Le garçon de café parisien, cet être si accueillant

Les grandes vacances sont là.

Terminées, les longues heures passées en salle de cours avec ses petits camarades à guetter du coin de l’œil cette horloge dont les aiguilles semblent avancer au ralenti. Finies, les soirées passées à rédiger des études sur les différents champs lexicaux présents dans La Bête Humaine de la page 164 à la page 174. Et pour les bacheliers, que de joie à l’idée de ne plus retourner au lycée et d’entrer dans une vie nouvelle au son d’un djembé qui bat sur une plage où le barbecue est alimenté par des cours de mathématiques qui ne serviront plus.

Mais pour beaucoup, l’été, c’est aussi une période de forte activité : profitant du temps et du peu d’hommes disposés sur nos côtes, les touristes débarquent en France et montent vers la capitale en longues colonnes bariolées, où le Français apprend à reconnaître d’un seul coup d’œil ses voisins. Celui-ci qui porte des chaussettes dans les sandales ? C’est un Allemand bien sûr ! A ne pas confondre avec l’autre, là-bas, qui transporte sur sa caravane plus de vélos qu’il n’a d’enfant : comment ne pas reconnaître un Néerlandais ! Ho, et là, cette flaque de vomi où rampent des êtres inintelligibles ? C’est une colonie d’Anglais en pleine migration ! Comme tout cela est majestueux !

Qu’importe, cependant, car toujours est-il que ces masses étrangères sont là et qu’entre nous et les barbares ne se dresse qu’une seule ligne de défense, mais aussi solide qu’un bataillon de la légion :

Le garçon de café parisien.

Capable à lui seul de donner envie à plus d’étrangers de retourner dans leur pays que toute une fédération du Front National, penchons-nous, aujourd’hui, sur cet être aussi légendaire qu’utile à la civilisation.

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Le garçon de café tel qu’on essaie de vous le vendre. On voit tout de suite que c’est un faux, c’est évident.

Dénomination

Généralement appelé « Garçon !« , « Serveur » ou « Serveuse » pour les femelles de l’espèce, les dénominations ne manquent pas pour le garçon de café parisien. Pourtant, et tout comme pour Voldemort dont ils partagent la nature maléfique, on hésite tout de même avant d’employer leur nom et généralement on les interpelle d’un « Hep !« , « S’il-vous-plaît ? » « Excusez-moi ? » ou encore « Tu me snobes encore une fois, je te pète les rotules.« . Il est à noter qu’il existe bien d’autres possibilités d’attirer l’attention du garçon de café, comme par exemple, en imitant le bruit de la monnaie (essayez d’imiter des grosses pièces tout de même, ou éventuellement le frottement d »un billet chiffonné contre une table) mais très honnêtement, quand on sait véritablement ce qu’est la bête, on essaie pas de l’attirer : on la fuit. Oubliez donc.

Histoire

Le garçon de café parisien a des origines qui remontent au cœur même de notre histoire nationale.

En effet, tout commence aux alentours de 1302, lorsque Jacques de Molay, dernier grand maître de l’ordre templier, est un peu pompette dans une taverne de l’île de la cité à raconter son dernier raid sur l’Egypte. Alors qu’il en est à détailler comment ils ont christianisé une indigène qui tentait de s’enfuir à coups d’épée à deux mains, le maître s’aperçoit que sa chopine est vide : il réclame donc à boire. Oui mais voilà, le propriétaire de l’auberge a bien noté que Jacques était rond comme une manche de pioche et que s’il le servait encore, il risquait de se planter à cheval en regagnant le quartier du temple et après, il va être emmerdé. Il refuse donc courtoisement, expliquant au templier que c’est pour son bien. C’en est trop pour Jacques de Molay, qui décide donc de le maudire, puisque bon, reconnaissons-le, il était un peu soupe au lait.

« Maudit, Maudit ! Tabergiste, je te maudis, toi et tous ceux de ta race pour les siècles des siècles ! Puissiez-vous être honnis de tous, et surtout de vous-même ! Que votre nom soit significatif de malheur et de haine ! Que vos boissons tournent, mais que vos établissements perdurent malgré tout pour que votre supplice jamais ne s’arrête ! Mauuuudiiiiit !« 

Ce soir-là, le tavernier fit sortir le grand maître à coups de pied au cul, et on pensa que l’histoire en resterait là, puisque la même semaine, Jacques de Molay avait maudit sa femme de ménage pour avoir mal repassé sa cotte de maille, deux passants qui l’avaient bousculé dans la rue, ainsi qu’un teckel qui l’avait regardé de travers.

Pourtant, plusieurs siècles plus tard, la malédiction allait bel et bien frapper le pays qui ne s’y attendait pas.

Nous sommes en 1940, et la drôle de guerre fait rage. En France, l’Etat-Major, prudent, travaille sur plusieurs plans secrets au cas où l’armée Allemande parviendrait à passer la ligne Maginot. Si l’un d’entre eux, non retenu, consiste directement à faire sauter les Ardennes, un autre attire l’attention, conçu par le généticien de génie Albert Thierron et sobrement baptisé « On les encaisse tout de suite. » Le plan est le suivant : si l’ennemi parvenait à passer, il serait difficile de prévoir l’endroit où se jouerait la bataille. La seule chose certaine est qu’il foncerait sur Paris. Albert Thierron, propose donc de créer une armée secrète de supers soldats, aptes à repousser n’importe quelle invasion étrangère. Ceux-ci attendraient dans Paris, habilement déguisés en cafetier puisque ces établissements seraient un lieu de passage obligé pour toute armée de conquête, et donneraient alors très envie à l’ennemi de retourner chez lui.

Le projet est lancé, et l’ADN des plus gros enculés de France est combiné pour créer ces supers soldats : 50% Ravaillac, 50% chat domestique, les premiers êtres naissent en cuve et bien qu’imparfaits, paraissent prometteurs. Hélas, la malédiction de Jacques de Molay fait son oeuvre et avant que le programme ne touche à sa fin, un char Allemand traverse le mur du laboratoire et met fin aux travaux en même temps qu’à la bataille de France. La plupart des sujets d’expérience meurent dans l’affaire, mais une partie d’entre eux s’échappe et se disperse dans la nature. Et poussés par les instructions inscrites au cœur même de leur ADN, ils se regroupent autour des cafés parisiens où ils finissent par décrocher des emplois de serveurs.

La première génération de garçons de café parisiens était née.

Anatomie

De prime abord, le garçon de café parisien ressemble à un être humain tout ce qu’il y a de plus classique, mais pour qui sait observer les détails anodins, on découvre vite sa nature de créature génétiquement modifiée imparfaite. Ainsi, le professeur Albert Thierron (que l’on retrouva assassiné chez lui, lapidé à coups de tasses de café de 5 cl et avec un verre d’eau à côté du corps) avait noté dans ses carnets que la musculature faciale de ses enfants était loin d’atteindre ses espoirs. Ce que l’on peut encore noter aujourd’hui : incapable de lutter face à la gravité, le visage du garçon de café est invariablement attiré vers le bas, ce qui fait qu’il tire toujours la gueule. L’audition est aussi considérée comme défaillante, puisque non seulement il faut gueuler quinze fois pour avoir quelque chose, mais en plus, lorsqu’il vous parle, le garçon de café parisien regarde toujours ailleurs (essayez, vous verrez, c’est très rigolo). Longtemps considéré comme inexplicable, ou comme une forme de mépris venue de ses ancêtres félins, on soupçonne aujourd’hui qu’il ne s’agisse en fait que du fait qu’il a besoin d’orienter son oreille droit vers le client, et donc de tourner la tête, pour l’entendre.

D’autres parlent simplement de foutage de gueule, mais je ne mange pas de ce pain là : j’ai le respect de mon sujet, moi, Monsieur.

On suppose, par contre, que l’ouïe du garçon de café parisien est surdéveloppée sitôt qu’il s’agit d’entendre des pièces de monnaie qui s’entrechoquent. La police nationale aurait ainsi, au sein de sa brigade cynophile, deux garçons de café parisiens qu’ils emploieraient dans les aéroports pour détecter les trafics financiers. Si l’information n’a pas été confirmée officiellement par la police, l’UMP, par contre, confirme que Jean-François Copé aurait été mordu près de 17 fois par des cafetiers parisiens rendus fous par le bruit qu’il faisait en se déplaçant.

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Sur cette image, quelqu’un a fait tomber un billet de 50€ dans une rue commerçante pleine de terrasses. Les prédateurs l’ont entendu, pauvre de lui.

Comportement

A la fois unique et mystérieux, le comportement du garçon de café parisien a été mille fois étudié sans jamais que l’étude ne soit terminée. En effet, même avec des bourses de l’état, aucun ethnologue n’est parvenu à rester assez longtemps à une terrasse pour étudier la bête, celle-ci lui proposant café sur café avant de le dégager sitôt qu’il n’avait plus de quoi consommer. Cependant, plusieurs éléments ont été notés.

Structure sociale

La structure sociale du garçon de café parisien est particulièrement bien établie. On trouve ainsi, tout en haut de la hiérarchie, l’employeur. Celui-ci, qui s’est probablement dit que recruter un mec qui fait la gueule était une excellente idée, est une sorte de point de repère pour l’animal, qui régulièrement, va s’accouder au comptoir pour échanger tout bas avec lui en jetant des coups d’œil étranges vers l’extérieur. On suppose qu’il s’agit en fait d’une sorte de technique d’hypnose, seule capable de justifier que qui que ce soit emploie ce genre d’énergumène, et que cela consiste à susurrer des passages du Nécronomicon à l’oreille de son maître pour le garder sous contrôle. Le garçon de café parisien, en-dehors de cela, est plutôt solitaire et casanier, ancré sur son territoire comme une moule sur le Charles de Gaule, faisant de lui un élément à part entière du paysage au même titre qu’une table, une chaise ou une vieille à caniche.

Communication

La communication du garçon de café parisien est relativement limitée. En effet, l’apprentissage de la parole étant trop long pour un déploiement rapide de ces êtres supérieurs, le professeur Thierron avait imaginé, non pas leur enseigner la langue, mais leur donner une simple base de données réutilisable à l’infini, conçue à partir des conditions générales de vente d’Apple et des dialogues pré-enregistrés de Baldur’s Gate. Ce qui donne une série de phrases typiques comme :

  • « Vous voulez quoi ? »
  • « Les toilettes ? Vous consommez ? »
  • « Un verre d’eau ? Non, vous devez consommer au moins un café pour rester. » (d’où le verre d’eau avec le café : c’est un pack. Comme ça, si quelqu’un lui demande un verre d’eau, on lui amène un café, quelle bande de fieffés goupils)
  • « Dix-sept euros pour le café et le croissant.« 
  • « Vous avez fini ? Il faut libérer la table. Quoi les autres tables sont toutes libres ? C’est le règlement.« 
  • « Hé, c’est moi, Imoen ! » (oui, il y a du reliquat des produits de base)
  • « Spique inegliche ? Non, on est en France. Un café ? Deux ? Allez.« 
  • « Demandez à l’office de tourisme.« 
  • « Je peux vous encaisser ? » (attention à votre réponse à cette question : répondre « Visiblement, non » ne les fait pas rire, c’est très décevant)
  • « Pfff… »
  • « PFFFFF… »
  • « PFFFFFFFFFFFFFFHALALALAAAARARHEUMRHEUM !« 
  • « C’est bon Michel, ils se barrent, je crois qu’ils ont compris mon subtil message.« 

Sur tout ce qui est non-verbal, par contre, il y a par conséquent quantité de variations : regard lourd de sous-entendus comme « Barrez-vous« , « Je veux un pourboire » ou « Je vais dévorer votre âme« , allers-retours près de votre table sous-entendant qu’elle devrait se libérer ou encore essuyage de ce tout ce qui vous entoure tout en faisant des bruits de gorge, le larron ne recule devant rien.

Territoire

Le territoire du garçon de café parisien se limite généralement, comme son nom l’indique, à un seul café parisien (bien que l’on ait déjà vu des membres de leur race émigrer pour aller pourrir d’autres coins touristiques), de la salle jusqu’à la terrasse sans exception. Comme précisé précédemment, le garçon de café parisien aime essuyer des trucs : mais en réalité, il faut savoir que son chiffon magique est une partie de lui-même, et qu’il peut par conséquent y envoyer des phéromones qu’il étale ensuite assez largement sur tout ce qu’il touche. Ainsi, il prévient qu’il ne fait pas bon rester sur son territoire, et évite qu’un autre membre de sa race n’essaie de venir lui piquer sa tanière. Ce qui est bien, puisqu’auparavant, il faisait pareil avec son urine. A noter que certains établissements n’ont pas vraiment changé cette pratique, ce qui explique en grande partie la saveur unique de leurs cocktails, mais passons.

S’il ne marque pas son territoire, il n’est pas rare qu’un autre garçon de café parisien s’installe et commence à arnaquer les touristes à sa place, ce qui est bien embêtant. S’ensuit en général un combat rituel durant lequel les deux valeureux combattants s’affrontent se jetant leur monnaie ou en se fouettant avec leurs tabliers respectifs jusqu’à ce que l’un des deux tombe et que son corps ne soit transformé en rillettes à servir à la prochaine famille de teutons qui en demandera.

Reproduction

S’il existe des garçons de café parisiens mâles comme femelles (bien qu’il y ait fort peu de différence entre les deux, ça revient un peu à tenter de sexuer des gargouilles), ils sont stériles et ne se reproduisent que d’une manière bien particulière : ils font venir des étudiants pour les assister l’été, puis sucent leur âme toute la journée en leur expliquant qu’ils font mal leur boulot, que ce sont des connards, qu’ils ne bossent pas assez vite et qu’ils ne feront rien de leur vie. Quand l’étudiant est devenu assez dépressif et fatigué pour haïr tout ce qui a trait de près ou de loin à un café parisien, il est mûr : on lui offre un CDI.

De là, un nouveau garçon de café parisien peut commencer à semer haine et malheur sur son territoire, voire se trouver un nouveau café à hanter.

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Tout le monde se souvient du témoignage bouleversant de Judas, serveur de Jérusalem au sujet de ce client qu’il avait dénoncé aux Romains parce que non seulement il ne commandait que de l’eau, mais en plus il la transformait en vin pour tous ses potes. Et le respect du petit commerce, hein ?

Quelques garçons de café célèbres

Raoul Villain

Etudiant en archéologie passant ses vacances d’été au café du Croissant où un garçon de café parisien qui inspirera le professeur Thierron exerçait déjà, Raoul sert tranquillement ses clients en cette belle soirée de fin de mois de Juillet. Il est cependant agacé : un de ses clients n’a pas commandé depuis au moins sept minutes, et ignore superbement ses soupirs et râle plaintifs (qui cette fois-ci, inspireront le personnage de Chewbacca bien plus tard). Pire, au bout de dix minutes, l’impudent interpelle Raoul en lui demandant s’il pourrait avoir « Un verre d’eau et des cacahuètes » ; c’en est trop, Raoul sort un revolver de son tablier et abat le malappris sur le champ. Il n’apprendra que plus tard qu’il s’agissait d’un certain « Jean Jaurès », ce qui, de toute manière, ne l’autorisait pas à réclamer des cacahuètes, non mais.

Michel Vautier

En 1958, Michel se lève comme tous les jours en espérant que tout le monde va crever, ce qui est donc une journée somme toute assez banale pour cet employé de café. Il ignore qu’il va pourtant accomplir un geste historique ce jour-là, puisque s’assoit à sa terrasse un universitaire américain désœuvré. Celui-ci lui commande un café, et comme il se doit, Michel lui apporte une tasse suffisamment petite pour qu’on ne puisse même pas y tremper une phalange de son petit doigt sans toucher le fond. Alors qu’il règle ses 25 francs, l’universitaire a soudain une illumination. De retour au pays, il est obsédé par le café français. Et un an plus tard, Richard Feynmann, puisque c’est son nom, est le premier homme à lancer la recherche dans le domaine dit de « l’infiniment petit« .

Paul Fonthibault

Un beau matin de fin du XXe siècle, Paul Fonthibault reçoit à sa terrasse un dialoguiste sans aucun succès. Celui-ci, perdu à Paris après une mésaventure amoureuse, demande à Paul s’il ne pourrait pas lui indiquer la direction de l’office de tourisme. Paul lui répond, comme de bien naturel, que ce n’est pas son boulot, et que le dialoguiste peut bien aller se faire voir, et l’exprime sous la forme de près de 25 minutes d’insultes non-stop. Puis, Paul estimant avoir renseigné le gaillard comme il se devait, s’en retourne jeter des regards noirs au passant. Hélas ! Il vient de passer à côté d’une fortune : le dialoguiste, sublimé par la grossièreté du larron, a noté l’intégralité de ses paroles, et revend le texte tel quel à ces comédiens sans talent. Débutent alors ainsi la carrière de Jean-Marie Bigard, Nicolas Bedos et d’une bonne partie des humoristes du PAF.

Paul ne touchera bien sûr, aucun droit d’auteur, et n’en deviendra que plus méchant, et donc meilleur serveur. Quel talent.

F.A.Q

J’ai vu un garçon de café parisien sourire, est-ce normal ?

Non, en effet. Une des blagues favorites des touristes, puisque nous n’avons pas de gardes façon Buckingham pour essayer de les faire marrer, est de tenter la même chose sur nos garçons de café. Certains, frustrés de ne pas y parvenir, utilisent donc du Tranxène qu’ils glissent dans le sandwich de la pause du malheureux, qui se retrouve ainsi à sourire. Si jamais vous repériez pareil phénomène, n’oubliez pas d’avoir le bon réflexe : prévenez le ministère de la culture ou la ville de Paris qui enverra une équipe enquêter pour dégradation du patrimoine de la cité.

Combien gagne en moyenne un garçon de café parisien ?

Environ 6 âmes innocentes par jour. Les âmes d’enfants comptant double, en période de vacances scolaires, ils peuvent considérablement augmenter leurs revenus.

Si je mets une mannequin de magazine féminin face à un garçon de café parisien, qui fait le plus la gueule ?

Les témoins.

Je suis étudiant, et cet été, je travaille dans un café, quels sont les premiers symptômes de la transformation ?

Le monde perd peu à peu ses couleurs et le temps devient plus long. Vous avez l’impression que l’air est plus épais, que les nuages sont plus bas, plus menaçants. Chaque visage que vous croisez vous semble hideux, déformé, et plein d’une malice qui n’augure rien de bon. Et puis un jour, vous vous surprenez à trouver que les clients font chier à venir chez vous. C’est à ce moment là que vous savez.

Je vous emmerde, vous le savez ?

Très bien, je vais reprendre un café.

66 réponses à “Le garçon de café parisien, cet être si accueillant

  1. Ha ! Mention spéciale pour le « Hey, c’est moi, Imoen ! » que les moins de 20 ans ne peuvent pas comprendre ^^

    • J’approuve ^^ mention très bien, mais la référence a était remastérisée (Enhanced Edition). Les voies sont encore uniquement en anglais mais ça ne serait tardé avant que ce personnage à la voie horripilante ne revienne nous crier dans les oreilles dans la langue de Molière.

      • Ah, certes. Je n’ai connu pour ma part que la version d’origine – en VF bien entendu – et c’est vrai que ce personnage est… comment dire ? Un tantinet insupportable !!!

      • Ben moi je les aime bien les voies de Baldur’s Gate en VF. Elles sont… comment dire… hautes en couleur. Jaheira avec son accent russe du pauvre, Khalid avec son bégaiement, Imoen la crécelle, Xzar et Montaron… J’ai encore plein de répliques en tête « Quand la situation s’envenimera, il faudra que quelqu’un porte mon rongeur ! », « Chanteur de nuit, donnez-moi de la force »… J’ai presque regretté qu’ils aient mis des voies plus normales dans BG2 !

        http://fr.wikiquote.org/wiki/Baldur%27s_Gate_%28s%C3%A9rie%29

      • « Vise les yeux, Boo! Vise les yeux » le seul rongeur qui compte :)

      • Pas un pas de plus ! J’ai besoin des services de votre groupe. (Oui, ils feront bien l’affaire)

        Une plaie béante sur mère terre, je la refermerais bien si j’en avais les moyens…

        Où Minsc passe, le Mal trépasse.

        TIAX est, ce que TIAX fait ! (meilleur perso au monde)

        Ne me touchez pas ! Je suis super important !

        Après, ma mémoire me fait défaut.

      • On parle bien des voies de chemin de fer?

        Quant au texte: excellent, comme d’hab. J’en reste sans voix.

      • Il ne faut SURTOUT PAS oublier les cultissimes:

        « Je m’amuserais plus la tête dans le caniveau à pisser le sang » Korgan

        « Ce groupe est particulièrement lamentable aujourd’hui » Xan

        « Si nous sommes condamnés à l’échec, pourrions-nous du moins y aller plus vite ? » Xan

        « S’il-vous plaît, pourriez-vous ne pas me déranger pendant que je réfléchis à la façon dont je vais vous trahir ? » Edwin

    • Et pourtant il m’arrive de la ressortir de temps en temps. Que de souvenirs ^^
      (« Montarron vous êtes exaspérant ! Cela nuit à mon équilibre. »)

      • Ah, j’avais réussi à le finir, mais il avait été si long que je n’ai jamais envisagé de le recommencer. Par contre, j’avais aussi acheté le n°2 – à l’époque, j’avais le projet de le jouer aussi… mais les aléas de la vie ont fait en sorte que ce soit resté à l’état de projet… :s (je l’ai toujours, cela dit).

      • « Moi, d’assez mauvaise humeur sans que vous m’ennuyez ! »

        En tous cas ça m’a bien fait rire ^^

      • On peut les comprendre en même temps : en plus d’avoir un métier pas facile et de travailler presque à poil, ils doivent supporter les jappements presque permanents des kobolds, sans oublier le chœur polyphonique qui semble s’être installé dans les galeries, et qui se met à chanter dès qu’on voit un peu de rouge quelque part …
        Vous aimeriez vous, alors que vous êtes en train de courir pour éviter de vous faire tuer par une horde de kobolds, vous faire harceler par des mecs en train de chanter une chanson bien stressante ?

  2. Et le coup du « Un cendrier ? Mais pour quoi faire ? Jetez vos mégots par terre ! », on en parle ? OUI C’EST DU VÉCU !

    • Il y a longtemps de cela, un garçon de café parisien avait lestement placé le verre du client de la table voisine dans un cendrier parce qu’il n’avait pas de soucoupe à disposition.

      Les garçons de café berlinois ne sont pas mal non plus. En fait, j’ai bien l’impression que l’ensemble les garçons de café des grandes capitales européennes constituent un clade. Des recherches plus poussées seraient nécessaires pour élucider ce point.

      • Non mais ils ont raison, quitte à acheter des cendriers, autant les rentabiliser en les rendant hautement polyvalents. Tiens, demain matin je prendrai mes céréales dans mon cendrier, c’est dit !

  3. La dernière fois que j’ai vu un serveur sourire, je l’ai disséqué ; il s’agissait en fait d’une simple malformation congénitale.

  4. Dès que j’ai lu « Hé, c’est moi, Imoen ! » j’ai entendu cette affreuse voix aigüe, ça ne s’oublie pas, je suis même sûr d’avoir eu l’exacte bonne intonation, maître Odieux j’hésite entre vous haïr pour ça ou vous louer pour vos excellents goûts vidéoludiques.

    • La même. Je n’ai pas joué a Baldur’s Gate depuis…. bien trop longtemps, pourtant la phrase et l’intonation est restée gravée dans mon esprit, tapie dans l’ombre, sous des couches de pensée superficielle, guettant le bon moment pour bondir !

  5. Lorsque je suis arrivée à Paris, longtemps avant Internet mais en plein pendant le minitel, le premier conseil qui m’a été donné c’est : « deux types de personnes vont essayer de te prendre de haut : les chauffeurs de taxis et les garçons de café, surtout, ne te laisse pas faire et montre toi encore plus hautaine et désagréable, c’est le seul moyen de leur en faire rabattre. »

    Depuis ce temps lointain, j’adopte cette ligne de conduite et en mesure chaque jour l’efficacité.

    Etant donné que la France est le pays le plus visité au monde, et qu’à Paris sont 7 des 10 monuments les plus visités d’Europe, il n’y a aucune raison objective à être aimable et à chercher à plaire de la part de ces deux belles professions les plus en contact avec la sous-espèce humaine que représente le touriste.

  6. Je n’ai jamais compris comment avec la faune parisienne la ville pouvait toujours être la destination N1 des touristes. (quoi que la Chine a du nous copier le truc encore une fois, mais en pire)
    De toute façon tout est de la faute de cette ***** de tante Mao.
    mais je comprends mieux ma dernière pause dans un café a Versailles
    « Un mojito svp ! »
    « Où minsk passe le mal trépasse ! »

  7. Pas faux, pas faux ! Pas garçon de café, mais barman et serveur à l’occasion, je me refuse à aller travailler en brasserie ! Entre les vieux briscards qui tirent la tronche et les jeunes sortis de l’école hôtelière qui tirent la tronche, bouerf ! C’est nan !
    Je pourrais donner une petite liste qui détaille aussi en quoi il est assez difficile d’être serveur dans un restau/café parisien, mais bon ! J’ai eu la chance d’être formé dans des établissements qui mettaient le sourire avant tout le reste, je suis donc une pourriture séparatiste, traqué de la rive gauche à la rive droite par l’armée des ténèbres à noeud pap’

  8. Excellent, comme d’habitude, mais… Une petite faute : « A ne pas confondre avec l’autre, là-bas, qui transporte sur sa caravane plus de vélos qui n’a d’enfant »… Oh !
    « A ne pas confondre avec l’autre, là-bas, qui transporte sur sa caravane plus de vélos QU’IL n’a d’enfant ».

    • Il y a aussi un endroit où notre cher odieux parle d’un certains Charles De Gaule qui doit sûrement être un homonyme du porte-avion qui sauva la France en 1945, comme chacun sait.

  9. Je suis trop jeune et pas assez adepte de RPG pour connaître ça https://www.youtube.com/watch?v=7cLuxizt_Es , mais c’est vrai que même les Hunter × Hunter de 2011 sont mieux doublés. Entre ça et Evangerion je pensais pourtant avoir touché le fond en terme de VF …

    En tout cas je ne comprend pas pourquoi des gens continuent d’aller dans les cafés parisiens … peut-être quelques chinois qui croient voir un prix en huans ? ou ces fameux ethnologues qui persistent dans leurs études ?
    Pourriez-vous nous expliquer l’intérêt de ces étranges traditions que sont les « courses de garçon de café » ? rituels de passage ? une manière de nous faire démonstration de leur nombre et de leur force de frappe, afin de dominer le monde ?

    Et sinon il y a quelques fautes d’orthographe, mais relisez-vous tout seul là j’ai la flemme de dire où elle sont.

    • Attention a vos parole mécréant !

      le doublage FR Baldur’s Gate était peut être mal fait, mais je peut vous assurer qu’il était absolument hilarant et culte a tel point qu’ayant fait l’acquisition de la version enhanced recamment j’ai principalement regretter l’absence des voix française.

      Certaine phrase n’ont plus la même … saveure quand elle sont dite plus serieusement sans surjouer :

      – « Montarron , vous êtes si EXASPÉRANT. Cela nuit a mon équilibre »
      – « La magie est impressionnante mais c’est Minsc qui commande maintenant, des épées pour tout le monde ! »
      – « Mais arrêter de me cliquer dessus , je ne veut pas d’ennui ! »

    • Tout à fait . Les doublages de BG sont imbattables. Personne n’a jamais réussi a être aussi détestable qu’Imoen, et pourtant y’en a à la pelle des têtes a claques dans les RPG.

      Sinon la version enhanced est moins performante que les versions moddées. Je suggère plutôt de ressortir/télécharger la vieille version et d’y ajouter quelques mods; plus de fun pour moins cher ( mais faut avoir quelques heures de prise de tête avant :p).

    • A mon avis, personne ne peut prétendre avoir touché le fond en terme de VF avant d’avoir visionné Gantz.

      • Gantz, les films ? ou l’anime ? La VF des films ne m’avait pas choquée …

  10. J’ai honte, le « hé c’est moi, Imoen ! m’a fait pleurer de rire…
    Sinon excellent article qui me rappelle pourquoi paris ne me manque pas !

  11. en temps que professionnel ayant vécu sur la côte d’azur je peux vous garantir que mes collègues de juan-les-pins sont au top de la gueulle de 10 pieds de long aussi… sinon cherchez « the bartender hates you » sur youtube . Et oui, les clients sont aussi exasperants que les serveurs… ;)

  12. Deux mentions speciales, non sans relation l’une a l’autre:
    – Imoen… voix horripilante, vieux souvenirs… J’en suis plie de rire.
    – Cher Odieux, auriez-vous un jour le bon gout de nous « spoiler » quelques jeux video, puisque votre culture sans egale semble les englober?

  13. J’ai toujours soupçonné que les garçons de café étaient des golems maudits…
    Il parait que si on en tue un, il ne resterait de lui qu’une addition en guise de talisman (pour définir sa conduite) et quelques pièces de monnaie….

  14. En fait, comme beaucoup d’autres espèces, le garçon de café est plus agressif durant certaines périodes de l’année, notamment celles liées à la reproduction. Et comme évoqué ci dessus, leur période « phare » étant l’été ou les vacances scolaires. Il suffit de les croiser en dehors de ces périodes, et franchement, ça va mieux. En les grattouillant un peu sous le menton avec une pièce de monnaie, ils deviennent très doux. Si vous êtes doués, vous pouvez même leur apprendre quelques tours, comme sauter dans un cerceau enflammé, raconter une blague, voire même trouver un glacier encore ouvert à cette heure … Et ce, sans utiliser de sorcellerie !

  15. Vivant à Liège, dans le magnifique pays imaginaire de Belgique, je ne connais que l’espèce dite « Bisounours » qui nous sert toujours avec le sourire, le mot polis, voire nous fait la conversation tel un capiliculteur quand le client est rare… Nous avons eu un jour un modèle parisien égaré qui a été prestement jeté dans la Meuse avec un tabouret de bar en guise de bouée. Depuis, ils évitent soigneusement la zone.

    • J’ai assisté il y a quelques années, à Liège à une discussion entre un serveur expérimenté et un débutant:
      – tu vois l’homme assis au bar ?
      – oui, monsieur
      – ça fait 3 jours qu’il vient à la même heure et qu’il consomme quelques verres …
      – Et ????
      – il pourrait devenir un client régulier.
      – Et ???
      – tu vas t’approcher, lui offrir un verre, et lui faire la causette…
      – Ah ?
      – c’est comme ça qu’on gagne de bons clients (et de bons pourboires)

      NB: il est vrai qu’il y a moins de touristes qu’ à Paris …

      • Je confirme, en tant que client (plutôt de restaurants, mais ça fonctionne pareil), c’est le genre de petits trucs qui fait qu’on reviendra dans tel établissement plutôt que son concurrent.

  16. C’est d’autant plus vrai que quand on n’est pas parisien, ça saute vraiment aux yeux – et pourtant en Isère on n’est pas les derniers en termes d’antipathie.
    D’ailleurs, au vu de leur crise d’urticaire quand ils sont pris en photo par des touristes (« stop! ame ioumane, » ai-je déjà entendu), ça donne encore plus envie de les mitrailler – comme les mecs qui font les statues et bougent quand on leur donne une pièce. Mais sans flash, bien sûr : j’ai le respect du patrimoine français.
    Excellent article monsieur Connard, qui me fera toujours préférer le reste du patrimoine parisien lorsque je visite cette ville, tout fait de pierres, mais dix fois plus aimable.

  17. J’étais persuadé que le garçon de café de Paname était issu d’un complot des chaînes de la TNT pour nous faire préférer rester chez nous à regarder les pubs, parfois entrecoupées de rediffusions éhontées.

    Mais votre théorie est bien plus évidente et n’appelle aucune contestation.

    J’attends avec impatience le billet sur les taxis, avec le professionnalisme de l’éthologue étudiant une espèce en voie d’extinction.

  18. Roooohhhhh, vous arrivez à Paris et la première chose que vous faites, c’est un article sur les garçons de café. A quand un sujet sur les parisiens dans le métro (catégorie très particulière de parisiens)? ou sur les taxis parisiens?

    • Plutot les gens en général dans le métro: J’ai vu hier encore une famille compléte de touristes monter en force dès l’ouverture des portes, sans un mot d’excuse (dans le métro? ah Ah Aaah) et en empéchant la descente…

      D’ou moi, bien élevé au départ, qui ait du adopter au fil des ans la méthode dite du « Rhino muet », à force de cotoyer ces rustres.

      J’ai encore des progrés a faire, j’ai du mal a m’empécher de mexcuser si je dérange les gens pour aller m’assoir.

      Mais j’essaye.

  19. Pff, nul, vous vous êtes pas foulé sur ce coup ! J’hésite entre ni fait, ni à faire et pitoyable, ça ressemble à du Nicolas Bedos customisé par Pierre Palmade, en encore plus naze.

  20. Bonjour,

    Alors, pas trop difficle, de s’adapter à la vie parisienne ?

    Ca ne vous donne pas envie de creuser quelques fosses dans les jolies forêts qui entourent la capitale, juste histoire de voir si le garçon de café parisien se bouture ?

    A quand une étude sur cette autre espèce : le taxi parisien ? Mais attention, la référence en la matière demeure la remarquable description faite par André Pousse dans « un idiot à Paris ». Bonne chance…

  21. Cher Odieuxconnard,

    N’avez vous point reçu des offres de guides touristiques (bien sur étrangers) pour inclure votre prose dans leurs fascicules?
    Comme c’est dommage… pour vous et pour les visiteurs que l on prive d’une source d information capitale (bien sur).

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