déjà présents, s’ils ne plaisent pas.. On ne va pas attendre un an de plus. Je pense vraiment que voter blanc n’est pas une solution viable.

      • snooki vient exactement de t’expliquer qu’on ne refait pas les élections… sauf si l’heureux élu le décide, parce qu’il ne se sent pas légitime. Bref, ça tient vraiment au bon vouloir de l’élu.
        Prendre en compte les votes blancs permettrait de considérer une majorité comme relative et non absolue, et donc d’avoir un deuxième tour… sauf que pour de nombreuses élections on prend déjà en compte le nombre de voix exprimées par rapport à la population inscrite sur les listes (donc les votes blancs, nuls et les abstentions ne sont pas oubliés). Le cas d’un vote blanc qui arriverait en tête est extrêmement hypothétique, mais le cas échéant, bien entendu ce serait le deuxième qui serait élu. Reste que pour nos élus, savoir qu’il y a une volonté d’une autre proposition est important… et surtout pour de potentiels candidats ! Si cela venait à arriver à une élection, je songerais sérieusement à me proposer à la suivante, car visiblement, il y a une envie d’avoir des propositions différentes de celles de politiques existant.

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